Ne pas pouvoir fumer à cause d'une mère décédée, ça n'était pas mignon. Non, clairement pas. L'on pouvait voir ça de différentes manières, en penser différentes choses, mais assurément pas que c'était mignon. En tout cas, aux yeux de Raphaël, ça ne l'était pas. C'était plutôt quelque chose qui avait tendance à lui pourrir la vie, et cela au quotidien, et qui le rendait honteux assez régulièrement. Alors entendre son camarade dire que cela était mignon, disons que c'était à la fois surprenant et embarrassant. Car ça n'était pas du tout de cette manière qu'il voyait les choses. Vraiment, pas du tout. « Mignon, tu dis ? » commença-t-il alors, avant de pousser un doux soupire. « Je dirais plutôt que c'est pitoyable, ridicule, lamentable, absolument navrant ... Je m'empêche de vivre à cause du souvenir de ma défunte mère. Je pars perpétuellement du principe que le moindre de mes faits et gestes sera soumis à son jugement. J'ai l'impression de l'entendre me dire de ne pas faire ça, de ne pas penser à ça ... C'est psychologique, et ça n'arrange rien à tout ce qui me gâche déjà l'existence. Ça ne fait que rajouter à mes problèmes. » Il adressa à son camarade un regard désolé, parce qu'il avait présentement l'impression de l'ennuyer avec ses états d'âmes, lui qui devait pour le coup se mordre les doigts de lui avoir fait peur quelques instants plus tôt. « Je ne devrais pas vivre selon ce que ma mère aurait souhaité, selon ce qu'elle aurait désapprouvé. Parce qu'elle disait ces choses, non pas pour m'aider, mais pour m'enfoncer. Les dernières années de sa vie furent bien misérables, et j'ai pu noter qu'elle me le faisait payer. Mes sœurs étaient parties, je devais m'occuper d'elle, mais elle me rendait la vie difficile, voire impossible. » Il se tût un instant, repensant subitement aux derniers mois qu'il avait passé près de sa mère, avant que celle-ci ne trépasse, avant qu'il ne se retrouve terriblement seul. « Quand elle est morte, j'ai été partagé entre une immense tristesse, et une part de soulagement. C'est horrible mais c'est vrai. Je crois qu'elle me maudit de là où elle est, et je le mérite. Pourtant je l'aime tellement, et elle me manque chaque jour un peu plus. » Et maintenant, il se sentait triste. Et il pleurait. Parce que repenser à sa mère le peinait énormément. Parce qu'il avait toujours eu le sentiment de l'avoir aimée beaucoup plus qu'elle ne l'avait jamais aimé de son coté. Du coup, y repenser le faisait craquer. Tournant le dos à son camarade, par honte, par pudeur, il souffla doucement et ferma les yeux. « Ta mère, comment est-elle ? » trouva-t-il malgré tout la force d'articuler. Parce qu'il préférait oublier la sienne un instant, ne serait-ce que pour sécher ses larmes. Et pour le coup, c'était pitoyable, ridicule, lamentable et absolument navrant, ça aussi.

