Dieu que cette journée post-prime avait été longue. J’étais restée sur l’échec de Dani toute la journée, enfin… nan ! J’étais surtout frustrée de l’action dégueulasse de la meuf qui se prenait pour métamorphe ; le pokémon en chewing-gum rose ! Bref à cause d’elle j’eu été piteusement obligée de m’isoler quelques instants avec elle, pour me « calmer ». Ce n’est pas moi qui aie pété une crise de jalousie en balançant un projectile des plus dégueulasse que je sache ! Qu’on se le dise, le plus ridicule dans toute cette histoire ce n’était pas nous, non non, mais la réaction des autres. Les gens qui se font passer pour outrés alors qu’ils sont de vrais cons sans s’assumer ça m’agace ; profoooondément ! Bref j’en étais où là ? Ah oui je voulais aller me coucher, ce qui explique la raison pour laquelle je suis plantée dans le dressing sans savoir quoi faire car je me suis arrêtée pour penser. On dit que les femmes savent faire deux choses à la fois, mais marcher et penser c’est un peu hardcore tout de même. Otant mes vêtements qui sublimaient mon corps de déesse, j’enfilais mon petit jogging Victoria Secret rose bonbon avec pour seul haut un magnifique soutien-gorge La Perla. Cet ensemble de pyjama me rappelait le premier soir de l’aventure, celui où je n’arrivais pas à trouver le sommeil et où j’eu trouvé refuge dans le lit de Térésa, à débriefer sous la couette pendant toute la nuit. Je soupirais, enfilant un gilet. Non pas que j’avais spécialement froid mais je me doutais que si Malik me voyait en soutif il prendrait ses clics et ses clacs ; que je sache ce n’est pas le but de l’émission. Déjà que je me suis faite virée d’un prime, j’ai pas envie d’en plus me prendre un rapport pour exhibitionnisme. … … Heeeeey mais qui est cette belle nana dans le miroiiir ? MOI ! Dude, voilà de quoi me redonner le sourire ! Gambadant, j’arrive sur le lit toute guillerette et me lance aux côtés de Malikakou qui est déjà au lit en l’enlaçant soudainement. « Niaaaaaaan mon gros chaaaaaaaaaaaaat » Oui, me voir canon me donne des ailes ; c’est bien mieux que de la boisson aux testicules de taureaux ; qu’on se le dise. Euh, oups. Je me ressaisie et me raidie en me confortant dans ma partie du lit comme s’il y avait une barrière à ne pas franchir, tendue comme un string, les bras collés contre mon corps. « Pardon. » La tête enfoncée dans mon oreiller à tel point qu’on m’y voyait presque un double-menton, je jette un regard furtif du côté de l’homme. J’avais envie de le taquiner comme un chaton, que dis-je, une tigreeeeeeeesseuuuh, mais malheureusement Malik n’était pas de ces gens là. « J’peux pas juste un peu ? » Allez, juste pour l’emmerder.

Première journée d'écoulée sans mon poto. Une longue, très longue journée durant laquelle je n'avais quasiment rien fait, à part discutailler de cornichons et d'autres choses passionnantes avec Jared, dans la cantine, quelques heures plus tôt. Maintenant j'étais exténué. La dernière nuit avait été à la fois courte et agitée, le départ de Dani m'était resté en travers de la gorge. Donc je décidai de ne pas veiller trop tard, et rejoignis mon lit aux alentours de vingt-trois heures quarante-cinq. Dix petites minutes plus tard, tandis que j'étais loin, très loin de trouver le sommeil, Nicole s'approcha du lit. Elle semblait de bonne humeur, mais j'étais loin de me douter que ce serait à ce point... « Niaaaaaaan mon gros chaaaaaaaaaaaaat » s'exclama-t-elle tout en se jetant sur le lit. Non, pardon, sur moi. Je restais pétrifié un long instant, ne réalisant pas ce qu'il se passait, et bientôt Nicole se retira, comme si elle se rendit subitement compte que ce genre de choses étaient à éviter - voir à proscrire - avec un type comme moi. Je n'avais même pas eu le besoin de dire quoi que ce soit, puisqu'elle avait entreprit de s'éloigner par elle-même. Et, en plus, j'allais même avoir droit à des excuses, ce à quoi je ne m'attendais pas et dont j'aurais aussi très pu me passer - y'avait pas eu mort d'homme non plus. « Pardon. » Je me redressai légèrement, posant le regard sur Nicole et lui adressant un fin sourire. C'est alors qu'elle décida de reprendre la parole. « J’peux pas juste un peu ? » Si elle pouvait quoi ? Descendre de ce lit, prendre de l'élan et se jeter à nouveau sur moi pour cette fois, me casser une cote dans la foulée ? Ou désirait-elle, je ne sais pas moi, me