Non ce soir, j’étais persuadé que j’allais rester. On ne pouvait pas se passer de moi pour la DF. Malgré mon arrivée tardive, j’avais réussi à me faire une place parmi les candidats et, même si le fait qu’ils ne m’aimaient pas m’avait poussé vers les nominations, je me savais populaire en dehors du nid. Plus que la plupart. Ouai, j’avais pas mal de confiance en moi. Sauf que mine de rien, j’avais envie de me boire un verre, seule, telle une alcoolo qui était pourtant en rémission, dans la cave à vin. Habillée plutôt mini-mini, j’étais descendu jusqu’à cette cave, m’assurant de ne pas être suivie, ou que la cave soit occupée par quelqu’un. Par chance, ce fut ni l’un ni l’autre. Paradoxalement à mon envie d’être seule, je laissais la porte tout de même ouverte, me dirigeant vers les bouteilles entreposées. Je pris celle qui semblait la plus belle, enfin, la plus chère. Je ne connaissais strictement rien en vins, mis à part que ce n’était pas forcément l’alcool que je préférais, mais autant profiter d’une aussi belle cave. Même si je ne me faisais pas éjecter demain, le jeu n’allait pas perdurer encore longtemps. Comme un fantôme sombre, je vis une ombre sur le sol, s’élever sur l’un des murs de la cave. Ne sachant pas trop de qui il pouvait s’agir, je me levais du grand tabouret sur lequel j’étais assis, avant de découvrir Finnick. J’arquais un sourcil. « T’en veux ? C’est du vin, mais ne m’en demande pas plus, je ne connais rien… » Lui disais-je, en poussant la bouteille vers lui. Je l’observais longuement, en attente d’une réponse ou une action de sa part.

Tout était prêt pour mon potentiel départ de demain : ma valise quoi, en gros. Mentalement, je n’étais pas certain d’être prêt à affronter mes parents, mes proches, tout le monde quoi… Je leur avais à tous cacher un truc, un truc très gros que la plupart ne comprendrait surement pas. Du coup, penser à tout ça me foutais le cafard : j’avais besoin d’un remontant et étant un grand amateur de bon vin, je décidai de me rendre dans la cave où je vis Irène, de dos, assise avec une bouteille. Finalement, je n’avais rien contre la jeune femme, elle était passée par plein de trucs difficiles et je ne pouvais même pas imaginer comment sa vie avait du être un enfer avant sa décision de changer de sexe et de s’offrir le corps dans lequel elle se sentait elle-même. Elle se lève du tabouret, sans doute car elle m’a entendue et se tourne vers moi. Elle n’a pas l’air particulièrement surprise de me voir là, je pense que plus personne n’est surpris de me voir dans la cave à vin, hm. « T’en veux ? C’est du vin, mais ne m’en demande pas plus, je ne connais rien… » Dit-elle en poussant la bouteille vers moi, sur la table haute. Je m’approche et prends la bouteille et examine l’étiquette. « C’est un vin portugais. On dit de ces vins qu’ils ont du caractère. » Dis-je avec un sourire en coin. Du caractère, comme elle quoi. Ceci dit maintenant j'hésite, on dit ça des vins portugais ou des espagnols... Bon au pire c'est pas grave, hein, elle n'y connait rien. Je prends un verre et verse un peu de vin dans celui-ci puis le lève vers elle. « Je te propose de trinquer à nous et Andreas, demain, en demi-finale. » De toute manière tout le monde se doutait que j’étais pour eux, non ? J’apprécie Santi et Sami, mais Irène a plus de charisme, plus de potentiel. Et Andreas est méritant. Et puis bien sur je me soutiens, si je ne me soutiens pas, personne ne le fera, hein.

