Il est tard, je ne sais pas exactement quel heure, mais il est bien tard. Je me suis perdue dans la forêt, ayant cherché à nouveau un moment de solitude dans ce château. Ce ne fut pas vraiment difficile, je dois l’avouer. Bien moins qu’avant même. Parce que tout au long que je faisais partie de l’aventure, je n’arrivais jamais à me retrouver seule. Toujours quelqu’un pour venir tout faire chier. Mais bon, j’avais eu de la chance ce soir. Mais bon, là, maintenant, je crois que j’irais bien me coucher. Même si je dois avouer que je n’ai pas réellement sommeil. Surement qu’en me posant sur mon ancien matelas, mes yeux se fermerons seuls. J’entre doucement, sur la pointe des pieds dans la pièce qui me servait de chambre lorsque j’étais encore candidate. J’ai repris possession de mon ancien lit, pas question que je dorme ailleurs. Je commence à retirer mes vêtements un à un dans un lent et automatique, mes yeux commençant à s’habituer à la noirceur de l’endroit. Je remarque le lit de Keelan, en face du miens. Il est seul. Et je crois même qu’il est éveillé si je me fis au mouvement qu’il y a eu sous ses couvertures. Je n’ai pas réellement envie de dormir seule, Keelan est là, pourquoi pas. J’enfile un grand t-shirt comme pyjama, gardant tout de même ma culotte, je ne vais pas me coller à lui, toute nue, même si cela aurait été dans ma nature de le faire. Puis, silencieusement, je me décide à me glisser sous les draps du jeune homme, que je ne connais pas vraiment finalement, mais dont la présence ne me dérange absolument pas. Je me colle doucement contre son dos, alors que je ne peux pas apercevoir son visage. Je ne sais pas s’il va croire que c’est quelqu’un d’autre, peut-être m’a-t-il vu entrer dans la pièce. « Jack... tu dors ? » Non, bien sur que non, je connais déjà la réponse, mais bon, je demande simplement pour m’annoncer. Parce que je crois définitivement être la seule personne ici à le surnommer Jack. « Tu viens d’apprendre que le Titanic a coulé, c’est pour ça que t’es triste et que t’arrives pas à dormir ? » murmurais-je à son oreille. Je dis définitivement des conneries parfois, ça me surprend toujours autant. Mais j’ai bien remarqué qu’il n’avait pas l’air au top le petit chou, même si je ne lui ai pas parlé depuis mon retour ici. Ne me dites pas que c’est à cause de l’amour. C’est une maladie ici, ce truc... Ma main froide se dépose sur son épaule pour glisser le long de son bras, lui offrant une douce caresse.

Un mouton, deux moutons, trois moutons, dix moutons […] cinq centre quatre vingt douze moutons, cinq cent quatre vingt treize moutons…. Bon sang, ça se bousculait pour sauter cette fichue barrière. Y en avait du monde ce soir. Ah attendez, les voilà rejoins par un troupeau de brebis. Une brebis, deux brebis, trois brebis…Ce qu’ils étaient doués quand même tous. Pas un pour rater son saut. Oui, vous l’aurez compris, le marchand de sable avait oublié de passer me voir. Conclusion, me voilà réduit à compter le nombre d’animaux qui défilaient dans ma tête. Je savais pertinemment que ça ne servait strictement à rien avec moi, mais bon, je n’avais rien de mieux à faire. Habituellement, je levais mes fesses pour déambuler dans le château, à faire on ne sait trop quoi, mais là j’avais trop la flemme. Fallait dire que même si je me faisais royalement chier, j’étais bien sous ma couette. Installé sur le côté, les yeux fermés, j’entendis une personne rentrer dans la chambre. Quelqu’un qui allait surement se coucher. Une personne veinarde, qui trouvait rapidement le sommeil surement. A en juger par les bruits, cette personne devait surement se déshabiller. Puis les bruits cessèrent. Elle devait s’être couchée. Et oui en effet…seulement je ne m’attendais pas une seule seconde, que ça soit dans mon lit. Je sentis une présence derrière moi, et on vint carrément se coller à moi. Hm à l’évidence c’était une fille. Pas le temps de cogiter sur l’identité de l’inconnue, qu’une voix s’éleva, répondant ainsi directement à ma question. London. De toute manière, qui d’autre pourrait m’appeler Jack ? Si je dormais ? « Non, je comptais les moutons, mais tu viens de me perdre là rha» J’en étais où déjà ? 