Branca

MERCREDI 31 OCTOBRE - 23H34
ÉCOLE MUNICIPALE DE GARÇONS - SALLE DE BAIN

Un court moment d’inattention avait suffi à ce verre d'eau pour chuter du bord du lavabo et éclater en mille morceaux au sol. Initialement, je prévoyais de me laver les dents, mais de toute évidence je n'aurais pas dû poser ce verre tant au bord et, surtout, détourner un instant le regard pour prêter attention à un linge qui trainait dans un coin de la pièce. Résultat : des morceaux de verre un peu partout et répandus sur le sol de la salle de bain, et une petite frayeur tout de même lors de la chute du verre, à laquelle j'étais vraiment loin de m'attendre. Maintenant, je devais veiller à ne SURTOUT PAS marcher sur un bout de verre... Comble de l'horreur, j'étais pieds nus. Eh oui, il était prévu après ce brossage de dents qui n'aurait d'ailleurs pas lieu que j'aille me coucher... Tous mes plans se trouvaient à présent chamboulés. Mais le pire était à venir. Car bientôt, et tandis que je me trouvais à deux doigts de paniquer, cherchant frénétiquement une solution pour ramasser tout ça sans faire d'avantage et bruit et sans me couper, la porte de la salle de bain s'ouvrit. Je vis pénétrer à l'intérieur de celle-ci Branca, une jeune femme avec laquelle je n'avais encore jamais eu l'occasion de converser. J'eus envie de lui dire de faire attention en marchant dans la pièce, mais mince, j'étais privé de parole cette semaine ! RAAAAAAH !! C'était bien ma veine ça ! Je ne pouvais même pas mettre en garde pas ma camarade, à part avec de grands gestes que, sans doute, elle ne parviendrait même pas à interpréter. Bah, qui ne tente rien n'a rien. Alors j'entrepris d'amples mouvements de bras, qui laissèrent bientôt place à une intense agitation de ma personne. Le message était clair à mes yeux : BRANCA, FAIS GAFFE, Y'A DU VERRE PARTOUT !! Mais allait-elle le saisir ?...

Je ne suis pas prête d'aller dormir et ce malgré l'heure tardive et minuit qui ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. Comment cette idée était venue à Dagga ? Je n'en avais aucune idée mais toujours est-il que cette nuit je ne dormirais pas dans mon lit mais dans le manoir en ruines, avec la rousse tout ça un 31 octobre, autrement dit une idée lumineuse. D'autant plus que je ne faisais aucunement confiance à Cupidon et ses idées foireuses et j'étais quasi sûre que de nous voir ainsi tenter le diable, il n'allait pas se gêner pour s'en donner à cœur joie. Pas grave, je l'attends, ça pourrait être drôle et stimuler un peu mon adrénaline qui a été mise au repos forcé depuis mon entrée dans le nid. Préparant le nécessaire pour cette soirée, j'enfournais quelques pulls dans ma sacoche et récupéra au passage une couverture histoire de ne pas se les geler. Je finis par laisser tout ça au pied de mon lit avant d'aller prendre une douche, une bonne douche bien chaude histoire de passer le temps. Pieds nus, vêtue d'un simple tee shirt blanc ample et d'un shorty gris, j'entre alors dans la salle de bain sans vraiment faire attention à mon environnement. J'y trouve cependant Malik à qui je fais un léger sourire, sourire qui rapidement laisse place à un visage emprunt d’incomparablement lorsque qu'il se met à me faire des grands signes et gigoter dans tous les sens. Il se prend pour un mec possédé ou quoi ? C'est une blague d'Halloween peut-être ? « Tu vas... PUTAIN ! » Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je sens alors s'insérer dans la plante de mon pied, engendrant une douleur tranchante et immédiate. Et d'un seul coup, je crois comprendre le pourquoi du comment tout en me remémorant qu'en effet, Malik ne peut pas parler cette semaine, c'est vrai... Je recule donc lentement, m'asseyant sur l'un des tabourets de la salle de bain et ramenant mon pied sur mon autre jambe pour examiner les dégâts même si je me doute que la coupure est franche étant donné le sang présent sur la carrelage. Ça fait bien décoration d'Halloween en tout cas maintenant... « Jpense qu'il va falloir baliser la zone ! » je lance à Malik d'un air légèrement amusé, tout en sachant qu'il ne peut pas me répondre. « Il vient d'où le verre ? » je lui demande, un peu surprise tout de même, sortant mon bout de verre de mon pied et attrapant une serviette pour compresser la plaie. Ah oui mais merde, il peut pas parler...

