lizfanny.

Cheveux encore plus débraillés que d’habitude, pantalon de pyjama, chaussons, brosse à dent dans la bouche : la grande classe. A l’état pur. Il devait être aux alentours de vingt-heures et tu te préparais déjà pour dormir. Tout simplement parce que tu étais bien fatigué de n’avoir rien fait de ta journée. Cercle assez vicieux au final. Tu te tenais donc debout, torse nu, dans la salle de bain, en face d’une vasque. Tu te brosses énergiquement les dents tout en marmonnant l’air d’une chanson aussi pourrie que ta coiffure. Après avoir fini, et t’être rincée la bouche, tu te rends compte que Lizfanny est là. Ah ok. La honte ? Comme d’habitude, ça ne changeait pas. Au point où t’en étais… Bref. Tu lui fais un sourire digne d’un sourire de pub de dentifrice. Genre à la Colgate, ouais. « Tu n’as rien vu, rien entendu.. d’accord ? »

L’apparition de Lizfanny t’a fait légèrement flippée. Tu ne sais pas depuis quand elle est là, mais elle devait sûrement avoir participé à ton petit concert privé, hm. Heureusement pour toi, tu n’étais pas du genre à trouver ce genre de choses gênantes. Tu assumais plutôt bien ton manque de cerveau. Manque de cerveau, oui oui. Bref. Elle est là, en face de toi, portant un gros sweat appartenant sûrement à shrek ou bien frankenstein. Lizfanny était donc celle qui avait une relation avec tous ces monstres ? Wow, respect. Bon, tout ça partait peut être un petit peu trop loin, là. Tu arques un sourcil quand elle te demande de l’argent. Tu prends un air dépité. « Moi pas avoir argent… Moi vivre sans maison. Moi pas avoir rien du tout. » Tu imites un étranger SDF, honte à toi. C’est vraiment pas gentil, mais c’est la seule chose que tu trouves à faire. La fatigue devait sûrement jouer un rôle important dans tes faits et gestes. Oui, on va dire ça. M’enfin, elle a l’air de se les cailler. Pourtant, t’as relativement chaud, toi. Tu ne comprends pas trop. Et la discussion dévie sur tes cheveux. Oh, tes cheveux. L’amour de tout le monde. Ou pas. Elle doit faire sûrement référence à ta coupe qui n’était pas très.. plaisante, en ce moment même. « Il y a des martiens qui ont débarqué dans ma tête, et du coup ils veulent prendre le contrôle de l’unité capillaire du système gouvernemental. En ce moment, c’est la guerre. » Toi fou ? Hm.. peut-être.

Elle joue la carte du chantage. Même si en fait, tu te fiches que les gens sachent que tu chantes quand tu te brosses les dents. Après tout, c’était le cas de tout le monde. Oui, personne ne pouvait dire haut et fort qu’il ne chantait pas sous la douche, ou quand il était tout seul devant son miroir. Et tu assumais complètement. Ou pas. Tu feins une moue boudeuse sur ton visage en secouant négativement la tête, de droite à gauche. « Tout ceci est très, très méchant de ta part Lizfanny. Je ne te croyais pas comme ça. Tu me déçois. » C’était faux, bien sûr. Mais tu jouais drôlement bien la comédie pour quelqu’un qui avait été recalé d’Hollywood. Bref. « Hm, je vois. Il est temps d'aller au lit, peut-être. » tu arques les sourcils. On dirait ta nourrice quand t’étais gosse. La vie ne marchait plus comme ça, hm. « Noooon, je refuse ! » Tu croises les bras sur ton torse. Torse qui n’a pas de t-shirt, d’ailleurs. Puis, elle parle de ton éventuel mariage avec Isis. Tu ne peux pas t’empêcher d’éclater de rire. Venait-elle vraiment de se poster cette question ? « Au début, oui… mais après je me suis dit qu’il ne fallait pas que je prive toutes ces femmes d’une personne comme moi… ca engendrait une crise, t’imagines ? Je ne veux pas rendre les femmes malheureuses… » tu souris, tu dis n’importe quoi. Pour changer. « Pourquoi, t’es jalouse ? Tu as compris qu’entre toi et moi, c’était fichu ? Ne te suicide pas, s’il te plaît… » Tu ris encore. Il se fait tard, ça doit être pour ça que tu racontes tant de conneries. Ou pas. « Non, en vrai, le mariage c’est pas fait pour moi… »