Cette gaffe que je venais de faire, non mais franchement... Parler de la similarité des prénoms d'Evan et d'Evadne sans même tenir compte de la situation actuelle... plutôt compliquée, il faut bien le dire, bah fallait quand même le faire quoi. Afin de me rattraper, je prétendis bientôt qu'Evan était bien mieux avec Adie qu'avec ces blondasses qui lui tournaient autour depuis des semaines... De quoi la tranquilliser ? Hum... « Tu prônes la monogamie toi maintenant ? Enfin, non pas que ça me dérange hein, au contraire. » Ouais, venant de moi c'était assez étrange. Mais mes paroles visaient plutôt à la rassurer, en fait. Bref. Puisque visiblement je n'avais pas assez commis de bourdes pour aujourd'hui, j'évoquais ensuite sa grossesse tandis qu'elle me tarda pas à me signifier être née sous X. Aoutch, décidément c'était ma journée. Je jouais alors ma dernière carte, lui demandant si cette grossesse était une sorte de bénédiction pour elle. « Honnêtement ? J'en sais rien. C''est arrivé alors que je ne m'y attendais pas, avec un mec avec qui, avouons-le, je ne comptais pas faire ma vie. Et puis, la suite m'a rendu raison ce qui n'a pourtant pas facilité les choses. Je n'en suis qu'à presque trois mois, je dois encore m'y faire. Je pense qu'une fois que ça se verra, ça sera plus clair dans ma tête. » Je m'étais peut-être un peu emballé. Car de toute évidence Adie ne savait pas comment se placer face à tout ça. Elle ne l'avait effectivement pas désiré cet enfant, et visiblement le père de ce dernier était tout sauf un type qu'elle aimait réellement. Je pensais également que tout serait plus clair dans sa tête dans quelques temps. Pour le moment son ventre était à peine rond. C'était assez étrange de l'entendre se confier à moi dans un lieu où, la première fois, notre échange s'était plutôt mal passé. Comme quoi... J'esquissais un sourire - je sais pas pourquoi mais j'en ressentis le besoin - tandis qu'elle se mit à poursuivre. « Et toi alors, avec ton tableau de chasse, jamais eu ce genre de surprise ? » Oh bah tiens, elle faisait bien d'en parler, car j'avais certaines craintes de mon côté. Ouais ouais, on était jamais à l'abri d'une merde à ma sortie de ce jeu. « Oh m'en parle pas. De là à ce qu'une ex-conquête m'ait vu à la télé et me foute un mioche dans les pattes, hein... Le pire c'est que mon père va me couper les vivres, alors bon j'aurais même plus de quoi payer une pension en sortant d'ici. » Sauf si je gagnais cette émission, mais de vous à moi une telle chose ne risquait pas de se produire. J'étais parfaitement lucide sur ce point-là. Pour résumer, j'étais particulièrement méfiant car on dit souvent qu'une merde n'arrive jamais seule.