C'était la panique à bord. Du verre partout, jusque à l'autre bout de la pièce, faisant ainsi de cette salle de bain un droit dangereux pour quiconque y mettant les pieds. Je prévoyais de ne pas bouger d'un cil en attendant qu'une idée lumineuse me vienne à l'esprit, et de trouver comment virer tout ça sans pour autant y laisser un doigt ou orteil. Mais le pire dans cette situation grandement critique restait l'arrivée de Branca dans la pièce. D'emblée je tentai de faire comprendre à la jeune femme que chaque pas sur ce sol pourrait lui être redoutable, mais je devais avoir à l'air d'un singe en gesticulant de la sorte. Du coup, je gaspillais un peu de l'énergie pour rien parce qu'il semblait évident à l'y voir qu'elle ne saisissait rien de tout ça. Mes yeux fixaient ses pieds, le moindre de ses pas. De là où je me trouvais, j'avais vue sur chaque bout de verre, et j'inspirais violemment en voyant l'un de ses pieds à deux doigts d'entrer en contact avec l'un d'eux. Impact dans trois... deux... un... « Tu vas... PUTAIN ! » GNIIIIIIIIH !! Tout mais pas ça ! Je commençais à m’affoler, culpabilisant comme jamais. Et ce sang déversé sur le sol de cette salle de bain me donnait une vision plus horrifique encore de la chose. Branca s'était blessée, et pas qu'un peu, par ma faute. Comment pouvais-je ne pas énormément m'en vouloir, sur le moment ? « Jpense qu'il va falloir baliser la zone ! » lâcha-t-elle, visiblement amusée, tout en prenant place sur un tabouret un peu en retrait. Son pied n'était vraiment pas beau à voir. Je souffrais pour elle. « Il vient d'où le verre ? » En guise de réponse, j'effectuai une sorte de geste avec mes mains, partant du bord du lavabo au par-terre, mimant donc la chute du verre. Je ne pouvais rien faire de plus pour lui expliquer ce qu'il s'était produit hélas. Je la vis se saisir d'une serviette qu'elle utilisa comme compresse, et j'entrepris de mon côté d'enjamber avec minutie chaque bout de verre, afin de me rapprocher d'elle, pour finalement venir me poser à ses côtés. Je m'inquiétais réellement pour son pied, la plaie semblait profonde et le sang qui s'en écoulait n'était pas pour me rassurer je dois dire. Aussi, je devais m'assurer qu'elle n'allait pas nous faire une infection ou un truc dans le genre. Voilà pourquoi je m'écartai un peu, et articulai avec exagération et sans émettre un seul son les unités phonétiques suivantes : EST-CE-QUE-TU-ES-VA-CCI-NÉE-CONTRE-LE-TÉ-TA-NOS ?

