La finale n'était donc pas faite pour Tweedy. Ou bien était-ce Tweedy qui n'était pas faite pour la finale. Mais au fond, quelle importance ? Son aventure s'arrêtait ici, mais rien de tout cela n'était franchement dramatique. Pourquoi le serait-ce ? Venait-elle de voir sa vie basculer, simplement à cause de cette élimination ? Bien sûr que non. Alors, bien évidemment, elle avait pu ressentir une petite peine sous le coup de la fameuse annonce, mais rien de bien grave. Encore une fois, ça n'était pas tant pour elle que pour ceux qu'elle aurait voulu aider qu'elle était désolée. Et puis, de toute manière, elle ne retenait que du positif de toute cette aventure. Celle-ci lui avait après tout permis de faire de belles rencontres, d'apprendre sur elle mais aussi sur les autres, de mûrir légèrement ... Du positif à revendre, donc. Alors pourquoi devrait-elle se miner le moral en se disant qu'elle aurait peut être pu aller plus loin, hm ? D'autant plus que cette finale, qu'importe ce que certaines personnes pouvaient bien en penser, lui convenait parfaitement. Quatre candidats méritants, attachants et qu'elle serait ravi de voir remporter l'aventure. Tout allait donc bien. Par contre, il était une chose que Tweedy voulait à tout prix éclaircir durant cette dernière semaine, elle qui avait tenu à rester malgré son élimination. Keelan, et ce qu'elle avait entendu dire quelques jours plus tôt. Qu'en était-il, sérieusement, de cette étrange situation ? Avait-elle ne serait-ce que bien entendu ? Elle n'en était même pas sûre. Ah ben oui, c'était bien la peine de lui faire tout un cirque lors du prime, c'est sûr ... Mais l'heure était maintenant aux explications, ou plutôt aux confidences. Parce qu'il fallait qu'ils aient cette discussion embarrassante. Comme pour conclure cette belle aventure, en faire un véritable bilan. Oui, à ses yeux, ça en faisait partie. La jeune femme attendit cependant le lundi pour partir à la recherche du jeune homme. Elle le savait toujours dans le coin et ne tarda effectivement pas à le trouver. S'approchant de lui, elle prit sans tarder la parole, d'une petite voix. « Tu sais qu'on doit discuter, tous les deux. C'est nécessaire, je pense. Parce que c'est peut être la dernière fois. Donc, on va discuter. Je ne te mets pas dos au mur, mais j'aimerais comprendre. J'aimerais être fixée. » Oui, qu'il n'aille pas croire qu'elle l'obligeait à parler. C'était une demande, pas une requête formelle. Un peu de coopération serait simplement la bienvenue.

Les résultats de la veille au prime, n’avaient carrément pas été à la hauteur de mes espérances. Ni Irène (alors que je lui avais fais une campagne d’enfer, avouez hm), ni Anabel, ni Laoise ou Tweedy n’étaient parvenues à se hisser en finale. Complètement incompréhensible. Mais ce n’était pas nouveau que le public avec des gouts douteux. Et changer d’avis comme de chemise. Heureusement, il restait toujours Nora. J’espérais qu’elle remporterait la finale. Elle le méritait. Ils le méritaient tous bien sur. Mais personnellement, j’aimerais bien la voir gagner. Je n’avais pas d’affinités particulières avec les trois autres finalistes. Et puis ça ferait du bien de voir une fille l’emporter pour une fois. Car si je ne m’abuse, c’était toujours les mecs au pouvoir ces dernières saisons, voir années. J’aurais pu quitter le dimanche. Après tout, une semaine d’extra c’était déjà pas mal. Plus rien ne me retenait. Pour autant je n’avais pu m’y résoudre. Parce que cela signifierait quitter tout le monde…Et je n’étais peut être pas près encore à ça. Autant profiter des derniers instants. Puis comme ça je pourrais me dire que j’avais fais toute l’aventure. Même si sur la fin ce n’était plus en tant que candidat, mais plutôt invité. Hormis les résultats surprise du prime, il y avait une autre chose qui m’avait dérangé. Tweedy. Et ses insinuations. Avait-elle réellement entendu ma conversation avec Irène ? Ou n’était ce que du bluff ? Peut être ne serait ce pas plus mal qu’elle sache. Bref, en ce début de soirée, j’étais sorti dans