Je suis impatient. Je suis comme un gamin à noël lorsqu’il reçoit des petites voitures de courses. Non sérieusement, je ne tiens plus en plus. C’est con, parce qu’on se parle pratiquement à tous les jours depuis la fin de Fake Lover, alors ce n’est pas comme si elle pouvait réellement me manquer. Mais sa présence si. Personne ne peut comprendre de toute façon, c’est notre truc à nous. Bref, Candace est censé être chez moi d’une minute à l’autre, je viens de vérifier et son avion est bien atterrit il y a de cela quelques heures. Je voulais moi-même aller les chercher à l’aéroport, mais Candace ne voulait pas, une histoire de location de voiture je crois. Peu importe, le plus important c’étaient qu’ils allaient bientôt arriver, et que cela me réconfortait en quelque sorte. Parce que disons que ce n’est pas la joie depuis les dernières semaines. Avec les procès que j’ai aux fesses, les médias qui ne me laissent plus sortir de chez moi, ma mère qui me boude puisqu’elle affirme avoir honte de ce que j’ai fait, ce n’est vraiment pas facile tous les jours. La plupart de mes amis de Beverly Hills ne m’adressent plus la parole, ce qui n’est pas une mauvaise affaire finalement. Mais je dois avouer que me retrouver avec ma solitude ne fut pas la meilleure expérience. Surtout après avoir passé autant de temps avec des personnes qui me sont devenus cher. Et y’a Dagga, avec qui les choses n’ont pas vraiment fonctionnées comme je l’aurais souhaité. Mais je préfère ne pas trop y penser, parce que ça me fait beaucoup plus mal que je ne l’aimerais. Je prend une gorgée de bière, les coudes posés sur le comptoir de la cuisine, l’air calme, alors que ce n’est absolument pas le cas. Peut-être que y’avait beaucoup de traffic… Peut-être que… non mais merde, Will, calme toi. Je sursaute en entendant la sonnette résonner dans mon énorme maison, bondissant et réagissant à l’instant même pour me rendre jusqu’à la porte d’entrer, un sourire éclatant sur les lèvres. « Enfin ! » Je lance tout haut, en ouvrant la porte pour apercevoir Candace, la seule et l’unique, devant moi. Je n’attend pas deux secondes pour venir glisser mes mains autour de sa taille en la soulevant légèrement de terre pour la prendre dans mes bras. Je suis un peu trop démonstratif là, non ? Puis, je pense à Callan, qui ne doit peut-être pas apprécier me voir me jeter ainsi sur sa femme, je la dépose donc, regardant autour d’elle, cherchant l’Irlandais du regard. « Il est où Callan ? Ne me dis pas que tu l’a poussé en bas de l’avion ou un truc du genre ? On ne fait pas ça à son mari, Candace !» Moi et mon humour de merde, on est toujours là pour accueillir les gens. Non mais sérieux, il est où le vieux ? Je jette un dernier coup d’œil avant de reporter mon attention sur la belle brune devant moi. C’est dur de l’avouer, mais mon dieu que ça fait du bien de l’avoir à mes côtés. Je lui souris avant d’aller prendre sa valise d’une main, l’autre ayant déjà glissé à nouveau contre sa taille. On ne perd pas de bonnes vieilles habitudes. « Allez, entre. » Je ferme la porte derrière elle et dépose la valise dans un coin de l’entrer pour venir lui faire face à nouveau. « T’as l’air fatiguée… Ou c’est simplement que dans mon souvenir t’étais plus jolie… » Je souris un peu plus, parce que je n’ai pas pu m’en empêcher. « T’as faim ? J’ai acheté une tonne de sushis… Parce que j’aurais bien voulu aller au resto, mais je risque soit de me faire attaquer par des anciennes fans en colères, soit je me fais attaquer par des toujours fans hystériques. Y’en a qui m’aime encore plus, même après avoir connu la vérité… À ne rien comprendre, je te jure ! » Je rigole, bien que je ne trouve pas cela vraiment drôle. J’étais libéré du fardeau de mon secret, mais les choses étaient loin d’être facile. C’était aussi la cause du voyage de Candace, parler affaire et surtout, trouver le moyen de me sortir de cette merde. Mais les affaires allaient attendre demain, j’ai envie de profiter de sa présence ici pour rattraper les dernières semaines.