Je me disais aussi que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas blessée et tout ça, bien évidemment, ne pouvait pas durer. Rien ne dure jamais, le destin reprend toujours son cours et là encore il semble m'avoir rattrapé. J'aurais du pourtant me douter de quelque chose en voyant Malik s'agiter comme une sardine dans sa boîte, les yeux horrifiés et les bras en mouvement. Sauf qu'il ne parle pas, et ça je l'avais oublié donc j'avais pensé à une blague, un truc débile en somme en cette nuit du 31 octobre. J'ai donc fait ce pas de plus, ce pas fatidique et en quelques millisecondes le mal était fait. Pas un grand mal toutefois, non, mais assez pour m'extirper un léger cri de douleur et de surprise et une bonne rasade de sang s'écoulant sur le sol au fur et à mesure que je m'emploie à trouver un endroit où m’asseoir. Malik lui, a l'air horrifié et si je ne me trompe pas, j'ajouterais également coupable ce qui en soit est bête car après tout, c'était un peu à moi de faire attention et de décrypter sa petite danse de warning. Ok, du verre dans la salle de bain, ce n'est pas franchement ce qu'on s'attend à trouver mais dans tous les cas, ça m'apprendra à me balader pieds nues un peu partout dans ce bâtiment. Les mauvaises habitudes sont toujours les plus dures à se séparer. Je l'interroge, sauf que bien évidemment, il ne peut pas répondre. Peut-être qu'au bout de la troisième tentative je finirais enfin par me souvenir que non, Malik ne peut pas parler cette semaine. Tout comme Jared ne peut pas voir d'ailleurs. Je suis le mouvement de ses mains alors qu'il me mime la scène et comprend rapidement le pourquoi du comment. De toute manière, il n'y avait pas trente-six possibilités. Il défie ensuite le danger pour venir à côté de moi alors que je retire le morceau et commencer à éponger le sang avec une serviette trouvée dans le coin dont le futur emplacement n'est maintenant plus que la poubelle. C'est douloureux, c'est clair mais j'ai connu pire, pas de risque que je me mette à chialer. Et puis, ça me fera une nouvelle cicatrice en décoration, c'est ce qu'il faut se dire. Malik à présent à mes côtés, je le vois s'éloigner un peu et m'articuler quelque chose. Je fixe alors mon regard sur ses lèvres et comprend alors, furtivement, ce qu'il tente de me dire. « Oui oui, enfin je crois que je l'ai fait en arrivant ici, en Angleterre je veux dire. Mais le tétanos, c'est pas pour les trucs en ferraille ? » Si non, les séries télé nous mentent outrageusement. Et puis je vois sa mine désolée qui me fait un peu de peine, j'avoue. « T'inquiètes pas, c'est pas grand chose, je m'en remettrais. Tu sais s'il y a de l'alcool dans le coin ? » J'imagine que oui, on est quand même dans la salle de bain. Et puis, on ne va pas non plus appeler le médecin pour ça, je peux me débrouiller toute seule.

J'étais face à une situation carrément critique, et je ne savais trop comment agir en fait. Branca s'était ouvert le pied, par ma faute, parce que j'avais été assez crétin pour poser mon verre d'eau trop au bord... résultat son pied était entaillé, et moi, j'avais envie de mourir, d'être aspiré par ce sol. Mais d'un autre côté et puisque j'étais carrément impliqué dans ce malheureux incident, je me devais de rester au côté de Branca. Oh elle allait s'en remettre, bien sûr, néanmoins je m'en voulais, mais à un point... inimaginable quoi. Je fus d'ailleurs préoccupé par une éventuelle infection de cette plaie. Aussi, je tentais de lui demander, en articulant comme je le pouvais, si elle avait été vaccinée contre le tétanos. Et contre toute attente Branca sembla saisir ce que je tentais de lui dire. « Oui oui, enfin je crois que je l'ai fait en arrivant ici, en Angleterre je veux dire. Mais le tétanos, c'est pas pour les trucs en ferraille ? » Oh mais qu'est ce que je pouvais en savoir, moi ? Genre, je n'étais pas médecin, et encore moins spécialiste du tétanos. Seulement voilà, je crois quand même que l'on pouvait choper cette saloperie en laissant une plaie s'infecter. Or il était hors de question de laisser Branca dans cet état sans réagir. Aussi, heureusement, la jeune femme faisait preuve d'un peu plus de lucidité que moi qui, à la vue du sang, étais à deux doigts de perdre connaissance. J'étais une petite chose vulnérable qu'un rien pouvait alarmer, ça n'était pas nouveau. Bref, elle eut ensuite