Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche. Froncement de sourcil et regard presque félin. Façon lion chasseur protégeant son corps de toute agression extérieur. J’suis passé en mode furtif, et je rase les murs. Ce qui est très con puisque la seule personne que je ne veux pas croiser est, accessoirement, celle que je recherche, mais bon, une mission commando soit tu la fais à fond, soit tu la fais pas du tout, c’est comme ça. J’ai traversé le salon en rampant sur les avants-bras, par exemple, ça servait à rien, mais ça avait la classe, et pour les escaliers menant à la cave, je m’agenouille, colle mon dos au mur, et descend chaque marche façon crabe, le corps recroquevillé sous la rampe. Se baisser, toujours se baisser, limiter le plus possible la surface de corps disponible, ainsi l’ennemi à moins de mètre carré où taper. Choix tactique, choix stratégique. J’entends des voix, je me colle un peu plus contre le mur, laisse passer Slavin et Adie qui remontent l’escalier sans même percevoir le Loxias nain entre les marches et la rampe. Putain, comment j’suis trop balèze en camouflage ! Je me fonds dans le décor, j’suis un caméléon, tu peux pas test’... Bref, c’est pas tout ça, mais j’ai une opération a mener à bien. Planqué dans l’angle du mur, je jette un coup d’oeil à droite, puis à gauche, dans le couloir vide. Cool. Je fais signe à mes soldats imaginaires, parce que tout seul c’est définitivement moins drôle, puis m’élance dans ma foulée souple et silencieuse. Oui, ça aussi je sais faire. J’avise la porte de la salle de vidéo-surveillance, close, et me colle contre le mur, la main sur la poignet, le thorax qui se soulève au rythme de ma respiration saccadée. Je compte jusqu’à cinq, abaisse la poignée et entre en galipette avant dans une salle... vide. Bon, c’est pas aussi drôle que si j’avais du prendre des otages, mais bref, ça m’arrange. Je referme doucement la porte, mais la laisse entrouverte afin d’entendre une éventuelle venue, puis je me précipite vers les écrans de contrôle... Non, non... Non... Non... Non plus... Putain, elle est où ? Mon menton se lève et s’abaisse rapidement, en fonction de la position des écrans que j’observe. Frénésie. Elle n’est pas à la piscine, pas à la chapelle, pas dans la chambre, le labyrinthe non plus, la salle de bain est vide, le SPA est... Eurk ! Dégueulasse ! Le lac... Non... La salle de musique, non plus... Putain, j’espère qu’elle n’est pas dans la chambre secrète, y a pas de caméra là-bas, et y a surtout 333 marches que je n’ai pas l’intention de parcourir... La forêt non... La cuisine... Oh, coucou Nora ! Ah merde, elle peut pas me voir. Remballe ton bras, Loxias. Le salon... Le cellier... Le... QUOI ? Retour arrière ! LE SALON !! La voilà qui vient d’entrer, et qui se dirige d’un pas déterminé vers... LA CUISINEEEEEE !! Non ! Non !! NOOOOOON !! Nora, putain, planque-toi ! Alerte générale ! Alerte générale ! Je tape sur l’écran, comme si elle pouvait m’entendre, puis cherche, sur moi, un objet quelconque me permettant de communiquer avec ma complice... Sauf que rien, ni talkie, ni téléphone portable... Merde ! Alors il ne me reste plus qu’une solution : COURIR ! Je crois que je n’ai jamais couru aussi vite de ma vie, dévalant le couloir en trombe, survolant les marches, le tout avec un index et un majeur s’enfonçant contre ma tempe censés faciliter l’échange télépathique avec Nora. Et merde ! Faut que ça marche, faut que ça marche ! Faut que ça marche ! Sinon on va tout foirer ! Je manque la dernière marche de l’escalier, et me rétame sur le palier. Pas grave, on s’en fout, personne n’a rien vu. Je me relève, et reprends ma