tripoter les cheveux ? Bah, elle n'était vraiment explicite pour le coup, à croire qu'elle attendait que je lui donne la permission d'entreprendre quelque chose sans que j'aie la moindre idée de ce que cela puisse être. Je la regardai à nouveau, intrigué. « Pouvoir quoi ? À quoi dois-je m'attendre ? » J'avais beau apprécier Nicole de plus en plus à mesure que les semaines passaient, il fallait bien avouer qu'avec elle, je pouvais absolument m'attendre à tout. Je ne la laissai même pas répondre, poursuivant alors. « Mais je ne suis pas d'humeur à refuser quoi que ce soit de toute façon. Alors fais de moi ce qu'il te chante. » Oui heuuu, attention quand même, je tolérais beaucoup de choses, à condition bien sûr que tout ceci reste raisonnable, et ne dépasse pas certaines limites. Vous voyez, je ne désirais pas qu'elle en profite pour me mettre dans la situation la plus embarrassante de ma vie. Mais vraiment, ce soir, j'étais tellement morose que j'étais près à accepter n'importe quoi, venant d'elle comme venant d'une tierce autre personne. De toute façon et quoi qu'il advienne ce soir, avec la fatigue et le mal de crâne que je me trainais, j'allais probablement avoir tout oublié le lendemain matin au réveil.

« Pouvoir quoi ? À quoi dois-je m'attendre ? » Si seulement moi aussi je le savais. N’avait-il toujours pas compris que je marchais au feeling ? Je ne suis pas du genre à faire un planning de mes actions moi… enfin ça dépend pour qui, que, quoi, dont, où et lequel. Mais globalement je ne suis pas une mégère. Le principal était qu’il ne m’avait pas refoulée comme la peste. En fait je fus complètement abasourdie lorsqu’il me dévoua son corps. J’aime emmerder les gens mais en partant du principe qu’ils seront contre, du coup ça me laisse toujours sur le cul lorsqu’ils se laissent faire. Eh ouais, je suis une femme comme ça ! J’en zappais complètement le début de sa phrase d’ailleurs ; ou pas. Je vous explique la démarche : quelle que soit son humeur elle allait monter en flèche parce que quand Nikki opère elle ne fait pas les choses à moitié bande de gros ! Me relevant sur mes coudes aussi vite que la vitesse de la lumière je m’apprêtais à demander confirmation mais finalement... je pense que c’est une perte de temps. Il risquait de changer d’avis après. Un divin sourire vint s’allonger sur mes lèvres, dévoilant mes dents Colgate Blancheur dont mon dentiste lui-même était fan. « C’est une très bonne décision ça » Enfin pas autant que moi. Tout en basculant vers Malik, je glissais un bras par-dessus son épaule afin qu’il se renverse en même temps que moi, mon corps se trouvant au-dessus du sien, nos visage étant plus près que jamais. Je pouvais même sentir son souffle… souffle d’homme paniqué ? Sans doute. Je sais bien que la situation va le mettre mal à l’aise mais ce soir j’ai envie de m’amuser et je suis sûre qu’il prendra goût au divertissement à ma façon. Ce n’était pas dans mon habitude d’être tactile, les câlins et tout ça c’est très peu pour moi mais l’ennui de cette maison et tous les différents facteurs qui interviennent font que je me fais un peu plus affectueuse qu’à l’habitude. Puis… au vu de la particularité de mon partenaire autant en profiter ; autant se marrer ! « C’est gentil de te prêter à moi ce soir. » Mes lèvres lui soufflèrent simplement ces quelques mots avant de me redresser légèrement, étant assise à califourchon sur un Kilam en position inférieure. Mwahaha Diabolica est dans la place. C’est mon pseudo. Je déconne. « Tu veux passer commande ? Quelque chose en particulier ? L’option « dégage de là » n’est cependant pas au menu. On est en rupture de stock. » Air innocent, je me faisais fausse gentille, comme si je lui proposais de prendre sa commande par petit appareil tactile dans la file d'une caisse de McDo. Oui bon à l a limite s'il a du mal à se décider je peux l'aider. Mes mains qui étaient à présent posées sur son torse remontèrent jusqu'à mes lèvres, genre je suis dubitative. Ouais, genre.« Si vous ne savez vraiment pas quoi commander je peux vous conseiller la gourmandise mystère en guise de dessert. » J'interdis à quiconque de me traiter de pute, qu'on se le dise, c'est simplement jouissif de le faire souffrir mentalement. Ok c'est dégueulasse car je connais les raisons de sa frustration, mais à l'heure d’aujourd’hui qui en a quelque chose à foutre? Personne.