le parc. Je me fumais une clope, lorsque justement, la personne qui envahissait mes pensées, débarqua dans mon champ de vision. Tweedy. Et autant dire qu’elle n y alla pas par quatre chemins. « Tu sais qu'on doit discuter, tous les deux. C'est nécessaire, je pense. Parce que c'est peut être la dernière fois. Donc, on va discuter. Je ne te mets pas dos au mur, mais j'aimerais comprendre. J'aimerais être fixée. » Elle ne me mettait pas dos au mur…Ce qu’elle était drôle. « La dernière fois hein ? » Donc quoi ? Elle avait prit la décision que finalement, on ne se reverrait pas à la sortie ? « Tu veux discuter de quoi, Tweedy ? Du fait que je sois amoureux de toi ? » J’étais las de la situation. Alors oui, je venais carrément de lui balancer ma petite bombe, comme ça, l’air de rien. De toute façon elle n’était pas là pour ça ? N’était ce pas ce qu’elle voulait savoir ? Bah elle était servie. Et puis, je la connaissais, elle allait me prendre la tête jusqu’à obtenir ce qu’elle désirait. N’avait elle pas risqué sa vie à cause de sa détermination ? Donc bon…Autant qu’on mette les choses cartes sur table, même si ce n’était pas ce qu’elle désirait entendre. Oh parce que je savais bien qu’elle se passerait bien de mes sentiments. Elle n’en avait que faire, ça l’embarrassait, l’incommodait, rien de plus. C’était la triste vérité. « Parce que oui, je le suis. Tu m’en vois désolé »

Malheureusement pour Keelan, il avait fallu que la douce agonie de Tweedy, survenue la semaine passée, lui laisse suffisamment de répits pour que la jeune femme ait trouvé la force de marcher à travers le château, jusqu'à ce qu'elle assiste bien malgré elle à une étonnante discussion. La discussion en question avait eu lieu dans le salon, la semaine dernière donc, entre Keelan et Irène. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout cela avait grandement surpris Tweedy. Car ce qu'elle avait entendu dire ce soir là ne l'avait évidemment pas laissé indifférente. Et donc, ce soir, la jeune femme avait bien envie de quelques explications. Elle aurait tout à fait pu les quémander à Keelan lors du dernier prime, mais dans la mesure où l'agitation des demi-finales n'aurait pas tellement permis de discuter sérieusement, elle avait préféré attendre. Mais ce soir, c'était assurément le moment opportun, du moins à ses yeux. Alors la petite brune ne tarda pas à partir à la recherche de son ancien camarade, qu'elle trouva alors dans le parc, en train de fumer une cigarette. Décidément, ce genre de mauvaises habitudes étaient contagieuses au sein du nid, hm. Et puis, sans tellement crier garde, elle annonça la couleur. Il leur faudrait discuter de ce qu'elle avait entendu. C'était nécessaire, mais pas obligatoire. Elle voulait surtout qu'il soit d'accord pour avoir cette discussion, parce que le but n'était évidemment pas de braquer Keelan. Mais voilà qu'elle eut le malheur de dire que ça risquait d'être la dernière fois qu'ils pourraient discuter, ce qui ne plut visiblement pas tellement au jeune homme. « C'est de plus en plus difficile de faire comme si tout pouvait redevenir normal, comme avant, Keelan ... » fit-elle alors, sur un ton désolé. Bien sûr qu'elle voudrait le revoir, converser une relation forte avec lui. Mais, soyons sérieux, ce serait difficile. Et puis il y eut cet aveu, comme quoi Keelan était effectivement amoureux de Tweedy. La jeune femme resta figée quelques instants. Ainsi donc, il avait parlé sérieusement la dernière fois, avec Irène. Elle avait toujours conservé une part de doute, mais là, c'était très clair. « Je ... » commença-t-elle doucement. Elle ne savait même plus quoi lui dire, en fait. C'était trop compliqué, trop délicat surtout. « Je ne comprends pas. J'étais restée sur cette attirance que tu disais avoir pour moi. Et, franchement je ... j'étais loin d'imaginer que ça pouvait être de ... de l'amour ... » Et à vrai dire, elle parvenait à peine à le dire à haute voix. Tout simplement parce que l'idée que Keelan puisse être amoureux lui paraissait invraisemblable. Et pourtant ...

