Nous étions samedi soir et j’étais assis par terre en tailleur face à une grande valise d’une marque très connue qui serait sans doute floutée à la télévision, quoi que… Ils ne montraient quand même pas les gens en train de faire leurs valises, non ? Bref, là j’empilai mes pulls dans un coin de la valise, pas vraiment à l’aise par ce que j’étais en train de faire. C’était profondément déprimant en fait mais la grande majorité des candidats nominés avaient déjà fait leurs valises alors j’avais plutôt intérêt à m’y mettre aussi. Sauf que dans une pile de fringues, je trouve un bon cinquante pourcent des fringues de mon frère. Putain on est pas obligé de tout partager pourquoi ses fringues sont dans mon armoire ?! Le pire c’est que je ne l’avais jamais remarqué, un, du coup je suis en train de faire un autre tas de vêtements, pas du tout pliés, qui ressemble à une petite montagne blue jean, marron et noire. Je suis en train de jeter encore un t-shirt de Jamie sur la pile quand Andreas débarque. « T’as eu la même idée ? » Je demande en désignant ma valise. Je n’ai plus vraiment une dent contre Andreas, depuis la semaine dernière je me dis qu’on peut redevenir potes, non ? Moi je l’apprécie et ça me ferait chier qu’on ne s’entende plus.

Je passais probablement mes dernières heures au sein de ce château. Rien que d'y penser, ça me foutait le moral dans les chaussettes. Car demain aurait lieu le prime qui me donnerait soit un accès aux demi-finales, soit un billet d'avion direction l'Angleterre. C'était quitte ou double maintenant. Les dés étaient jetés. En pénétrant dans le dressing avec l'intention de terminer ma valise, commencée un peu plus tôt dans la journée et laissée sur le côté pour ne gêner personne, je pus voir assis par terre Finnick, visiblement en plein rangement lui aussi. Il risquait comme moi l'élimination demain soir. « T’as eu la même idée ? » Je tirai la mienne de valise afin de la lui faire voir, comme pour lui signifier "eh ouais mec, dans la même galère nous sommes." « Si par "même idée" tu entends faire ma valise, remballer tout mon bordel et me préparer à une éventuelle issue funeste pour demain soir... alors oui, toi et moi on a clairement au la même idée. » Bon, funeste était un bien grand mot. Néanmoins je l'aurais franchement mauvaise de devoir déguerpir comme ça, aux portes des demi-finales. Non, je ne pouvais me faire à cette idée. D'ailleurs c'était quoi le pire ? Me retrouver aussi injustement sur la sellette, ou m'y retrouver face à Irène ? C'était plus ou moins équivalant à mon sens. En faisant l'inventaire de mes fringues, je ne pus que faire une certaine constatation. « C'est dingue le nombre de chemises que j'ai perdues ici. » Et par "perdues", je n'entendais pas "portées disparues" mais bel et bien "bousillées". Que voulez-vous, les candidates de cette saison étaient de vraies tigresses. « Ah on peut dire que j'aurais passé du bon temps dans ce château. Oh mais toi aussi d'ailleurs, hein. » rétorquais-je, tout en lui adressant un clin d’œil et un sourire en coin. Attendez, monsieur avait raflé le pactole : l'amour. Et puis s'il venait à partir demain soir, au moins quelqu'un serait là pour le pleurer, lui. Moi, hélas, je ne pouvais pas en dire autant.

