Pour la deuxième fois en même pas deux semaines, je me retrouvais dans la chapelle. Sérieusement. J’avais toujours fuis les églises du temps de mes parents, ce n’était pas pour me retrouver dans une chapelle, ici, à Fake Lover. Surtout que Dieu, bah je ne pense pas qu’il veuille réellement de moi dans sa maison ; avec tous mes péchés, une repentance n’est plus envisageable. Quoique… non, même ici j’avais bien trop péché au goût du grand barbu d’en haut et je ne parlais pas de Cupidon, évidemment. À noter que je n’avais pas été jusqu’au blasphème suprême, c'est-à-dire de dire que je vais baiser dans la chapelle. Là honte ce serait abattu sur moi, pour toute ma vie, si je l’avais fais… ou ne serait-ce que le penser. Finalement les parents peuvent être fier dans leur HLM, leur enfant n’aura pas été jusque là. J’ai pas tout perdu de leur morale chrétienne à la con. Pour aller là, j’avais optée pour une robe longue, couvrant jambes et bras. On sait jamais, au cas où ça choquerait de me voir débouler dans la chapelle avec des manches courtes. Silencieusement, j’observais les murs m’entourant. En fait ça me foutais carrément la chair de poule cet endroit et sans rire : bouuuh blablabla et le ciel s’abattra sur toi… qu’elle me disait, ma mère, ou un truc dans le genre. Rapidement j’allais m’asseoir sur un banc, joignant mes mains, ne sachant toujours pas comment on fait. Dans le genre sympa, London ne me l’avait pas dit. « Salut Dieu ! C’est encore moi ! Irène ! La semaine dernière j’ai fais des progrès, j’ai pas fais l’amour… »

En cinq semaines, les candidats avaient le temps de passer le temps de façon totalement déraisonnable et les idées se faisaient maintenant rare. Adie, comme tous, avait donc droit à ses moments d'ennui profond où il n'y a rien à faire, rien à voir et rien à dire. Dans ces moments là, elle avait pour habitude de se rendre dans un endroit où elle avait encore peu mis les pieds, juste histoire de s'occuper et de visiter un peu. C'était hautement barbant mais il arrivait que parfois, elle y trouve d'autres candidats et ces rencontres fortuites pouvaient parfois déboucher sur de bons moments. En ce lundi, lendemain de prime, la torpeur avait envahi la jeune femme qui, une fois n'est pas coutume, ne savait que faire. Entrain de rêvasser sur son lit, elle était agacée par son comportement et décida donc d'aller se balader. Elle arpenta les couloirs et finalement, se retrouva après plusieurs minutes de marche devant la chapelle. Adie n'était pas vraiment croyante, tout du moins pas chrétienne. Elle s'était construit suite à ses expériences une sorte de religion hors norme complètement rafistolée à base de dieux hindous qui ne voulait sans doute rien dire mais qu'elle appréciait. Elle avait l'impression d'être un peu une privilégiée, d'avoir une religion pour elle toute seule. Du coup, les églises, les chapelles, ce genre de truc, elle connaissait assez peu. Autant ne pas mourir bête donc. Elle y rentra et fut surprise de voir Irène. Cette fille était vraiment la dernière personne qu'elle pensait voir dans le coin, était-elle croyante à ce point? Tu préfères peut-être que je te laisse tranquille? lui dit-elle un peu gênée à l'idée d'interrompre quelque chose.

Je ne savais toujours pas pourquoi je me trouvais là, dans la chapelle. Ca n’avait rien de sexy une chapelle. Rien de bien fun. Mais entre nous, rien n’était fun en fait, ici. C’est que l’on se faisait rapidement chier, même dans une telle baraque. « Tu préfères peut-être que je te laisse tranquille? » Une voix que je connaissais – mais bon sérieusement, moi les voix je les retenais pas toujours – s’exclama derrière moi, un peu gênée. Ca s’entendait à son intonation de voix. Je déliais mes mains, tournant ma tête et mes deux grands yeux vers la jeune femme ici présente… Adijesaispasquoi, à qui j’adressais un sourire, secouant lentement ma tête de droite à gauche. « Nan, viens, c’est la fête ! Enfin, j’essaye de discuter avec mon pote… » Mon pote, c’est Dieu évidemment. Je lui fis signe avec ma tête de s’approcher. Je n’allais pas la manger, évidemment. Je la laissais s’installer à côté de moi. Je la regardais du coin de l’œil, un sourire en coin. « Psss, tu sais si faire de la chirurgie esthétique, c’est considéré comme pécher ? » Lui demandais-je, en toute innocence.

