He waited his whole damn life to take that flight (25/06, 19h46)

featuring keelan

Putain de château de merde à la con. Putain de château de merde à la con dans lequel vivaient des putains de candidats de merde à la con qui faisaient disparaître des putains de trucs de merde à la con. En gros, je retrouvais plus l'un de mes tee-shirts préférés. Et ça me faisait bien chier. Ouais, bien chier. Impossible de foutre la main dessus. Ni dans la salle de bain, ni dans le dressing, ni même dans le cellier. Sait-on jamais qu'en le sortant de la machine à laver, je l'avais fait tomber sans m'en rendre compte. Possible mais peu probable. J'y tenais trop, je l'aurais forcément remarqué. Forcément. C'était certain. Autant que j'avais remarqué l'assiette de pilons de poulet que le Cucus m'avait renversé dessus il y avait un gros quart d'heure. Oui. D'où ma présence là, dans la chambre. On bouffait, tranquille, quand, en se retournant car je ne sais qui l'appelait, on s'est à moitié percutés et résultat, tout le contenu de son assiette s'était retrouvée non plus sur la vaisselle mais sur moi. Ruinant complètement la chemise que j'avais à ce moment-là. Bof. Ça, j'm'en foutais, j'la tapais vite fait à la machine histoire que la graisse n'ait pas le temps de faire amie-amie avec le tissu et ce serait réglé. Alors je lui avais assuré que c'était pas grave, et après m'être débarrassé du vêtement que j'avais mis dans une machine déjà presque remplie, j'avais mis l'engin à tourner et j'étais monté dans la salle de bain pour nettoyer les dégâts. Bah. Un coup d'eau et j'étais comme neuf. Et c'était là que, monde cruel, je m'étais rendu compte que mon tee-shirt avait disparu. Me trimballant torse-nu dans le château, j'étais parti en quête, jusqu'à arriver dans ma chambre. J'avais inspecté les lieux pour m'arrêter près de mon lit, défaisant les couvertures - de toute façon pas faites - et les oreillers en grommelant. Si je retrouvais la personne qui l'avait caché - parce qu'évidemment, quelqu'un l'avait caché, impossible que je l'ai perdu, forcément - il allait m'entendre.

Journée plutôt tranquille aujourd'hui. Vous le croyez vous qu'Ezéquiel ait pu laisser un léger vide ? Et bien aussi surprenant et étrange que c'était pour moi, il se trouvait que c'était la vérité. Je me demandais à quoi pouvait ressembler sa vie maintenant une fois dehors. A vrai dire, je me demandais bien à quoi elle pouvait ressembler en général, genre avant qu'il ne vienne ici. Parce qu'en fait, j'avais été son partenaire durant toutes ces semaines, mais on avait jamais parlé de sa vie, ni de la mienne. Donc hormis son secret, je ne savais quasi rien de lui. Et ça ne changera pas. Bref, en ce début de soirée, je me rendis dans ma chambre, parce que j'avais un truc à récupérer, avant d'aller manger. Je tombai sur un Ennio torse nu, passablement agité. Il défaisait complètement son lit, apparemment à la recherche de quelque chose. « Ça va mec ? Tu m’as l’air tendu. » fis je en m'approchant. « T'as perdu quelque chose ? »

Spoiler:

J'aurais même pas su dire pourquoi j'y tenais autant à ce tee-shirt. Enfin, c'était un cadeau de ma frangine d'accord, mais ça restait un tee-shirt. Juste un con de tee-shirt. Il avait juste une valeur sentimentale en plus que les autres. Et il était cool aussi, fallait avouer. Du moins, il était cool pour moi, parce que j'avais l'impression que peu de gens partageaient mes goûts en matière de sapes, dans ce trou. Bof, c'était peut-être pas plus mal. Imaginez, tout des petits Ennio gambadant dans le nid. Ça ferait un peu peur. Puis je perdrais toute mon originalité. Pas que ce soit le but premier de la manœuvre, puisque je m'habillais essentiellement selon mes goûts et point barre. Cela dit, ressembler à tous ces hypeurs qui étaient toujours fringués pareil, ça m'aurait relativement fait chier. Du coup, je m'étais retrouvé à chercher partout après. Merde à la fin. Ça m'saoulait. Tant pis. Au pire, je lui dirais qu'on me l'avait piqué, à ma petite sœur. C'était au moment où je m'apprêtais à laisser tomber qu'une voix m'interpelle, dans mon dos. D'un bond, je fais volte-face, me retrouve face à Keelan. J'avais l'air tendu ? Ah, vraiment? Je soupire, esquisse un sourire et un haussement d'épaules. « Un tee-shirt, gris, avec une terre de mort décorée de lierre dessus, ça te dit rien ? » je lui réponds, avec un petit espoir. Bon, y'avait tellement de fringues appartenant à tout le monde éparpillés partout, ici, que ça aurait été genre impossible que ça lui dise quelque chose. Mais j'avais un moyen de pression oooh oui. J'avais un moyen de lui faire retrouver de potentiels souvenirs utiles. « Si tu me dis que tu l'as vu, je te jure d'oublier à tout jamais que tu en as une petite » je lance, taquin, avec un sourire. Non, j'sais pas, il était peut-être très bien garni, le Keelan, hein, j'avais jamais vérifié, disons simplement que je l'avais vu dans une position presque compromettante avec Ana et j'y faisais juste référence, pour plaisanter.

