Bon, je sens qu’Harlow est sur le point de m’en coller une, non ? Sauf qu’au même moment, Cameron débarque. Wouh il sortait d’où celui là ? Pour déclarer qu’elle avait assez bu. Oui ça on était d’accord. Mais je le trouvais franchement mal placé pour parler de ce que pourrait penser son père. Pour se vider les couilles, là on s’en fou de l’image qu’elle renvoie hm. Alors qu’il n’aille pas nous faire croire qu’il s’en inquiétait deux minutes. Ceci dit, sa petite intervention avait au moins le mérite de détourner la colère d’Harlow sur une autre personne. « T’as raison, je suis incontrôlable. Maintenant, si tu veux m’excuser...»» Hm je ne le sentais pas celle là. Quelle connerie allait-elle encore faire ? Lorsque je la vois se servir…du jus d’orange ? Je compris ses intentions. Et hop un verre dans la tronche de Cameron. En même temps je dirais qu’il l’avait plutôt bien mérité. Ne viendrait il pas de me sauver d’une douche gratuite ? Probablement que ce verre m’aurait été destiné sans son intervention. En tout cas la situation avait complètement dégénéré et malheureusement je n’y étais pas étranger. Oups. Je jetai un regard à Everleigh, légèrement désolé. Elle ne devait surement pas avoir loupé ce qu’il venait de se passer. En même temps Harlow venait de gueuler. En parallèle Cupidon fit une intervention exceptionnelle. Mickey avait décidé d’utiliser son pouvoir de nomination pour balancer le nom de Bob. Sérieux ? J’imagine que je devais m’estimer heureux qu’il ait trouvé pire que moi dans ce jeu, sinon c’étaient mes fesses sur le grill. J’avais comme dans l’idée qu’il n’allait pas que se faire des amis avec cette décision. Perso je m’en balançais bien, et puis après tout, on lui donnait le pouvoir, il le prenait, c’était le jeu. Et comme la perte de Bob ne serait pas un immense déchirement pour moi…Regardez le à être tout fier. Halala. Place ensuite aux résultats. Isis la première sauvée. Bien. Peyton ensuite. Bien aussi. Mason n’aurait pas à pleurer toutes les larmes de son corps dû à la perte de son partenaire. Nadan sauvé, Ithaque out. Ok. Il ne me restait plus qu’à quitter le plateau, ce que je fis.

« J'aurais dû être vénale finalement. » C'est bien ma veine, j'avais décidé de ne pas l'être. J'aurais pu au pire me concentrer sur cette partie là si mon plan pour le conquérir venait à échouer. Il a bien raison de me faire confiance concernant un plan b, ou plutôt peut être qu'il ne devrait pas justement. Je pouvais me révéler machiavélique justement. Ou pas. Mais ça il ne le savait pas. Ensuite il me demande mon métier, métier dont j'avais parlé quelques jours plus tôt. Et je le rappelle à l'ordre, enfin si on veut. Ce n'est pas vraiment un rappel à l'ordre, juste une façon de le taquiner. « Sur mon côté le moins attirant, le plus repoussant que dis-je. Je comprends. » Normal, mon secret n'avait pas été d'être danseuse mais bon d'abandonner ma fille. C'est toujours ce que retiennent les gens sans chercher à comprendre. Je ne dis pas que c'est le cas de Fitz, j'imagine qu'il ne me juge pas sinon on ne serait pas entrain de parler à l'heure actuelle je pense. C'est à son tour de me donner son métier, conseiller en image. D'accord. Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il sent le besoin de donner des précisions. « J'imagine que t'en a marre d'être confondu avec un styliste... » Ca m'amuse, même si au fond, je peux le comprendre totalement. « Elle est commet mon image à ce propos ? Je vais devoir payer pour le diagnostic ou on peut trouver un moyen de s'arranger ? » Oeillade lubrique, non mais n'importe quoi. C'est de pire en pire. On commente les images de Sydney, parce que bon c'est un peu ridicule là. Je lui donne un conseil pour converser son image, c'est moi qui me lance dans l'exercice de ses fonctions. On aura tout vu. « C'est parce que je suis très maligne. » Qu'est-ce qu'il croit. En tout cas, c'est clair qu'il connait très bien son métier, on ne peut pas mieux faire dans le genre. « K'imagine que tu vas récolter une foule de clients après coup tellement t'es bon dans ce que tu fais. » Qui sait, peut être que son entreprise ou je ne sais quoi allait bénéficier de sa notoriété dans l'émission. Je le remercie à ma façon pour sa gentillesse sans égale de jeudi soir. Et on en vient à parler de ma soirée avec Myles. « Oui très bien, merci. » La