Je ne savais pas à quoi m'attendre avec Nicole, elle était tellement imprévisible quand elle le voulait. Aussi, et parce que la journée avait été harassante et que je n'avais pas le moral à cause du départ de Dani de l'aventure la veille, j'autorisai ma chère partenaire à faire de moi ce qu'elle voulait ce soir, n'étant tout simplement pas d'humeur à refuser quoi que ce soit. Qu'elle en profite, ce ne serait assurément pas tous les soirs comme ça. Mais une chose demeurait certaine, on n'aurait pas à le lui répéter deux fois, non, certainement pas. « C’est une très bonne décision ça » fit-elle avant de basculer littéralement au dessus de moi. Ah pour le coup je n'avais rien vu venir. D'ailleurs, son visage était à mon goût un peu trop proche du mien. Je n'osais plus bouger d'un cil ou d'un orteil, ne voulant pas que l'un de mes gestes ne soit amené à prêter à confusion. Je restais donc figé, immobile. Je ne savais plus exactement où poser le regard : au plafond, sur Nicole, sur le côté... Difficile tout de même de nier la présence de Nicole, si près de moi, et de son corps au dessus du mien. « C’est gentil de te prêter à moi ce soir. » me susurra-t-elle alors à l'oreille, tandis que j'esquissais un sourire nerveux qui ne tromperait personne. Nicole se retrouvait par la suite à califourchon sur moi, autant dire qu'une telle position était loin, très loin de me mettre à l'aise. J'avais chaud, atrocement chaud, je suais même à grosses gouttes. « Tu veux passer commande ? Quelque chose en particulier ? L’option « dégage de là » n’est cependant pas au menu. On est en rupture de stock. » Je me voyais mal lui dire "dégage de là" alors que je lui avais moi-même permis de faire ce qu'elle voulait de moi ce soir. Et comme elle le disait si bien, une telle option ne se voulait pas présente au menu. Entre nous je ne désirais faire aucun choix, ne sachant absolument pas ce qui adviendrait dans ce lit d'ici quelques minutes, et redoutant tout éventuel dérapage. « Si vous ne savez vraiment pas quoi commander je peux vous conseiller la gourmandise mystère en guise de dessert. » Qu'on m'apporte une bassine, j'avais soudainement envie de vomir. Cette gourmandise mystère en guise de dessert, je n'y avais encore jamais "gouté", mais je crois que j'avais saisi de quoi il était question. Et si je voyais juste, cela me répugnait. Une telle proposition me répugnait, ouais, voilà. Comment pouvait-elle me proposer une telle chose après tout ce que je lui avais dit sur moi l'autre fois ? Je crois surtout que Nicole était, ce soir, déterminée à profiter du fait que pour une fois, je n'opposais pas grande résistance à grand chose. Mais de là à me laisser me soumettre au moindre de ses fantasmes ou que sais-je encore, non merci. « Je sais pas ce que t'as en tête Nicole mais... » ...mais je ne savais même pas quoi ajouter en fait, et c'était franchement frustrant car l'idée était quand même de la dissuader d'entreprendre certaines choses, mais si les mots ne venaient pas, je risquais de me faire très difficilement comprendre pour le coup. Bon bon, nouvelle tentative. « J'ai une question pour toi... Tu serais prête à... enfin à... un type comme moi... je suis à ton goût ou pas Nicole ? » Oh non, qu'on revienne en arrière, je voulais à tout prix effacer ses propos. Mais hélas, trop tard, voilà qui était dit, et il me fallait assumer cette question ô combien embarrassante. J'eus envie de m'enfuir à tout berzingue, mais avec Nicole au dessus de moi je pouvais direct arrêter d'y penser. Aucune fuite de possible, aucun échappatoire. J'étais pris au piège. Quelle allait être ma sentence ?

