Je fouillais mon placard. Je me cherchais quelque chose pour dormir, pas trop long ou épais, car ces temps ci, le temps justement commençait à se réchauffer. La nuit surtout. Je pris deux nuisettes en refermant la porte, avant de me planter devant le miroir en pied. Je posais l’une après l’autre les nuisettes devant mon corps sans les enfiler. La noire ou la prune ? Lorsque je jetais un coup d’œil au-dessus mon épaule rapidement, je vis Sive passer devant la porte ouverte du dressing. Rapidement je quittais le miroir pour la rattraper, posant mes doigts dans ma bouche pour siffler. « Viens ! » Lui sommais-je, des plus agréablement possible. Je ne lui devais absolument rien. D’ailleurs, je ne savais même pas comment elle avait pu réagir face à l’annonce de mon secret, la réaction parfois un peu trop excessive de certains ayant prit le pas sur d’autres. Je revenais dans le dressing, espérant la voir me suivre. Pour une fois que j’espérais avoir de la compagnie… J’ouvrais de nouveau mon armoire, sortant délicatement ma robe Westwood. Non je n’avais pas fini avec. Evidemment que non, puisqu’elle me l’avait complètement souillé, mais je sais être adulte. Maintenant en tout cas j’estime pouvoir l’être un peu plus, qu’une semaine plutôt. Je refermais la porte du placard pour accrocher le cintre à celle-ci. Je tournais alors mon visage vers la jeune femme qui m’avait suivit. « Tu t’en fous peut-être, mais je vais te dire pourquoi… ça m’a blessé et ça m’a mit hors de moi… » De l’avoir détruite évidemment. Mes yeux se posèrent un instant sur le vêtement, avant de me tourner de nouveau vers Sive. « C’est, entre autre, la première robe que j’ai porté… en tant que femme. Je l’ai mis en sortant de l’hôpital… » Après on mon opération évidemment. Un fin sourire se dessina au coin de lèvres, subtil, que j’essayais de cacher.

Je ne cherchais pas la compagnie de Sive. Mon secret dévoilé ou non, nos relations resterons pareilles : houleuses. Je ne regrettais pas d’avoir pris ses chaussures et elle ne regretterait sûrement pas d’avoir tâché ma robe. D’ailleurs je n’attendais aucunes excuses, puisque je ne m’excuserais pas pour ce que j’ai pu faire. Tout tendait à rester du pareil au même et c’était tant mieux, si vous voulez mon avis. Je la regardais de coin, aller vers son armoire, prendre je ne sais quoi. Enfin si, quand elle sortit sa main du placard, je vis son détachant ce qui me fit légèrement secouer ma tête de droite à gauche. « Tiens. Prend ça, et si ça ne fonctionne pas, je te laisserai m'incriminer. Comme je doute que tu l'aies passé à la machine, ce serait criminel, j'imagine qu'il y a toujours de l'espoir... » Si elle savait. Ce n’était pas la première fois qu’elle morflait ma robe et elle portait déjà la trace de quelques « bêtises ». Sive avait juste achevé le boulot avec sa mixture, qui j’en étais certaines, fut la goute d’eau qui fait déborder le vase. « Je ne m'en fous pas, Irène, et je respecte que tu puisses tenir à un objet. Mais ça ne me fera pas changer de discours. » Je me mis à sourire, on ne saurait dire si c’est un réel ou hypocrite, telle est la question. « Et je ne cherche pas à te faire changer de discours. Je voulais juste te montrer que je ne faisais pas des histoires pour pas grand-chose. » Je lui répondais en ponctuant ma phrase d’un mouvement de tête. Si seulement cette la seule excuse pour que cette robe soit très chère à mes yeux, mais je n’avais pas envie de m’étaler devant elle. Je me contentais de m’approcher et lui montrer le bout d’un pan de ma robe, ou une tâche rouge ne trône pas très fièrement. « Je crois qu’il n’y a plus aucun d’espoir. Ce n’est pas la première fois qu’elle en prend un coup et les multiples essaies de lavage n’ont rien changé ! » J’avais quand même pris son détachant, sait-on jamais. Je devrais aller voir Tweedy maintenant, pour qu’elle me montre comment l’on s’en sert. « C'était un bon choix. » J’esquissais un sourire. C’est vrai que j’aurai pu sortir de l’hôpital avec une robe moins prestigieuse, mais l’on ne fait pas les choses à moitié. « Je sais… mais ce n’était pas la plus belle… et pas la plus chère. » Déclarais-je. Effectivement, à défaut de mettre payer la robe la plus chère, j’en avais acheté deux : celle-ci et une autre Westwood, plus belle encore, pour ma meilleure amie.