« Mignon, tu dis ? » Et boum, il soupire. Je fronce les sourcils et tire une taffe sur ma clope, en hochant la tête, bah ouais, mignon c’est ce que j’ai dis. « Je dirais plutôt que c'est pitoyable, ridicule, lamentable, absolument navrant ... Je m'empêche de vivre à cause du souvenir de ma défunte mère. Je pars perpétuellement du principe que le moindre de mes faits et gestes sera soumis à son jugement. J'ai l'impression de l'entendre me dire de ne pas faire ça, de ne pas penser à ça ... C'est psychologique, et ça n'arrange rien à tout ce qui me gâche déjà l'existence. Ça ne fait que rajouter à mes problèmes. » Effectivement, son problème à ce petit c’est qu’il est prisonnier de l’influence de sa mère alors même que celle-ci est désormais décédée et donc réduis au silence et à l’inaction. Elle ne pourra plus rien lui faire, plus rien lui dire mais manifestement, il a les jetons quand même. Ok, c’est pas si mignon que ça, c’est vrai que c’est pitoyable, c’est triste, ça me saoule. « Je ne devrais pas vivre selon ce que ma mère aurait souhaité, selon ce qu'elle aurait désapprouvé. Parce qu'elle disait ces choses, non pas pour m'aider, mais pour m'enfoncer. Les dernières années de sa vie furent bien misérables, et j'ai pu noter qu'elle me le faisait payer. Mes sœurs étaient parties, je devais m'occuper d'elle, mais elle me rendait la vie difficile, voire impossible. » Donc en fait sa mère n’était pas tellement l’archétype même de la femme aimante et adorable qu’est en général une mère. Remarque il y en a comme ça qui ne sont pas fait pour avoir des gosses et qui s’en rende compte après. Ou même qui ne s’en rende jamais compte et qui se contente de pourrir la vie de leurs enfants et après ils s’étonnent que ceux-ci sont bizarres… Mais c’est de leur faute. « Quand elle est morte, j'ai été partagé entre une immense tristesse, et une part de soulagement. C'est horrible mais c'est vrai. Je crois qu'elle me maudit de là où elle est, et je le mérite. Pourtant je l'aime tellement, et elle me manque chaque jour un peu plus. » Et là, je lève la tête vers le candidat et m’aperçois qu’il pleure. Merde. Je fais quoi ? Je pince les lèvres autour de ma cigarette et le remercie presque intérieurement de se retourner pour m’éviter la vue de son visage déformé par la tristesse. Ca me prend aux tripes et en même temps, ça me saoule. J’aime pas les gens faibles et les pessimistes. Y’a toujours moyen de se relever. Toujours. Même si ça prend du temps et c’est bien cette seule idée qui m’empêche de sombrer dans la dépression, j’irai mieux un jour, ça va prendre du temps mais j’irai mieux et lui aussi. « Ta mère, comment est-elle ? » fit-il, me souvenant que j’avais laissé plané un long blanc. Je lève la main pour la poser sur son épaule et hésite un instant, très court, avant de la poser tout de même un bref moment, le temps de serrer doucement son épaule pour lui montrer mon soutien, mais je ne me place pas face à lui pour ne pas nous gêner d’avantage, autant lui que moi. « Je suis désolé… D’accord, t’avais raison, c’était pas mignon, c’est pitoyable c’est vrai, tu dois te libérer mais ça te prendra du temps. » Il est plus facile de vivre enfermé que de revendiquer sa liberté et je sais de quoi je parle. « Ma mère elle… » Elle est quelque part, à Seattle, avec mon père, en train de se demander ce que je suis devenu. « Elle est enseignante. En primaire, dans une école de banlieue à Seattle. » 90% de la population de cette école est extrêmement pauvre et ces enfants finissent presque toujours en prison. « Elle m’a toujours aidé pour tout, elle est un peu ce genre de mère parfaite tu vois, qui te fais une place dans son lit quand tu fais un cauchemar. » Dans son petit lit ou mon père et elle se serraient déjà pour dormir. « Je l’ai plus vue depuis des années. » Déclarais-je alors en haussant les épaules. Je n’avais pas de problèmes avec mes parents, j’étais juste partit et c’était mieux ainsi, qu’ils ne savent pas ce que j’étais devenu, ils n’avaient certes pas énormément d’argent mais ils avaient du respect pour eux-mêmes, trop que pour accepter que j’aille faire le con dans une émission pour gagner un peu de blé.