En entrant dans la pièce Andreas se dirigea vers sa propre valise et la tira au centre de la pièce, non loin de moi. « Si par "même idée" tu entends faire ma valise, remballer tout mon bordel et me préparer à une éventuelle issue funeste pour demain soir... alors oui, toi et moi on a clairement au la même idée. » Issue funeste, il y allait un tout petit peu fort mais dans mon cas j’avais vraiment l’impression que l’issue pouvait être funeste. La semaine dernière Tweedy m’avait demandé si je stressais à l’idée de sortir. La réponses était oui, évidemment, ne serait-ce qu’a cause de mes parents qui, pour sur, n’allait pas approuver tout ce qui c’était passé ici. Je voyais bien ma mère peter un plomb parce que Tweedy n’était pas ‘de notre univers’ et que je ne pouvais pas continuer mes conneries plus longtemps. « Honnêtement, je ne m’attendais vraiment pas à ça. » Dis-je, en parlant des nominations. Je nous croyais saufs pour encore quelques temps, une semaine au moins, jusqu’au demi finales, même. Pour moi Andreas allait rester, mais il y avait tellement de surprises dans ce jeu que je ne me risquai pas à faire de pronostics. « C'est dingue le nombre de chemises que j'ai perdues ici. » Fit-il, je compris évidemment ce qu’il voulait dire par là, ce qui m’arracha un rire. Personnellement j’avais encore toutes mes chemises intactes, mais je n’avais pas pris autant de bon temps qu’Andreas hein. Il y en a que les caméras dissuadent un peu plus facilement. « Si ce n’est que les boutons qui ont sautés, ça se répare tu sais. » Je dis avec un petit sourire amusé, à vrai dire la seule femme que j’aurais imaginé arraché sa chemise à Andreas était Irène, même London je l’aurais imaginé déboutonné chaque bouton bien à son aise, histoire de faire monter le plaisir en même temps que la frustration de la chose qui ne va pas assez vite, les hommes sont impatients, c’est bien connus et tout femme qui le sait peut s’amuser de ça. « Ah on peut dire que j'aurais passé du bon temps dans ce château. Oh mais toi aussi d'ailleurs, hein. » Je tourne la tête vers lui alors que je viens de placer un autre pull dans ma valise, je n’ai pas prévu beaucoup de vêtements pour l’été, je connais mon pays après tout. « C’est clair, mais ne partons pas défaitistes, dis toi qu’on déballera cette valise lundi à la première heure. Ici même. » Je mettais un point d’honneur à y croire. Pour Tweedy. Hors de question de prendre le risque qu’elle me voit baisser les bras, elle était déjà assez bouleversée comme ça de nous voir nominé, tous les 6…

« Honnêtement, je ne m’attendais vraiment pas à ça. » Il faisait certainement référence au fait que nous nous étions retrouvés nominés à la surprise générale. Et bien moi non plus je ne m'attendais pas à ça. La soirée de dimanche m'avait épuisé, et nous avions reçu le coup de grâce lors de l'ultime annonce de Cupidon, nous signifiant que nous étions mis sur la sellette cette semaine et que trois d'entre nous remporteraient leur place pour les demi-finales. Trois. Sur six. Putain. Là ça craignait. Irène, Sami, Finnick... je ne pouvais envisager que l'un d'eux sorte, comme je ne souhaitais pas sortir non plus. On ne pourrait pas y survivre tous les quatre. Cela se jouerait même assurément entre nous quatre, puisque je ne donnais pas cher de la peau des deux autres. Non rien que d'y penser, ça me prenait la tête et me faisait serrer les poings. « Pareillement. Ah quand je pense que certains sont pénards et pensent déjà à la finale, pendant que nous on attend encore d'être fixés sur notre sort... » C'était à mon sens quelque peu injuste, je ne le dirais jamais assez. Malgré tout je respectais le jeu, ce qui advenait à l'intérieur de celui-ci. Et bien entendu je me montrais bon joueur malgré tout. Si mon aventure devait prendre fin dimanche, il en serait ainsi. L'heure était en tout cas au rangement. Nous faisions nos valises, et l'occasion me fut donnée de constater que bon nombre de mes chemises se trouvaient désormais bousillées. Cela fit rire Finnick, qui rétorqua alors « Si ce n’est que les boutons qui ont sautés, ça se répare tu sais. » Bah perso, j'étais pas franchement le roi de la couture. Ah et puis au pire, des chemises ça se rachète. J'allais pas m'en faire pour si peu, quand autre chose me prenait tellement plus la tête. Quand même, on pouvait clairement affirmer que nous avions bien profité de notre aventure, Finnick et moi. J'en parlais comme si tout ceci allait prendre fin d'ici peu. « C’est clair, mais ne partons pas défaitistes, dis toi qu’on déballera cette valise lundi à la première heure. Ici même. » Je le trouvais bien sur de lui, alors qu'en général c'était ma spécialité ça. Bah si il y croyait, tant mieux. Moi je tentais de ne pas me bercer d'illusions. Malgré ça je souhaitais que plus que tout me retrouver avec lui lundi, dans ce dressing, pour défaire ma valise. « Pourvu que tu dises vrai... » J'aurais pu lui demander de me le promettre, mais il lui était techniquement impossible de me promettre une telle chose. Alors je décidai d'y croire aussi fortement que lui. On avait une chance sur deux d'être demi-finalistes demain. C'était jouable au fond. « Je suppose qu'il est inutile de te demander qui te manquera le plus si tu viens à quitter ce château demain soir... » La réponse sonnait comme une évidence, non ? Bah, sait-on jamais, des fois qu'il décide de me surprendre et de sortir Cupidon.

