avec santiago. lundi 25 juin, 13h36. dressing.
Le prime avait terminé très tard et Sami s'était même endormi sur le plateau, heureusement Tweedy avait pris la peine de le réveiller délicatement, gentille jolie demoiselle qu'elle était. Néanmoins, le tatoué ne s'était pas levé si tard ce matin, onze heures il était debout. Il avait ensuite pris sa douche, ainsi que petit-déjeuné, boh il ne mangerait pas à midi, considérant son petit-déj comme déjeuner. Il vit alors Santiago passer au fond du couloir, derrière la cuisine. Une idée lui revint alors en tête, le fameux caleçon que Syssoï avait offert au jeune brun amateur de forêt amazonienne. Les deux jeunes hommes s'étaient taquinés et Santiago avait demandé à Sami de lui mettre, sinon il ne le porterait pas, et sachez bien que ce n'est pas cela qui ferait peur à Sami. Il avait l'habitude de voir des mecs à poil, il avait longtemps joué dans un club de foot avec des amis, et dans les vestiaires pas question de se laver en maillot ou en boxer, sinon t'étais catalogué comme une chochotte. Sami dégota le fameux caleçon sur le lit bordélique de Santiago et le le saisit, le détaillant dans ses mains avant de se marrer. Il vit alors Santiago entrer dans le dressing, il l'y suivit muni de son ipod dont les écouteurs étaient débranchés. Il mit en marche une musique de circonstance, arrivant derrière Santiago dans le dressing, brandissant l'arme du crime. Que l'essayage gore commence.

Je crois que c’est bien la première fois depuis le début du jeu que je décide de faire mon sport quotidien après avoir mangé. Cela peut se comprendre car j’ai l’estomac fragile. Mais là, n’ayant que très peu mangé et m’étant levé tard, pas de souci à me faire. Après donc avoir fait couler toute la sueur de mon corps en salle de sport, je décide d’aller prendre une douche histoire d’être propre. Et voilà, tout beau, tout neuf, je brille presque, nu sous mon peignoir tigré. N’ayant plus aucun vêtement à me mettre dans la salle de bain, je décide de filer en vitesse dans le dressing où mes habits propres sont rangés. Mais pendant que j’ai le nez plongé dans le placard, voilà que des pas retentissent de plus en plus fort en ma direction. Effrayé, je me retourne pour constater un Sami étrange. « Putain, t’es flippant comme ça mec. On dirait que tu sors de l’hôpital psychiatrique. » Non mais franchement, il vient limite de casser son sexe appeal en un instant là. Bon, allé, je lui pardonne pour cette fois. Mais que tient-t’il donc dans sa main ? « Oh non ! T’es pas sérieux ?! » Je ne peux m’empêcher de retenir mes rires quand je vois le slip bleu que la production m’a offert dans les mains de Sami. J’avais dis au jeune homme que je ne le porterai que s’il me l’enfilait de force. Il m’avait alors rétorqué que cela ne le gênait pas. Ah ah. « Tu comptes vraiment m’enfiler le slip ? Tu sais que je suis nu en dessous du peignoir ? » Je rigole encore mais je garde une certaine part de sérieux. Va-t’il se dégonfler ou va-t’il aller jusqu’au bout ? Telle est la question.

« Putain, t’es flippant comme ça mec. On dirait que tu sors de l’hôpital psychiatrique. » C'était un peu l'effet voulu avec la musique et tout le tralala, il voulait lui foutre les chocottes au beau gosse. « En même temps tu vas passer un sale quart d'heure, c'est moi qui te le dit. » Sami essaya d'adopter un ton flippant, c'était plutôt pas mal quand même. « Oh non ! T’es pas sérieux ?! » qu'il jubile le brunet alors qu'il remarque l'arme du crime dans la main de Sami. « On ne peut plus sérieux. Un défi est un défi et tu vas voir de quel bois j'me chauffe mon coco. » C'était dit et clair. Santiago l'avait mis au défi, qu'il le porterait seulement si Sami lui enfilait. « Tu comptes vraiment m’enfiler le slip ? Tu sais que je suis nu en dessous du peignoir ? » Hum. « Et alors tu crois franchement que ça me fait peur? J'ai déjà vu des mecs à poil et t'auras tellement la frousse bleue de ta vie que t'oseras même pas me sauter dessus, du moins t'as même pas intérêt. » Regard noir. « Vas-y, dégage-moi ce peignoir de drag queen tu serais gentil. » Sarcastique le Sami, mais c'était pour jouer son rôle à merveille et à la perfection.

