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 Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45

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Raphaël

Raphaël
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CITATION : « ON N'EST JAMAIS AUSSI SEUL QUE LORSQU'ON EST SANS ESPOIR. SURTOUT LORSQU'ON N'A PLUS D'ESPOIR DE POUVOIR ROMPRE LE CERCLE DE LA SOLITUDE. »
JUKE BOX : GAVIN DEGRAW → SOLDIER | C2C → KINGS SEASON | RIHANNA → DIAMONDS | DAVID GUETTA → SHE WOLF | LOREEN → MY HEART IS REFUSING ME | BRICE CONRAD → OH LA | MUSE → MADNESS.
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MessageSujet: Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45   Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45 EmptyLun 12 Nov 2012 - 1:44

Trying to keep an eye on you
like a hurt lost and blinded fool

FEAT. ARES

Sa sensibilité l'épuisait. Elle le rendait dingue. Il n'en pouvait plus. De pleurer. De souffrir. Il avait cru, trop naïvement, qu'il n'aurait plus à se sentir si triste. Il avait cru, trop bêtement, que ses peines étaient maintenant derrière lui. Mais il s'était trompé. Sur toute la ligne, oui, il s'était trompé. Et aujourd'hui, il n'avait plus qu'un goût amer et désillusionné en bouche. Il se dégoutait, aussi. D'avoir été aussi crédule, d'avoir été aussi stupide. Oui, il se dégoutait. Parce qu'il avait perdu beaucoup trop de choses à vouloir s'offrir corps et âme à un être qui n'avait probablement fait que jouer avec lui. Son état actuel était affreusement paradoxal. Il redevenait celui qu'il avait été en entrant ici, ce pauvre type mélancolique et cafardeux qu'il détestait depuis des années. Pourtant, sur certains points, il avait véritablement changé. Mais peut être n'aurait-il pas du mettre en danger ses valeurs, ses principes, pour si peu finalement. Il avait été bien imbécile de croire qu'on pouvait vouloir lui faire du bien. Il avait été bien irréfléchi de croire que quoi que ce soit de bien pouvait un jour lui arriver. Ses espoirs avaient été anéantis. Il n'était plus qu'amertume et tristesse aujourd'hui. Et maintenant qu'il se trouvait assis dans ce champs de lavande, en larmes, épuisé par ce combat qu'il menait contre une atroce fatalité et qu'il perdait un peu plus chaque jour, Raphaël repensait à cette chanson. Oh, cette chanson. Une si belle chanson. Une si triste chanson. Une chanson qui avait pourtant été synonyme de bonheur quelques temps auparavant. Mais une chanson qui, aujourd'hui, lui donnait d'autant plus de raisons de pleurer. Alors il pleurait. Mais il chantait, aussi. Maladroitement, mais il chantait. « I'm a high school lover ... and you're my favorite flavor ... love is all, all my soul ... you're my playground love. » Bien sûr, il ne chantait pas juste. Mais cela importait bien peu, au fond. Il se doutait qu'on trouverait de toute manière mille nouvelles raisons de se moquer de lui, et vu qu'il ne respectait plus le moins du monde désormais, l'opinion des autres aurait bientôt tendance à glisser sur tout son être. Alors, lorsqu'il releva le regard pour croiser celui d'Arès, debout devant lui, Raphaël continua de chanter, comme si de rien n'était. « Yet my hands are shaking ... I feel my body remains ... themes no matter, I'm on fire ... on ... on the playground ... » Brusquement, il s'effondra. « ... love. » Ses sanglots reprirent alors, plus intenses, plus bruyants. De sa main enragée, il maltraita les brins de lavande qui l'environnait. Il poussa un cri rageux, puis porta sa propre main à sa propre bouche, pour se faire taire, n'estimant pas avoir le droit de se plaindre. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, après tout. Tout était de sa faute.
Arès

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MessageSujet: Re: Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45   Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45 EmptyMer 14 Nov 2012 - 16:37

