candace

J’ai envie de faire quelque chose de ma soirée. De faire quelque chose de divertissant. Parce que à l’exception de dormir et de boire de l’alcool, c’est temps-ci, je ne bouge pas beaucoup. Bon, je fais de la course, mais ce n’est pas assez. Non, je crois que je vais me rendre aux thermes, profiter de l’eau, je n’y vais pas assez souvent. Ce soir, c’est le soir. Et je suis en chemin pour m’y rendre, venant tout juste de sortir de l’école des garçons lorsque je vois Candace qui s’avance en ma direction. J’aurais envie d’afficher une expression neutre en la voyant, mais je ne peux m’empêcher de lui sourire doucement. Je la détaille du regard un instant avant de lui adresser la parole. « T’as des plans pour la soirée ? » Je lui demande, on sait jamais, peut-être qu’elle est attendu à un autre endroit, ou qu’elle a un rendez-vous romantique avec son mari. Je me sens mal, à propos de lui. Ça ne paraît pas, mais oui, je me sens mal. Mais je n’ai pas envie d’arrêter de parler à Candace pour autant. « Je m’en vais aux thermes… Je dis ça comme ça. Si l’envie te prend… De venir te baigner. » Je lui souris une dernière fois, légèrement amusé, avant de continuer ma route, ne me retournant pas pour la regarder et n’attendant même pas sa réponse. Je veux qu’elle vienne, mais je ne vais pas la forcer. Et comme elle est imprévisible, ça je l’ai compris, je ne peux savoir quelle décision elle prendra. Une fois arrivé à destination, je retire mes vêtements pour me retrouver en maillot de bain, n’hésitant pas une seule seconde à plonger dans l’eau chaude. Cet endroit est magnifique, je ne comprends même pas pourquoi je n’y viens pas plus souvent. Sans attendre, je me met à faire des longueurs, nageant à un rythme soutenu, passant le temps, me maudissant d’espérer son arrivé. Parce que je suis là à me dire qu’elle ne viendra peut-être pas finalement, et c’est con. C’est vraiment très con dans l’optique je cette fille ne me doit rien. Que je ne la connais pas, et que je ne suis pas certain qu’elle ait envie de me connaître. Mais elle m’intrigue, j’y peux rien. C’est comme ça. À bout de souffle, je m’arrête finalement, au bord de l’énorme bassin pour apercevoir la jeune femme qui se trouve devant moi. « Beau maillot. » Je lâche, ne pouvant plus détacher mes yeux de son corps durant de longue seconde avant d’accrocher mon regard au sien. Je respire longuement, attendant surement qu’elle vienne dans la piscine avec moi. Je dépose mon menton sur mes bras, toujours accouder sur le bord du bassin. Les choses seront différentes de la dernière fois. Je suis bien réveillé et surtout, je sais que je ne rêve pas.

Il n'est pas tard, je viens juste de finir de grignoter, avec quelques candidats, mais je n'ai pas pris part aux conversations. Je me suis contenté de regarder. D'écouter surtout. Me divertissant comme je le peux. J'ai quitté la table rapidement, personne ne m'a vu filé, je parie que personne n'avait même remarqué ma présence. Je marche en direction de l'école des garçons, parce que Callan doit certainement y être. C'est une habitude que de le retrouver, même si on ne s'est jamais mis d'accord à ce sujet. Sauf que finalement, je croise William. Il sourit lorsqu'il m'aperçoit. Je reste de marbre au contraire. Est-ce que j'ai des plans pour la soirée. « Vente privée chez Saks » J'annonce, on ne peut plus sérieuse, à vrai dire, il doit certainement avoir à cet instant une vente privée, mais malheureusement, ce sera simplement dans mes rêves. Tout ça pour dire que non, je n'ai malheureusement pas de plans. Par contre, son plan me semble particulièrement intéressant, je pense que je vais aller le rejoindre.Je ne vais pas le lui dire, de toute façon il part avant de m'en laisser l'occasion. Je tourne les talons, j'ai un maillot à enfiler. Je prends le temps de le selectionner. J'opte pour un maillot noir, chic et sexy à la fois. J'ai remis mes vêtements par dessus afin de ne pas choper une pneumonie. J'entre dans l'immense bâtiment. Je ne mets pas longtemps à le trouver. Il est dans le bassin d'eau chaude entrain de faire des longueurs. Sans bruit, je pose mes vêtements dans un coin et attends qu'il ne me remarque. Je ne sais pas ce qui me pousse à le rejoindre, pourtant je le fais. Il me mâte, sans se cacher qui plus est. Et ça m'amuse, pourtant je ne souris pas. Pas avant qu'il ne me complimente sur mon maillot. « C'est vrai, il te plait ? » J'aurais pourtant parié qu'il me préférait sans mes vêtements. Même si finalement, il m'a plus senti que vu la dernière fois. Mon regard ancré dans le sien, je me décide à le rejoindre dans l'eau. Je descends gracieusement dans l'eau, elle est incroyablement bonne d'ailleurs. Je me mets soudainement à nager, l'ignorant finalement. Je fais plusieurs longueurs, toujours avec cette grâce qui me qualifie tant, et m'arrête. Je suis dans le coin opposé au sien, le visage trempé, je l'observe, le regard rieur, adossé à la paroi du bassin. Et maintenant ?