bienséance voudrait que je lui retourne la question mais je ne le fais pas, parce qu'il était avec Mado et que je n'ai pas forcément envie de mettre leur relation sur le tapis, j'ai compris ma douleur une fois. La brune m'est tombée dessus, une fois mais pas deux hein. Je le félicite vis à vis de sa première place et ajoutant une petit commentaire. Il s'en amuse. « Si tu lances des invitations n'oublies pas qu'on a passé la soirée ensemble. » Je lui adresse un clin d'oeil complice, ouais, j'agis comme si je draguais une célébrité en boite. Et puis les interviews arrivent et Fitz est silencieux, je comprends puisque celle de Mado est dévoilée. Je me tais et écoute. Oh bah c'est intéressant ça. Elle me rappelle la discussion qu'on a eut. Je reste silencieuse tout le long, ce ne sont pas vraiment mes affaires. Je ne fais pas de commentaires, il parle seul j'imagine. Je vois juste qu'elle l'a mauvaise la demoiselle. Et dans un sens, je me dis que j'ai bien fait de ne poser aucune question au sujet de leur soirée. « Je comprends mieux ... » Je dis finalement, ce qui semblait le tracasser en début de soirée simplement. Je pause une main sur sa cuisse juste pour, quoi au juste ? Je n'en sais rien, je le fais c'est tout. Et puis des cris m'alertent. Cameron, Harlow, Myles. Enfin plus Myles. Je ne loupe rien de la petite scène, rien du tout. Ça a tendance à m'exaspérer ça. Je sers la jambe de Fitz, et je m'en rends compte alors du coup je le lâche. Je suis Harlow des yeux, le verre, Cameron, son état. « Putain... Ils m'énervent. » Elle quitte le plateau, mon ventre se tord. Je ne supporte pas de la voir ainsi. J'suis plus obligée de faire semblant alors du coup bah, je lance un regard en direction du candidat. « Tu m'excuses ? Je peux... Il faut que j'y aille. » Je fais la moue. Je ne suis pas certaine de savoir ce que je m'apprête à faire mais j'peux pas la laisser comme ça. La voir comme ça. J'ai l'impression de la revoir dans les toilettes. Je dépose un baiser sur sa joue, j'ai l'impression de partir comme une voleuse c'est chiant, mais c'est ma fille alors... Je pars non sans fusiller Cameron du regard, quel abruti. Un véritable abruti. Je sors la retrouver. « Harlow... » Je ne lui demande pas si ça va. Ca ne va clairement pas. Bon, impact dans, quatre, trois, deux, un. Je l'attire contre moi, elle va me repousser, ce serait pas drôle sinon.

L’angoisse. Elle me hante, elle me guette à chaque tournant. J’ai l’impression que je ne pourrai jamais y échapper. Que je ne pourrai jamais changer. Et ce soir encore, mes gestes ont dépassé la limite du possible. De ce qui est acceptable. Je le regrette, c’est épouvantable. Alors que j’arrive à mettre les pieds à l’extérieur, je me bas avec moi-même, me maudissant, me détestant. J’essaie de respirer mais la seule chose que je réussis à faire c’est d’empirer mon état, des larmes s’écrasant sur mes joues. En plus, l’alcool m’étourdit, me rend lourde et impuissante. Le regard brouillé de larme, je ne vois pas Everleigh s’approcher, par contre, je reconnais sa voix lorsqu’elle prononce mon prénom. Pourquoi... ? Pourquoi est-ce qu’elle est là ? J’ai besoin de tout et n’importe quoi. Sauf d’elle et ses reproches. Je ne cesse de pleurer lorsque je sens ses bras entourer mon frêle corps, me collant contre elle. Et ma stabilité est tellement fragile que mon réflexe est de m’accrocher à elle, comme j’ai pu le faire lorsqu’elle m’avait trouvé dans les toilettes. Oui, pendant un instant j’oublie que c’est elle. J’oublie à quel point je la déteste. Puis je percute un mur. Violemment. Non mais qu’est-ce que je suis entrain de faire, merde ! « Dégage, va-t-en. Ce n’est certainement pas parce que notre secret est découvert que tu peux agir comme une mère avec moi. » Je lui crache mes mots au visage alors que je la repousse fortement, peut-être même un peu trop. Je la regarde, me frottant le visage pour tenter lamentablement de faire disparaître mes larmes, ce qui ne fonctionne pas. « Je... Je n’ai pas besoin de toi. » Et je ne parle pas que dans cette situation, là, maintenant. Non, je n’ai pas besoin d’elle dans ma vie. Point. Je la regarde une dernière fois, tournant les talons alors que j’ai mal. Mal à l’âme. Je m’enfonce dans l’obscurité en priant pour qu’elle ne soit pas à ma poursuite. Je veux être seule. Seule avec ma misère.