Ce que j’ai en tête ? Mais rien. Intérieurement je ne pouvais m’empêcher de ricaner comme les méchantes dégueulasses de Walt Disney, la scène étant beaucoup trop jouissive. J’avais peu à faire ou à dire pour que Malik s’imagine tout un tas de trucs démentiels. Bon, ok, admettons que mes propos étaient clairement tendancieux et que n’importe qui aurait pensé la même chose, jamais je n’envisageais de coucher avec mon fake lover boy devant les caméras et ce simplement car ce n’est pas le type du jeune homme. Et le mien non plus. Je veux bien être connasse ou salope mais pas exhibo. Ah ça non, je garde une certaine classe ; tout de même. « Mais ? » Allez, un peu de pression pour la route. J’ai bien conscience que mon jeu est vicieux mais je suis curieuse de voir où il va nous mener. « J'ai une question pour toi... Tu serais prête à... enfin à... un type comme moi... je suis à ton goût ou pas Nicole ? » Oh, heureuse que ça le soucie. A moins que ce ne soit une sorte de question destinée à mesurer la probabilité que je lui baisse le pantalon ou non. En fait on pouvait en déduire pleins de chose de cette question, il pouvait aussi avoir très envie de moi et se soucier de par son manque de confiance en lui si je faisais ça par réel désir ou obligation ; c’est aussi une hypothèse. Le pauvre ça doit faire tellement longtemps qu’il n’a pas pu toucher le corps d’une femme qu’il doit sûrement avoir ses instincts masculins qui se réveillent. Ce serait marrant. « Tout à fait. Tu es très mignon, il faudrait que tu commences à le réaliser. »Il devrait tout simplement savoir qu’en réalité j’ai appris à passer outre ce genre de critère pour me livrer physiquement à quelqu’un, mais après tout c’est vrai qu’on ne se connait pas ; c’est ce qui est étrange avec cette émission. Les liens sont fondés sur des bases étranges et peu réalistes. Me voilà donc à flatter son égo, afin de lui donner confiance. Je me suis fixée un but dans ce jeu : redonner à Kilam le goût pour les femmes. Je persisterais, jusqu’à ce qu’on me vire de là ! Et ce soir j’employais la manière forte. Telle une vipère je me mis à glisser sur son corps, ma poitrine contre son torse, l’une de mes mains allant dangereusement vers son bas de pyjama unsex. Doux plaisir de le voir flipper. J’avais comme la sainte impression de martyriser quelqu’un. En même temps… je crois que c’est un peu ce que je fais là. Un sourire mesquin, je maitrisais le temps afin de lui donner des sueurs froides. Mon visage se rapprochait du sien doucement, doucement… puis rapidement je déposais un baiser au coin de ses lèvres. Là, pour le coup je suis super sympa. Grand sourire innocent sortit de sous les catacombes, je rejoignis mes mains sur son torse, dont la petite coquine baladeuse qui s’était chargée de lui faire croire un instant qu’il allait finir l’entre-jambe exposée, afin de m’appuyer contre lui. Mon menton posé sur les paumes de mes mains, j’étais tout de suite beaucoup plus inoffensive, bien que je restais dans une position assez saugrenue pouvant être amenée à le gêner. C’est bien simple, dans tous mes gestes résidaient un élément qui devait le faire avancer. Début de sensualité, moitié de baiser, contact physique à long terme. Bon si avec tout ça il ne me remercie pas c’est qu’il a un soucis ! « Alors, t’as ressenti quoi ?» Ah bah oui, le but de l'exercice n'était pas atteint si monsieur ne me livrait pas son ressentit. J'espère juste ne pas l'avoir frustré encore plus, ce serait le plus gros échec de ma vie. « Peur, appréhension, souvenirs? Ou peut-être que tu as aimé? » Pointe de surprise à prévoir si tel est le cas, qu'on se le dise. Voilà pourquoi je m'attends aux réponses "souvenirs" et "pétrification". J'aurais peut-être pas du proposer cette option de réponse d'ailleurs. « Moi en tout cas j'ai trouvé ça cool. » Autant le lui dire, d'ailleurs j'aurais aimé que ce ne soit pas qu'un simple test. Ahlala encore une fois je me fais trop gentille, as always de toute façon.