Elle est là, elle est bien venue. J’y croyais vraiment peu, pour être honnête. Et la voir dans ce maillot ne me laisse pas indifférent. Elle est sexy, mes yeux se pausent sur son corps sans aucune gêne. En même temps, avec ce que nous avons fait la semaine dernière, je ne vois pas pourquoi je me gênerais. Je ne suis pas du genre timide, je ne l’ai jamais été. Et je ne vais pas changer mon attitude parce que les choses ont changé entre nous. Ont-elles si changé que ça en fait ? Je me le demande. Je souris légèrement à sa question. Elle veut simplement que je le répète, je connais ce truc. Mais je ne le dirai pas à nouveau. Comme je ne lui dirai pas que j’ai envie de le lui retirer son maillot, bien qu’il me plait. Je reste donc là, à la regarder, attendant qu’elle se décide à venir me rejoindre, ce qu’elle ne tarde pas à faire, prenant soin de m’ignorer. Comme je ne suis pas étonné. C’est peut-être ce qui me plait chez elle, cette façon d’être détaché de tout. Je ne sais pas, je ne sais plus. Elle s’arrête, à l’opposé de moi. Je la fixe, je ne suis pas capable de faire autrement. Elle va rester muette toute la soirée ou… ? Je m’avance donc lentement, le visage à moitié sortit de l’eau. On dirait presqu’un prédateur, ce qui est drôle parce que dans notre relation, j’ai plutôt l’impression d’être la proie, et non l’inverse. Et c’est après de longues secondes que j’arrive finalement face à elle, gardant la distance entre nos corps à quelques centimètres. Mes doigts viennent effleurer sa taille, sans pour autant l’agripper comme j’en ai l’habitude de faire. « Pourquoi t’es venu ? » C’est une question comme une autre. Mais j’aimerais savoir pourquoi elle revient vers moi. Pourquoi ne reste-t-elle pas près de son mari ? Le pire c’est qu’elle ne me répondra pas, je le sens. Je me décide à déposer mes mains sur sa taille, les remontant lentement, me rapprochant un peu plus. Alors que mon visage était neutre depuis un moment, un sourire vient fendre celui-ci. « Tu viens de te rendre compte que tu ne peux plus te passer de moi. C’est ça ? » Mais oui, comme si c’était ça. Je suis tellement parfait comme mec. Soupire. Je la regarde amusé, caressant son dos le plus naturellement du monde.