course, déboulant dans le salon alors que Valentina se trouve à un mètre de la porte de la cuisine, bras tendu vers la poignée... Nooooooooooooooooon ! C’est le cri qui retentit, au ralentit, dans mon crâne. Je pousse un dernier sprint, allonge ma foulée au maximum, battant le record du monde du saut en longueur, entendant la foule olympique m’acclamer tandis que ma perche imaginaire retombe sur le sol, et que mon bras encercle la taille d’une Bambina que je ramène contre moi, dans un mouvement brusque. Position très étrange, elle se retrouve le dos contre mon torse, et les pieds battant l’air au-dessus du sol. « Bambiiiiiina ! » je scande, essoufflé. Et là, c’est le drame ! J’suis censé lui dire quoi pour justifier mon geste, moi ? « Heu... C’est toi le chat ! » Je sors, je sais pas trop d’où, avant de la reposer au sol, et de repartir en courant vers le hall d’entrée. Je me retourne, tout de même, histoire de m’assurer qu’elle suit bien, avant de grimper les marches, juste assez pour qu’elle me suive, avant de sauter par-dessus la rampe pour regagner le sol plus rapidement qu’elle. Et je trace à nouveau, comme un dingue, jusqu’à la cuisine dans laquelle je déboule en trombe, faisant sursauter une Nora qui semble ravie de me revoir. Non, mais t’as pas bien vu la tronche que je tire, là ? « VIIIIIITE !! » On parlera plus tard, ma grande. « Impact avec Koala Karmique dans 15 secondes ! Je répète, impact avec KK dans 15 secondes ! » Oui, dit comme ça, ça laisse peu de place au rêve. Tout en beuglant, je contourne le plan de travail, sort le gâteau de four -OH MON DIEU QU’IL EST MOCHE !!- en manquant le faire tomber, avant de le poser devant Nora pour qu’elle y colle la seule bougie qu’on ait trouvé : une chandelle. Je l’allume, et juste au moment où la porte s’ouvre avec fracas, nos voix désaccordées s’accordent pour entonner la pire chanson que j’ai jamais entendu de ma vie... Sans déconner, c’est la faute de Nora, elle m’a forcé.

Mercredi. C'est seulement après une bonne douche un un bol de café qu'elle se souvient qu'elle à un éclair de génie. Aujourd'hui elle a 23 ans. Pour vous ça semble peut être bizarre de ne pas se souvenir de la date de son anniversaire de n'y penser que une heure après l'heure de son levé. De ne pas y penser en se couchant la veille ou même trois quatre jours avant de ne pas y penser au moment où nos yeux s'ouvre le matin et que notre regard se laisse perdre sur le plafond baroque de la chambre. Si vous étiez Valentina vous le vivrez certainement pareil. En réalité elle n'a jamais fêté son anniversaire. Jamais. Vous savez le rituel qu'ont tous les enfants : souffler leur bougie ce qui peut être passablement énervant quand la capacité respiratoire d'un enfant n'est pas encore assez suffisante pour éteindre les, la bougie sur le gâteau. Et bien elle a jamais fait. Lorsqu’elle était jeune à l'orphelinat elle refusait de le faire elle disait qu’elle le ferait quand elle aurai une famille et puis c'est tout. Et puis ben quand elle a retrouvé son père vous comprenez aisément pourquoi elle n'a pas fêté son anniversaire. Ouais vous comprenez. Ce jour là elle est un peu amer mais au fond elle fait en sorte de le vivre comme n'importe quel jours de la semaine et ce sera le cas parce que de un personne ne sait que c'est son anniversaire de deux elle a pas l'intention de le dire. Alors après cette prise de conscience qui laisse une trace amer sur son visage un quart de seconde et bien elle vaque à ses occupation comme une journée tout à fait normal. En gros elle ne fait pas grand chose. Mais y a un truc qui l'énerve c'est que depuis ce matin y a Nora qui est introuvable et Loxias