« Un tee-shirt, gris, avec une terre de mort décorée de lierre dessus, ça te dit rien ? » Ainsi donc, c'était simplement un Tshirt qu'il avait perdu. Il n y avait pas mort d'hommes. « Si, je le visualise. » Pas vraiment mon style de vêtements. Dans ma période rock and roll, quand j'étais plus jeune oui, mais plus maintenant. « Si tu me dis que tu l'as vu, je te jure d'oublier à tout jamais que tu en as une petite » Haha ce qu'il est drôle. Il faisait surement référence au fait qu'il n'avait surpris dans une situation quelque peu compromettante avec Anabel. Mais j'étais habillé à ce moment là, alors de toute manière, il ne pouvait pas juger, puisqu'il n'avait pas vu. Encore heureux. Rendez vous compte, il serait arrivé quelques secondes plus tard... Cela aurait été bien plus gênant. Mais ce qu'il aurait été préférable, c'était qu'il ne se pointe pas du tout. Il avait choisi son moment celui là. Autant vous dire que sur le coup, je l'avais maudis. Mais d'une force. « Que c'est généreux de ta part. Mais je suis dans le regret de te dire que je ne l'ai vu nul part. » Un Andréas aurait sûrement répondu en arguant le contraire, racontant à qui voulait l'entendre qu'il en avait une énorme, m'enfin je n'étais pas comme ça. De toute façon, si ça pouvait lui faire plaisir de penser ça, grand bien lui fasse. « Je pense que tu devrais commencer à en faire ton deuil. Tu veux un mouchoir ? » Quoi ? Je me moquais à peine. « Peut être que je l'ai fais cramer, après que tu sois intervenu au spa... » plaisantais je.

Oh, j'le taquine, c'est tout. À vrai dire, je l'avais même pas vue sa queue, et quand bien même elle serait apparue dans mon champ de vision, malheureusement, je me serais pas amusé à la mater pour checker si elle était d'une taille décente ou non. J'avais franchement autre chose à faire. Empêcher Laoise de lui sauter dessus pour l'égorger, par exemple. J'ai pas trop capté sur le coup mais au fond, c'était peut-être des histoires qui ne me concernaient pas, alors je m'étais contentée de l'attraper par le poignet et de la traîner dehors. Généreux de ma part ouais, de lui laisser la vie sauve en éloignant le fauve, tout comme c'était généreux de ma part d'accepter de ne pas révéler son petit manque en-dessous de la ceinture s'il me disait - honnêtement, évidemment, car le dire ne suffirait pas, fallait que ça soit vrai aussi, ce serait trop facile - qu'il avait aperçu mon tee-shirt. Mon putain de tee-shirt. À partir de là, je ne su dire s'il avait mal pris ma remarque ou s'il avait juste décider de jouer dans l'humour un peu cassant en tout cas, ce qu'il enchaîna me tira un petit sourire. Oula. Il voulait vraiment qu'on joue dans la raillerie ? Sincèrement ? Non, parce que j'étais plutôt doué, dans le domaine, et avancer sur le terrain de la moquerie, même s'il n'avait pas l'air d'un mauvais gars, ça ne me gênait absolument pas. Mais alors là, pas du tout. Je n'étais même pas irrité par ses paroles, elles avaient à peine la force d'une piqûre de moustique. Un mouchoir ? Vraiment ? C'est tout ? Ah, d'accord, bien sûr, c'était juste cette histoire au spa qui l'ennuyait. Haha. Ouais, j'avoue. Encore et toujours ça. J'pouvais comprendre. Bon, perso, je m'en foutais pas mal de les avoir surpris en train de se bécoter, Ana et lui, même si ça m'avait fait un peu bizarre de la voir comme ça, alors qu'une semaine plus tôt, elle me pleurait dessus en me parlant de son défunt fiancé. Je ris. Le faire cramer ? J'aurais choisi un truc plus drôle, genre le bon vieux coup de la crème chantilly dans la main, de la plume qui chatouille les narines, du aa... aaaa... aaatch... ! et boum, la gueule pleine de crème. « Bah en fait, c'est plutôt à ma petite soeur que tu devrais proposer un mouchoir, puisque c'est un cadeau de sa part, mais ça ne devrait pas te poser de problèmes, t'aimes ça, je crois, réconforter les demoiselles en détresse » je réplique, plaisantant autant que lui, pas agressif le moins du monde. Non, moi il me faisait marrer, le Keelan. Il avait envie de me titiller ? Pas de problèmes, c'était mon loisir préféré !

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