Je ne l'ai pas trop fait languir, j'aurais pu, mais non. Je ne suis pas toujours cruelle. Je crois que pourtant, j'aurais adoré le faire poireauté, me pointer que lorsqu'il aurait fini par croire que j'avais décidé de l'ignorer. Mais non au lieu de cela je suis là, dans ce maillot de bain moulant mettant mes formes en avant. Il me complimente sur mon maillot, il est incapable de lâcher mon corps des yeux et ça m'amuse. J'ai cette emprise sur lui, c'est excitant. Je ne dis pas un mot lorsque je rejoins le bassin. Je nage un peu, je fais quelques longueurs, gracieusement. Puis m'arrête, j'aurais pu le rejoindre, nager autour de lui, comme un requin autour de sa proie, pourtant j'ai décidé de jouer les filles timides et me plaçant dans un coin opposé et l'observant presque timidement. Il me rejoins et les rôles sont inversés. J'ai l'impression qu'il va me sauter dessus et c'est presque jouissif, mais une fois encore je parais si détaché, bien que j'esquisse un léger sourire. On n'est qu'à quelques centimètre l'un de l'autre si bien que nos corps se frôlent avec le mouvement naturel de l'eau. Bien vite, il me touche, il me touche tout le temps. Sa question me fait sourire davantage, il a l'air tellement persuadé que je vais pas répondre, je peux le lire dans ses yeux. Alors pour ne pas le perturber, je garde le silence. Il me touche encore un peu plus, je le laisse faire. Ce n'est pas désagréable. Ses mains remontent le long de mon dos. « Pourquoi tu ne peux pas t'empêcher de poser tes mains sur moi ? Pourquoi j'ai la sensation que tu te contrôles à chaque fois que je suis dans les parages ? » Je demande ignorant sa remarque, elle n'attendait pas de réponse de toute façon. Si je suis là c'est parce qu'il m'a invité et que j'en ai envie, il n'y pas d'autres raisons.

Je suis venu vers elle, comme si un aimant m’attirait subitement, ne me laissant même pas le choix. En même temps, je ne me serais pas vu rester de l’autre côté du bassin à la regarder se baigner, n’osant pas m’approcher. Je lui avais fait une invitation, ce n’était pas pour rien. Et alors que nos corps sont de nouveaux près l’un de l’autre, que je l’observe, cherchant continuellement quelque chose dans ses yeux, essayant de la déchiffrer même si j’ai compris que cela me serait probablement impossible. Je décide de plaisanter face à ma question, puisque je regrette de lui avoir fait cette demande. Je regrette de me montrer le moindrement faible devant elle, ayant l’impression qu’elle utilisera simplement cette situation à son avantage. Parce que je crois qu’elle a saisit. Elle a comprit l’attirance et la curiosité que je porte à son égard. Cette attirance même qui me fait oublier qu’elle a un mari. Et comme je m’en doutais, elle ne me répond pas. Elle préfère me poser une question à son tour. Et elle a raison, je me contrôle. Aussitôt que je le l’aperçois, au moment où mon regard croise le sien, j’ai ce sentiment qui naît en moi, ce besoin de devoir aller vers elle. Et si seulement je pouvais me l’expliquer. Si seulement je pouvais comprendre pourquoi cela se produit. C’est une attraction dont je n’ai pas le pouvoir, mais qui commence à me peser, parce qu’elle n’est pas vraiment rationnelle. Le mystère qui entoure Candace m’a envouté. Et tout ça est mal, je le ressens. Mais elle a aussi raison sur le fait que je ne peux m’empêcher de la toucher, de caresser sa peau comme une chose infiniment précieuse et qui m’est surtout interdit. Ce qui est interdit est toujours plus attirant, malgré tous les efforts que l’ont fait pour se convaincre du contraire. Je pourrais lui répondre, lui dire tout cela et encore plus. Mais à quoi bon ? J’ai un orgueil, et cet orgueil accepte plus ou moins de me montrer à elle de cette façon. Et comme si je n’avais pas entendu ce qu’elle venait de me dire, les paumes de mes mains se serrent un peu plus contre son dos avant de descendre lascivement, tranquillement le long de sa colonne vertébrale pour se glisser sous ses fesses, la soulevant soudainement, la forçant ainsi a entourer ma taille de ses fines jambes. J’approche mon visage du sien, gardant quelques centimètres afin de bien accrocher mon regard au sien. « Pourquoi est-ce j’ai l’impression que tu m’utilises ? Que je ne suis qu’un jouet entre tes mains. Et que ça t’amuse… Oh oui, ça a le don de t’amuser. » J’y vais aussi de questions, auquel encore une fois je n’aurai pas de réponse. Je ne peux m’empêcher de lui demander, puisque bien que je l’avais déjà remarqué, ce que Callan m’a dit samedi dernier me reste en tête. J’arrive pas à l’oublier.