595 ? Rhaaa tans pis. De toute façon maintenant, j’avais une nouvelle occupation. « Tu viens d’apprendre que le Titanic a coulé, c’est pour ça que t’es triste et que t’arrives pas à dormir ? » Ce qu’elle était drôle cette London. Etonnamment – ou pas – sa présence ne me dérangeait pas. Je sentis sa main se poser sur mon épaule, pour me parcourir le bras. Ce n’était pas désagréable. Puis finalement, je me tournais pour lui faire face. Qu’elle n’est pas à parler à mon dos. Je la distinguais légèrement dans la pénombre. « Quoi ? Le Titanic a coulé ? Et ce n’est que maintenant que tu me le dis ? Tu te rends compte du peu de délicatesse dont tu fais preuve en plus ? » Non mais vous avez vu comment elle m’annonçait ça ? C’était très grave ! Je repris finalement, plus sérieusement. Enfin plus ou moins. « Qu’est ce que tu fais là ? Tu te sentais seule ? Ton Jack te manquait ? »

Pourquoi Keelan ? J’aurais très bien pu me glisser sous les couvertures de n’importe qui. Mais non, c’était lui que j’avais choisit. Faut dire que je suis plutôt impulsive, alors le voir seul dans son lit avait instantanément éveillé une idée en mon esprit. Rien de déplacé, faut pas croire que je ne pense qu’à cela. Et puis, j’avais bien envie de dormir dans les bras de quelqu’un, aussi surprenant que cela pouvait paraître. Collé contre le corps du jeune homme, je laisse un frisson me parcourir tant la différence de température est grande entre nous. Je suis congelée et il est plus que chaud. J’y trouve un certain réconfort, même. Alors comme ça, il comptait les moutons. Quelle activité merde. Je n’ai jamais compris cette connerie. J’espère qu’il n’était pas sérieux, enfin, pas que ça me dérange vraiment dans le fond. Je me fous aussi d’avoir bouleversé son décompte. Il peut recommencer s’il veut, je vais simplement foutre le camps. Keelan se décide finalement à se retourner vers moi, ce qui met fin au contact physique entre nous, bien que la distance est moindre. Je plisse légèrement les yeux pour réussir à capter son regard alors qu’il embarque dans mon délire du Titanic. Je crois que c’était pour rester cette connerie de Jack. Je trouve ça drôle moi, j’aime bien le surnommer Jack. « Oh désolé mon coeur... Tu vas te mettre à pleurer ? Mais attend, je ne t’ai pas encore dis le meilleur... » commençais-je des plus sérieuse, et surtout, totalement détaché de toute émotion, comme toujours. « Jack il meurt à la fin. La salope de Rose le laisse crever pour sa vie à elle ! » ajoutais-je, avant de finalement laisser un simple sourire prendre naissance sur mes lèvres. Dans l’histoire, c’est moi Rose. J’ai une belle vision de moi-même, c’est fou. Il vient finalement à me demander ce que je fais dans mon lit. Quoi, c’est interdit ? Ma main se faufile à nouveau vers son bras, dans un mouvement lent, mes doigts effleurant chaque parcelle de sa peau alors que je remonte ceux-ci vers son épaule pour les glisser cette fois-ci contre le torse de Keelan. Je suis un peu trop entreprenante ? Il peut m’arrêter s’il en a envie. « Je ne sais pas... J’avais l’impression que toi, tu te sentais seul. » Alors en répondant cela, je n’avoue pas me sentir seule aussi. Je suis douée. Je rapproche mon visage du sien, ma main se faisant toujours un peu plus exploratrice, caressant de façon précise son torse. « Et c’est évident, que mon Jack me manque... » soufflais-je tout près de ses lèvres, levant les yeux vers le ciel le temps d’une seconde, chose qu’il ne pouvait pas voir dans le noir. Il ne pouvait pas vraiment m’avoir manqué, puisque nous ne nous connaissions pas vraiment... Mais nous pouvions remettre la situation à l’ordre cette nuit... Ce n’était pas un problème pour moi.