Je pensais boire en compagnie de moi-même, pas comme une poivrote, mais presque, sauf que Finnick arriva et finalement, ça me fit grandement plaisir. Non bon j’exagérais un petit peu. Ca me fit tout juste plaisir d’au moins savoir que je ne boirais non seulement pas seule, mais aussi avec un autre nominé. Je regardais Finnick, qui lui regardait l’étiquette du vin. « C’est un vin portugais. On dit de ces vins qu’ils ont du caractère. » Je fis une petite moue, bougeant la seconde d’après la tête de haut en bas. Pas mal. En tout cas ça m’allait plutôt bien, moi non connaisseuse de vin. Par contre lui apparemment paraissait s’y connaitre bien. Bon en même temps de là où il vient, il a peut être eut la chance d’en savoir un peu plus sur les bons crus. Il se servit à son tour pour finalement trinquer avec moi. « Je te propose de trinquer à nous et Andreas, demain, en demi-finale. » L’un de mes sourcils s’arqua, tandis que je levais à mon tour mon verre pour le faire claquer doucement contre le sien. Je portais immédiatement celui à mes lèvres pour en boire une lampée, avant de poser mon verre devant moi. J’esquissais un sourire à la fois satisfait, mais amusé. « Parce que tu crois vraiment pouvoir accéder à la demi-finale ? » Non, je demandais ça comme ça… Non parce qu’autant j’étais totalement pour Andreas et Keelan, autant ne connaissant pas réellement la popularité de Sami à l’extérieur, il se pouvait que Finnick n’ait aucunes chances contre lui par exemple. Par contre j’étais d’accord avec lui sur un point : Andreas et moi allions être en tête d’affiche pour les demi-finales. C’était certain.

La jeune femme fit tinter son verre doucement contre le mien et chacun nous portions le nôtre à nos lèvres pour en boire le contenu. Le gout était fort, l’alcool aussi. Pas de doute, ce vin avait du caractère, il était délicieux. «Parce que tu crois vraiment pouvoir accéder à la demi-finale ? » Je lâche un petit rire. « Tu est vraiment une… » Il n’y a qu’un seul mot, hein. « Bitch. » Je hausse un sourcil, un sourire en coin. Mais j’étais joueur après tout. « Bien, on peut parier si tu veux ? » Autant rendre ça un peu intéressant, non ? Même si les jeux étaient probablement déjà faits à l’heure actuelle. Seulement, qu’allions nous parier hein ? « Et on ne parie pas sur la place d’Andreas en demi-finale, lui c’est sur qu’il ira. » Aussi sur que un et un font deux, c’est dire. Mais oui j’avais un petit espoir, bien que Sami et Keelan me foutaient les boules par contre… Je ne vois pas pourquoi je serais moins aimé qu’Irène, j’étais même, selon moi, plus aimé qu’elle. Ah ! Donc c’était l’idéal pour ce pari, non ?

Rien de tel qu’un bon verre d’alcool et même si le vin restait l’un de ceux que j’aimais le moins, je ne pouvais pas nier que celui était pas mal, même si un peu fort. Et rien de tel que la compagnie d’un nominé pour le taquiner, plus ou moins sincèrement d’ailleurs. Ouai, j’étais cash et lui exposais rapidement ma vision des choses : il espérait un peu trop aller en demi-finales, place qu’il n’atteindra pas, selon moi. « Tu es vraiment une… Bitch. » Un sourire amusé s’installa sur mes lèvres. « Totalement » Evidemment que j’en suis une, sinon je ne m’appellerais plus Irène et le monde s’en verrait tout retourné. Il ne m’apprenait pas grand-chose, au vu de ce sourire même presque satisfait. « Bien, on peut parier si tu veux ? » Je plissais un peu les yeux pour réfléchir à la chose, bien que ce fût déjà tout réfléchi : cette idée me plaisait vraiment. « Et on ne parie pas sur la place d’Andreas en demi-finale, lui c’est sur qu’il ira. » Un nouveau sourire satisfait se dessina sur mon visage. C’est qu’il nous restait deux places alors, dont la mienne. Je bus à nouveau un peu de vin avant de planter mon regard dans le sien. « J’paris ce que tu veux – dans la limite du possible – que tu n’iras pas en demi-finale. » Bah quoi, on ne va pas me reprocher d’être sincère sur ce que je pense. « … Au profit de Sami, qui te dépassera de quelques voix à peine… le truc bien rageant quoi ! »

« Totalement » Dit-elle, totalement satisfaite que je la traite de bitch. Et donc c’était de ça que Andreas était tombé… Amoureux. Hm, je haussai un sourcil en buvant encore un peu de mon verre de vin. Soit, parions alors si elle ne pensait pas que j’allais rester. Honnêtement je ne la voyais pas tellement rester non plus, j’avais été poli, point. « J’paris ce que tu veux – dans la limite du possible – que tu n’iras pas en demi-finale. » Je souris, j’avais une idée tout prête mais j’allais lui laisser l’opportunité de refuser, ce que je voulais parier, c’était gros, douloureux même si l’un de nous perdait. Mais je prenais le risque. « … Au profit de Sami, qui te dépassera de quelques voix à peine… le truc bien rageant quoi ! » Je hausse un sourcil, bien au moins on pense tous les deux que Sami en dépassera un… Mais pas la même personne, dommage. « Très bien, si tu perds – que tu ne vas pas en demi-finale – tu devras quitter le château pour la fin du jeu. » Puis les anciens candidats peuvent rester, nous le pourrions surement aussi à l’issue du prime. « Et si je perds, je partirai. Tu as le droit de refuser cet enjeu. » Dis-je en haussant les épaules. « Et il est évident que Sami prendra ta place. » Ajoutais-je avec un sourire en coin, elle voulait jouer à ça ? Bien, je peux jouer aussi après tout.