Il ne semble pas pouvoir lâcher son regard, j'ai l'impression qu'il essaye de trouver une réponse, les réponses aux questions tacites qu'il n'a pas besoin. Pourtant, mon regard est vide, il n'y rien du tout, c'est le néant, un vrai trou béant. Quant à moi je peux lire tout un tas de choses. C'est véritablement très instructif. Je garde le silence, je suis passive aussi. Je le laisse me toucher, il prend certaines initiative, comme celle de me soulever je suis obligée d'enrouler mes jambes autour de sa taille. Je passe mes bras autour de son cou. Je caresse distraitement sa nuque, ses cheveux un peu, mais sans plus. Il n'a pas répondu à ma question, mais ce n'est que justice, j'ai snobé sa question. Tant pis, de toute façon, ce n'est pas grave. Je m'en moque. Il n'a pas tord, la situation m'amuse. Oh ça oui, elle m'amuse. Mais, je ne l'ai jamais caché. J'ai soudainement les yeux rieurs. « Tu prends beaucoup trop d'initiative pour un jouet je trouve... » Je ne suis d'ailleurs pas certaines d'être aussi conciliante que Callan l'est si une jeune femme agissait de la même manière avec lui. D'ailleurs en parlant de lui, j'ai l'impression de reconnaître sa façon de parler. Est-ce lui qui lui a mis cette idée dans la tête ? Je souris de plus belle. Mais puisque je lui ai dit qu'il prenait beaucoup trop d'initiative je ne tarde pas à m'échapper, je me libère facilement de son emprise. Avec l'eau c'est très facile, alors je nage vers l'autre bout du bassin. Un sourire satisfait habillant mon visage. Je ris. Et me tourne à nouveau vers lui. Je l'observe un moment, je me pince les lèvres. Je nage, l'ignorant encore un peu, pas longtemps néanmoins. « Tu ne nages pas ? » Je demande finalement. Je pensais qu'il 'était là pour ça pourtant. Quoi que s'il m'a demandé de le rejoindre ce n'est peut être pas pour qu'on nage côte à côté, j'imagine. Je retourne à ses côtés, je nage autour de lui, je m'arrête lorsque je capte son regard. Je suis à nouveau devant lui, je m'approche un peu plus, réduisant la distance, je passe à nouveau mes bras autour de son cou comme si je ne l'avais jamais quitté. « A quoi pensais-tu lorsque tu m'as demandé de venir ici ? » Je murmure, suavement au creux de son oreille, je mordille d'ailleurs légèrement son lobe par la même occasion.

« Tu prends beaucoup trop d'initiative pour un jouet je trouve... » Je sais qu’elle a raison. Je suis beaucoup trop tactile, je suis beaucoup trop avenant. Je ne devrais pas l’être, je devrais essayer de me montrer indifférent, faire comme si elle me laissait totalement indifférent. Mais ça ne fonctionne pas. Alors dans un sens, je restais tout de même son jouet, mais en plus de ça, c’était comme si j’acceptais ce rôle. Mais qu’est-ce qui me prend, merde. Elle me glisse des doigts et je ne la retiens pas, parce que je crois que je préfère lorsqu’elle est loin de moi. Ainsi, je ne la touche pas, et je ne m’en porte que mieux. Je la regarde faire son petit manège, pour ma part je reste sur place. L’observer est encore mieux que de nager à ses côtés. C’est ce que j’aurais voulu lui répondre, mais encore une fois, je me retiens. Je reste silencieux, immobile, me laissant porter par le mouvement calme que crée l’eau du bassin. Candace revient vers moi et pour une fois, je ne viens pas porter mes mains contre sa taille. Je ne viens pas la caresser, ni la serrer contre moi. J’aimerais bien, mais je ne le fais pas. « A quoi pensais-tu lorsque tu m'as demandé de venir ici ? » J’accroche mon regard au sien, essayant tant bien que mal de faire l’indifférent face à son manège de séductrice. Elle sait bien à quoi je pensais, enfin, je crois. « À ton corps contre le mien » C’est simple. J’hausse les épaules, comme si c’était évident, avant de reprendre cependant. « Mais je crois que je n’ai pas le droit de penser ainsi. Alors je t’ai demandé de venir, simplement pour être en ta compagnie et me baigner. » Ça c’est la réponse ennuyante. Celle que ma raison me dit de dire. Enfin, ma raison et celle de tous les candidats, puisque j’ai bien compris cette semaine que personne n’approuvait mon comportement. En même temps, je ne l’approuve pas moi-même. « Tu ne l’aimes pas ? Pourquoi tu lui fais subir tout ça ? » J’aimerais bien qu’elle me réponde pour une fois, parce que j’aimerais comprendre. Si de mon côté, je suis terriblement attiré vers elle, je ne comprends pas ce qui la pousse à vernir vers moi. N’est-elle pas amoureuse de son mari ? Parce que si elle l’était vraiment, elle ne lui ferait pas cela, elle ne se laisserait pas aller avec moi, non ? Lui, il semble fou d'elle, alors pourquoi ? J’ai l’impression que quelque chose m’échappe, que je n’ai pas tout ce qu’il me faut pour saisir son comportement, sa façon d’agir. Je t’en pris Candace, explique moi.