Je trouve Sami bien étrange. D’abord il s’approche de moi à toute vitesse comme s’il venait me poignarder, ensuite il m’assure que je vais passer un sale quart d’heure. Hum.. Pas de quoi être rassuré. Mais que donc me prépare-t-il cet idiot ? Ah oui, le slip bleu. Ma réaction ne se fait pas attendre. Je suis surpris de voir le que le candidat n’a pas oublié notre dialogue lors du prime. Il a ainsi donc envie que je porte ce bout de tissus bien moulant en plus de me l’enfiler avec ses propres mains. What the fuck ? Il a un humour assez étrange. Puis voir un autre mec tout nu et toucher ou du moins frôler le pénis d’un autre c’est tout de même suspect. J’ai toujours des doutes quant à la sexualité du brun. Un petit espoir enfoui en moi pour qu’il se révèle bisexuel. Mais je ne me fais pas trop d’idées non plus. Au moindre contact avec un homme, il semble se braquer. Je suis donc assez sceptique quant à la suite. Je préfère lui rappeler que sous le peignoir je suis nu d’ailleurs. Mais cela ne le gêne pas d’après ses dires. Il paraît même pressé de m’enfiler le caleçon. En tout cas, je n’apprécie pas spécialement le ton qu’il emploi avec moi. « Parce que tu crois que je vais te laisser faire ? » Un rictus s’échappe de mes lèvres alors que je resserre un peu plus la ceinture du peignoir autour de ma taille. « Ça serait trop facile. Et puis.. j’ai pas tellement l’habitude de montrer mon pénis a des hétéros tu sais. » Je continue dans la provocation avec mon éternel sourire malicieux et mon regard qui veut en dire long.

« Parce que tu crois que je vais te laisser faire ? » dit-il en souriant made in Santiago, vous voyez le sourire fin, pervers et intime qui en dit long sur ses intentions ou du moins sur ses envies. Ce même sourire qui en ferait prendre plus d'un ses jambes à son cou. Il resserre son peignoir, comme si ça allait changer quelque chose. « Ça serait trop facile. Et puis.. j’ai pas tellement l’habitude de montrer mon pénis a des hétéros. » Non mais là il lui la jouait à l'envers au Sami. « Nan ça nan, tu vas pas me la jouer à l'envers. Tu rêves que je te déshabille et que je te touche ou je ne sais pas quoi, alors me la joue pas à l'envers en te rhabillant de ton peignoir. Tout ça pour m'obliger à te déshabiller, c'est petit. Mais c'est pas ça qui me fait peur, ce caleçon tu vas le porter de gré ou de force, que j'touche ta queue ou non j'm'en balance pas mal, j'suis absolument pas gêné par un corps nu, et j'suis encore moins pudique. » Alors t'as peur maintenant mon coco? Et ton petit stratagème du tu vas devoir me désaper, ça marchera pas niveau séduction désolé. « Raté ta petite comédie, le comédien, j'marche pas dans ton jeu, et te déshabiller pour t'enfiler ce caleçon, ça m'fait ni chaud ni froid, y a aucune parallèle à faire avec un quelconque jeu de séduction là-dedans, va falloir que t'imprimes mon vieux. » Sourire taquin.