un très bon réflexe, celui de penser à désinfecter cette plaie. « T'inquiètes pas, c'est pas grand chose, je m'en remettrais. Tu sais s'il y a de l'alcool dans le coin ? » Okay, Malik, parlons peu parlons bien : t'as bousillé le pied de Branca, alors maintenant tu dégotes de l'alcool, et vite ! Je me levai d'un bond et, enjambant toujours minutieusement les bouts de verre au sol, j'ouvris avec précipitation tous les placards de la salle de bain, jusqu'à tomber sur un flacon d'alcool qui ferait, je pense, parfaitement l'affaire. Bah, de toute manière nous n'avions rien d'autre sous la main alors oui, il faudrait que ça aille hein. Je revins me poser auprès de Branca, toujours inquiet pour son pied, et c'est alors que je me rendis compte que nous aurions besoin de quelque chose pour déposer l'alcool sur la plaie. Et SURTOUT PAS du coton ! Ah non merci, le coton sur une plaie ouverte, c'était juste le meilleur moyen d'infecter celle-ci. Mais comme je me voyais mal verser l'alcool directement sur la plaie, je repartis chercher dans les placards quelque chose qui ressemblerait à des compresses stériles. Et miracle, il y a en avait aussi, preuve que la production avait pensé à tout en cas d'accidents, bobos et blessures en tous genres. Je revins vers Branca, le flacon d'alcool et les compresses stériles en main, puis j'en ouvris une, déposai un peu d'alcool dessus et, avant d'attaquer, fis comprendre à Branca via mon regard qu'elle allait douiller. Oui, l'alcool est un bon désinfectant, mais au contact d'une plaie la douleur est inévitable. Je soufflai un grand coup - comme s'il s'agissait de ma blessure -, puis posai délicatement la compresse imbibée d'alcool sur sa coupure. J'en grimaçai rien qu'à me dire qu'elle allait très certainement plus souffrir encore, maintenant. Mais il fallait désinfecter cette plaie, et cette autre douleur ne serait que passagère. Ça lui éviterait au moins une amputation du pied dans les jours à venir.

C'est bizarre, parler avec un muet. Heureusement, cette situation n'est que temporaire pour Malik et je le plains, vraiment. Si ce sort m'avait été réservé, autant dire que ça ne m'aurait pas forcément dérangé. Me taire, je devrais le faire si souvent qu'en être obligée aurait pu me faciliter la tâche mais ce n'est pas tombé sur moi, tant pis donc. Assise sur mon tabouret, je tente sans grand succès de stopper l’hémorragie due à cet accident. Je sais par expérience que les plantes de pieds saignent beaucoup, tout comme l'arcade sourcilière, les parties génitales (ça, ce n'est pas par expérience) et bien évidemment, tout ce qui se rattache de près ou de loin à une artère. Et non, je n'ai pas fait médecine. Malik arrive, s'installe à mes côtés, vraisemblablement très torturé à l'idée qu'il ait pu être la source de ce qui m'est arrivé. Il me parle du tétanos et pour sûr, je sais que je n'ai pas à m'inquiéter à ce niveau là. Néanmoins, j'apprécie sa question et lui souris. « Arrête de faire cette tête, c'est pas grave. » La serviette imbibée de sang, je jette un coup d’œil à la plaie dont le saignement semble se calmer. Sans grande connaissance des placards de la salle de bain, je préfère demande à Malik s'il ne sait pas où l'on peut trouver de l'alcool, c'est préférable tout de même. Animé par sa culpabilité, Malik s'affaire alors à me trouver ce dont j'ai besoin et après avoir évité avec minutie les mines placées ici et là dans la salle de bain. Il revient ensuite avec alcool et compresse, une vraie petite infirmière. Il imbibe la compresse et je vois sur son visage qu'il me lance un message. Oui je sais, ça va faire mal mais dans ce cas qu'il y aille vite. Il pose alors la compresse sur ma plaie et je sens les picotements s'insinuer dans mon pied, preuve que tout ça fait effet. Pour autant, je ne me plains pas, je ne crie pas non plus et je fixe Malik. Choisir un point d'ancrage me permet de me focaliser sur autre chose que la douleur. Même Malik grimace plus que moi. Petit à petit, la douleur se fait moins insistante et je peux reprendre ma respiration. Je jette alors un œil autour de moi et découvre la serviette, le sang par terre et revient sur Malik, livide. « La vue du sang te dérange ? Je vais nettoyer, t'inquiète pas. Juste le temps de faire un pansement. » Et puis il faudra aussi penser à balayer, histoire de ne pas avoir un second handicapé.