Je pensais que ma réplique aurait déclenché une réaction, peu importe la réaction. Mais une réaction, au lieu de cela il semble résigner à être un jouet entre mes mains, c'est nul qu'il ne réagisse pas. J'aurais préféré qu'il réagisse. Oh mon dieu, que c'est ennuyeux. Pourtant, je fais comme si de rien était. Au lieu de cela je me détache de lui et pars nager, je suis venue avant tout pour ça après tout. Il m'observe, je le sens, il reste là à sa place initial et me regarde. Je nage, je reviens ensuite vers lui. Je lui tourne autour comme un requin autour de sa proie qu'il s'apprête à attaquer. Et puis finalement je m'arrête, m'approche et me colle outrageusement à lui, passant mes bras autour de son cou, comme précédemment. Sauf que lui reste de marbre, il ne me touche pas, et ça me fait sourire. Pour autant je ne me laisse pas décontenancer, je lui demande ce qu'il a derrière la tête. Je le sais déjà, mais j'ai envie qu'il me le dise. Je ris face à sa remarque. Un rire franc et spontané. « C'est sans doute la réponse la plus cul-cul que j'ai entendu. Moi qui pensais que tu allais me baiser à nouveau, je suis déçue.. » Je fais la moue, ce qui tranche parfaitement avec mon rire précédent. C'est à son tour de m'interroger, et à vrai dire cette question je m'y attendais. Je m'attendais d'ailleurs à ce qu'on me la pose un peu plus tôt. Je me détache de lui, je m'éloigne même et garde le silence. Je reste silencieuse un long moment sans quitter ses iris. Je me colle contre la paroi glacée. « Si... » Je finis par lâcher. « Bien sûr que je l'aime. Tu penses que je resterais mariée à un homme que je n'aime pas ? » Je demande d'une voix calme, et posée, je suis incroyablement douce. J'ai les traits détendu, un sourire se dessine sur mes lèvres. « Tu es très séduisant William, ça devrait largement te suffire. » J'annonce en me mordillant légèrement la lèvre inférieure. Avant de finalement changer de masque, j'ai le regard dur et froid. « Faut-il réellement une raison à tout ça ? »

Le truc avec Candace, c’est que je ne sais pas si elle est sincère avec moi. Autant j’adore son côté mystérieux, autant cela me déstabilise aussi, me rendant incertain face à son comportement envers moi. C’est surement pourquoi je suis étonnée de l’entendre rire ainsi, fronçant que légèrement les sourcils. Une réponse cul-cul ? C’est bon, je l’assume. Je souris avant de reprendre mon sérieux. « Ce n’est pas l’envie qui manque, crois moi. » Je la regarde un peu plus intensément, baissant les yeux afin de fixer ses lèvres. C’est malin, j’ai envie de l’embrasser maintenant. En plus elle est collée contre moi, j’aurais simplement à déposer ses mains sur sa taille et venir m’emparer de ses lèvres. Ok, dans le genre bien faible on fait pas mieux. On dirait une fille quand je pense. Je n’ai jamais été le gros mec macho, mais tout de même y’a des limites. Et y’a aussi les limites de ce que je considère comme moralement acceptable. C’est surement ce qui me pousse à lui poser la question. Si elle aime Callan ou non. Elle s’éloigne à nouveau, ce qui m’enlève un peu de pression, mine de rien. « Bien sûr que je l'aime. Tu penses que je resterais mariée à un homme que je n'aime pas ? » Non, je ne le pensais pas, parce qu’elle ne semblait pas être le genre de femme soumise qui sont incapable de quitter leur mari même si elle ne l’aime plus. Peut-être que j’espérais, une