« Pareillement. Ah quand je pense que certains sont pénards et pensent déjà à la finale, pendant que nous on attend encore d'être fixés sur notre sort... » J’avoue qu’il y avait déjà… Neuf personnes qui étaient tranquilles dans cette maison, je me sentais limite exclu, comme un mal aimé quoi. C’est hyper désagréable comme sensation, j’ai toujours eu l’habitude d’être le genre de type qu’on adore, au lycée, à l’université… Du coup c’était nouveau pour moi ce genre de réaction mais je me dis que ce sont les candidats qui nous on classé comme ça et pas le public, du coup on a toutes nos chances, je vois bien Andreas rester dans le jeu, je ne vois pas pourquoi il partirait. Et j’espère qu’il en sera de même pour moi. « Ca me dégoute, j’ai l’impression d’être un reclus. » Je soupire et plie une paire de jean que je range dans ma valise, je déteste faire ça, aussi, faire ma valise. A la maison la femme de ménage l’avait faite pour moi, j’avais choisis les fringues, elle s’était arrangé pour tout mettre en place. « Pourvu que tu dises vrai... » Dit-il alors que j’avais énoncé que lui et moi on serait là, dans un peu moins de 48h, à déballer nos bagages. Je hoche la tête avec conviction. « Je suppose qu'il est inutile de te demander qui te manquera le plus si tu viens à quitter ce château demain soir... » Il risque d’être surpris. « Jamie. » Ah ouais ce frère a qui je ne parle pratiquement jamais ? Lui-même. « J’aimais bien l’idée d’être à nouveau près de mon frère. Mais il est évident que Tweedy me manquera. La différence c’est que je suis certain de la revoir, elle. » Alors que mon frère je l’imaginais bien sortir de ce jeu, prendre tout le temps qu’il avait pour bosser et plus personne ne le reverrait. Bon ok j’exagérais, j’allais surement le revoir, mais encore une fois ce serait une fois l’année. « Et toi, qui te manqueras le plus si tu pars demain ? » Je demande, curieux. Je sais qu’il est attaché à Laoise mais je ne sais pas si c’est à elle qu’il est le plus attaché.

Tandis que neuf candidats étaient déjà assurés de participer aux demi-finales, six autres étaient toujours dans l'attente. Finnick et moi en faisions partie. À choisir, j'aurais aimé que nous soyons tous deux sauvés demain soir. Quant au troisième, j’espérais que cela se jouerait entre Irène et Sami. « Ca me dégoute, j’ai l’impression d’être un reclus. » J'avais quant à moi l'impression d'être mis à l'écart, comme si nous étions les six pestiférés du nid quoi. Bref, c'était pas franchement très agréable comme sensation mais bon, on pouvait pas luter. Nous n'étions que des pions. Et sinon, quelle était la personne qui lui manquerait le plus en cas de départ demain soir, hm ? « Jamie. » Gloups. J'ouvris subitement de grands yeux tout en relevant la tête vers lui. Heuuu. Attendez. Son frère, sérieusement ? Et... Ah, patience, il allait poursuivre. « J’aimais bien l’idée d’être à nouveau près de mon frère. Mais il est évident que Tweedy me manquera. La différence c’est que je suis certain de la revoir, elle. » Je les voyais effectivement repartir main dans la main tous les deux. Ce couple allait perdurer au final. Je m'étais trompé sur toute la ligne. « Rien ne t'empêche de revoir ton frère, si ? » Au moins, il avait un frère lui. Hein. Hum. « Et toi, qui te manqueras le plus si tu pars demain ? » Et bam. Je savais que celle-là serait pour ma pomme et que j'y aurais droit, à mon tour. La personne qui me manquerait le plus si j'étais amené à quitter ce château demain soir ? Hm... « Pour un mec comme moi qui ne s'attache pas facilement, c'est difficile de répondre... » Il comprendrait sans doute que je n'étais pas capable de ne lui citer qu'un nom. Déjà que je me ferais violence pour reconnaitre que j'étais parvenu à m'attacher à certaines personnes ici, hein... « La personne dont je me sens le plus proche, c'est incontestablement Laoise. Après la compagnie de Tweedy, Sami, Irène, Loxias ou encore Malo est loin de m'être