Cette nuit, je n'ai eu de cesse de repenser au prime de dimanche soir. De revoir Raphaël, enchaîner les verres de whisky et Elliot, incapable de l'en empêcher. Je n'ai jamais vu autant de tristesse dans son regard. Il avait l'air perdu. Complètement. Bien plus que d'habitude. J'ai toujours trouvé Raphaël extrêmement fragile mais pas de la sorte. Il avait l'air brisé, cassé, tel une poupée de chiffon que l'on découpe en morceau, que l'on a trop usé. Et je n'ai aucune idée du pourquoi. Pourquoi s'est-il mit à boire quand l'alcool le répugnait ? Pourquoi ses yeux se sont noircis de cette façon alors que tout avait l'air d'aller pour le mieux pour lui ? Qu'il commençait enfin à vivre, à aimer cette vie qu'on lui avait donné plutôt que la mort. Il retrouvait peu à peu le sourire et, finalement, retombait dans des abysses bien plus profondes. Inconsciemment, je m'en voulais. De ne pas avoir été présent. J'ai tenté, en enlevant la bouteille de whisky des mais d'Elliot de le protéger. Mais je n'ai pas su être là durant ce prime. Et je n'aurais certainement pas supporter lui demander quelconque explication en publique. Je l'ai suivis, lorsqu'il ses jambes se sont actionnées jusqu'aux champs. De loin, je l'ai suivis. Je suis rester en retrait, à le surveiller, le guetter afin qu'il ne fasse aucune bêtise. Il s'est assit au milieu d'un champs de lavande. Je peux l'entendre chanter bien que les notes soient parfois interrompues par quelques sanglots. Je m'approche alors, le coeur lourd, lourd pour lui parce que je l'adore, finalement. Et que je ne supporte pas voir les gens que j'aime souffrir. Sa voix est cassée, elle déraille. Je me poste devant lui et je le regarde, les sourcils froncés. Il hurle, il s'acharne sur les brins de lavande, il pleure de rage. Je m'agenouille devant lui. « Pour qui ou pourquoi son ces larmes ? » sous-entendu, personne ne les mérite, évidemment. Je prends place face à lui et le regarde, longuement.
Raphaël

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MessageSujet: Re: Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45   Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45 EmptyMer 14 Nov 2012 - 19:54

Raphaël se trouvait pathétique. Pathétique d'avoir bu de l'alcool dimanche soir, alors qu'il avait grandi avec l'image d'une mère que la boisson avait ravagée, que la boisson avait fini par tuer. Pathétique de se sentir si mal, si esseulé, alors qu'il avait prétendument tout pour être heureux, qu'on voulait l'aider, qu'il n'était plus seul. Pathétique également d'être là, assis dans ce champs de lavande, la mine attristée, la cœur en miettes, comme s'il se prenait à nouveau pour l'être le plus malheureux au monde, comme s'il avait le droit de se comporter de la sorte alors qu'on avait tout fait pour l'accompagner dans sa guérison. Aujourd'hui, Raphaël avait l'effrayante et désagréable impression de retomber dans un état de souffrance maladif, de régresser au point d'aller plus mal encore que quelques temps auparavant. Autant dire qu'il se détestait, qu'il se trouvait lamentable, détestable. Au fond, il ne méritait pas d'aller mieux. Il recommençait à se morfondre sur son pauvre sort. Il n'avait pas le droit. Pas après tout ce qu'il avait essayé de faire pour aller mieux. Pas alors que de nombreuses personnes s'étaient gentiment impliquées dans sa guérison. C'était ne pas respecter leur aide. C'était ne pas se respecter lui même, aussi. Ainsi donc, c'était pour toutes ces raisons que le suisse se trouvait présentement pathétique. Et nul doute qu'il méritait de souffrir, de pleurer, de se faire du mal. Il y pensa, d'ailleurs. Oui, il pensa à se faire du mal. Parce qu'il ne méritait désormais plus qu'une chose : payer le prix de sa perpétuelle insatisfaction, de ses tendances psychotiques et persécutrices. Mais étrangement, c'est pour le chant d'un titre qu'il affectionnait tout particulièrement que le jeune homme opta. Ainsi donc, il laissa sa voix s'exprimer, sans trop de justesse, sans trop de prétention, simplement pour exprimer ses émotions à travers une chanson, et pas n'importe quelle chanson. C'était celle qui serait à jamais associée à sa nuit avec Lulu. Son esprit ne pouvait pas se remémorer de telles paroles sans qu'il ne pense immédiatement à cette merveilleuse nuit. La plus belle de toute son existence. Et du coup, il se sentit bientôt épouvantablement nostalgique. Et naturellement, le hasard ayant probablement décidé de l'accabler, c'est à ce moment très précis qu'Arès approcha. Dans un premier temps, Raphaël décida de faire abstraction de cette arrivée, aussi attaché soit-il à Arès. Il ne voulait pas lui faire pitié. Alors il continua de chanter. Mais bientôt, il fut trahi par sa voix, qui ne tarda pas à faiblir. Et là, sans qu'il ne puisse rien y faire, il éclata en sanglots, de tristesse, mais aussi de rage. Pour preuve, il chercha à violenter de malheureux brins de lavande, comme s'il imaginait que cela le soulagerait. C'était malheureusement bien vain. Il ne parvint pas à poursuivre et tomba dans un état des plus épouvantables. A cet instant précis, le suisse avait le sentiment d'avoir touché le fond. C'était effroyable. Lui qui avait été si proche d'accéder à la sérénité absolue se voyait retomber dans une phase incroyablement sombre, incroyablement triste. Il avait de quoi pleurer, clairement. Surtout maintenant qu'Arès avait l'occasion de le voir dans cet état épouvantable. Il avait honte, terriblement honte. Et à la question du jeune homme, il ne put que sangloter davantage. « Elles sont pour ma stupidité, ma naïveté, ma crédulité » articula-t-il alors,n'étant pas capable d'être tellement plus clair que cela, hélas. « Je ... je me trouve si ridicule, si lamentable. Je me trouve aberrant » ajouta-t-il, dans un regard désespéré. Il baissa la tête, son visage se fermant, sa voix cessant de s'exprimer. C'était un peu comme s'il se mettait à prier. Plus pour guérir, hélas.
Arès