petite partie de moi, qu’elle aurait pu ne plus l’aimer. Il y aurait donc une raison à son comportement et je pourrais ainsi justifier le mien par le fait même. C’est égoïste, je le sais, je suis au courant. « Tu es très séduisant William, ça devrait largement te suffire. » Je baisse les yeux, parce que sans comprendre, cette réplique m’énerve plus qu’autre chose. Je suis beau. On en revient toujours à ça ? « Ouais, ça me suffi tellement. Je passe mes journées à mes regarder dans le miroir à me dire à quel point je suis beau. » Je lâche ça, retrouvant ma confiance en moi légendaire, sonnant comme un idiot, narcissique et imbu de sa personne. Tout ce que je ne suis pas. Mais après tout, on ne parle que d’apparence ici. Elle a l’air d’être douée, dans les apparences. Je me décide à me rapprocher d’elle, alors que ce n’est surement pas une bonne idée. Sa question suivant, son air et son ton, me font immédiatement arrêter mon mouvement, alors que je suis tout de même près d’elle. « Je ne cherche pas une raison. Mais je ne crois pas que j’ai envie d’être celui entre toi et ton mari. Je ne veux pas être le connard qui vient foutre la merde. » Pourquoi est-ce que je dis ça, alors que je la désir à chaque moment qu’elle franchit la pièce dans laquelle je suis. J’imagine qu’elle va partir maintenant que je lui ai dis ça. J’imagine que je viens de fermer une porte. Et je crois que je le regrette.

Oh ça oui, j'avais bien remarqué que ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Je suis à peine entrée dans l'eau qu'il a foncé vers moi, il m'a immédiatement enlacé, il est aussi tactile que pour l'être Callan dans ces circonstances, et c'est particulièrement étrange. Moi je m'en contre-fiche, rien ne me dérange en réalité, je m'en fiche, ça m'amuse. Tout m'amuse. J'ai mes bras autour de lui, les yeux dans les siens. Je caresse sa nuque avec délicatesse. Et puis il me pose la question. Une question à laquelle je réponds immédiatement, bien sûr que j'aime mon mari, c'est tellement évident que sa question me parait presque idiote. Il pensait à quoi en me la posant ? Que je réponde que non, qu'il était le déclic, celui que j'attendais pour pouvoir quitter Callan et m'enfuir avec lui ? J'en doute. Il n'est pas naif à ce point n'est-ce pas ? Je me détache de lui parce que la suite a tendance à m'agacer. Je garde le silence un moment puis finit par lui dire qu'il est séduisant. Il ne semble pas bien prendre les choses. Et finalement ça me fait sourire. « Je suis superficielle William, extrêmement superficielle, le physique est important. Ton apparence est très importante pour moi. » Et ensuite je suis plus dur, il avait commencé à se rapprocher, et je l'ai visiblement coupé dans son élan avec ma remarque. Pourtant, je m'avance, nous n'étions pas très loin. Je pose mes mains sur son torse, je me suis calmée aussi rapidement que mon regard s'est durci. Sauf qu'il n'a vraisemblablement pas terminé. Il me fait une révélation à laquelle je ne m'attendais pas. Il veut arrêter, très bien, d'habitude c'est moi qui me lasse. Et là, c'est lui qui veut mettre un terme à tout ça. « C'était vraiment très agréable... » Je me penche vers lui, et l'embrasse. Et puis finalement je me remets à nager, comme si de rien était. Je ne suis pas touchée par ce qu'il vient de me dire, pas le moins du monde, je n'ai aucune raison de quitter la pièce. Vraiment aucune.