désagréable. Et j'apprécie également la tienne, au final. » Alors oui, ça le surprendrait sans doute de savoir qu'il faisait partie de mes plus belles rencontres au sein de cette aventure, mais j'avais aucune raison de lui mentir. Non, l'honnêteté était toujours de mise chez moi. « Je me suis gouré sur ton compte. En fait t'as pas changé. J'ai cherché la merde avec toi après la découverte de ton secret, et ma foi j'ai fini par la trouver. Au fond c'était débile de ma part. La vache est-ce que je suis en train de reconnaitre mes torts ? Ouais, ça m'en a tout l'air. Heu. T'inquiète hein, je vais pas te demander de m'excuser, non non. J'voulais juste que tu saches que malgré tout t'es un mec bien. Et que je ne retiendrai que les meilleurs moments qu'on a passés ensemble, toi et moi. Voilà c'est dit. » J'en revenais pas d'avoir fait mon petit speech juste pour lui dire que je l'avais mal jugé. Y'a encore quelques semaines, j'aurais jamais été capable de reconnaitre tout ça. Comme quoi, j'avais évolué. Et au final, c'est moi qui avait changé. En bien, espérons-le. Bref, mea culpa effectué.

Je suis certain que tout le monde aurait parié que la personne qui me manquerait le plus en sortant serait Tweedy. C’est clair que sur le coup, ne plus pouvoir ne serait-ce que la prendre dans mes bras pendant deux semaines – car je la voyais aller en finale – ça n’aurait foutu un sale coup au moral. Mais je pouvais tenir en me disant que dès qu’elle sort elle reste d’office encore un peu en Irlande, avec moi… Mais mon frère, il allait sortir et le connaissant il allait juste reprendre sa vie là où elle s’était arrêtée, notre secret nous a aidés c’est clair mais on est pas encore vraiment… soudés. On est deux moitié d’un tout, complètement paumés, et chacun de son coté. Et ça restera sans doute tout le temps comme ça car je ne sais de toute manière pas quoi dire ou faire de plus. « Rien ne t'empêche de revoir ton frère, si ? » Je tourne la tête vers Andreas. Je fronce légèrement les sourcils, très brièvement. « En théorie non, mais il bosse tout le temps et je serai avec nos parents, enfin je verrai bien. » J’avais pas tellement envie de m’éterniser sur le sujet. Je savais que Jamie attendait de moi que je me casse de chez nous, mais je ne le ferais pas tant que je ne serai pas diplômé. Et puis de toute manière, Paris venait subitement de devenir une ville très intéressante pour y faire plusieurs fois un tour, hm, dire que je hais cette ville en temps normal. « Pour un mec comme moi qui ne s'attache pas facilement, c'est difficile de répondre... » Fit-il ensuite alors que je lui avais retourné la question. Je sais que c’est pas forcément facile pour lui de s’attacher aux gens mais je suis sur qu’il l’a quand même fait. « La personne dont je me sens le plus proche, c'est incontestablement Laoise. Après la compagnie de Tweedy, Sami, Irène, Loxias ou encore Malo est loin de m'être désagréable. Et j'apprécie également la tienne, au final. » Voilà qui me fait tiquer. En fin de compte j’ai toujours apprécié Andreas, je l’ai juste trouvé vachement con et buté, il y a deux semaines. Mais con et buté, je le suis aussi, alors je n’allais pas m’en faire un ennemi pour si peu. « Tu parviens quand même à citer beaucoup de noms. » Je constate. « Je me suis gouré sur ton compte. En fait t'as pas changé. J'ai cherché la merde avec toi après la découverte de ton secret, et ma foi j'ai fini par la trouver. Au fond c'était débile de ma part. La vache est-ce que je suis en train de reconnaitre mes torts ? Ouais, ça m'en a tout l'air. Heu. T'inquiète hein, je vais pas te demander de m'excuser, non non. J'voulais juste que tu saches que malgré tout t'es un mec bien. Et que je ne retiendrai que les meilleurs moments qu'on a passés ensemble, toi et moi. Voilà c'est dit. » Waouw un monologue digne de tweedy, mais ça me faisais plaisir de l’entendre dire ça et donc, naturellement, un sourire pris place sur mes lèvres. Je lâche un