« C'est de plus en plus difficile de faire comme si tout pouvait redevenir normal, comme avant, Keelan ... » J’aurais espéré qu’elle nie, que ce n’était pas ce qu’elle voulait dire. Mais là…ça n’inaugurait carrément rien de bon. « Hm hm » Elle me voyait désolé de compliquer nos relations. Qui apparemment, s’apparentaient plus à devenir inexistantes une fois sortis de cette émission, qu’autre chose. « Où sont passés les, ‘’ je ne veux pas te perdre Keelan, jamais’’ ? » Et s’il le faut, je te poursuivrais jusque chez toi. De nos jours, le mot ‘’jamais’’ perdait de toute sa signification. Puis je lui avouais mes sentiments. Ceux là même qui à l’évidence allait conduire notre relation à notre perte. Elle voulait savoir, elle savait. J’aurais pu continuer à mentir une fois de plus, minimiser la chose…La baratiner, lui assurant qu’elle avait mal entendu. Ou que je racontais n’importe quoi sous l’effet de l’alcool…Mais franchement, j’étais fatigué. Fatigué de devoir taire mes sentiments. De jouer le type qui en avait rien à foutre de voir Tweedy et Finnick déborder d’amour l’un pour l’autre. Limite de faire semblait que j’étais content pour eux. Des conneries tout ça. « Je ... » Forcément ça la laissait sans voix. Pauvre petite Tweedy. Qui ne savait plus quoi dire. Hm, j’étais de plus mauvaise humeur que je ne l’aurais cru. Je tirais une nouvelle fois sur ma cigarette – sale habitude que j’avais reprise depuis trois ans – en attendant qu’elle retrouve ses mots. « Je ne comprends pas. J'étais restée sur cette attirance que tu disais avoir pour moi. Et, franchement je ... j'étais loin d'imaginer que ça pouvait être de ... de l'amour ... » Vous m’appelez le jour où elle comprendra quelque chose de toute manière. « Je t’ai simplement dis ce que tu désirais entendre. » Parce que c’était plus simple comme ça. Pour elle principalement. « J’ai bien compris que tu préférais largement croire que ce n’était pas grand-chose, plutôt que d’avoir à gérer la réalité. Et peut être que de mon côté, c’était aussi plus simple de te faire croire ça. » Plus question de se cacher derrière des mensonges maintenant. Elle voulait la vérité, elle l’avait. « Mais ne t’inquiètes pas, mes sentiments et moi, on aura plus très longtemps à t’embêter. Une semaine, et après tu pourras m’oublier. » Alors qu’elle ne s’en fasse pas trop. Ça serait tendu, bizarre entre nous quelques jours. Elle ne saura pas quoi faire, quoi dire, elle se sentira peut être mal pour moi je ne sais pas. Mais après elle sera débarrassée de ma personne, mes sentiments ne seront plus là pour lui compliquer la vie.

