+ alecia

Ça me manque de plus travailler quand même, j’aimais bien moi et puis ça m’empêchait de m’ennuyer. C’est pas qu’ici je m’ennuie mais des fois je me dis que j’aimerais bien aller au travail, là-bas personne se moque de moi en plus parce que je fais bien mon travail. Je peux toujours cuisiner ici mais c’est quand même moins marrant qu’au travail, on a pas les mêmes ingrédients et pas les mêmes ustensiles. Ça me manque aussi de plus faire la cuisine pour Papa, j’aime bien faire à manger pour lui, plus que pour les autres. En plus c’est moins pratique en cuisine on est beaucoup pour préparer à manger, ici quand je veux cuisiner je suis tout seul, du coup ça prend quand même un peu plus de temps, et je fais pas souvent à manger pour les autres parce qu’ils mangent super tard. C’est pas bien de manger aussi tard d’ailleurs. Mais bon c’est pas de ma faute s’ils ont été mal éduqués. En tout cas moi je mange toujours à la même heure. Alors dès que ma montre indique midi, je me rends dans la cuisine pour manger. Je vais chercher quelques ingrédients dans le cellier avant d’en prendre également dans le frigo. Je sors tout ça et je mets tous les aliments sur le plan de travail tandis que je commence à couper des tomates. La porte s’ouvre alors et je vois Alecia s’avancer vers moi. Cool peut-être qu’elle elle voudra bien cuisiner avec moi ce serait trop bien. « Salut, ça te dit qu’on cuisine ensemble comme ça ce sera plus marrant. Tu verras je sais bien cuisiner moi. » Oui je cuisine bien, en même temps c’est mon métier c’est normal.

Pour la première fois depuis le début de l’aventure je m’étais couchée très tôt pour pouvoir me réveiller le plus tôt possible dans la matinée afin de faire un peu de ménage. Ce n’est pas le tout mais j’avais beaucoup médité sur les propos de Mickey, il est vrai que beaucoup de candidats ne faisaient pas grand-chose dans le chalet et le garçon ne pouvait pas tout faire tout seul, c’était honteux et l’état des différentes pièces pouvait s’en faire ressentir. Moi qui, déjà en temps normal avais tendance à nettoyer mes déchets j’étais bien décidée à en faire plus généralement pour toute la maison. Dès huit heures du matin je m’étais donc attelée à nettoyer la cuisine tout d’abord, préparer à manger dans de telles conditions me paraissait impensable, j’avais mis une bonne heure à faire tourner deux fois le lave-vaisselle, nettoyé l’évier et les placards tout en faisant un tri des aliments périmés sur le long-terme et tout simplement les boites vides, un coup de ballet, de produit contre la poussière et de serpillères plus tard et la cuisine brillait autant que lors de notre arrivée. Fière de moi je m’étais ensuite dirigée dans la salle de bain, c’est ici que j’avais le plus souffert, nettoyer les lieux était comparable à de la torture, tout était tellement dégueulasse que ça en faisait mal aux yeux. Une dizaine de peignoirs et de linges dans les mains que j’avais transmis à la production pour qu’elle puisse faire des machines, les éviers et la douche nettoyée je m’étais ensuite permise de mettre un peu d’ordre à tous les objets qui trainaient sur le sol, je ne savais pas vraiment à qui tout ce merdier appartenait mais je ne comptais pas m’en préoccuper, le tout était néanmoins plus propre et présentable. Hélas je n’avais pas pu en faire davantage, il était déjà midi et sans un petit déjeuner digne de ce nom je mourais de faim. Abandonnant ma serpillères que je venais d’appliquer sur le sol de la salle de bain je marchais donc tranquillement jusque dans la cuisine, Mason s’y trouvait déjà. « Salut, quand tu auras terminé pense à remettre un coup d’éponge sur le plan de travail, ça évitera que les produits soient collés, c’est l’enfer à nettoyer sinon. » Je lui adressais un petit clin d’œil, mieux vaut prévenir que guérir non ? « Salut, ça te dit qu’on cuisine ensemble comme ça ce sera plus marrant. Tu verras je sais bien cuisiner moi. » Pourquoi pas, j’approchais. « Avec plaisir, tu prépares quoi de bon ? »