petit rire avant de dire. « Oh Andreas, je vais pleurer ! » Je me fou à peine de sa gueule, tiens. « Je te l’ai dis de toute façon, toi et Tweedy étiez les seuls avec qui j’étais toujours moi-même. » Tweedy car elle avait toujours su mon secret et Andreas car j’avais bien compris qu’on était similaire lui et moi, du moins le vrai moi était similaire avec lui. « On a tous changé dans cette baraque… » Je fais, lui s’excuse et s’attache aux gens, je tombe amoureux et accepte de me mettre en couple avec une femme. Deux fois. La même. C’est tellement pas celui que j’étais en entrant ici. Les couples c’était pas pour moi, la vision du couple que j’avais était assez déprimante : c’est le truc qui ne fait que briser des relations. Deux personnes qui s’aiment et qui se mettent en couples sont vouées à se perdre mutuellement. Je pensais toujours la même chose d’ailleurs, mais je me disais que pour les quelques semaines ou mois de bonheur que je pouvais avoir tweedy, ça valait le coup de risquer de la perdre un jour. En amitié, on ne perd pas les gens, c’est la raison pour laquelle je n’aime pas les couples, c’est peut être stupide.

Finnick allait revoir Tweedy une fois l'aventure achevée, mais je n'en avais jamais douté à vrai dire. Quant à Jamie, hm, cela semblait déjà plus compliqué. Quelque chose l'empêchait-il de le revoir, de garder le contact ? « En théorie non, mais il bosse tout le temps et je serai avec nos parents, enfin je verrai bien. » Ah. Pourtant il semblait véritablement vouloir revoir son frère après l'émission. On ne pouvait que le lui souhaiter alors, hein. Quelle personne me manquerait le plus une fois sorti d'ici ? Oula. Pas qu'une en tout cas. « Tu parviens quand même à citer beaucoup de noms. » Ouais, je m'en étonnais moi-même d'ailleurs. Dire que j'avais prétendu ne pas pouvoir m'attacher à quiconque ici au début de l'aventure. Pfff, j'avais pas l'air con tout de suite. De là à dire que toutes ces personnes étaient devenues des amis, peut-être pas quand même. Néanmoins il semblait évident que j'avais dépassé avec elles toutes le stade de la connaissance. Et Finnick faisait partie du lot. L'occasion pour moi de faire mon mea culpa, et de lui signifier que je m'étais trompé sur lui et que tous les torts me revenaient au final. « Oh Andreas, je vais pleurer ! » fit-il en riant. C'est ça, qu'il se foute de ma gueule. Rah je vous jure. « Retiens-toi, j'ai pas de mouchoirs sur moi. » rétorquais-je, non sans humour également. Je préférais rire que me prendre la tête avec lui, et c'était valable pour tout le monde ici d'ailleurs. « Je te l’ai dis de toute façon, toi et Tweedy étiez les seuls avec qui j’étais toujours moi-même. » Et je voulais bien le croire. Il était le mieux placé pour le savoir de toute manière. « On a tous changé dans cette baraque… » Il disait ça comme si c'était une certitude à ses yeux. Moi je pensais tout de même que certains n'avaient pas changé, et étaient restés les mêmes. Ils étaient peut-être peu, mais il y en avait, c'était certain. « Toi et moi on a changé en bien. Du moins je crois. » Je n'étais pas sur de ne pas être resté celui que j'étais avant, celui qu'il me plaisait d'être d'ailleurs. Mais beaucoup m'avaient affirmé que je n'étais plus vraiment le même, que j'avais changé. Mais si Finnick avait changé, alors j'avais changé. Et je pense d'ailleurs que le changement était aussi flagrant sur moi qu'il l'était sur lui. « Tu penses que certains ont changé en mal, au point de devenir... pires qu'à leur entrée dans c'te baraque ? » Bah sait-on jamais, des fois qu'une telle aventure ait pu révéler chez certains de nos camarades des faces cachées et on ne peut plus noires voir franchement pas glorieuses de leur personne. On dit souvent que la télé-réalité ne fait que mettre en lumière les défauts de l'homme, sa méchanceté, son égoïsme, tout ça. Pourtant moi elle m'avait plutôt été bénéfique. C'était en tout cas l'impression que j'avais, sur l'instant.