Parler de sa mère n'était pas tellement une chose aisée pour Raphaël. La relation qu'il avait entretenu avec elle lui avait fait beaucoup de mal par le passé. Il s'était senti mal aimé après le départ de son père, mais n'avait pas reçu beaucoup plus d'amour de la part de celle qui l'avait pourtant mis au monde. Sa mère l'avait tout d'abord incité à étudier dans l'optique de devenir thanatopracteur, histoire de reprendre la petite entreprise familiale, alors qu'il n'aurait pas été contre l'idée d'étudier les lettres, les langues ou que sait-on d'autre encore. Une voie lui avait été imposée, mais il l'avait toujours plutôt bien vécu, parce qu'il s'était senti naturellement obligé de contenter celle pour qui il avait toujours eu un immense respect. Pour autant, lorsque sa mère devint folle, lorsqu'elle perdit la tête, il eut à faire à quelqu'un d'assez détestable, qui semblait étrangement se plaire à le persécuter. Il ne l'avait plus reconnu. Elle même ne le reconnaissait probablement plus. En tout cas, les derniers temps qu'il avait passé avec sa mère furent très durs. Nombreuses avaient été les larmes qu'il avait versé pour elle ou à cause d'elle. Nombreuses avaient été les fois où les simples mots de sa mère lui avaient donné d'intenses envies de suicide. Et aujourd'hui qu'elle n'était plus là, sa mère lui manquait atrocement. Elle avait toujours une étrange emprise sur lui, ce qui le poussait à agir selon ce qu'elle aurait voulu ou non, mais il l'aimait d'un amour sincère et éternel. En perdant sa mère, il avait perdu l'une des seules personnes au monde qu'il avait à ses cotés. Ses sœurs ayant toutes fait leur vie de leur coté, il se sentait terriblement seul aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, évoquer toutes ces chances l'avait bouleversé. Alors une larme avait coulé sur la joue de Raphaël, poussant rapidement ce dernier à tourner le dos à son camarade, ne voulant pas lui infliger un spectacle aussi pathétique. Mais soudain, il sentit un légère pression au niveau de son épaule. Son camarade y avait visiblement posé sa main. Raphaël était à la fois gêné et rassuré. C'était une sensation particulière. Autant il n'aimait pas être touché, autant ce contact-là lui faisait du bien. Il incita alors Jared à lui parler de sa propre mère, ce qu'il fit sans broncher. Et Raphaël l'écouta attentivement, après que son camarade ait confirmé le fait que toute cette situation n'avait rien de mignonne. Visiblement, la mère de Jared était une femme bien. Il le comprit après seulement quelques instants. « Tu dis que tu ne l'as pas vue depuis des années. Elle ne te manque pas ? Tu ne te dis pas que tu peux lui manquer ? » Raphaël se tourna finalement vers son camarade, et posa sur lui un regard interrogatif. « Tu as la chance d'avoir une mère qui, je suppose, est lucide, mais qui surtout est vivante. Pourtant, tu ne la vois plus. Tu m'as l'air particulièrement jeune, alors je ... je suppose que tu as besoin d'indépendance. Mais ta mère ... si elle est vraiment comme tu viens de me la décrire, alors elle mérite de savoir ce qu'est devenu son fils. » Il ne voulait pas avoir l'air de le juger, parce que ça n'était pas le cas. Il voulait juste lui faire part de son avis sur la question. « Tu sais, je ... j'ai vu beaucoup de morts dans ma vie. Je dirais même que j'ai vu plus de morts que de vivants. N'attends pas que ta mère parte, Jared. Tu ne peux pas savoir ce que je serais prêt à donner pour que la mienne ressuscite, pour que je puisse discuter avec elle, lui dire qu'elle m'a fait du mal, mais surtout que je l'aime. Toi, tu peux retrouver ta mère et profiter de sa présence autrement qu'en fleurissant sa tombe, comme je suis forcé de le faire. » Il passa subitement sa main au niveau de sa nuque, et soupira d'une façon très gênée. « Je te demande pardon. Je ne suis personne pour te parler sur ce ton. » Il n'avait pas été désagréable, mais peut être un peu insistant. Du coup, il s'en voulait.