Comprenez bien que Keelan était l'une de ses plus belles rencontres ici. Oui, Tweedy le considérait comme quelqu'un de formidable, comme un excellent ami, comme une très belle personne. Mais toute ce cirque risquait fort d'avoir raison de cette belle amitié. Ce n'était évidemment pas ce que souhaitait Tweedy. Non, la jeune femme voulait naturellement garder Keelan à ses cotés. Parce qu'il était extrêmement important à ses yeux et qu'elle ne voulait pas lui dire adieu. Mais comment faire, au juste ? Surtout maintenant qu'elle comprenait que le fond du problème n'était pas tant qu'elle lui plaisait mais bien qu'il était amoureux d'elle, hm. La réplique du jeune homme parvint à peiner quelques peu Tweedy. Car à cet instant précis, la jeune femme avait légèrement l'impression d'être un monstre. Oui, c'était véritablement ce qu'elle ressentait. « Ce n'est pas que je ne veux pas continuer comme ça, c'est que je ne peux pas ... » articula-t-elle alors d'une petite voix. Non, non et non ! Ce soir, Tweedy se donnait l'interdiction formelle de pleurer. Elle ne devait pas faillir. Elle avait pleuré la dernière fois, alors elle se devait d'être forte cette fois-ci. Oui, même si sa relation avec Keelan semblait en danger, même si elle ne contrôlait plus rien, même si elle voulait impérativement revenir en arrière. Elle devait se retenir cette fois, c'était primordial. Quoi qu'il en soit, il y avait une chose que la petite brune avait présentement bien du mal à comprendre. Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment Keelan avait-il bien pu tomber amoureux d'elle ? Et hm, comment avait-elle pu ne rien voir, et se contenter de penser qu'il était simplement légèrement attiré par sa personne ? Donc non, ça n'était pas une chose que Tweedy ne comprenait pas, mais bien plusieurs. « Qui te dit que c'est ce que je voulais entendre ? Je voulais la vérité, Keelan. Quand tu m'as dit que tu étais attiré par moi, j'en ai conclu que c'était tout. Parce que je t'ai cru sur parole, que je n'ai pas cherché plus loin que cet aveu ... » Elle n'avait véritablement rien vu venir. Alors s'il croyait qu'elle avait volontairement joué les aveugles, il se trompait atrocement. Mais voilà qu'il continuait de la peiner, probablement sans vraiment s'en rendre compte. Ça devenait dur, croyez-le. « Je ne veux pas t'oublier, je ... je suis simplement perdue. » Oui voilà, perdue c'était bien le mot. Une belle manière de résumer la situation, effectivement.

« Ce n'est pas que je ne veux pas continuer comme ça, c'est que je ne peux pas ... » En attendant, encore une fois elle ne me contredisait pas. J’aurais préféré qu’elle me réponde que c’était toujours d’actualité si. Qu’on se reverrait à la sortie, pas de soucis. Parce que je tenais trop à elle, notre relation risquait de ne pas s’en sortir. Plutôt ironique n’est ce pas ? Je ne répondis rien, de toute manière, que dire ? « Qui te dit que c'est ce que je voulais entendre ? Je voulais la vérité, Keelan. Quand tu m'as dit que tu étais attiré par moi, j'en ai conclu que c'était tout. Parce que je t'ai cru sur parole, que je n'ai pas cherché plus loin que cet aveu ... » me dit elle, faisant suite à mes propos. « Bien sur que c’est ce que tu voulais entendre. » Je ne disais pas qu’elle jouait volontairement les aveugles non. Oui elle m’avait cru. « Parce qu’une simple attirance envers toi, tu peux gérer. Mais plus… » Beaucoup moins. Clairement. « Je ne veux pas t'oublier, je ... je suis simplement perdue. » Elle est perdue. « Pauvre chou. » Je suis mauvais. Je n’avais pas envie d’être mauvais. Mais il y avait des réactions qu’on ne contrôlait pas. Et puis je ne voyais pas bien en quoi elle était paumée. « C’est plutôt simple. Je suis amoureux de toi. Me demande pas pourquoi ni comment, je cherche encore. » Tout à fait. « Toi t’aimes Finnick. Vous formez un magnifique petit couple. Fin de l’histoire. » Limpide. La vérité crue. Implacable. Elle ne me voyait pas de la même façon que je la voyais. J’étais le bon pote. Rien de plus. Quand bien même elle était éperdument amoureuse de son Finnick. Tellement beau à voir, hm. « Mais c’est mon problème, pas le tiens. » Entièrement de ma faute. Après tout, je n’avais pas qu’à tomber amoureux d’elle. Elle n’y était pour rien. De toute façon je n’étais plus à une souffrance près hein. Mon lot quotidien. Quant on croit qu’on va sortir enfin la tête hors de l’eau, hey hey, la dure réalité vous revient en pleine face. Une belle claque.