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MessageSujet: Re: Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45   Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45 EmptySam 17 Nov 2012 - 20:56

Quelques semaines auparavant, l'état d'esprit de Raphaël m'aurait complètement usé. J'aurais été dépassé, fatigué par cette humeur constamment changeante. Il passe d'une sorte de joie voluptueuse et légère à une déprime profonde presque abyssale. S'en est perturbant. Et il est difficile de savoir comment réagir, quoi faire. Je n'ai pas les mots. Je ne sais pas comment amorcer cette nouvelle dépression. Je ne sais pas ce qui le rend dans cet état. Je n'ai pas été présent pour lui cette fin de semaine dernière et durant le prime. J'ai été absent, absorbé par le jeu et complètement ailleurs. Je m'assieds en face de lui et le couve du regard. Je ne sais faire que ça. Le couver du regard, afficher des yeux de biches, tendres. Aucun mot ne me vient à l'esprit, si ce ne sont quelques questions subsidiaires et platoniques afin de comprendre ce qui le tracasse. « Arrête de tourner autour du pot Raph, tu te fais d'autant plus de mal. » Autant dire les choses comme elles ne viennent, après tout. A quoi bon tourner autour du pot, s'accuser plus que de raison et se morfondre d'autant plus ? J'ai conscience que cet état d'esprit fasse partie intégrante de la personnalité de mon ami, de mon frère. Seulement, j'ai comme la nette impression que cet état d'esprit, donc, le bouffe plus qu'autre chose. Qu'il l'entraîne au plus profond des entrailles, au plus profond de cette dépression. Et ce n'est pas étonnant, dans ce sens, que la mort l'attire bien plus que la vie. Raphaël ne sait pas vivre. Il n'a pas apprit à le faire, comme tout être vivant est sensé le faire, justement. Je soupire, longuement. Je n'ai aucune idée de comment l'aider. Comment amorcer cette partie de lui qui ressort étrangement très fortement cet après midi. J'arrache un brin de lavande que je frotte entre mes mains. Comme pour me laisser le temps de réfléchir. « Crie. » Ce mot sonne comme un ordre. Mon regard est perçant, je le détaille, je le test. Est-ce qu'il va oser ? « Crie, je te dis. Ca va te faire du bien. » Ma voix est encore un peu plus forte. Je crie presque, moi aussi. Pour lui montrer l'exemple. Comme le ferait un grand frère, en somme. Je me relève dans un bon, j'attrape son bras et le relève de force. Crier debout permet encore plus de liberté. J'attends un moment, je le détaille, je le scrute et puis. « Frappe moi. » je lui ordonne en tendant mes paumes de main en sa direction. Ca aussi, permet de se libérer. Dans mon cas, j'ai souvent frapper dans des mûrs. Grosse erreur.
Raphaël

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MessageSujet: Re: Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45   Trying to keep an eye on you like a hurt lost and blinded fool ▽12/11 | 15h45 EmptySam 17 Nov 2012 - 23:27