L'avion a atterrit à l'heure et personne n'était là pour nous attendre. Nous, Callan et moi. L'un va rarement sans l'autre, surtout lorsqu'il s'agit de William. Même si l'idée de l'avoir pour moi seule n'était pas si inintéressante et au delà du fait que Callan soit ami avec Will, c'est sans doute cette hypothèse de nous savoir tous deux ensemble sans personne sans la moindre caméra pour nous épier et sans le moindre présentateur vicieux pour décrire nos moindres faits et gestes, qui l'a poussé à monter dans cet avion avec moi. Le voyage en avion n'a pas duré bien longtemps, je pense que le trajet de l'aéroport jusqu'à la maison de William a été beaucoup plus long, pourtant c'était sans compter sur la puissance de la voiture qu'on a décidé de louer et l'arrêt sur les plages de Santa Monica. Un arrêt que je trouvais particulièrement chiant de prime abord jusqu'à finir par y trouver une très bonne utilité. Pouvoir profiter de William seule, de ces retrouvailles physiques, sans me soucier de savoir si mes gestes envers lui sont déplacés ou non. S'ils pourront créer une sorte de malaise entre les deux hommes puisque finalement ce n'est pas dans mes plans. J'aime avoir l'américain pour moi seule, je ne l'ai jamais caché, j'aime être au centre de son attention mais pas au point de gâcher son amitié avec mon mari. Ce qu'il y a c'est que je suis attachée à ces deux hommes à des échelles différentes et que j'ai beaucoup de mal à imaginer la suite de ma vie sans eux. Dans un monde parfait, un monde battit pour moi je pense que j'aurais choisi de vivre avec chacun d'eux, en même temps sans qu'aucun d'eux ne trouve quoi que ce soit à redire à ce sujet. Bref, je suis arrivée à l'adresse que m'a donné William. Et je pense que le vrombissement du monteur à dû l'alerter, je m'extirpe avec classe du bolide y sors une petite valise laissant le reste dans la voiture et sonne à la porte. Je ne patiente pas très longtemps. A croire qu'il attendait notre arrivée dernière la porte. Il ouvre et son sourire radieux illumine son visage, il est ravi ce qui me ravi plus encore de le retrouver. Il glisse ses mais autour de ma taille comme toujours lorsque nous sommes l'un avec l'autre, quant à moi je m'agrippe à ses épaules lorsqu'il me soulève du sol. Je ris. Il me pose pourtant presque aussitôt comme s'il venait de réaliser quelque chose. Je m'apprête à lui dire qu'il peut respirer qu'aucune caméra ne va capturer ce moment qu'il peut faire tout ce qui lui chante puisqu'on est seul sauf qu'il prend la parole. Je fronce les sourcils lorsqu'il me sermonne à propos de Callan. « Callan ? Non tu penses, je lui ai planté un couteau dans le coeur pour qu'on puisse vivre notre passion sans le moindre tracas. T'es content j'espère on va pouvoir être ensemble. » J'ai l'air si sérieuse, aucune émotion ne déforme mon visage, je suis totalement impassible face à ma révélation, rien du tout. Je pousse le vice et me penche vers les lèvres de William que j'embrasse mes bras entourant à nouveau son cou. Un baiser tendre plus tard et me voilà à lever les yeux au ciel. Il n'est tout de même pas entrain de croire que je suis sérieuse n'est-ce pas ? Je finis par lâcher un rire. « Je l'ai déposé à Santa Monica, il est parti surfer. Tu vois à quel point votre amitié compte pour lui à préférer les plages Californienne à ta compagnie... » Je me mets à rire de plus belle parce que bon, finalement je pense que cette pause surf l'arrange sans doute un peu autant que moi même s'il ne l'avouerait pas à voix haute. C'est juste que nos comportements respectifs sont différents lorsque mon mari est dans les parages. Y'a des choses qu'on a tendance à moins se permettre. Il m'invite à entrer. Il était temps. D'ailleurs l'idée qu'un paparazzi puisse avoir capturé notre échange me traverse l'esprit. Mais c'est rapidement oublié lorsqu'il m'attire à l'intérieur. Sa maison est très grande, très hollywoodienne. Un peu comme je l'avais imaginé à vrai dire. Il me taquine, je ne sourcille pas, j'ai des réserves. « Au faite elle n'est pas là Dagga ? » Petite riposte, nettement plus mauvaise que sa plaisanterie à vrai dire mais bon, elle était facile alors bon. Est-ce que j'ai faim sinon ? Pas vraiment. Quand il me parle de fans hystériques j'ai soudainement la nausée. Imaginer une horde de jeunes femmes hystériques scandant son prénom durant tout notre déjeuner, se faire flasher par des nazes, non sans façon. « En réalité, je n'ai pas vraiment faim mais tu as raison, je suis fatiguée, elle est où ta chambre ? » Je passe une main dans mes cheveux, et feint un bâillement. J'attrape sa main et me dirige vers les escaliers que j'emprunte tout en l'attirant derrière moi....