C’est dommage qu’ici on n’ait pas une vraie cuisine avec de meilleurs ustensiles comme la cuisine dans laquelle où je travaille, oui eux ils s’en fichent qu’on doive cuisiner avec des ustensiles nuls, ça leur complètement égal je suis sûr. Tant pis je devrais réussir à me débrouiller tout seul, je suis grand moi j’ai besoin de personne et de rien. Bon c’est toujours plus rigolo de cuisiner à plusieurs mais bon j’ai l’habitude de le faire seul, puisque Papa il déteste cuisiner, et puis c’est jamais très bon ce qu’il fait, alors au final je préfère qu’il rentre pas trop dans la cuisine quand même parce qu’on sait jamais qu’il apporte de mauvaises ondes. Et puis généralement ici les gens ils mangent plus tard que moi alors je me retrouve souvent à cuisiner tout seul, j’ai l’habitude mais c’est quand même moins marrant. Alors dès que je vois quelqu’un pousser la porte de la cuisine, je ne peux m’empêcher de lui proposer de cuisiner avec moi, oui on s’amusera, ce sera rigolo. « Salut, quand tu auras terminé pense à remettre un coup d’éponge sur le plan de travail, ça évitera que les produits soient collés, c’est l’enfer à nettoyer sinon. » Oui je suis toujours propre moi de toute façon, de toute manière en cuisine si on nettoie pas on se fait gronder par le chef, alors j’ai l’habitude. « Oui je nettoie toujours de toute manière moi. » J’ai pris l’habitude alors je vois pas pourquoi ça changerait et puis de toute manière je suis sûr que si je le fais, il y aura toujours quelque pour se fâcher contre moi. C’est toujours comme ça. « Avec plaisir, tu prépares quoi de bon ? » Ah au moins elle était d’accord, ça allait être amusant, si je le promettais. « Je fais un hachis parmentier, tu peux éplucher les patates si tu veux. T’aimes bien cuisiner toi ? Tu fais souvent la cuisine ? Et puis pourquoi tu faisais le ménage d’ailleurs ? » je lui demande en voyant la serpillère, oui elle est pas obligée de faire le ménage pour tout le monde et puis moi j’ai pas remarqué que c’était sale.

Je parvenais vraiment difficilement à comprendre comment est-ce que j’avais pu être aveugle pendant autant de temps, passant de pièces en pièces sans même me rendre compte que nous pouvions être pris pour une bande de cradots. C’est dingue mais lorsqu’on prenait bien le temps de regarder les choses de plus près on remarquait vraiment la différence entre ce qu’était le chalet à notre arrivée et ce qu’il était à présent, mes yeux me brulaient et je m’étais sentie directement obligée de mettre un coup de serpillères et d’user de plusieurs autres produits pour sublimer l’endroit. Même si j’aimais les profils différents pour apporter une certaine diversité aux candidats je dois avouer que si tous avaient pu avoir le trait de caractère que certains appelaient être maniaque alors ça aurait été parfait. Passons, je revenais à la cuisine avec tout mon bordel, dans mon ambulance j’avais pris l’habitude de toujours nettoyer, nous ne devions pas prendre le risque d’entretenir des bactéries pour nos patients, c’était inconcevable et je peux vous dire que tout était régulièrement désinfecté, nous étions, ma camarade d’ambulance et moi celles qui faisions ça, personne ne venait nous aider et c’est ainsi que je m’étais habituée à faire le ménage sans le considérer comme une corvée. « Oui je nettoie toujours de toute manière moi. » S’il le disait tant mieux pour lui mais il était bien le seul à quelques exceptions près. « Peut-être toi mais certains ne savent pas ce que c’est, mieux vaut prévenir que guérir non ? » Je lui souriais approchant pour savoir ce qu’il comptait cuisiner de bon, j’allais l’aider, j’aimais plutôt bien cuisiner, c’était un moyen pour moi de m’échapper lorsque les choses n’allaient pas bien pour moi. Certains faisaient beaucoup du sport mais puisque j’en faisais déjà très régulièrement ça ne changeait rien. « Je fais un hachis parmentier, tu peux éplucher les patates si tu veux. T’aimes bien cuisiner toi ? Tu fais souvent la cuisine ? Et puis pourquoi tu faisais le ménage d’ailleurs ? » Pourquoi pas, je pouvais même m’occuper de la purée dans son intégralité, je savais faire et sans user des purées toutes préparées dans le style Mousseline vous voyez ? Non je n’appelais pas ça de la cuisine. « Pas de soucis, je m’occupe des patates. Je suis ambulancière je n’ai donc pas vraiment le temps de cuisiner mais, lorsque j’ai un peu de temps oui, j’aime beaucoup la cuisine. Et toi ? » Je regardais ma serpillères la déposant sur le côté avec tout le reste du matériel que j’avais utilisé pour faire un peu de ménage. « Pourquoi je fais du ménage ? Regardes le sol et tu comprendras… Enfin pas celui de la cuisine puisque j’ai terminé il y a à peine une heure il est donc encore propre. »