pareil. Enfin pour le dernier elle peut comprendre peut être qu'après le prime il a décidé de passer plus de temps avec Sive et donc moins en sa compagnie. Mais Nora elle fait quoi ? C'est pas cool. Parce que même si elle a pas l'intention de lui dire que c'est son anniversaire elle aimerait tout de même passer ce jours en compagnie des gens qu'elle aime le plus ici. Mais bon faut croire qu'ils sont occupé. Alors ben elle reste dans sa chambre et lit un bouquin jusqu'à ce que son ventre lui dise qu'il est temps pour elle d'aller avaler quelque chose. Quand c'est le moment elle ferme son livre avec douceur et bâille avec beaucoup moins de douceur un peu plus et sa mâchoire se faisait la malle. Elle se surprend même à tourné la tête vers une personne invisible. Ben ouais normalement elle est avec Swann entrain de l'aider à détruite sa maladie, ou bien avec Hamad entrain de rien faire en particulier et il lui aurait certainement fait une remarque sur cette fameuse mâchoire et ils auraient finit en un rire majestueux. Ou bien Loxias ou même encore Nora qui lui aurait expliqué le principe complexe du bâillement. Franchement là ça l'énerve. Elle boude un quart de seconde avant de se décider à se rendre dans la cuisine. Elle descend d'un pas lent les escaliers qui mène au salon sans se douter une seule seconde de qui se trame depuis quelques heures maintenant. Heureusement qu’elle n'est pas adepte de la salle de vidéo surveillance sinon ce serait grillé les cocos. Elle tend le bras pour atteindre la poignet de la porte de la cuisine mais elle sent une agitation sans nom derrière son dos. Elle a pas le temps de se retourner que la voilà les pieds à quelques centimètre du sol et la taille encerclé par des bras familiers. « Bambiiiiiina ! » Qu'est ce qu'il ? Elle tourne sa tête blonde vers lui le regard perplexe parce que qu'est ce qu'il fait là ? « Heu... C’est toi le chat ! » Hein ? Et la revoilà au sol et lui qui part en courant. Attend ! « Mais je sais pas joué à ça ! » dit-elle désespéré tout en lui courant après tout de même. Parce que parce que.. elle sait pas. « C'est pas du jeu si t'explique pas les règles Loxias! » dit-elle clairement pas contente. Mais genre pas contente ça dire trois seconde et c'est repartie dans le monde des bisounours quoi. Il rentre dans la cuisine elle comprend pas son jeu là franchement c'est quoi ce jeu ? C'est nul ! Elle pousse la porte et s'apprête à lui montrer son mécontentement sourcils froncé et index réprobateur mais... Changement de plan. Nora, Loxias, un gâteau, un cierge, une chanson. Comment ils savent ? Ses sourcils se détende, sa bouche forme un o et son index vengeur retombe comme un soufflé. C'est.. inattendu, c'est.. trop pas harmonieux mais tellement adorable. Et voilà elle est tellement émue qu'elle se met à pleurer d'un coup d'un seul. Elle pleure, sourit et rit à la fois c'est... magnifique je vous le dis. « C'est trop beau! » dit-elle remarquant le 3,14 sur le gâteau clin d’œil à sa pizza. Elle essuie ses larmes de joies et se prépare à soufflé la bougie aux un deux trois de Loxias et Nora. Et trois. Elle souffle. Les larmes reviennent non mais rendez vous compte on a jamais fait ça pour elle ! Alors quand des gens qu'elle connaît depuis deux mois lui font une chose pareille. « Vous... » Respiration à la Darth Vador. Ouais maintenant elle connaît. « Vous êtes trop gentil. » Parce ok c'est un jour comme un autre mais ça lui fait vraiment plaisir, vraiment. Elle incline la tête légèrement sur le coté un grand sourire sur les lèvres le regard mouillé. « Merci... » Elle sait pas comment ils ont sut. La production c'est certain, la production.