Au secours. Tweedy n'en pouvait plus. Elle n'en pouvait plus de voir sa relation avec Keelan se détériorer, au point de menacer de se dissoudre, et ne rien pouvoir faire pour empêcher cela. Car le problème était toujours le même. Oui, Tweedy ne partageait pas les sentiments que le jeune homme semblait alors avoir à son égard, ce qui avait un coté quelques peu problématique tout de même. Non mais franchement, quelle idée avait eu Keelan de s'amouracher de la petite brune. Une idée suicidaire, à n'en point douter. Parce que maintenant, il en souffrait. Et même, il n'était pas le seul à en souffrir. Non, évidemment, Tweedy souffrait elle aussi de cette terrible situation. Parce qu'elle craignait plus que jamais de perdre Keelan, leur amitié, leur relation. Elle ne voulait tellement pas qu'une telle chose arrive. Non, tellement pas. Voilà pourquoi cette situation la peinait autant. Okay, elle n'avait peut être pas le droit d'être aussi malheureuse, parce que dans cette histoire, ça n'était pas à elle qu'on brisait le cœur. C'est vrai. Mais comprenez bien que, sensible comme était Tweedy, il était bien inévitable qu'elle ne souffre pas de tout cela. Et quand elle souffrait, généralement, elle peinait à le garder pour elle. Et lorsque Keelan lui fit savoir qu'elle aurait pu gérer une simple attirance mais que là elle ne parvenait pas à gérer ses sentiments, elle sentit un léger pincement à son cœur. Sans doute était-ce vrai, au fond. « Je ... oui c'est vrai, Keelan ... Je pense que ça m'allait bien de penser que tu étais simplement attiré par moi ... Là, c'est embarrassant ... » Bien sûr que ça l'était. C'était même pour ça qu'elle crut bon de lui faire savoir qu'elle était tout bonnement perdue à l'heure qui l'est. Mais la réponse du jeune homme ne parvint qu'à la peiner. Pauvre chou ? Sympathique. Tweedy soupira alors légèrement, une certaine émotion au fond des yeux. De la peine. Beaucoup de peine. Parce que tout lui échappait véritablement, et qu'elle détestait ça. « Je ... Keelan ... » articula-t-elle difficilement. Ce n'était pas le moment de pleurer, pas le moment de se relâcher. Alors elle tenait bon. Vraiment, elle tenait bon. « Oui, j'aime Finnick. Je l'aime vraiment. Mais ce que je ressens pour toi ... hum ... ce n'est pas aussi peu de choses que ce que tu sembles penser. C'est plus que de l'amitié, mais ce n'est pas de l'amour. » Voilà, c'était ça, sa vérité. C'était ainsi qu'elle voyait les choses, ainsi qu'elle les ressentait. Et puis finalement, et soudainement, sans trop savoir pourquoi, Tweedy fit un pas vers le jeune homme. Tout prêt de lui, elle laissa sa main atteindre la joue du jeune homme pour caresser celle-ci. « Je suis désolée ... tellement désolée ... » articula-t-elle d'une petite voix. Sauf que sans qu'elle l'ait prévu, Tweedy avança son visage pour qu'il se retrouve tout près de celui de son ancien camarade. « ... je ... » souffla-t-elle, ses lèvres extrêmement proches des siennes. Et puis là, elle l'embrassa. Ce ne fut pas un baiser de cinéma, juste un tendre baiser. L'échange dura quelques courtes secondes avant que Tweedy, maintenant sur la pointe des pieds, vienne coller son front à celui de Keelan. « Un baiser symbolique. » Sans doute ne comprendrait-il pas tellement pourquoi elle avait fait ça. Mais elle, elle savait. C'était surtout sa manière à elle de lui faire comprendre qu'il lui plaisait, qu'il lui avait toujours plu, et que le problème était réellement basé sur ses sentiments. Des sentiments qu'elle ne partageait pas, ou du moins, pas suffisamment.

