&everleigh

Je suis pas encore allé à la patinoire pour le moment, c’est dommage parce que je suis sûr que c’est marrant d’en faire. J’en ai jamais fait de ma vie, Papa il m’a jamais amené à la patinoire de toute ma vie. Alors que je suis sûr que je dois être trop fort, si ça se trouve il a ruiné ma carrière de patineur. Mais bon ça m’étonnerait que Papa ait fait ça, je le connais bien moi. J’aurais bien aimé en faire avec lui quand même, il aurait pu m’apprendre. Je suis sûr qu’il sait en faire, il fait tout faire Papa de toute façon. Mais vu qu’il est pas là, je suis obligé d’en faire sans lui, je suis grand de toute façon je peux me débrouiller tout seul. Après les chaussures de ski la semaine dernière il fallait aussi que j’apprenne comment attacher des patins. Ohlala, mais pourquoi est-ce y’avait pas des scratchs sur toutes les chaussures pour que tout soit simple. Enfin heureusement il faut juste que je les serre un petit peu et que je fasse mes lacets. Je fais comme Papa m’a appris et me voilà enfin prêt à patiner. Par contre c’est quand même pas pratique de marcher jusqu’à la glace avec, ils auraient pu mettre un tapis roulant ou quelque chose dans le genre quand même. J’ai failli tomber plusieurs fois avant d’arriver à poser mes deux pieds sur la glace finalement. Bon maintenant que j’y suis, je vais enfin pouvoir patiner, trop cool ! Je fais un pas, deux pas, trois et puis paf je tombe. J’ai voulu aller un peu trop vite je pense, du coup je suis sur les fesses. Aïe, ça fait mal. Je lève la tête, et je vois quelqu’un au bord de la patinoire qui a assisté à toute la scène. Oups, je voulais pas qu’on me voit moi. « Rigole pas, c’est pas marrant. » je lui dis alors au cas où elle aurait envie de se moquer.

J'ai envie de patiner et comme la pluie a cessé, j'en profite pour prendre congé de Myles et me rendre à la patinoire. Je lui ai d'ailleurs proposé de m'y accompagné, mais il a refusé. Je le comprends tout ce temps passé ensemble. Non, il ne faudrait pas vraiment qu'on s'y habitue et puis toutes ces confessions m'ont donné la migraine. Bref. Nos chemins se séparent à la sortie du hangar. Je cours en direction de la patinoire, le vent fait virevolter mes cheveux, je les remets en place alors que la porte s'est refermé. Je pars récupérer une paire de patins à ma taille et rejoins la pièce principale. Là, un jeune homme s'y trouve. Il n'a pas l'air très à l'aise sur les patins. Je m'arrête prêt de la rambarde pour l'observer, il ne tarde pas à tomber. Et à la suite de quoi, il m'aperçoit. Sa remarque me fait sourire néanmoins, je ne ris pas. Il me fait penser à mon fils c'est étrange. « Je suis d'accord, ce n'est pas marrant du tout. » Je hoche la tête pour lui signaler mon accord. « Est-ce que ça va ? Tu veux que je t'aide à te relever ? » Je n'attends pas vraiment sa réponse puisque j'ai déjà posé mes patins sur le sol et j'ai déjà ouvert la petite porte battante. Je n'ai pas mes patins, j'ai simplement mes bottes humides et pourtant, mon allure n'a rien de crispé au contraire. Je lui tends la main le sourire aux lèvres. « C'est ta première fois ? » J'imagine que oui, mais on ne sait jamais, les chutes peuvent frapper à n'importe quel moment. C'est juste qu'il n'a aucune protection, du coup ça me semble particulièrement inconscient.

Moi je pense que j'aurais pu être un bon patineur, oui. J'ai pas encore essayé mais je pense que je dois être doué, ça a quand même pas l'air trop compliqué moi je pense. Il suffit juste de courir sur la glace avec des patins, pfff tout le monde pourrait le faire. Alors après avoir attaché correctement mes chaussures je commence à courir sur la glace avant que je ne me retrouve par terre. Non mais c'est parce que j'ai mal attaché ma chaussure c'est tout, sinon je sais patiner moi, surtout que quelqu'un m'a vu tomber. Oh non, pitié je veux pas qu'on se moque de moi, j'ai pas fait exprès de tomber en plus. « Je suis d'accord, ce n'est pas marrant du tout. » Heureusement qu'elle se moque pas de moi au moins, je suis sûr que si ça avait quelqu'un d'autre il se serait pas gêné pour rire. « Est-ce que ça va ? Tu veux que je t'aide à te relever ? » Même qu'elle est gentille elle, je l'aime bien, elle me laisse pas là tout seul par terre. J'ai pas le temps de lui donner une réponse qu'elle commence déjà à marcher vers moi sans ses patins, pour me tendre la main que je saisis pour me relever. « Merci. Oui ça va je crois, je me suis rien cassé. » Ou peut-être que si, je pouvais pas savoir tant que j'avais pas fait de radio en même temps. « C'est ta première fois ? » Roh, ça se voit tant que ça ? C'est pas parce que je suis tombé que ça veut dire que j'en ai jamais fait. C'est juste que mes chaussures sont mal attachées. « Oui. T'en as déjà fait toi ? Tu peux m'apprendre ? » je dis en baissant la tête. Bah oui je voulais pas lui dire que je savais pas faire, mais sinon qui allait m'apprendre, je voulais pas passer mon temps les fesses par terre, c'est quand même moins marrant.

Je ne me moque pas de Mason parce que je n'en vois pas d'intérêt, je ne suis pas comme ça. C'est gratuit et inutile. Bon, il m'est arrivé de rire en voyant quelqu'un tomber dans la rue, mais c'est un réflexe. Rien de plus. Là, je sais que ça glace peut faire mal, je sais qu'un pieds cassé est vite arrivé, et je suis également que ça rien de marrant ce genre de chose. Au contraire, je m'avance plutôt vers le jeune homme pour lui offrir mon aide. Il l'accepte puisqu'il attrape ma main. Bon, je ne tombe pas à mon tour et c'est plutôt pas mal. « Merci. Oui ça va je crois, je me suis rien cassé. » C'est une bonne chose, parce que le pauvre sinon. « Je pense que si tu t'étais cassé quoi que ce soit, tu serais entrain de te tordre de douleur. » Je me suis cassé le bras un jour, et croyez-moi, j'en m'en souviens encore. Je retourne sur la terre ferme parce que je ne suis pas équipée, je n'ai pas eu le temps. Je lui demande si c'est sa première fois sur les patins. Alors que moi je m'assoies pour mettre ceux que j'avais apporté. « Oui. T'en as déjà fait toi ? Tu peux m'apprendre ? » Je me relève et m'avance à nouveau vers lui sur la glace. « Oui, si tu veux. Donne moi tes mains, je vais faire comme avec mon fils. » Il a quatre ans et il sait patiner maintenant, je suppose que Mason aussi devrait pouvoir s'en sortir. Je lui attrape les mains et m'élance vers l'arrière, doucement. « Mets un pieds devant l'autre, doucement et n'essaye pas d'aller trop vite. » De toute façon si je le sens fléchir, j'aurais le réflexe de l'empêcher de tomber. Ça a beau être un mec, il n'a pas l'air très lourd, et moi je suis pus forte que j'en ai l'air.