Voir un homme anéanti par le chagrin n’est jamais très agréable. C’est pour ça, aussi, que je m’efforce de ne jamais montrer cette douleur qui devient de plus en plus une partie intégrante de ma vie. Je vis avec elle, je me dis qu’elle ne me quittera jamais et probablement qu’elle ne me quittera véritablement jamais. Elle est comme une amie assise sur mon épaule, m’accompagnant partout sauf dans mes rêves. J’aime dormir pour ne plus y penser, c’est fou comme dormir libère… Je me demande si il dort beaucoup, lui. En tout cas, il souffre. « Tu dis que tu ne l'as pas vue depuis des années. Elle ne te manque pas ? Tu ne te dis pas que tu peux lui manquer ? » Demanda-t-il en se tournant vers moi. Je passe une main dans mes cheveux. « Si, bien sur. » Fis-je simplement, d’un ton doux. Bien sur que ma mère me manque, je suis pas inhumain et je pense que n’importe quel enfant aime sa mère, c’est logique, elle nous a donné la vie, rien que pour ça on lui doit le respect et l’amour pendant toute notre vie, à notre mère. « Tu as la chance d'avoir une mère qui, je suppose, est lucide, mais qui surtout est vivante. Pourtant, tu ne la vois plus. Tu m'as l'air particulièrement jeune, alors je ... je suppose que tu as besoin d'indépendance. Mais ta mère ... si elle est vraiment comme tu viens de me la décrire, alors elle mérite de savoir ce qu'est devenu son fils. » Ok ça me saoule, mais vraiment, je soupire. Je termine ma clope et l’écrase sur un des murs dégueulasse de cette baraque avant de la jeter dans une corbeille qui trainait par là. Je commence à m’agiter parce qu’il me saoule, c’est tout, je ne supporte pas les faiseurs de morale et c’est exactement ce qu’il fait : il me fait la morale. Je ne dis rien, j’attends la suite. « Tu sais, je ... j'ai vu beaucoup de morts dans ma vie. Je dirais même que j'ai vu plus de morts que de vivants. N'attends pas que ta mère parte, Jared. Tu ne peux pas savoir ce que je serais prêt à donner pour que la mienne ressuscite, pour que je puisse discuter avec elle, lui dire qu'elle m'a fait du mal, mais surtout que je l'aime. Toi, tu peux retrouver ta mère et profiter de sa présence autrement qu'en fleurissant sa tombe, comme je suis forcé de le faire. » Bon, il a finit ? Manifestement il se rend compte qu’il va trop loin puisqu’il semble soudain gêné et passe une main dans sa nuque. « Je te demande pardon. Je ne suis personne pour te parler sur ce ton. » Je soupire. « Effectivement. » Il n’avait pas à me parler comme ça je suis désolé mais ma vie est privée et j’en fais ce que je veux, cependant maintenant je ne vais pas rester là sans répondre. « Je suis partit parce que j’avais besoin de plus, tu vois, j’avais besoin de précisément la même que toi, en ce moment. » Dis-je en pointant un doigt sur lui. « J’avais besoin de vivre. » Il était ici pour quoi, hein ? Pas pour l’argent, pas pour la gloire, encore moins pour une femme… Non j’étais certain qu’il était ici pour trouver un moyen de vivre sa vie différemment, d’être heureux peut être ? Ou plus libre, en tout cas. « Si je ne suis plus en contact avec ma mère aujourd’hui c’est parce que je n’ai plus les moyens de l’être. » Un appel longue distance Irlande USA vous savez combien ça coûte ? Bonbon. « De plus elle serait trop déçue de savoir ce que je suis devenue, je préfère que mes parents restent ignorants. » C’est bien mieux pour mieux, je ne peux même pas imaginer le regard de ma mère sur moi et puis je suis certain qu’il me ferait rapatrier aux USA ce qui me donnerais zéro chance de pouvoir un jour retrouver celui que j’aime et ça… Ca je ne peux pas m’y résoudre, même si je ne tente rien, même si j’essaie de l’oublier, j’ai toujours cette petite idée au fin fond de mon cerveau.