« Je ... oui c'est vrai, Keelan ... Je pense que ça m'allait bien de penser que tu étais simplement attiré par moi ... Là, c'est embarrassant ... » Ah c’est embarrassant ? Mais dites donc, elle savait trouver les mots cette Tweedy. « Vraiment désolé si mes sentiments pour toi sont embarrassants. » Non mais sérieusement, qui aimerait s’entendre dire ça ? Même si ce n’était rien de nouveau, et que je le savais déjà pertinemment. Peut être elle pourrait mentir je ne sais pas. Normalement, ça fait plaisir de savoir qu’on vous aime, mais elle…Oh je ne faisais que l’embarrasser. Mes sentiments l’incommodaient à cette pauvre choute. Elle me donnait donc raison, elle préférait croire que je ne ressentais rien pour elle. Et cela aurait peut être continué ainsi si mademoiselle n’avait pas décidé de se pointer au beau milieu de la nuit, et écouter aux portes. On n’en serait pas là. Je n’aurais rien dis. Elle ne saurait rien. Et on ne serait pas en train d’assister à ce que ressemblait bien la fin de notre relation. Je sentais Tweedy commencer à devenir émotive. Les mots peinaient à sortir de sa bouche. Elle n’avait pas intérêt à pleurer. None elle ne pouvait pas faire ça. Je n’avais certainement pas besoin de ça. « Oui, j'aime Finnick. Je l'aime vraiment. Mais ce que je ressens pour toi ... hum ... ce n'est pas aussi peu de choses que ce que tu sembles penser. C'est plus que de l'amitié, mais ce n'est pas de l'amour. » Hm je ne le trouvais pas très clair moi dans tout ça. C’était quoi alors ? Juste une attirance sexuelle ? Peut important dans le fond, l’information essentielle étant qu’elle ne m’aimait pas. Je l’aurais deviné tout seul. Ça n’empêche que c’était quand même douloureux à entendre. Puis soudainement, elle s’approche de moi, pour caresser ma joue. Les battements de mon cœur ont tendance à s’emballer un peu trop, à mesure qu’elle réduit la distance entre nos deux visages. A quoi jouait-elle ? Je n’en avais pas la moindre idée, mais je restais figé, n’osant pas bouger le moindre muscle. Puis, de manière complètement surprenante, voilà qu’elle déposa ses lèvres sur les miennes. Je me laissais faire, passif. Un baiser rapide. « Un baiser symbolique. » Si j’étais comme figé depuis tout à l’heure, je me reculais brusquement, rompant le contact physique, puisqu’elle avait déposer son front sur le mien. « Ne refais plus jamais ça. » lâchais je froidement. Ça rimait à quoi au juste ? Et symbolique de quoi ? De rien du tout. Mis à part une chose. « Je n’ai pas besoin de ta pitié. » Parce que c’était de ça dont il s’agissait, n’est ce pas ? Pire ce qu’elle faisait là c’était cruel. « Et je n’avais certainement pas besoin d’être celui qui vient une fois de plus foutre la merdre dans votre couple. » Parce que d’une manière ou d’une autre, ce baiser allait revenir aux oreilles de Finnick. Connaissant sa jalousie maladive, il fallait s’attendre à tout… M’étonnerait pas qu’il se montre une fois de plus limite méchant avec elle. Et les voir ensemble avait beau me faire souffrir, ne croyez pas que j’avais envie que les deux se déchirent, et que ça me ferait plaisir. Oh non. Ce n’était parce que moi je souffrais, qu’il fallait qu’elle aussi. Je n’étais pas comme ça.