Bon admettons, j'étais carrément paranoïaque et, bien sûr, Nicole n'envisageait d'entreprendre absolument rien, en fait, je me faisais juste des gros films. J'avais beau essayer de m'en convaincre, je gardais à l'esprit que Nicole était du genre limite sadique, ce qui ne me rassurait pas le moins du monde. Alors certes, je n'avais la moindre idée de ce qui pouvait lui trotter dans la tête sur l'instant... « Mais ? » ... mais je crois qu'au final, je préférais encore ne pas le savoir. Car la référence au "mystère en guise de dessert" m'avait suffi je dois dire. Elle ne s'était pas montrée très explicite sur la chose et sur ce qu'était vraiment ce dessert, mais le fait qu'elle ne m'en ait pas dit plus était je pense une très bonne chose pour l'innocence que je tentais de préserver. Suite à quoi je lui demandai si elle me trouvait, ou non, à son goût. Allez savoir pourquoi je lui avais posé une telle question, je ne le savais pas moi-même. Le mieux aurait été de m'abstenir, mais non, toute situation embarrassante entrainait des paroles malheureuses de la personne la plus mal à l'aise, c'est bien connu. On est gêné alors on tente de faire diversion en prenant la parole, et au final on dit juste n'importe quoi. Ah maintenant j'avais presque hâte de connaitre sa réponse. Presque. « Tout à fait. Tu es très mignon, il faudrait que tu commences à le réaliser. » J'étais supposé la croire là ? Elle ne disait pas ça dans l'unique but de me faire plaisir, ou je ne sais trop quoi. Car non, je n'avais absolument pas conscience du fait que j'étais "très mignon", tout simplement parce que j'étais loin de me considérer comme tel. Sans pour autant le détester, je ne m'attardais jamais bien longtemps sur mon physique que je trouvais franchement passe-partout. Mais si il plaisait à Nicole, et bien, tant mieux. De mon côté je me gardais bien de lui dire qu'elle aussi était aussi... très à mon goût. Mais avec une telle silhouette, Nicole ne pouvait que me plaire. C'est alors que l'une de ses mains se mit à descendre très, très au sud. Oula ! Que... que se passait-il ? Pendant un moment, j'avais véritablement cru qu'elle allait... enfin que sa main allait se glisser... bref ! Il ne se passa rien de tel, pour mon plus grand soulagement. Je crois que je venais de frôler la crise cardiaque. Mais quand même, j'eus droit à un doux baiser sur les lèvres. Enfin, un demi-baiser dirons-nous. Bah, pour moi cela revenait au même hein. « Alors, t’as ressenti quoi ? » Oh pitié, non,... on allait réellement débriefer de tout ça maintenant ? Genre, elle allait sortir un calepin et prendre en note ce que je pouvais ressentir ? Je n'étais pas certain de vouloir répondre à sa question, mais d'un autre côté je n'avais pas le choix. Je crois qu'elle faisait ça pour m'aider, histoire de me décoincer un minimum, alors c'était quand même la moindre des choses. « Peur, appréhension, souvenirs? Ou peut-être que tu as aimé? » poursuivit-elle, tandis que j'hésitais à prendre la parole. Je ne savais pas quels mots mettre sur ce que je ressentais présentement. C'était tellement... spécial. « Moi en tout cas j'ai trouvé ça cool. » Oh et bien, génial hein. Quant à moi, il fallait peut-être que j'ose ouvrir la bouche, non ? Sinon Nicole allait finir par croire que son baiser m'avait achevé, or j'étais toujours vivant, pour combien de temps encore je ne sais pas, mais pour le moment mon cœur battait encore dans ma poitrine et j'avais assez de souffle dans les poumons pour lui donner une réponse - peut-être pas celle qu'elle escomptait, mais la mienne malgré tout. « Je... je n'avais pas reçu de baiser depuis très, très longtemps... » avouais-je dans un premier temps. En fait, cela remontait à sept ans, à ma première et unique histoire à ce jour. Depuis, néant sentimental dont je m'accommodais parfaitement. Du moins c'était ce dont j'essayais de me persuader, que cette situation me convenait et que je n'avais pas besoin d'autre chose. « ... c'était néanmoins très agréable Nicole. Et je ne mens pas, tu peux me croire. » Petite précision hein, des fois qu'elle s'imagine que cela pouvait être débité dans le but de ne pas heurter son égo. Vraiment, ce micro baiser ne me laissait pas de souvenir désagréable, et même, je n'en ressortais pas traumatisé. Petite victoire donc, qu'on amène deux coupes et une bouteille de champagne ! « Je suis un peu retourné, je ne te le cache pas. » Oh, sans blague Malik ! Elle était vraiment loin de s'en douter hein...