Irène était définitivement une candidate hors du commun, à se demander si elle vivait sur la même planète et s'il y avait un endroit où Adie ne pensait pas la trouver, c'était bien la chapelle. Elle aurait plutôt imaginé la plage ou la piscine, en petite tenue. Quoique... la jeune femme n'avait pas franchement besoin de ce genre de raisons pour se mettre en petite tenue, il suffisait de vivre avec elle pour s'en rendre compte... Adie ne la gênant pas, elle s'assoit à ses côtés. Elle ne venait pas franchement pour prier alors bon, un peu de discussion ne lui faisait pas peur. Irène ne lui faisait pas peur. Et puis, elle n'était pas un mec, elle ne risquait pas de lui sauter dessus. La blonde pose alors une question assez inattendu à Adie et la jeune femme ne peut s'empêcher de rire avant de réfreiner son ardeur, elle était tout de même dans une chapelle. « Tu sais, je crois que ton pote a d'autres chose à faire que de se soucier de la chirurgie esthétique ! » dit-elle en souriant. Elle se demandait si Irène était sérieuse, était-elle réellement aussi idiote ou jouait-elle un rôle ? « Et pourquoi cette question d'ailleurs ? Tu l'envisages ou c'est déjà fait ? » Parce que bon, elle n'en avait pas franchement besoin...

Adie ne semblait pas prendre peur à l’idée de s’asseoir à côté de moi, c’est plutôt cool. Bon signe ? Peut-être aussi… apparemment je suis la dégueulasse de service pour avoir coucher avec Ezéquiel alors… « Tu sais, je crois que ton pote a d'autres chose à faire que de se soucier de la chirurgie esthétique ! » Mes yeux s’arrondirent et un sourire se dessina sur mes lèvres. Elle me disait peut-être ça comme ça, pour me faire plaisir ou pour que je lui foute la paix. À en croire son sourire, elle devait être sérieuse. Je ne trouvais pas ma question conne, pourtant : la chirurgie esthétique pourrait être considérée comme un péché étant donné que l’on se transforme du coup. Dieu nous a créé de telle ou telle manière, avec un gros nez ou une poitrine trop petite… c’est ça volonté ? Après tout, changer reviendrait à renier la création de Dieu… bon j’arrête là. « Et pourquoi cette question d'ailleurs ? Tu l'envisages ou c'est déjà fait ? » Je tournais ma tête, un sourire aux lèvres à demi-amusée. C’est que la brunette était bien curieuse. Quoique je ne me cachais pas en le lui demandant. « À ton avis ? » Lui demandais-je d’une voix plus suave qu’auparavant, un clin d’œil faisant office de point à cette phrase. J’avoue avoir fait quelques retouches par-ci par-là, rien de bien méchant, me rendant encore plus belle que je ne l’étais déjà. D’où ma perfection légendaire, évidemment. « Et toi, t’as des péchés à avouer, petite coquine ! » La taquinais-je, en la fixant un peu.

Adie n’avait rien contre Irène. C’était même le contraire. Elle était peut-être un peu folle mais en même temps, elle était rentrée dans le jeu en retard alors que des groupes s’étaient déjà formés et qu’il était donc plus difficile de s’intégrer. Elle avait choisi l’option délurée et elle marchait tout aussi bien qu’une autre. La chose qui avait cependant pu la desservir assez rapidement était d’avoir couché avec Ezequiel qui, avouons-le, inspirait plus de la peur que du désir chez les autres candidates. Mais après tout, qui n’avait pas couché ici, donc ça ne changeait pas grand-chose, surtout si Slavin n’était pas dans l’équation… Du coup, Adie l’aimait bien, enfin disons qu’elle la faisait rire et ce n’était pas rien. Cette fille ne se prenait pas la tête, elle avait peut-être tout compris. Alors qu’elle plaisantait sur la chirurgie esthétique, Adie ne peut s’empêcher de sourire, elle qui avait peur de la moindre opération. La question d’Irène l’y invitant, elle regarde la jeune femme, tentant de déceler le faux du vrai, si tant est qu’il y en ait. « En tout cas, si tu en as fait, c’est bien fait, je n’y vois que du feu. » Pas comme ces bimbos aux seins complètement astronomiques. Irène en profite pour s’informer elle aussi et Adie sourit. « J’imagine qu’on peut associer la jalousie au péché d’envie alors oui, j’avoue tout, je suis une pécheresse. Sans parler du sexe avant le mariage. Mais à ce compte là, je pense qu’on a tous quelque chose à se reprocher. » Irène en faisant partie d’ailleurs…