Les sentiments de Keelan incommodaient Tweedy. Oui, c'était véridique. Cela la mettait mal à l'aise, la gênait, l'embarrassait. Et pour cause, la jeune femme avait déjà quelqu'un dans sa vie. Alors certes, ça n'était encore que tout frais, ça n'était probablement pas l'amour de sa vie, mais elle aimait Finnick. Oui, elle l'aimait. Et donc, il était plutôt logique qu'elle vive plutôt difficilement le fait qu'un autre homme dise être amoureux d'elle. D'autant plus que lorsque Keelan lui avait fait savoir, quelques temps auparavant, qu'il éprouvait une certaine attirance pour sa personne, la jeune femme s'était contentée de le croire. Oui, elle avait naturellement été bien loin de penser qu'il pouvait s'agir de plus, en l’occurrence, qu'il pouvait s'agir d'amour. Et pourtant, c'en était bel et bien. Voilà pourquoi elle était particulièrement gênée à cet instant précis. Et lorsque la petite brune tâchait de se mettre à la place du jeune homme, probablement plus gêné encore qu'elle pouvait l'être, ça n'était évidemment que pire. Aux paroles du jeune homme, elle se contenta alors de baisser doucement la tête. Que pouvait-elle bien répondre ? Il savait que ses sentiments l'embarrassaient effectivement. Inutile d'enfoncer le couteau dans la plaie, n'est-ce pas ? Oui, c'était certain. Mais voilà que Tweedy fut bientôt prise d'une drôle de pulsion. Une chose affolante, mais surtout surprenante. Car elle ressentit bientôt le besoin de faire un pas en direction de Keelan, ne tardant pas à se retrouver très proche de lui, caressant délicatement sa joue à l'aide de la paume de sa main. Que faisait-elle ? Et bien, elle n'était pas tellement certaine de le savoir. Sans doute avait-elle une petite idée derrière la tête, hm. Et alors que l'on était justement en droit de se demander ce qu'il pouvait bien se passer à l'intérieur de son esprit pour que Tweedy agisse aussi étrangement, voilà qu'elle déposa ses lèvres sur celles de Keelan. Oui bon, ce ne fut qu'un baiser furtif, passager, et non pas quelque chose de grandiose, comme on pourrait en voir dans les films. Ce n'était qu'un petit baiser. Mais sans doute aurait-il de grandes conséquences. Et justement, Keelan ne manqua pas d'y réagir, s'éloignant brusquement de la jeune femme, qui se sentait maintenant quelques peu confuse. Un baiser symbolique, disait-elle. Et bien, peut être n'était-ce pas extrêmement malin de tourner la chose de cette manière, hm. Keelan la somma en tout cas de ne jamais refaire ça. « Je suis désolée ... je n'ai pas réfléchi ... ou pas assez ... Je ne réfléchis jamais assez ... » Hum effectivement, c'était là une très belle manière de résumer la situation. Bien Tweedy, bien. Et maintenant ? Et bien, Keelan semblait penser qu'il s'agissait de pitié de la part de Tweedy. « De ma pitié ? Non, ce n'est pas de la pitié ... C'était juste, hm ... une façon très idiote de te prouver que ... » Que ... Que ... Que quoi ? « Je suis désolée. » Ah ben, visiblement, nous n'aurons jamais la fin. Mais probablement était-ce préférable, au fond. « C'est ma faute. Tu n'y es pour rien. » Et c'était bien vrai. Car c'était elle qui l'avait embrassé. Elle qui s'était naturellement exposé à des problèmes. « J'en suis sûre maintenant ... sûre de ne pas ressentir pour toi ce que tu ressens pour moi ... » conclut-elle alors, le regard lointain. Parce que oui, ce baiser lui avait surtout permis de conclure qu'elle ne l'aimait pas. Et parce que oui, elle en avait douté. Bref, elle voulait mourir.