J’ai les jambes en mousse, le coeur qui manque un battement sur cinq, la respiration d’un asthmatique, mais je chante quand même, des paroles débiles sur un rythme moisi, je chante avec le coeur, en m’accrochant au coin de table d’une main, et me tenant le thorax de l’autre. Ouai, possiblement j’vais crever dans les quinze prochaines secondes, mais c’est pas grave. J’accélère, histoire d’écourter mon apnée, et récolte coup de coude et remontrance chantée par la brunette. J’vois qu’elle s’en balance de la possible survie d’une espèce protégée et menacée -oui, c’est moi, ça-, bien bien, la PETA ne te remercie pas, jeune fille. Bon, la note finale, je m’en balance un peu, donc j’écourte, et reprend bruyamment mon souffle, tout en me retenant de m’écrouler sur la table, ce ne serait pas très festif. À la place, je récupère mon appareil photo près du four, pendant que Nora fait le tour pour aller étreindre sa jumelle d’âge. Elle critique mon gâteau -enfin NOTRE gâteau, puisqu’elle est responsable pour moitié de sa seule gueule affichée-, et j’accueille son sarcasme d’un mouvement de main signifiant “t’inquiète, je ne me vexe pas, moi aussi j’trouve qu’il est a se brûler la rétine à l’aide du cierge”, ou quelque chose dans le style. Faut que Valentina fasse un voeu, il paraît, d’après Nora, alors je lui laisse le temps de la réflexion, avant de me placer derrière l’objectif, et d’entamer un décompte. 5... 4... 3... 2... 1... Souffle ! Je me reçois un morceau crème rouge en plein sur la joue, et c’est là que je prends réellement conscience du potentiel foirage de notre oeuvre pâtissière. C’était pas censé tenir en place, ce truc ? Je m’interroge en récoltant le projectile sur ma joue du bout de l’index, avant de l’introduire entre mes lèvres. « C’est p’t’être moche, mais c’est bon. » j’annonce avec surprise. Oui, c’est pas très rassurant quand le pâtissier est lui-même surprit du caractère comestible de sa création, j’sais. Nora tend un couteau géant à Valentina, et mon coeur rate un battement. C’est pas un peu trop dangereux, ça ? « Attends ! » j’interviens, en levant une main, comme sur les panneaux canadiens. Stop. « Avant de détruire les preuves, j’voudrais juste que tu vois ce que c’est censé être, quand même, histoire que tu puisses faire un comparatif et estimer notre travail à sa juste valeur. » dis-je, en tirant un cliché froissé, de ma poche arrière, pour le tendre à la célébrée du jour. « Tiens, voilà, c’était ça le gâteau de base. » Je lui laisse le temps de bien comparer l’orignal et la copie, avant de contourner la table à mon tour, de lui planter un baisersur la joue, et de récupérer le gros couteau d’entre ses mains. « Ca, c’est pour moi. Par contre, vous pouvez vous occuper des assiettes et des couverts. » Bah oui, j’vais pas tout faire, non plus, faudrait voir à pas trop déconner, et puis va bien falloir qu’on le teste, ce cake, même si c’est un peu kamikaze de notre part. « Ha, et fais péter le jus de pommes, Nono. » je tilte, en relevant la tête du gâteau que je m’acharne à découper en parts égales. Bah oui, sans alcool, la fête est plus folle. Et puis, surtout, il est à peine midi, on va pas se retourner la tronche à cette heure. Déjà qu’on ne va se nourrir que de sucre et sucrerie, on est carrément des rebelles de l’hygiène bucco-dentaire. Pas vrai Nono ?