J’ai bien dû mal à comprendre Sami. Il vient, insiste pour me mettre le slip et après s’en plains presque comme si c’était une corvée. Il va même jusqu’à me donner des ordres, ce qui ne me plaît évidemment pas. Alors forcément, je décide de ne pas me laisser faire et de provoquer le candidat un maximum. Cela fait effet immédiatement. « Mais je ne te la joue pas du tout à l’envers. » Ou peut-être que si. J’en sais rien. En attendant, cela n’empêche pas le brun de poursuivre son long et fastidieux discours. « C’est bon ? T’as fini ? » J’adresse mon fameux sourire narquois à Sami. Il l’adore ce sourire, je le sais. Néanmoins, je n’en abuse pas non plus. J’imagine que sa patience a des limites et qu’il pourrait me tuer rien que pour ce sourire là. « Qui a parlé de jeu de séduction ? T’es hétéro, non ? Alors point barre. » Je décide de m’asseoir sur une étagère bien solide du dressing, un peu las. Sami m’agace quelques peu. Malgré ses dires, il ne semble pas savoir ce qu’il veut et ça m’énerve. « Mais en attendant, c’est pas moi qui insiste pour m’enfiler ce slip pour-je-ne-sais-quelle raison. » Et toc. Un point pour moi. Puis avec cette attitude, il ne risque pas de me toucher. Au contraire.

« Mais je ne te la joue pas du tout à l’envers. » Ouais ouais c'est ça, prends-le pour un con aussi tant que t'y es. « C’est bon ? T’as fini ? » qu'il demande au tatoué avec son sourire à la con. Ouais ok Sami s'était emballé et alors, y avait pas de quoi en faire toute une affaire, tu patientes et t'écoutes, ou tu dors si ca t'fait chier, c'est tout, point barre, espèce de mal élevé. « Qui a parlé de jeu de séduction ? T’es hétéro, non ? Alors point barre. » Sami cligna deux fois des yeux. « Ah bah ça va, tu sembles avoir enregistré l'information, ça fait plaisir. C'est bizarre j'aurais parié que t'essayais de me faire virer gay, en m'obligeant à t'enlever ton peignoir pour t'enfiler ce putain de slip qui à la base était juste un délire entre potes, que tu es obligé de comme toujours tourner à l'ambiguïté. » Petite pause. « C'est franchement chiant et lassant. » Voilà. Il avait la mine bougonne maintenant, et chiffonnait le stupide slip entre ses mains. « Mais en attendant, c’est pas moi qui insiste pour m’enfiler ce slip pour-je-ne-sais-quelle raison. » Il s'appuie sur un meuble d'un ton ennuyé. « Tu sais quoi? Tu fais chier, tu sais même pas t'amuser avec un mec amicalement sans un tant soi peu tout ramener à l'ambiguïté et à tes envies d'homo. Garde-le ton slip de merde. » Sami lui lança à ses pieds, bien décidé à quitter la pièce. Santiago était vraiment un con, persuadé qu'il arriverait à changer Sami en homo. C'était raté, ça avait même énervé le tatoué qui venait de tourner les talons vers la sortie.

Il faut admettre que depuis plusieurs semaines, ma relation avec Sami se résume à des plaisanteries et à une sorte de jeu de séduction. Je le drague ouvertement via les blogs par exemple et il me répond et en redemande. Mais à chaque fois que j’essaye un rapprochement physique, il se défile. Cela reste assez incompréhensible pour moi. J’ai donc une théorie. Une théorie que j’espère exacte, sans quoi, je me verrai obliger de mettre une barrière à ma relation avec lui. « Vas-y, fuis ! C’est ce que tu sais faire de mieux ! Mais saches que j’ai pleins de potes hétéro et que je sais facilement délirer avec eux sans que cela soit ambigu. Mais toi, c’est pas pareil, t’es juste trop lâche pour admettre ta bisexualité à trente cinq piges. Tu me chauffes sans arrêt et tu fais pareil avec Jamie mais au final, tu te défiles toujours au dernier moment. C’est clairement pas une attitude d’hétéro mec. Alors permets-moi de douter. Enfin, quand t’auras décidé de grandir un peu, je serais là pour discuter. » Et je ne bouge pas d’un poil, non. A lui de voir s’il veut fuir et se voiler une nouvelle fois la face ou s’il souhaite revenir, ne serais-ce que pour s’expliquer de manière adulte.