Je crois que ça se remarque automatiquement que je suis vraiment heureux de la voir. Même si je voulais le cacher, ce dont je ne verrais pas l’utilité, je ne pourrais pas y arriver. Parce que c’est bien beau se parler au téléphone sans cesse, ce n’est clairement pas pareil. Je ne peux pas serrer sa taille et l’attirer contre moi. Alors que là, c’est la première chose que je fais en la voyant lorsque j’ouvre l’énorme porte de ma villa. Et oui, pendant un court instant, je me laisse gagner par la joie de la revoir et j’en oublie qu’elle est supposée être accompagné de son mari. Et faut pas croire que je n’ai pas envie de le voir. Candace n’est pas la seule à qui je parle régulièrement au téléphone. Je sais qu’elle est même parfois jalouse, parce que je parle plus longtemps à Callan qu’à elle. Je fais peut-être exprès aussi, juste pour l’embêter un peu. Comme je fais justement en parlant de Callan et de ce qui pourrait justifier son absence à ses côtés. Son histoire ne fait aucun sens, mais si je ne connaissais pas aussi bien Candace, je me laisserais peut-être avoir par son air si sérieux qui se dégage des traits de son visage. Je n’ai pas vraiment le temps de réagir, qu’elle avance déjà ses lèvres des miennes pour venir les capturer dans un baiser qui se veut tendre, mais qui veut surtout appuyer ce qu’elle vient de m’avouer. Je souris, répondant tout de même au baiser, je sais, je devrais peut-être me gêner, mais encore une fois, je ne vois pas le mal dans mon geste. Je souris un peu plus en la voyant se reculer légèrement et me disant où réellement l’irlandais en ce moment. « J’avoue que ça me fait un peu de la peine qu’il me plante comme ça… moi qui avait si hâte de l’embrasser lui aussi ! » Je ris doucement, alors que ma main qui serre sa taille se glisse doucement et innocemment sur ses fesses. « Au moins je vais pouvoir profiter de ton jolie petit cul sans paraître déplacé… » Sourire charmeur, je retire finalement ma main de ses fesses en lui faisant un clin d’œil. J’ai bien hâte de voir Callan, mais je dois avouer que ça fait plutôt mon affaire d’être seul avec Candace pour nos retrouvailles. Parce que je n’aurais jamais agit de la sorte en face de Callan. Et ce n’est pas parce que je veux jouer dans son dos ou quelque chose dans le genre, mais simplement que personne n’arrive à comprendre la relation entre Candace et moi. D’ailleurs je la taquine, et elle ne met pas vraiment de temps avant de répliquer. Bitch. Elle sait que Dagga est un sujet sensible, et j’imagine qu’elle en prend un malin plaisir à me le mettre sous le nez tout de même. Je lui lance un regard noir, enfin, il se veut noir, mais bon, je ne lui en veux pas vraiment. « Non… Les rousses ne sont pas faites pour moi j’imagine… Mais t’inquiètes, je suis de retour à la vie hollywoodienne… Une fille différente chaque soir ! » C’est complètement faux. Je n’ai fréquenté personne depuis la rousse, mais ça, Candace le sait déjà. Et c’est peut-être mieux de changer de sujet. Je lui propose à manger, mais elle n’a pas faim. Son petit numéro m’amuse et la laisse prendre le contrôle alors qu’elle a déjà sa main dans la mienne à m’attirer vers le premier étage de ma maison. « Non mais fais comme chez toi han… Ne te gêne surtout pas. Évidemment, c’est ma chambre qui t’intéresse en premier. » Nous avons fini de grimper les dernières marches et c’est moi qui passe devant en tenant toujours sa main. « Vu que t’es fatiguée, je vais te laisser dormir et je vais aller rejoindre Callan à Santa Monica… » Sourire en coin, je pousse la porte de ma chambre pour entrer dans l’immense pièce où trône un lit plutôt impressionnant. J’ai toujours trouvé ce lit ridiculement trop grand, mais bon, tout est de proportion exagérée dans cette maison. Je me tourne vers Candace et lui souris franchement, laissant tomber le petit jeu durant un instant. « Tu sais que tu m’as manqué… » Ce n’est pas vraiment réciproque, évidemment, mais bon, ça fait du bien de lui dire. Et puis, ça va, je m’en fous de ne pas lui avoir manqué, l’important c’est qu’elle est tout de même là, alors je dois être un peu important dans sa vie.