J’assume beaucoup de choses mais là je venais de réaliser que j’avais comme dépucelé Malik des lèvres. Non, c’est plus comme si j’avais viré le moisi en fait…. Et là je me sentais mal. C’est crade, je me sentais sale. Soit, n’y pensons plus ; le principal étant qu’il ait apprécié Il aurait pu pleurer, et là vraiment j’aurais pas su quoi faire Les gens qui pleure ça m’énerve moi… je me voyais mal lui en foutre une après ce qu’il venait de se passer. Merci donc à mon partenaire de faire chaque jour un pas en avant concernant sa frustration féminine. Pour faire un pas là on venait d’en faire un, et un très grand. Cela dit heureusement que je le connais un petit maintenant sinon j’aurais pris ses paroles pour de l’ironie, mais maintenant je sais que Malik dit TOUJOURS la vérité. C’est bien simple, il avoue tout. Même quand il ne ment pas (alors qu’il ne le fait jamais), comme présentement. Il a raison d’un côté, je suis du genre à ne croire personne sur parole sauf ma cousine… mais je crois que maintenant il pourrait s’en passer. Avec sa sincérité débordante mon partenaire s’est rajouté à la liste. Emission surprenante, je le redis. « J’en suis ravie.» Non en fait, qu’il continue à affirmer qu’il dit la vérité lorsqu’il me fait part de quelque chose d’étonnant parce qu’à y réfléchir j’ai du mal à y croire. « Je suis un peu retourné, je ne te le cache pas. » Ah bah ça, je ne m’en serais pas doutée. Une expression amusée se glissa sur mon visage. Il était choupi. « J’aurais deviné sans que tu le dises. Ahah j’arrive presque à lire dans tes pensées maintenant ! C’est à force de tripoter tes bouclettes, on en vient à être connectés. Y a la fusion, tu vois. » Toujours sur lui, j’allonge mon bras afin de lui tâter l’une de ses bouclettes. J’exagère, je saiiis, mais c’est drôle. Je pourrais descendre de là mais je me sentais bien. « Hmmm… là je perçois que…. Que tu penses que tu as été gâté par Cupidon. » Il n’y a rien de mal à se lancer un peu de fleurs après tout. Le temps s’écoula tandis que j’enroulais mon doigt comme je pouvais dans ses cheveux, ça me relaxait. Comme un doudou. Je me redressai finalement afin d’enlever mon gilet. Après lui avoir fait une telle frayeur je pouvais bien me mettre en soutif sans que ça ne l’effraie. Descendant de ma position en califourchon je venais finalement me blottir contre lui en continuant de titiller une de ses bouclettes. Je me sentais comme un fœtus. Je ne sais pas ce que ça fait d’en être un, mais je pense ressentir les mêmes sensations. Like a boss. « Je me demande à quel moment t'aurais commencé à prendre la fuite... » Là je me parlais un peu à moi-même, ce n'est pas comme si j'attendais une quelconque réponse de sa part. Après tout il n'allait pas me dire un "tiens alors à tel moment blabla", mais je ne savais pas quoi dire. Pas sur quoi enchainer. Alors je parlais seule. J'allais pas continuer à l'embêter jusqu'à ce qu'il craque, c'est bon j'en avais assez fait. Et puis je voyais bien que le départ de Dani l'avait miné toute la journée donc je n'allais pas pousser le bouchon trop loin même si là j'avais probablement réussi à lui changer les idées. Lui parler de lui à ce moment même était donc quelque peu incongru. Maintenant je ne me gênais plus, à tort peut-être, mais je n'avais plus l’appréhension que l''un de mes gestes ne soit mal interprété par Malik. Mes doigts virent ainsi gambader le long de sa nuque puis finalement je me remontais discrètement à son niveau afin de souffler légèrement là où mes doigts étaient passés plus tôt, ne m'arrêtant pas jusqu'à ce qu'il réagisse. Le sommeil avait beau pointer le bout de son nez Malik était un terrain de jeu trop intéressant et j'aimais bien être en interaction avec lui. Il remplaçait un peu ma Teresa, grâce à lui je me sentais un peu moins seule.