C’était marrant de voir que Finnick pensait rester… et je devinais dans la suite de ses idées, que moi par contre, je n’avais aucune chance d’accéder aux demi-finales. Hilarant car je pensais tout le contraire. Je ne voyais pas en quoi j’avais moins sa place que lui en finale. J’étais moins aimées des autres candidats, mais peut-être bien plus des téléspectateurs. Alors je ne savais pas quoi parier, mais je savais sur quoi l’on pouvait. Il souriait, ce qui présageait qu’il avait une idée. Bien. «Très bien, si tu perds – que tu ne vas pas en demi-finale – tu devras quitter le château pour la fin du jeu. » Je plissais légèrement les yeux, le regardant longuement. Il avait eut vent de ma ‘relation’ avec Andreas, car sinon il n’aurait pas parié une telle chose. Autrement dit : si Andreas me retenait ici, avant lui, je n’avais aucun lien me forçant à rester. « Et si je perds, je partirai. Tu as le droit de refuser cet enjeu. » C’était plutôt compliqué, mais à la fois, c’était un pari tellement tentant. Il était amoureux de Tweedy, tout le monde le savait alors la quitter serait horrible ou tout du moins pas très supportable. Je crois qu’il était un peu trop confiant et même si je n’avais pas envie de la voir perdre son sourire, la Tweedy, le mien s’élargissait alors que j’approchais ma main vers lui. « Tu crois que je suis du genre à refuser un pari ? Surtout quand je suis sûre de le gagner… j’accepte ! » Déclarais-je en lui tendant la main pour sceller notre pacte. « À moins que maintenant, toi, tu n’ais plus envie de faire ce pari ? » Ajoutais-je. Peut-être qu’il avait parlé un peu trop rapidement, ce qui fait qu’il voudrait peut-être revenir en arrière. « Et il est évident que Sami prendra ta place. » Mon sourire s’élargissait quant à la réplique qu’il venait de me sortir. « Si tu le crois, tant mieux ! »

Si Tweedy et Andreas nous voyait faire ce pari là maintenant, je suis à peu près certains qu’ils nous crieraient dessus. Surtout Andreas, Tweedy elle elle me mettrait encore une gifle, pour changer, je suis sur que la peau de ma joue est devenue plus dure à force, une self-défense naturelle quoi, je résiste à la tentation de me toucher la joue pour vérifier car Irène accepte le pari. Bouhou, pauvre Andreas. « Tu crois que je suis du genre à refuser un pari ? Surtout quand je suis sûre de le gagner… j’accepte ! » Je lâchai un franc rire, elle s’y croyait tellement. « C’est mignon. » Non vraiment, c’est très mignon. J’allais l’écraser la blonde, littéralement. « À moins que maintenant, toi, tu n’ais plus envie de faire ce pari ? » Je hausse un sourcil, avise sa main tendue un instant et la lui saisit pour la lui serrer. Je lâche ensuite sa main et bois à ma future victoire. « Tu pourras toujours regarder Andreas à la télévision, ne t’en fais pas. » Je dis avec un sourire sadique, tellement sur de moi que ça en serait même indécent. « Ok, bien entendu le pari s’annule si on reste tous les deux… Mais aussi si on part tous les deux. » Ce serait con de se faire du mal pour rien, non ? Si elle et moi n’accédions pas à la demi-finale, elle pouvait rester, moi j’allais surement partir, il faut que je règle quelques trucs avec mes parents avant que Tweedy ne sorte du jeu, puisque je l’avais d’hors et déjà invitée à rester un peu avec moi, en Irlande. Vous comprenez maintenant que quoi qu'il arrive, ce pari ne me gênait pas du tout... « Si tu le crois, tant mieux ! » dit-elle alors que j’avais prédis que Sami prendrait sa place. Ah comme j’avais hâte d’être au lendemain !