Tout cela ne serait jamais advenu si je n'avais pas été distrait par ce short qui trainait dans un coin de la pièce. Peut-être un slip en fait. Propre, espérons-le. Bref, j'avais cette tendance franchement agaçante d'être distrait par le moindre petit détail, la moindre petite chose pas à sa place. Là, par exemple, cela m'avait contraint à détourner le regard du verre d'eau, et donc je n'avais pas pu prévoir sa chute du bord de ce lavabo. Alors maintenant, bien sûr, tout était à nettoyer dans cette salle de bain. L'eau pourrait éventuellement sécher toute seule, mais ces morceaux de verre ne risquaient pas de s'évaporer comme par enchantement. Et en plus, j'avais la blessure de Branca sur la conscience - son pied était ouvert à l'heure actuelle, et cette vision m'était insupportable... Me dire que tout s'était passé par ma faute, rah, vous n'imaginez pas à quel point je me sentais coupable. « Arrête de faire cette tête, c'est pas grave. » Elle avait beau tenter de me rassurer, je n'en demeurais pas moins éperdument confus, et désolé, et honteux, et oh bon sang ce que je lutais contre l'envie de me gifler moi-même. Maintenant que je m'étais assuré que Branca ne risquait pas de choper le tétanos, il fallait penser à désinfecter cette plaie. Aussi, plutôt que de rester là à me morfondre et à me maudire, je décidai de me rendre utile, et allai me munir d'alcool et de compresses stériles. Au moment de passer l'une des compresses imbibée d'alcool au niveau de la profonde coupure de Branca, je lui fis comprendre de par mon regard qu'elle risquait d'avoir mal. Et je crois que ce fut le cas, malheureusement. Enfin, cela n'était que très peu perceptible. Juste, j'avais cru voir son poing se serrer, mais sinon, je la trouvais vraiment courageuse. Une fois la plaie désinfectée, je m'écartai un peu histoire de lui laisser suffisamment d'espace pour respirer. J'en avais bien assez fait pour ne pas en plus en rajouter. « La vue du sang te dérange ? Je vais nettoyer, t'inquiète pas. Juste le temps de faire un pansement. » À sa question, je reportai immédiatement le regard au sol, sur ces bris de verre. Je secouai ensuite la tête pour lui faire savoir que oui, la vue du sang me dérangeait, enfin non, elle ne me dérangeait pas... je ne la supportais pas, et pour cause, j'y avais été trop souvent confronté ces dernières années. Je venais d'ailleurs très certainement de passer pour un gars faible que la moindre petite coupure mettait dans tous ses états, mais c'est peut-être bien ce que j'étais en fait. Rah, tout ce verre par terre me préoccupait. J'entrepris donc de ramasser, avec précaution, quelques premiers morceaux en reportant, de temps à autres, les yeux sur Branca, et sur son pied pour lequel je m'inquiétais toujours autant. C'était plus fort que moi.