La musique est tout simplement naze. Ils chantent aussi bien qu'un manche à balais. Mais qu'est ce que ça lui fait plaisir là tout de suite. Si bien qu'elle en pleure totalement de joie. Ils sont vraiment adorables. Sa Newton et hum.. Loxias elle oserait pas dire son Loxias parce que sinon va encore y avoir des rumeurs folles. Alors c'est juste Loxias, mais super Loxias y a qu'à voir comment il a crapahuté comme un malade pour pouvoir l'attiré dans la cuisine au moment où il fallait. Une fois la chanson terminé Nora arrive à son cou et lui offre une étreinte. « Joyeux anniversaire Leib » Elle incline la tête à la positive un grand sourire aux lèvres séchant les quelques larmes qui sont encore présente. On va attendre un petit peu avant qu'elle prenne la parole parce que sinon ça va donné quelque chose d'incompréhensible et en plus d'avoir inventé tout un tas de truc super cool elle aura inventé une nouvelle langue. Elle finit par arrêté de pleurer et les remercier vivement, ils sont juste trop cool. « Tu nous remercieras si tu ne meurs pas en le goûtant, ce gâteau » Mais il est parfait ce gâteau. En faite elle aurait certainement fait pire... donc peut être que c'est pour ça qu'elle le trouve juste parfait ? « No offense Loxias, on était pas au top de notre forme » Elle agite la main devant elle. « Non mais c'est parfait, une véritable œuvre d'art. » dit-elle pour les rassurer, elle est satisfaite c'est tout ce qui compte non ? Elle s'approche alors du gâteau pour pouvoir mieux soufflé l'unique bougie, ou plutôt cierge. « N’oublie pas de faire un vœu ! » Un vœu ? Ah faut faire ça c'est vrai. Elle hausse les épaules et pense à un souhait que vous ne connaîtrez pas parce que sinon ça va pas marcher c'est bien cela ? Elle à souffle genre super héros ou quoi ? Parce que y a du gâteau qui finit incrusté sur la joue de Loxias. Elle rit légèrement. « C’est p’t’être moche, mais c’est bon. » Elle fronce les sourcils. « C'est pas moche! » Oh mais manquerait plus que ça. Faut pas insulter son gâteau d’anniversaire elle ne tolérera pas un tel comportement. « Tu coupes ? » Woh, elle un couteau dans la main non mais t'es malade ? Elle est presque aussi maladroite que Andreas elle pourrait se couper le bras au lieu de couper le gâteau. Et puis vaut mieux pas qu'elle soit trop près d'un gâteau vu ce qui s'est passé la veille. « Attends ! » Loxias son sauveur. Elle tourne ses petites mirettes papillonnante et encore rouge de larmes vers lui un sourire en coin. Elle t'écoute. « Avant de détruire les preuves, j’voudrais juste que tu vois ce que c’est censé être, quand même, histoire que tu puisses faire un comparatif et estimer notre travail à sa juste valeur. » Il est si moche que ça ou bien ? Il sort un bot de papier de sa poche et lui montre un cliché de ce que devait être la gâteau. Ben ouais c'est ça. Elle quitte des yeux la photo pour aller sur le véritable gâteau et là... véritable explosion nucléaire. Un rire tonitruant sort de sa bouche, elle se moque pas non... c'est juste .. quand même. C'est le même gâteau, il s'est juste promené trop près de Tchernobyl rien de grave. « Il est... juste différent. Je l'aime comme ça. » dit-elle calmement ses rires regardant Loxias un grand sourire aux lèvres. « 10/10. » Et qu'il ne vienne pas discuter de la note avec elle, c'est elle la juge elle a ses propres critère et rien que le faite que ce soit eux deux qui l'ont réalisé leur donne d'office un 10/10 donc chut. Elle lui lance un regard qui veut dire 'pas de commentaire c'est moi qui décide'. Après tout c'est son anniversaire. En plus elle a droit à un baiser sur la joue si a c'est pas gentil. Best birthday ever. « Ca, c’est pour moi. Par contre, vous pouvez vous occuper des assiettes et des couverts. » Lui dit-il prenant le couteau géant des mains. Elle le remercie d'un regard parce qu'elle aurait certainement finit part faire une connerie. Si si je vous jure. Elle s'occupe des trois assiettes et trois cuillères pendant que la Newton elle sort les jus de pommes. Elle regarde Loxias qui est entrain de couper le gâteau et fait genre des parts aussi grosses qu'un cerveau humain. « Hé oh molo, tu peux diviser par quatre la part que tu viens de faire pour que ça devienne une part humainement avalable. » Sourire bright. C'est toujours elle qui décide non ?