Un baiser. Pas du tout désagréable en plus, bien au contraire même. Bon, livrer mon ressenti après ça avait quelque chose de franchement embarrassant, mais ça va, je crois que j'allais survivre. Son baiser m'avait donc plu, bien que Nicole aurait pu s'en douter... Je pense quand même que des baisers dans sa vie, elle en avait donnés, et elle avait aussi très certainement eu droit à des compliments à propos de ces derniers ensuite. « J’en suis ravie. » Et moi j'étais ravi qu'elle soit ravie. Forcément, quand quelqu'un pleurait, je pleurais, quand quelqu'un était de bonne humeur, je l'étais souvent aussi. Bref, j'étais un vrai caméléon dans mon genre !! « J’aurais deviné sans que tu le dises. Ahah j’arrive presque à lire dans tes pensées maintenant ! C’est à force de tripoter tes bouclettes, on en vient à être connectés. Y a la fusion, tu vois. » Bouclettes qu'elle s'empressait de toucher, comme pour donner vie à ses propos. Tout devait passer par celles-ci en fait, à croire que mes cheveux étaient dotés de pouvoirs insoupçonnés. « Oui ce doit être ça... on est sur la même longueur d'ondes, c'est une bonne chose. » Deux partenaires parvenant à la fois à s'entendre et à se comprendre, c'était un plus dans une telle émission, non ? C'était en tout cas bien mieux que deux partenaires se bouffant incessamment le nez et ne s'entendant sur rien. Pour le coup j'étais bien content d'être tombé avec une partenaire comme Nicole. Dire que j'avais redouté que nos rapports ne cessent d'empirer avec les semaines, et bien, au final, c'était tout le contraire. Car à mesure que j'apprenais à connaitre Nicole et passait du temps à ses côtés, je l'appréciais d'avantage. J'avais redouté la suite de cet échange, dans ce lit, mais tout compte fait je m'étais probablement inquiété pour rien. Enfin, pour le moment en tout cas, je n'avais pas l'impression que Nicole comptait me sauter dessus ou abuser de moi. « Hmmm… là je perçois que…. Que tu penses que tu as été gâté par Cupidon. » Hey ! Mais c'était tout à fait ça ! Un instant plus tôt, je me réjouissais de mon couple, et voilà que Nicole sous-entendait que je me sentais gâté par l'angelot bouffi. J'ouvris de grands yeux et esquissais un large sourire. « Mais... exactement !! » Pour le coup elle me surprenait, non, elle m'impressionnait même ! Alors là, c'est sûr, nous étions elle et moi en parfaite communion et oui, Nicole était véritablement apte à lire dans mes pensées. C'est que j'avais presque encore de l'applaudir. « Je crois par contre que ça ne va que dans un sens... » poursuivis-je, en faisait référence au fait que moi, de mon côté, je ne lisais pas dans ses pensées. Mais il ne fallait pas m'en vouloir hein, je vous rappelle quand même que j'étais le boulet de notre couple, alors à priori personne ne s'attendait à ce que je sois capable de faire quelque chose de remarquable. Ses doigts ne tardèrent pas à s'entremêler dans mes cheveux, ces fameuses bouclettes qui lui plaisaient tant. « Je me demande à quel moment t'aurais commencé à prendre la fuite... » Même moi, je l'ignorais. Car depuis son entrée dans cette chambre et son saut sur ce lit, l'envie de prendre la fuite s'était faite plus d'une fois ressentir. Après, je n'avais jamais pu entreprendre quoi que ce soit puisque Nicole était allongée au dessus de moi depuis plusieurs minutes. Mais je pense qu'au final je n'aurais pas pris la fuite. Car même dans les situations les plus embarrassantes, je ne fuyais pas, non, je subissais jusqu'au bout car pour moi, fuir signifiait se montrer faible, et je n'avais déjà pas une très haute estime de moi-même pour en rajouter et m'accabler d'avantage. Je n'osais pas lui répondre, ne sachant tout simplement pas quelle réponse lui donner. Alors je ne dis rien, dans un premier temps, laissant un silence des plus pensants s'installer. Loin de moi l'envie de plomber l'ambiance alors que je commençais tout juste à être plus à l'aise, à ses côtés. Il me fallait prendre l'initiative de renouer le dialogue, quitte à sortir n'importe quoi. « Nicole... je... j'ai froid. » Malgré le fait qu'elle était au dessus de moi, j'avais froid et je tentais de le dissimuler depuis plusieurs minutes. Seulement en m'empêchant de grelotter, je m'en étais fait mal au bide et, donc, je décidais de ne plus rien forcer, de ne plus rien masquer. Je claquais même des dents, preuve que je ne disais pas ça en l'air, genre pour briser la glace et paraitre plus sociable. Mais j'étais peut-être tout simplement crevé aussi. La fatigue se manifestait parfois par des courbatures et une sensation de froid. Et vu que j'avais peu dormi ces derniers jours, cette hypothèse n'était pas improbable.