Alors que mon jugement sur les filles du château était fait depuis très longtemps, finalement Adie se trouvait être une fille sympathique. Je ne connaissais rien d’elle et je n’aspirais pas à la connaître plus que cela, mais elle n’était pas du genre chiante ; pas au premier coup d’œil en tout cas. Peut-être qu’avec Tweedy, elle sera la seule sympa. Avec Tweedy et moi-même évidemment. Je lui parlais de chirurgie esthétique, mon péché d’aujourd’hui, parce qu’à coup sûr, j’en avais au moins pour une bonne semaine. « En tout cas, si tu en as fait, c’est bien fait, je n’y vois que du feu. » Mon sourire s’élargissait. C’est vrai que mon chirurgien était plutôt doué et il avait réussi à faire quelque chose de merveilleux. J’agitais mes doigts devant mon visage, visant un peu plus mon nez et mes lèvres. « Je me suis faite refaire le nez et les lèvres. » Finissais-je par avoué, toujours avec ce sourire, fière. Je n’avais pas de raison de ne pas l’être : contrairement à ce que l’on pouvait croire, je n’en avais pas fait parce que j’étais une salope ou je-ne-sais-quoi, ou pour ressembler à Pamela Anderson. Oh bah non merci… « J’imagine qu’on peut associer la jalousie au péché d’envie alors oui, j’avoue tout, je suis une pécheresse. Sans parler du sexe avant le mariage. Mais à ce compte là, je pense qu’on a tous quelque chose à se reprocher. » Je regardais Adie parler, avec intérêt. On ne croyait pas au premier abord, mais c’était une sacrée chaudasse celle-là en fait. J’étais certaine qu’elle n’était pas aussi gentille que sont joli minois laissait penser. « Moi plus qu’un autre… » Ajoutais-je, en ce qui concernait le sexe avant le mariage, évidemment. Ma réputation n’était plus à faire, à travers le Nid. « Alors comme ça, Madame est jalouse ? Est-ce que l’on peut savoir de qui… ? » Lui demandais-je subtilement, alors que mes yeux s’était reposé sur le mur d’en face.

Plus elle voyait le personnage, plus Adie était surprise, en quelque sorte. Son comportement, sa façon d'être, de parler étaient parfois un peu déroutant mais ce qui était bien, c'est qu'elle s'assumait et pas qu'un peu même. Peut-être qu'Adie devrait en prendre de la graine d'ailleurs. Enfin, elle s'assumait, là n'était pas le problème, seulement parfois, peut-être que lâcher la bride serait une bonne idée... Irène avoue alors ses retouches, agitant ses mains devant son visage comme une diva ce qui ne manque pas de faire sourire la brune. Étonnement, Adie aurait parié sur d'autres parties de son corps comme sa poitrine, le grand classique surtout que son visage paraissait totalement naturel, tout du moins du point de vue d'Adie qui n'était franchement pas une pro de la chirurgie esthétique. « Et bien, on y voit que du feu ! Tu me donneras l'adresse de ton chirurgien si jamais un jour je décide de me lancer là-dedans ! » Ce qui bien sûr n'arriverait jamais mais c'était histoire de plaisanter. La conversation vire alors sur les péchés et de ce côté-là, Adie n'était pas en reste. Ses crises, sa possessivité, elle n'avait pas vraiment l'image d'un ange et elle s'en foutait, soyons clairs. Elle était comme ça, elle n'aimait pas cacher ses émotions et surtout, elle ne comptait pas se priver de vivre, référence au sexe avant le mariage même si parfois, elle se disait que ça aurait pu régler certains problèmes. Irène aquiesce et Adie lui sourit. C'est qu'elle est curieuse la petite. « Tu es dans la maison depuis trop peu de temps j'imagine pour avoir eu vent de tout ce qui a pu se passer. Mais oui, je suis jalouse et possessive, pas seulement ici. En général, c'est plus pour des situations que des personnes... J'envie rarement les personnes. » Ce qui est vrai pour le coup. « Mais maintenant que j'ai confessé un de mes péchés, à toi de le faire ! Je n'accepterai rien qui n'égale pas le mien ! » lance-t-elle alors à la blonde avec un regard en coin.