« Oh désolé mon coeur... Tu vas te mettre à pleurer ? Mais attend, je ne t’ai pas encore dis le meilleur... [/o] Quoi il y avait pire ? C’était possible ? [i] « Jack il meurt à la fin. La salope de Rose le laisse crever pour sa vie à elle ! » Nooooooooooooooooooooooooooooooon ! Dites moi que ce n’était pas vrai. Ce n’était pas possible. Pas Jack. « Naaan je te crois pas. Connaissant jack, il a du sacrifier sa vie pour celle de rose » Bah ouais je le connais bien Jack, surtout que vu que c’est moi. En tout cas moi c’était tout à fait quelque chose que j’aurais pu faire. J’aurais donné ma vie pour sauver celle de ma femme si j’avais pu. Rose, enfin London, ne tarda pas à renouer le contact physique entre nous Sa main longeant mon bras, dans un geste lent, pour aller se déposer sur mon torse dénudé. Un frisson me parcourut. Je lui demandais ce qui l’amenait dans mon lit. Fallait dire que c’était plutôt surprenant dans la mesure où n’étions pas proche. « Je ne sais pas... J’avais l’impression que toi, tu te sentais seul. » Seul moi ? Pfff, c’était une idée complètement…vraie. Mais ça ne datait pas d’hier. Trois ans que je me sentais seul. Un trou s’était formé dans mon cœur. Et ici, voir tout ce petit monde tombait amoureux, roucouler, former des couples…Oui, ça ne me faisait me sentir que plus seul encore. Mais je doutais que London soit simplement venu pour voler à mon secours…Même si elle n’avait pas répondu à la question, elle-même devait se sentir un peu seule ce soir. Je ne répondis rien, parce que je n’allais pas avouer qu’elle avait raison. Pendant ce temps sa main se faisait toujours exploratrice, caressant mon torse. Je ne pouvais nier, j’appréciais ce contact. Même si ce n’était pas tout à fait…innocent comme geste. « Et c’est évident, que mon Jack me manque... » me dit elle alors qu’elle avait rapproché dangereusement son visage du pie. Je pouvais sentir son souffle sur ma peau. Bien sur, je savais bien que je ne l’avais pas vraiment manquer. Cette soudaine proximité était…Déstabilisante. Troublante. A un point que, pris d’une pulsion soudaine, ne sachant pas trop ce qu’il se passait par ma tête, je réduisis la faible distance entre nos deux visages, ma main libre vit se poser sur joue, alors que mes lèvres trouvent le chemin des siennes, pour l’embarquer dans un baiser.