Finalement, peut être Raphaël était-il fait pour souffrir. Peut être n'avait-il pas le droit d'aller bien, de se sentir mieux, d'être tout bonnement heureux. Peut être sa mère avait-elle eu toujours raison lorsqu'elle lui avait fait savoir qu'il était peu probable qu'il goûte au bonheur un jour. Et peut être avait-elle eu raison de dire qu'il ne le méritait pas. Car le problème était peut être là, justement. Peut être était-ce simplement une question de mérite. Et donc, peut être que le Seigneur avait décrété que, dans le cas de Raphaël, aucun accès au bonheur ne pourrait être véritablement offert, dans la mesure où nous avions ici à faire à quelqu'un de méprisable, de pathétique, d'affreusement ridicule. Alors oui, peut être avait-il simplement droit à une triste et morose existence, où la seule chose qui lui serait tolérée serait de pleurer, de se morfondre, d'accepter son sort en le déplorant par la même occasion. Il ne méritait peut être guère mieux que ça, en fin de compte. Et là, il était d'autant plus triste qu'il prenait conscience de ce genre de choses après avoir bêtement cru qu'on pourrait lui accorder quelque chose de plaisant, pour une fois. Lui qui avait espéré, bien naïvement, bien vainement, qu'on puisse vouloir de lui, sincèrement, qu'on pourrait le désirer durablement, qu'on pourrait l'aimer. Non, bien sûr que non. Comment pourrait-on aimer quelqu'un comme lui ? Comment avait-il pu être assez bête pour espérer que Lulu l'aimerait un jour ? Comment avait-il pu croire que ça n'était ne serait-ce que possible ? Quel idiot il était, vraiment, quel idiot. Aux propos d'Arès, il se sentit dépérir davantage. Il n'arrivait pas à le dire, pas aussi clairement qu'il le voudrait. Pourtant, ça devait sortir. Il savait que c'était nécessairement, que le simple fait de le dire clairement pourrait au moins l'aider à se sentir un peu mieux. « Je pleure parce que j'ai l'impression de m'être trompé, d'avoir été stupide, profondément crédule. Je pleure parce que j'aime Lulu, parce que je tiens terriblement à lui, mais qu'il me semble impossible, voire improbable qu'il puisse m'aimer lui aussi, ou ne serait-ce que tenir à moi comme c'est le cas de mon coté. J'ai ... j'ai le sentiment d'avoir été trop gourmand, d'avoir trop attendu de cette relation. Je me sens comme je me suis senti le jour où j'ai compris que ma mère ne me laisserait pas tenter ma chance avec la personne qui, à une époque, faisait battre mon cœur, comme Lulu le fait battre à ce jour. Je me sens frustré. Et j'aimerais envoyer le destin se faire foutre, j'aimerais ... j'aimerais me persuader que tout ça ne prendra fin que si je le décide, mais je suis trop faible, beaucoup trop faible ... Et j'ai peur de lui donner une véritable raison de m'abandonner. J'ai peur de précipiter une fin que je sais quasiment inévitable. » Sa voix s'était presque étouffée sur la fin de ses paroles, tant il était fatigué de souffrir à cause de son cœur, de ses sentiments. Il voudrait trouver la force de résister à cette fatalité de merde qui le rattrapait perpétuellement, à ce destin vicieux et incroyablement fourbe qui semblait s'amuser à lui tendre la clé du bonheur pour la lui reprendre dès que sa main la frôlait. Mais il en était incapable, à ses yeux. Son camarade semblait en tout cas désireux de le faire réagir, de l'aider, en lui demandant dans un premier temps de crier. Raphaël resta là, statique, intimidé, à l'observer en silence, avant de sursauter sous le coup de l’élévation de la voix d'Arès. Aucun son ne parvint cependant à sortir de sa bouche. Il en eut instantanément les larmes aux yeux. Ne même pas être capable de crier le révoltait. Il se détestait d'être aussi faible, d'être aussi lâche. Aussi, lorsque son camarade le releva brusquement, puis qu'il lui intima de le frapper, probablement au niveau des mains puisqu'il les lui tendit, Raphaël eut envie de quitter le champs. Mais il resta là, à l'observer, puis à baisser la tête, comme le faible qu'il était. Mais soudain, il la releva, fronçant les sourcils, serrant la mâchoire. Il assena un premier coup à la paume droite de son camarade. Un cri s'en suivit. Un cri râgeux, comme tout à l'heure. Et puis vint un second cou, un second cri. Et tandis qu'il le frappa plus fort, plus rapidement, Raphaël ne se contenta plus de grogner. Il reprit la parole, d'une voix forte, criante, hurlante. « Je suis tellement ... tellement jaloux » fit-il alors, partagé entre une immense rage et une intense tristesse. « ... jaloux de toi, Arès » reprit-il, les yeux rivés sur ses poings, sur les paumes rougies du jeune homme. « J'aimerais qu'il tienne à moi autant qu'elle semble tenir à toi ... j'aimerais être de ceux qu'on peut aimer ... j'aimerais te ressembler ... » Il finit par craquer à nouveau, arrêtant de le frapper, arrêtant de crier, arrêtant de se battre. Sa main se raccrocha à son épaule, avant que son corps ne se blottisse contre celui d'Arès, dans une étreinte dont il avait présentement horriblement besoin. « Personne n'a jamais voulu de moi » termina-t-il, le visage enfoui dans le cou de son camarade, étouffant ses sanglots, le reste de rage qui aurait pu se faire entendre à ce moment là. Il craquait complètement. Parce que si une partie de lui semblait lui intimer d'y croire encore, une autre, quant à elle, lui confirmait qu'on ne pouvait décidément rien pour lui.

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