Pourquoi serais-je complexée par ce que je suis et par la chirurgie esthétique que j’ai fais ? J’en ai décidé ainsi, moi-même, comme une grande. Je ne me cachais nullement aux autres : l’on pouvait me critiquer de ne penser qu’à mes fesses en chaleurs et de peu me dévoiler à côté, mais je restais sincère sur bien des points. « Et bien, on y voit que du feu ! Tu me donneras l'adresse de ton chirurgien si jamais un jour je décide de me lancer là-dedans ! » Je continuais de sourire, bien qu’hésitant sérieusement à la croire : elle n’avait pas l’air d’être du genre à modifier son apparence et d’un sens, tant mieux pour elle. Quoiqu’elle avait déjà un vrai joli petit minois : elle n’avait pas besoin d’apporter des retouches comme moi j’avais dû le faire. « À moins que ce soit pour un lifting quand tu seras vieille, mais pour l’instant t’en à pas besoin ! » Lui lâchais-je avec un clin d’œil. Je ne mentais pas, rappelez-vous… et puis, parfois ma curiosité me titillait un peu. Elle me tendait des perches aussi, la Adie. « Tu es dans la maison depuis trop peu de temps j'imagine pour avoir eu vent de tout ce qui a pu se passer. Mais oui, je suis jalouse et possessive, pas seulement ici. En général, c'est plus pour des situations que des personnes... J'envie rarement les personnes. » Je l’écoutais, la fixant parfois ou prenant comme le mur d’en face. Je n’avais pas vraiment eu vent de ces affaires là, exactement et pourtant je fronçais mon nez, osant lui demander, sans gêne : « Slavin ne serait pas impliqué dans l’affaire ? » Oh je demandais ça comme ça ; peut-être qu’il n’avait rien à faire avec cette petite jalousie… « Mais maintenant que j'ai confessé un de mes péchés, à toi de le faire ! Je n'accepterai rien qui n'égale pas le mien ! » Je plissais des yeux, la sondant un peu pour voir si elle en valait la peine. Si ouvrir ma bouche pour lui livrer quelque chose valait le coup ou au contraire, n’allait pas me dévaluer à ses yeux. « Non, mais, qu’est-ce que tu crois ? Je suis une sainte moi ! En dehors du sexe, je ne fais rien de mauvais… » Je levais mon menton, faisant mine de la snober. C’est une pécheresse elle, moi je ne le suis pas… Comme si l’on pouvait me croire. En plus m’appeler sainte alors que je péchais au moins une fois par semaine, c’était un comble. « Sérieusement, je ne vois pas… Mis à part mon orgueil peut-être ? C'est un péché capital quand même... »

Bizarrement, Adie aurait pensé qu'Irène la massacre avec le coup de la chirurgie esthétique parce que bon, c'est un bitch avouons-le et puis elle aurait pu trouver de quoi retoucher sur Adie comme sa poitrine, ses cernes, ses cuisses... Il y avait toujours de quoi faire. Mais la blonde avait décidé d'être sympa ce qui surpris Adie qui lui sourit. « Il faudra pour ça qu'il ne soit pas trop vieux, je n'ai pas envie que mon lifting soit fait par un quinquagénaire ! » dit-elle en riant. Le sujet vire alors sur les confessions et Adie, qui avait parlé de jalousie, piqua la curiosité d'Irène qui avait beau ne pas être là depuis le début mais qui avait tout compris. Ce qui n'était pas bien dur. Adie sourit lorsqu'elle entend la blonde prononcer le prénom de Slavin ce qui la trahit bien certainement mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. « En effet, on peut dire ça. » dit-elle alors, pas forcément encline à tout lui raconter. Non pas qu'elle n'assume pas, juste que depuis quelques temps, elle aimerait oublier certains épisodes. Du coup, elle rempile directement quand Irène s'offusque des suspicions de la jeune femme. « Ahah, fais croire ça à qui tu veux mais pas à moi, je suis sûre que tu es une petite diablesse ! D'ailleurs, en parlant de sexe, tu mets ton grappin sur qui la prochaine fois ? » Parce que bon, Adie avait du mal à suivre et comme il semblait qu'elle ne soit jamais là au bon moment, autant aller à la source pour avoir quelques potins. Et si en même temps, elle pouvait s'assurer qu'Irène n'en avait pas auprès de Slavin, c'était tout bénef.

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