Ca m’occupe de faire la cuisine et puis surtout j’adore ça, sinon je le ferais pas d’ailleurs. Ce serait bien si tout le monde cuisinait comme ça on pourrait le faire tous ensemble et on s’amuserait beaucoup ! Je suis sûr qu’en plus certains seraient moins méchants de cette manière. Mais bon ici ya pas beaucoup de personnes qui mangent en même temps que moi, ils préfèrent manger super tard, ils sont vraiment nuls j’y peux rien. C’est tant pis pour eux, ils savent pas ce qu’ils ratent. Alecia elle au moins elle a accepté de cuisiner avec moi, parce qu’elle est gentille voilà c’est pour ça, et parce qu’elle sait qu’on va s’amuser. En tout cas elle me demandait de nettoyer après, mais moi je le fais tout le temps parce qu’en cuisine bah si on le fait pas on se fait gronder. Et le chef il rigole pas, ah non pas du tout. « Peut-être toi mais certains ne savent pas ce que c’est, mieux vaut prévenir que guérir non ? » Oui elle a raison, alors pour lui répondre je me contente d’un sourire tandis que je continue de couper mes tomates pour les mettre dans une casserole. Elle elle pouvait faire les patates pour faire la purée, moi je m’occupais du reste, oui ça me semblait équitable quand même. « Pas de soucis, je m’occupe des patates. Je suis ambulancière je n’ai donc pas vraiment le temps de cuisiner mais, lorsque j’ai un peu de temps oui, j’aime beaucoup la cuisine. Et toi ? » C’est dommage de pas avoir le temps, sa vie serait plus marrante si elle avait le temps. « C’est triste de pas avoir le temps de cuisiner. Moi c’est mon métier, je suis commis de cuisine ! » je lui annonce fièrement. Bon je suis pas encore chef ni même sous-chef de partie mais j’étais encore jeune alors ça allait venir oui. « Pourquoi je fais du ménage ? Regardes le sol et tu comprendras… Enfin pas celui de la cuisine puisque j’ai terminé il y a à peine une heure il est donc encore propre. » Je comprends pas pourquoi elle fait ça, on s’en fiche que le sol soit propre ou pas, on le lèche pas à ce que je sèche quand même. « Mais t’as tout nettoyé ? Tu dois être trop fatigue alors. Et puis ça sert à rien de laver le sol on s’en fiche si c’est sale, on fait que marcher dessus. »

La cuisine n’était pas uniquement quelque chose qui était uniquement obligatoire pour survivre, le fait de manger était certes fondamental pour vivre comme n’importe laquelle des personnes que l’on peut côtoyer. Je cuisinais en partie parce que c’était un moyen de prendre du bon temps sans se faire du mal comme ça pourrait être le cas en fumant des cigarettes par exemple, sur ce point-là je ne peux rien dire de ceux qui fument énormément, moi-même je fumais mais n’étais pas dépendante, il m’arrivait d’avoir envie de fumer, c’était un plaisir et non une obligation si vous voyez la nuance, je ne fumerais jamais plus d’un paquet par jour, deux cigarettes c’était déjà beaucoup en une seule journée pour moi c’est pour dire si je ne participais à l’enrichissement de l’Etat sur nos pauvres âmes. Mason allait préparer un plat et m’avait proposé de l’aider, pourquoi dire non alors que j’étais affamée ? Surtout qu’il datait le dernier hachis parmentier que j’avais mangé, l’occasion de pouvoir y goûter à nouveau. Je prenais une première patate que j’épluchais tout d’abord tranquillement mais avec beaucoup de méthode, sans être une cuisinière j’avais quelques bons tutoriels pour bien faire la cuisine. J’avouais au jeune homme que j’étais une ambulancière et que je n’avais donc pas vraiment le temps de cuisiner, nous avions un rythme effréné et c’était en permanence, nous avions rarement un jour pendant lequel il ne se passait rien, lorsque c’était le cas je prenais le temps de cuisiner à la caserne. « C’est triste de pas avoir le temps de cuisiner. Moi c’est mon métier, je suis commis de cuisine ! » C’est pour ça qu’il avait une manière très organisée de faire