« PTSSSS. » Je lève la tête vers la personne qui vient de faire ça, planquée dans un encadrement de porte – celle du salon – Laoise me fait des signes de tête pour que je la suive. J’arque un sourcil sans un mot, pose mon livre et regarde autour de moi : personne. Bien personne n’allait nous suivre. Et oui, j’avais capté qu’il s’agissait ici d’une mission de la plus haute importance, hein ! Je la suis donc jusque dans la salle informatique et lorsque je ferme la porte derrière moi je la trouve dos à moi. Hm, ok. « Agent. » J’arque encore une fois un sourcil, elle peut dire 007 si elle veut, hein. « Agent secret. » JE fais une petite moue d’approbation, qu’elle ne peut pas voir puisqu’elle est de dos mais soit. « Nous avons une situation. L'affaire Petit papi. » Un sourire s’étire lentement sur mes lèvres avant que je ne lâche un rire, n’y tenant plus. ‘petit papi’ c’est juste énorme ! « Nous devons agir dans les plus brefs délais. » Je hoche la tête. « Quel est vôtre plan d’attaque caporal chef ? » Demandais-je en prenant une chaise et en m’installant dessus. Je suis l’espion qui se fou des conventions, voilà. « Je propose qu’on demande aux téléspectateurs de voter pour moi en masse et pas pour lui. » C’est fourbe, ça ! Très fourbe, très vicieux, très moi.

Bien sur j’avais compris de quoi et surtout de qui Laoise me parlait. J’imagine que voir ‘petit papi’ tourner autour de sa proie à elle, ça ne l’enchantait pas. Tout comme ça ne m’enchantais pas de savoir que petit papi et l’ours en peluche (langage codé, ici, hein) étaient de très très bons amis et qu’ils avaient déjà couchés ensemble une fois. Bref, la jeune femme me corrigea alors. « Capitaine. » Je lève les yeux au ciel en souriant, amusé. J’énonçai alors mon idée pour nous débarrasser de petit papi mais la ‘Capitaine’ ne semblait pas ravie par cette idée. Pff, trop gentille, et ça ce veut capitaine ? « Je pensais davantage à inverser le sucre par le sel pour son café du matin. » Je fronce légèrement les sourcils. « C’est pas vomitif, ça, comme mélange ? » Si elle me répond que, si, justement que c’est pour ça que c’est drôle, elle remontera dans mon estime en tant que capitaine. « Recrue. » La je m’insurge, je me lève et me plante devant elle. « Ah non, moi je reste agent secret, capitaine en carton. » Encore un peu et j’aurais pu tirer la langue, quelle bande de joyeux gamins.

« Non, voyons, c'est réputé pour être super bon, c'est pour ça que je propose. » Elle me prend pour un con ? Et oh je ne faisais que demander, voir si elle était au courant des troubles que ce mélange pourrait causer à l’estomac de Keelan mais, manifestement, elle sait et elle s’en fiche. Bien, elle remonte dans mon estime en tant que Capitaine, mais tout de même le fait qu’elle me prenne pour une recrue me dérange. Du coup je lui sors qu’elle est une capitaine en carton, ce qui semble totalement la outrée. « Capitaine en carton ? Capitaine en carton ?! Mais... » Je hoche la tête en croisant les bras. « Totalement. » J’ajoute, et oui ma petite ! « Qu'on lui coupe la tête ! » Dit-elle en pointant un doigt sur moi, je baisse les yeux sur ledit doigt et arque un sourcil en reposant mon regard sur elle. « Vraiment ? » Je suis à peine moqueur, hein. « Recrue, vous êtes relevé de vos fonctions ! » A mon tour d’être outré. « Pardon ?! Le commando à besoin de moi ! » Je déclare, et oui sans moi pas d’opération petit papi, elle n’y arriverait jamais seule hein, il ne faut jamais tourner le dos à ses alliés…

« Vous n'êtes pas indispensable, recrue, loin de là. » Je hausse un sourcil, alors pourquoi est-ce qu’elle m’a appelée avec autant de vigueur et de volonté, hein ? Bon d’accord c’était juste un ‘tss’ mais il était vachement insistant, hein, son ‘tsss’. « Je suis tout à fait indispensable à l’opération petit papi, y’a pas plus déterminé que moi ! » Et pour cause, on parle de petit papi la quand même hein. « Vous n'avez... » Commence-t-elle. Oui, mais encore ? J’attends la suite mais apparemment elle a décidé de laisser tomber le vouvoiement, bien, ça commençait à me saouler. « Tu n'as pas trouvé une seule solution pour venir à bout de Petit Papi et tu penses qu'on a besoin de toi ? » Alors là, je suis carrément outré. « Pardon ? Et ma super solution tu en fais quoi ? » Celle qui consiste à me mettre sur un pied d’éstale pour le faire partir lui. « T’es sur que tu veux l’éradiquer de la compet’ pour le cœur d’Anabel ? » Je demande, en arquant un sourcil, si elle pense que je n’ai pas compris elle se met le doigt dans l’œil, toute la maison à comprit. Sauf peut être l’intéressée, comme toujours hein.