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La forêt. Tu n'y as toujours pas mis les pieds depuis le début de l'aventure. Pas que tu n'as pas eu le temps de le faire, seulement que tu en avais pas envie. C'est sombre, une forêt. Ça cache le soleil. C'est assez flippant en soi. Dans les films d'horreurs, il y a toujours quelqu'un qui se fait tuer dans une forêt, à un moment ou un autre. Il y a forcément une bonne raison à ça. Et toi, tu étais certain de connaître cette raison : toutes les forêts sont hantées. Il n'y a pas d'autres explications. Pourtant en ce lundi après midi, tu t'ennuis. Et tu décides donc d'aller te promener dans les bois. Tu pars à la rencontre des monstres. Tu marches, tu regardes autour de toi. Il y a trop d'arbres à ton goût. Pas assez de lumière, pas assez de vie humaine, pas assez de bruit. Ambiance Hunger Games. Et t'aimes pas trop ça. Et là, t'entends un craquement. Quelqu'un approche. « Qui-va-là ? » Pourquoi tu parles comme un mec du siècle dernier ? Aucune idée. Ces mots furent les premiers qui sortirent de ta bouche. Tu prends une branche d'arbre qui est par terre. T'en auras peut être besoin pour te défendre.

Vous allez certainement me prendre pour un cinglé lorsque je vais vous dévoiler mon activité de ce lundi après midi, et vous auriez d'ailleurs tout à fait raison de le faire. Pourtant moi j'trouvais ça plutôt fun. Au début, j'étais parti dans l'optique de ramasser des bouts de bois, activité tout à fait inutile mais qui aurait tendance à m'occuper avant de finalement finir par me loger sur une branche d'arbre, en hauteur, histoire de me reposer un peu tout en admirant la vue. Ouais, je sais, c'était stupide et dangereux mais moi ça m'éclatait, alors pourquoi tenter de résister alors que je pouvais renouer avec l'instinct primaire d'un homme ? Ouais, ouais, les hommes grimpaient dans les arbres avant, j'l'avais lu sur une page publicitaire. Ou dans un manga, j'savais plus trop. Et alors que j'étais là, écoutant le bruissement des feuilles, j'entendis quelque chose crépiter non loin de moi. Un candidat. Aussitôt, je lançais discrètement au loin un bout de baton qui vint attirer l'attention de celui sans plus tarder. « Qui-va-là ? » un sourire s'esquissa sur mes lèvres, puisqu'en effet, je me doutais bien qu'il n'aurait jamais pensé à regarder en l'air. « Bob, ici Dieu, ta dernière heure à sonner, as-tu un dernier mot à prononcer ? » ah bah ouais, avec la voix grave et tout, ça rigole plus.

On t'a toujours critiqué de naïf parce que tu croyais en fantôme, monstres, et toutes ces choses irrationnelles. Tu n'es pas une personne naïve, ton problème c'est que tu n'écartes aucune possibilité. Est-ce que c'était scientifiquement prouvé que les monstres n'existaient pas ? Non. Alors pourquoi ne serrait-il pas possible que cette forme de vie soit sur cette terre, ou même ailleurs ? Sans preuve, tout est imaginable. Surtout qu'on peut dire que tu es une personne avec une imagination assez débordante. Alors bien sûr, tu croyais à plus ou moins tout. T'es dans la forêt, t'entends du bruit. Tu vas te faire attaquer, t'en es certain. T’attrapes un bâton pour te défendre. Est-ce que t'es un trouillard ? Bien sûr que non. Oui. Peut être. Non, non, non, tu n'en es pas un. « Bob, ici Dieu, ta dernière heure à sonner, as-tu un dernier mot à prononcer ? » Dieu ? Ah bah tiens, ça faisait longtemps que tu ne lui avais pas parlé à lui. Il te manque un peu. A peine. Il n'a jamais été très gentil avec toi, donc bon. Tu lâches le bout de bois, il ne faudrait pas que tu attaques Dieu et que tu le tues, ça serait dangereux. « Mais... J'ai été gentil cette année msieur. J'ai même pas fait pleurer de vieille mamie, et j'ai pas volé de crème glacé aux gamins. Puis... Si tu m'as vu quand j'ai frappé le nain dans la rue, il l'avait mérité. Il arrêtait pas de regarder ma braguette pour me parler... » Bah quoi, hm ? Il aurait pu lever la tête, ce fichu nain.