la cuisine, je l’observais depuis quelques minutes et je m’étais fait la réflexion qu’il avait des manières de traiter les aliments qui avaient tout de ceux d’un pro. « C’est triste mais on ne peut pas avoir du temps pour tout hélas. Tu es commis de cuisine ? Tu aimes ce que tu fais alors je suppose. » Mon sourire s’élargissait alors que je passais à la troisième patate que j’épluchais tranquillement, en cuisine il ne fallait jamais être pressé, toujours faire les choses avec beaucoup de douceur. Nous parlions ensuite de la propreté vraiment douteuse des lieux. « Mais t’as tout nettoyé ? Tu dois être trop fatigue alors. Et puis ça sert à rien de laver le sol on s’en fiche si c’est sale, on fait que marcher dessus. » Il était important d’avoir un environnement sain, personne ne me comprenait réellement à part Mickey sur ce point-là. « J’ai nettoyé la cuisine de fond en comble et la salle de bain oui. C’est important que tout soit propre, il n’est pas juste question du sol, j’ai nettoyé la cuisine en général parce que cuisiner ici relevait des Jeux Olympiques. » Avant que je n’ai pu poursuivre mon pitch sur le nettoyage une musique retentissait dans la pièce, je levais la tête faisant tout de suite le rapprochement. « Oh mon dieu, Mason je suis sincèrement désolée ! » Je me jetais sur lui comme une fauve affamée sur sa proie plaquant mes lèvres contre les siennes sans y mettre la langue, non, je restais très sage reculant, nous n’allions donc pas perdre d’argent.

Moi j’ai toujours le temps de cuisiner, parce que c’est mon métier que j’adore ça et que c’est toujours moi qui fait la cuisine à la maison. Papa il est vraiment trop nul pour cuisiner, vraiment vraiment trop nul. Un jour il a essayé de faire à manger, et c’est vraiment la chose la plus dégoûtante que j’ai jamais mangé de ma vie. Mais bon il savait déjà faire plein de choses alors il pouvait pas être doué partout non plus, sinon sa tête finirait par exploser. Je trouvais ça triste quand même qu’Alecia ait pas le temps nécessaire pour cuisiner, oui elle devait être triste. Et puis sa vie serait certainement plus marrante si elle passait plus de temps à faire à manger. Moi c’est comme ça que je vois les choses en tout cas. « C’est triste mais on ne peut pas avoir du temps pour tout hélas. Tu es commis de cuisine ? Tu aimes ce que tu fais alors je suppose. » Oui mais c’était triste quand même, moi j’aime bien avoir du temps pour tout ce que j’aime faire. C’est pour ça que je m’ennuie jamais et que j’ai toujours des journées très chargées, alors du coup je suis tout le temps épuisé à la fin de la journée. « Oui sinon j’aurais pas arrêté l’école. » Je lui dis en haussant les épaules. Oui j’avais arrêté l’école pour pouvoir faire ce métier alors heureusement que je l’aimais quand même. En attendant, je continuais de préparer ma sauce tomate tout en l’interrogeant sur le ménage qu’elle venait de faire. Moi je trouvais ça trop chiant et trop inutile de faire le ménage. « J’ai nettoyé la cuisine de fond en comble et la salle de bain oui. C’est important que tout soit propre, il n’est pas juste question du sol, j’ai nettoyé la cuisine en général parce que cuisiner ici relevait des Jeux Olympiques. » En réalité je ne l’écoutais plus à la fin de sa phrase, parce que j’avais entendu la musique de Cupidon résonner dans toute la pièce et c’était la seule chose à laquelle j’arrivais à penser. Oh non, pitié, pourquoi, pourquoi moi encore une fois ? Il m’aimait pas c’est ça ? C’est parce que j’avais menti dans la pièce vérité hein ? De toute manière j’allais refuser c’était hors de question, surtout que c’était une vieille elle. « Oh mon dieu, Mason je suis sincèrement désolée ! » Quoi ? Mais pourquoi ? Ah non elle allait pas … sans me demander mon avis ? Sans que je n’ai eu réellement le temps de m’en rendre compte, son visage s’approche du mien et ses lèvres se retrouvent collées aux miennes. Je lâche tout ce que je suis en train de faire, incapable de prononcer le moindre mot. Oh non pourquoi ? Je déteste ça, c’est horrible. « Mais je voulais pas moi. » je lui dis presque en pleurant tandis que je jette toutes les tomates dans la poubelle. J’ai plus envie non ça m’a trop dégoûté.