Je ne sais pas pourquoi elle s’obstine à trouver cette chose belle. Autant ne pas se voiler la face, ce gâteau n’a absolument rien de beau. Il est bon, certes, il est fait avec le coeur aussi, et beaucoup, beaucoup, beaucoup de détermination, mais il est carrément moche. Sur une échelle de 1 à Syssoï, il se place quand même au degré -85 de l’esthétisme. Faut pas déconner. D’ailleurs, quand je tire le cliché de ma poche afin qu’elle puisse comparer, son éclat de rire parle de lui-même. Bah oui, c’est raté. Je me demande même comment elle est parvenue à repérer le Pi. Ça doit être son cerveau reptilien formaté aux chiffres, parce que moi je n’y aurais vu qu’un pont, ou à la rigueur, cet espèce de champignon mortel, rouge à points blancs... Du coup, c’est pas très engageant, je vous l’accorde. Elle nous attribue même la note de 10/10. Je jette un coup d’oeil perplexe en direction de Nora. Elle se met à pouffer de rire. Ok, on est d’accord, Valentina a une notion de l’esthétique qui a du lui être amputé à la naissance. Ce qui explique quelques unes des tenues qu’elle arbore parfois. En attendant, ça ne m’empêche pas de récupérer le couteau géant, pour m’occuper du découpage du cake. Visiblement, Nora ne semble pas comprendre le pourquoi de tant de précaution, alors que clairement, le couteau fait presque deux fois la taille de la bambina. Non, j’exagère pas du tout. Elle pourrait trébucher sur le manche, et chuter sur la lame, se tranchant une artère par mégarde, et après on fait quoi ? Hein, on fait quoi ? Bref. Je m’emploie a découper des parts égales, en constatant que clairement, y en aura trop pour trois, tandis que Nora se charge du jus de pommes et que bambina check les assiettes et couverts. Nora commence à critiquer la Production pour ne pas avoir pensé à la boisson dont elle ne se rappelle plus le nom, tandis que Valentina me critique moi pour mes parts trop grosses. Donc je soupire. Je réponds « Champomy. » à Nora, et « Même mon écureuil apprivoisé mange plus que toi. » à Valentina. C’est la que Nora décide de rassurer Valentina en prétendant que le gateau est ultra light, que c’est elle qui a fait les dosages, tout ça, tout ça. A l’entendre, on croirait même qu’il y a genre moins d’une calorie par part. Sauf que, ce qu’elle ignore, c’est que je suis passée derrière elle pour rajouter, à l’aveugle, du sucre à une pâte que je trouvais bien trop fade. « Ouai, écoute-là, Bambina, limite t’en mange, et tu perds du poids. » J’affirme en hochant vivement la tête, tout en pointant Nora de mon couteau plein de crème. « Sponsorisé et homologué par Karl Lagarfeld Himself ! » je prétends sans ciller, avant de déposer une de ces parts jugées trop grosses dans une assiette à l’attention de la blonde. « Et puis faut que tu lui fasses honneur, histoire qu’on ait pas passé six heures dessus pour que tu picores. » Oui, six heures, record du monde de lenteur en cuisine. « D’ailleurs, Nora et moi on va ouvrir un resto-pâtisserie en sortant de l’émission, dans le plus pur style boudoir, tout ça, tout ça. Faudra que tu nous finances, évidemment, lorsque tu auras gagné les 70 000, et du coup, en tant que mécène principal, tu dois donner ton avis sur notre première création : Le Pi-teux. » J’ai fini par servir tout le monde, et c’est avec un sourire fier, fier du nom que je viens tout juste de trouver, que je pose mon céans sur une chaise, face à ma part en miette. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, pas vrai ?