« Oui ce doit être ça... on est sur la même longueur d'ondes, c'est une bonne chose. » Oui of… de là à dire qu’on est sur la même longueur d’onde hein… il y a encore une grande marge. Mais il est vrai que depuis le début de l’aventure on avait fait des progrès, ainsi ma thèse de la connexion était crédible. A force de se côtoyer on en venait à avoir un flux de pensées commun, et je suis certaine que le toucher des bouclettes n’y est pas anodin ; et pour preuve ! Je n’avais pas tort concernant les réjouissances de Malik à mon égard. « Je crois par contre que ça ne va que dans un sens... » Ahlala mon partenaire n’est donc pas aussi réceptif que moi ? Tant mieux ! Je déteste qu’on puisse me penser prévisible ou bien même savoir un minimum ce que je pense. C’est privé, pas question de partager ce qu’il se passe dans ma tête. Mes sentiments sont mieux, non mais. « J’espère que tu n’en souffres pas au moins ? Parce que moi ça me réjouit. » Qu’il me prenne pour une dingue, c’est pas très grave. Je ne pouvais m’empêcher de lui avouer que ça me soulageait, bien que ça puisse être frustrant pour lui que je sois un électron libre. « Nicole... je... j'ai froid. » Je redresse ma tête, arquant un sourcil. [color=deeppink] « T’abuses pas un peu là ? »[/colo] C’est vrai quoi, en venir jusqu’à claquer des dents c’est vraiment théâtral, il exagère. Qu’il dise directement là où il veut en venir. Je gesticule afin de me glisser sous la couette « On aura plus chaud là-dessous » Je me retourne, dos à lui afin de commencer ma nuit en lui souhaitant une bonne nuit. Finalement au bout de quelques secondes je ne peux m’empêcher de me retourner et de m’agripper à son bras comme s’il s’agissait d’un doudou. Je n’y peux rien, il me faut toujours quelque chose pour dormir, je ne peux pas trouver le sommeil si je me sens seule. Ainsi je sombre dans le plus paisible des sommeils, en position fœtale, tout contre lui.

Je considérais que Nicole et moi étions deux partenaires sur la même longueur d'onde, bien que ne sachant pas si elle était amenée à penser de même de son côté. Ce dont j'étais certain, en revanche, c'était le fait que nos rapports actuels n'avaient plus rien à voir avec ce que nous entretenions trois semaines plus tôt. Je n'étais plus aussi mal à l'aise en sa compagnie, en tout cas bien moins, et je crois que l'on pouvait complètement affirmer que des efforts avaient été faits d'un côté comme de l'autre. D'ailleurs, Nicole parvenait maintenant à lire dans mes pensées, ce dont je n'étais pas capable par contre... « J’espère que tu n’en souffres pas au moins ? Parce que moi ça me réjouit. » Oh non, pourquoi en souffrir ? Au moins, je ne percevais rien des pensées sans doute parfois un peu... décalées voir olé olé de ma partenaire. Non vraiment je m’accommodais parfaitement de cette situation, elle me convenait comme telle. J'esquissais un sourire en coin, avant de lui signifier que j'avais froid. « T’abuses pas un peu là ? » Ah, ce devait être le claquement de dents, il était clairement de trop dans cette histoire. Seulement non, je n’exagérais rien, j'étais réellement frigorifié sur l'instant. Il n'était aucunement question de jouer la comédie, où en aurait été l'intérêt franchement ?... « On aura plus chaud là-dessous » rétorqua-t-elle tout en se glissant sous la couette, à mes côtés. Bien bien, là c'est sûr, j'allais avoir plus chaud. Tandis que Nicole me tourna le dos quelques secondes, elle ne tarda pas à se mouvoir à nouveau vers moi, saisissant fermement mon bras et se rabattant tout contre moi. La position n'était pas inconfortable, pour l'un comme pour l'autre, voilà pourquoi il ne nous fallu pas beaucoup de temps pour tomber dans les bras de Morphée. Le sommeil venait de nous gagner, et j’espérais que cette nuit se ferait plus paisible que les précédentes, et qu'enfin je pourrais dormir plusieurs heures d'affilée sans être tiré entre temps du sommeil trois ou quatre fois.