Finalement Andreas me fit tout un speech comme quoi il s’était trompé sur mon compte, en gros il s’excusait et je trouvais ça vraiment cool de sa part. Je ne m’attendais pas à ça, pas du tout, à vrai dire qu’il ne s’excuse pas et qu’il continue à ne pas être un connard m’aurait parut être tout à fait normal, venant de lui. Du coup, je me fou gentiment de sa gueule en disant que je vais pleurer. « Retiens-toi, j'ai pas de mouchoirs sur moi. » Fait-il, sur le ton de l’humour aussi ce qui me fait sourire, amusé. Après lui avoir rappelé que je m’étais comporté de manière normale avec lui et Tweedy, je déclare qu’on a tous changé dans cette maison… Bon d’accord, peut être pas tous, mais je pense que beaucoup de personnes ont changé. Lui et moi, pour commencer, il est vrai que mon secret à beaucoup aidé dans mon évolution, mon frère étant bien plus ‘sympa’ que moi… « Toi et moi on a changé en bien. Du moins je crois. » Je hoche la tête, tout à fait d’accord avec lui. « Qui l’eus cru. Je me revois encore à la première semaine. Petit moment nostalgie. » Je lâche, avec un sourire amusé encore une fois. Non je suis beaucoup de chose mais pas vraiment sensible ou attachés aux pierres, mon rêve c’est justement de voyagé, ce n’est pas quitter ce château qui me gène, c’est quitter l’ambiance, les gens… « Tu penses que certains ont changé en mal, au point de devenir... pires qu'à leur entrée dans c'te baraque ? » Demande-t-il finalement, je fronce les sourcils. « Non, je ne pense pas… » Puis je réfléchis un peu. « Non franchement je n’ai personne en tête. » Les gens gentils sont restés gentils.

J'étais bien forcé de constater que Finnick et moi avions changé. En bien, hein, sans nul doute. Et quelque part ce devait être une bonne chose, au vu des personnes que nous étions avant cela. « Qui l’eus cru. Je me revois encore à la première semaine. Petit moment nostalgie. » Quand je repensais à tout ce que nous avions vécu dans ce château, ça me donnait le vertige. Par contre je n'étais pas certain d'être nostalgique quant à notre première semaine passée ici. J'avais trop morflé au début de l'aventure, et tout était rapidement parti en cacahuètes. Je ne prétendais pas ne pas l'avoir cherché, seulement je préférais vivre dans le présent et éviter de penser aux faits passés. « Quand même, après tout ça, bah ça m'ferait bien chier de partir maintenant. » Quelque part, ça aurait quelque chose de rageant de sortir aux portes des demi-finales. Après, rien ne me garantissait réellement que je pourrais être sauvé demain soir. Finnick et moi appréhendions quelque peu ce prime, qui pourrait bien être notre dernier et signer ainsi la fin de notre aventure. Selon lui, est-ce que certaines personnes en ces lieux avaient changé en mal et étaient devenues pires qu'elles n'étaient à leur entrée dans ce château ? « Non, je ne pense pas… » fit-il, avant de poursuivre. « Non franchement je n’ai personne en tête. » Moi non plus quelque part. Bon il y avait toujours celles et ceux que je n'avais jamais pu voir en peinture, mais au fond ceux-là avaient toujours été comme tels - détestables, méprisables, trop différents de moi au fond. « Et y'a des personnes que t'aurais préféré ne jamais rencontrer ? » Haha, il me tardait de voir quelle serait sa réponse cette fois-ci.