« Naaan je te crois pas. Connaissant jack, il a du sacrifier sa vie pour celle de rose » Comme c’est mignon. Il connait ses classiques, on dirait bien. En même temps, qui ne connait pas Titanic. Je ne dis pas que c’est une bon film, simplement, tout le monde connait et oui, même moi, j’ai apprécié ce film à un moment de ma vie. Jeune et naïve, j’imagine. « Comme il est gentil, ce Jack... » dis-je impassible. Le pire, c’est que j’imagine que Keelan ferait la même chose. Il a l’air du mec trop gentil, celui à qui ont pourrait demander n’importe quelle faveur et qu’il accepterait probablement. Des mecs comme Keelan, j’en ai connu une tonne. Je les ai utilisé, prit ce dont j’avais besoin et je les ai jeté aux ordures. D’un autre côté, je fais comme si je le connaissais vraiment, alors que ce n’est aucunement le cas. Et est-ce que je veux réellement apprendre à le connaître. Je ne pense pas. Enfin, peut-être que oui finalement. Il peut être intéressant. Et puis, si je ne l’appréciais pas, je ne serais pas dans son lit en ce moment, c’est quelque chose de très clair. Je le sens frissonner sous mes caresses, ce qui m’encourage à continuer, me faisant de plus en plus sensuel, dans des mouvements qui se font au naturel. Même s’il fait terriblement noir dans la chambre, mon regard c’est habitué à l’obscurité, ce qui me permet d’observer mon camarade un certain moment, nos visages à seulement quelques centimètres l’un de l’autre. Je sais ce dont j’ai envie, en ce moment. Je veux qu’il m’embrasse, mais je ne sais pas s’il osera réellement le faire. Sa main qui se dépose délicatement sur ma joue, je me rend bien compte qu’il est prêt à aller au delà que de simples conneries échangées sur un oreiller. Si je n’avais pas prévu que les choses tournerait ainsi, ce n’est pas pour me déplaire maintenant. Je me laisse donc envouter par les lèvres de Keelan, répondant à ce baiser avec ardeur. Une nouvelle passion m’anime, alors que je continue toujours de caresser son corps avec envie et même avec désir. Le baiser est plutôt agréable, même que je n’ai pas envie qu’il se termine. Je me demande il est prêt à aller jusqu’où pour contrer sa solitude. Est-ce que je serai une solution facile pour lui ? J’imagine que oui. Après tout, il semble selon tous les magazines à potins que je suis une fille facile. C’est qu’ils n’ont rien comprit. Si je suis comme ça, c’est bien parce que je le veux. Et personne ne me fera changer. Je n’ai pas envie de changer. Mon corps se colle en entier à celui de Keelan, la température sous la couette venant de monter de plusieurs degré. Et qu’est-ce qu’il attend pour me retirer mes vêtements déjà ?

Je pris le premier l’initiative de l’embrasser, mais quelque chose me disait que c’était ce qu’elle attendait. Fallait dire qu’elle était plutôt entreprenante avec ses caresses, qui ne me laissaient pas indifférent. Mes lèvres vinrent se lier aux siennes. Mon rythme cardiaque s’accélère, la température grimpe. Ma main vint se glisser sous son Tshirt trop grand, pour remonter le long de sa cuisse. Sauf qu’arrivé à sa culotte, je stoppe mon geste. Qu’est ce que j’étais en train de faire ? « Non… » dis je finalement, en rompant le baiser. « Ce n’est pas une bonne idée » Est-ce que j’aurais été capable de coucher avec elle là ? Oui… Après tout j’avais bien couché avec Irène sur le plan de travail de la cuisine, ou avec Tweedy sur le lac. Sans parler d’Anabel dans la salle de massage, si on avait pas été brutalement interrompu… Donc on ne pouvait pas dire que c’était la pudeur qui m’étouffait. D’autant que là, c’était moins osé, puisqu’on serait caché sous les couettes. Pour autant, était-ce la solution ? Je coucherais avec elle, et après ? Je me sentirais moins seul l’espace de quelques instants, pour ensuite en revenir au même point ? Puis ça serait l’utiliser non ? Bien que ça ne la dérangeait pas. D’autant que je m’étais dis que j’arrêterais les coucheries. « Je suis désolé. » Parce qu’elle risquait de ne pas le prendre très bien. « Mais tu peux rester dormir avec moi si tu veux » Je ne la chassais pas, loin de là. A vrai dire j’aimerais bien qu’elle reste. Seulement je comprendrais qu’elle décide d’aller voir ailleurs. Elle ne devait pas être très enchanté que je coupe court brutalement à notre échange.