Le petit brun s'excita alors et déballa tout un laïus énervant et lassant au plus haut point. Il s'y croyait vraiment trop ce type sous prétexte qu'il avait une belle gueule. « Vas-y, fuis ! C’est ce que tu sais faire de mieux ! Mais saches que j’ai pleins de potes hétéro et que je sais facilement délirer avec eux sans que cela soit ambigu. Mais toi, c’est pas pareil, t’es juste trop lâche pour admettre ta bisexualité à trente cinq piges. Tu me chauffes sans arrêt et tu fais pareil avec Jamie mais au final, tu te défiles toujours au dernier moment. C’est clairement pas une attitude d’hétéro mec. Alors permets-moi de douter. Enfin, quand t’auras décidé de grandir un peu, je serais là pour discuter. » Sami se retourna alors qu'il était prêt à quitter la pièce. Là, Santiago venait de dépasser une certaine limite. Oui la limite de parler à la place du tatoué, ce qu'il n'appréciait vraiment mais alors là vraiment pas. Il se retourna, et prit un ton las avec une tête blasée et commença sa petite explication calmement. « Écoute monsieur-je-crois-tout-savoir, contrairement à toi, les hommes c'est pas ma tasse de thé non, et il va falloir que tu te l'imprimes dans le crâne une bonne fois pour toute, Jamie lui, il l'a compris et semble l'accepter, ce qui n'est visiblement pas ton cas. Je suis content que tu aies des potes hétéros, franchement je suis en joie pour ta vie sociale mais visiblement en ma présence tu ne sais pas agir comme quelqu'un de normal et qui ne pense pas qu'au cul. Non Santiago je ne suis pas homo, quand vas-tu te le mettre en tête? Moi j'aime les femmes, leur corps, les femmes plantureuses et élégantes, leurs formes et leurs courbes. Ce qui change radicalement d'avoir la bite d'un mec dans le cul, ce qui ne m'enchante, absolument pas. Alors le jour où tu seras capable de te mettre ça dans la tête et d'arrêter de vouloir me faire virer gay par toutes tes petites insistances et tes petits essais minables, on pourra peut-être avoir une conversation et une relation normale, en tant que potes. Et ose dire que je t'ai chauffé, et on parlera de la signification de chauffer quelqu'un car jusque là, t'es un peu mal placé pour me dire que je t'ai chauffé. C'est toi qui devrait grandir un peu, à trente-cinq ans, en ayant été marié pendant huit ans et étant papa d'une formidable petite fille, je pense savoir ce que je veux mon petiot, merci. » Voilà, calmement et platement expliqué. S'il ne comprend pas encore cette fois, qu'il aille au diable avec son peignoir de drag queen.

L’ambiance entre le trentenaire et moi est maintenant électrique. Tout à très vite dégénéré. Je suis pourtant rester calme mais là, le jeune homme commence à me faire sortir de mes gonds avec toutes ses critiques. J’ai limite l’impression qu’il n’attendait que ça pour me balançait tout ce qu’il pensait de moi. Et ça n’est pas beau à voir ! « Tu sais ce que tu veux ?! Ah ouai ?! C’est donc pour ça que tu m’as embrassé, que tu publies des photos de moi quasi nu sur mon blog, que tu réponds favorablement à mes avances, j’en passe et que là, tu viens me voir, voulant m’enfiler de tes propres mains un slip à la con avant de me faire tout un baratin comme quoi tu n’es pas intéressé par les garçons. Alors peut-être que j’ai tord, ouai, ça m’arrive contrairement à ce que tu peux penser, mais en tout cas, tu n’as pas l’attitude d’un hétérosexuel. Et je ne suis pas le seul à le dire. Alors maintenant, remets toi en question un peu avant de camper sur tes positions. Et mets-toi à ma place aussi bordel ! T’es genre frustrant comme mec. » Merde ! Je balance le slip maudit dans le vide avant de me lever et de tourner le dos au candidat qui m’a blessé par ses propos et toutes ses critiques. Et ça se prétends amis. Tsss.