A cet instant précis, Raphaël se trouvait culotté. Parce qu'il avait le sentiment d'avoir plus ou moins violé l'intimité de son camarade en se permettant de lui donner des conseils malvenus et en utilisant les informations que ce dernier venait de lui fournir au sujet de sa mère pour avoir certains tendances moralisatrices. Et ça n'était pas correct. Non, vraiment, ça ne l'était pas. Mais il fallait bien comprendre, sans pour autant considérer que cela lui servait d'excuse, que Raphaël avait quelques peu tendance à s'emballer lorsqu'il était question d'une mère. Ici, l'on ne parlait plus seulement de la sienne, mais également de celle de Jared. Et le simple fait d'avoir compris que ce dernier ne saisissait pas la chance qui était clairement la sienne d'avoir encore sa mère en ce monde avait tendance à le pousser à avoir quelques paroles maladroites, des paroles qu'il n'était absolument pas en droit de formuler, mais des paroles qu'il n'avait cependant pas pu retenir. Le fait est que Raphaël n'avait jamais été doué d'un point de vue sociable. Il était même extrêmement gauche, ce qui explique pourquoi il ne voulait pas se mêler aux autres, pourquoi il imposait rarement sa déplaisante compagnie à ses semblables. Quand il devait parler, il ne parlait pas, ou peu. Mais quand il n'avait besoin que d'écouter, et certainement pas de relever, il se permettait de donner un avis malvenu, un avis que personne ne lui avait naturellement demandé. Et c'était justement le cas ici. Raphaël n'avait pu faire autrement que de faire savoir à son camarade qu'il ferait bien de profiter de sa mère tant qu'elle était encore en vie, faisant un rapprochement déplacé avec son propre cas, avec le fait que sa mère soit morte et qu'elle lui manque terriblement. Il s'agissait pourtant de deux histoires différentes, de deux mères visiblement opposées, de deux vécus qui n'avaient absolument pas à se rapprocher. Ainsi donc, il venait d'agir d'une manière très inappropriée, et trouva ainsi normal de s'en excuser auprès de son camarade. Ce dernier lui confirma alors le fait qu'il n'aurait jamais du se mêler de ça, ce qui le fit rougir légèrement. Il baissa alors doucement la tête, avant que son camarade ne reprenne la parole. Jared lui parlait des raisons de son départ, allant à son tour jusqu'à comparer leurs situations. Il pensait donc que Raphaël avait présentement besoin de vivre. Et bien, peut être était-ce vrai, effectivement. Il avait surtout besoin de guérir, mais vivre était également au programme, c'est bien vrai. Il se tût et le laissa poursuivre, apprenant bien vite que son manque de moyens étaient liés au fait qu'il ne soit plus en contact avec sa mère. Mais lorsqu'il poursuivit, Raphaël ne put se taire plus longtemps. Il aurait préféré ne plus avoir à prendre la parole, lui qui se sentait si honteux d'avoir osé le faire quelques instants plus tôt, mais il ne pouvait pas le laisser dire ça. « Mais tu es son fils, et tu viens de me décrire une mère aimante ... c'est dommage de partir du principe qu'elle sera de toute façon déçue par ce que tu es devenu » articula-t-il alors, dans un bref haussement d'épaules. Au pire, Jared finirait par lui demander de la fermer, et ce serait vraiment parfait. Mais pour une fouille qu'il avait les couilles - excusez l'expression - de dire ce qu'il pense, disons qu'il n'allait pas tellement se gêner ... « Ceci dit, c'est à mes yeux une bonne chose de vouloir vivre sa vie, d'avoir en tout cas l'audace de le faire » reprit-il, dans l'esquisse d'un sourire, et avec sincérité. Il aimerait être comme Jared, pouvoir laisser tout ce qu'il avait derrière lui pour faire ce qu'il avait envie de faire. Mais il ne pouvait pas. Pas tant qu'il serait dans cet état.