Au début on ne peut pas dire que j’accordais énormément d’importance à la cuisine, au contraire je mentirais en confessant que c’était le cas, je me faisais à manger uniquement des plats que personne ne pouvait ne pas savoir faire dans sa vie, vous savez cette recette qui consiste à faire bouillir de l’eau chaude dans une casserole puis mettre des pâtes jusqu’à ce qu’elles soient cuites après un certain temps ? Voilà ce que je mangeais pendant mes études de médecine, il faut dire qu’avec ma famille sous le bras et mon appartement modeste à payer je n’avais plus vraiment d’argent pour acheter des bons produits et faire la cuisine. Ce n’est seulement au milieu de mes études lorsque j’avais eu encore plus de temps pour travailler à côté dans un hôpital que j’avais découvert les joies de la cuisine, à partir de cet instant je m’étais toujours débrouillée pour avoir l’argent nécessaire à mes produits, une fois ambulancière mon salaire m’avait largement permis de me laisser aller à quelques recettes encore plus osées et aujourd’hui je m’imaginais vraiment pas revenir à mon plat de pâtes tous les jours, une fois de temps en temps okay mais pas quotidiennement. Tout ça pour dire qu’aujourd’hui c’était donc avec plaisir que j’aiderais Mason, j’étais un peu perdue dans mes pensées jusqu’à ce qu’il ne me demande ce que je faisais dans la vie, il était vraiment très peu mature, c’est étrange quand on voyait son physique, pas qu’il soit attirant ou un truc dans le genre, comprenez juste qu’il semblait être âgé, une vingtaine d’années au moins et donc loin d’être un gamin, comme quoi on pouvait rapidement être influencé dans le mauvais sens du terme, il était très enfantin et ne comprenait pas que dans la vie on ne pouvait pas toujours se concentrer sur une chose comme la cuisine, je faisais un job qui me plaisait, me rendait heureuse et me permettait de sauver la vie de personnes, c’était la plus belle chose au monde à mes yeux et y consacrer une majorité de ma vie ne me dérangeait pas, les horaires n’étaient peut-être pas les plus simples mais je m’en fichais, ma vie comme ça me plaisait et je ne me voyais pas faire autre chose, avoir un emploi du temps fixe ne m’intéressait pas. « Oui sinon j’aurais pas arrêté l’école. » Ainsi il avait arrêté ses études pour la cuisine, c’était très courageux de sa part. Je ne répondais rien continuant d’éplucher mes patates en toute sérénité alors que la musique venait détruire le moment, pourquoi Cupidon choisissait-t-il à chaque fois le mauvais moment pour mettre en marche cette putain de mélodie ? La première fois avec Mickey et maintenant avec Mason, c’est comme si j’embrassais un collégien quoi, prenant une grande inspiration je lui offrais un smack très gêné, je ne voulais pas y mettre de ma personne, juste un moyen de ne pas perdre de l’argent. Reculant totalement désolée je le voyais énervé. « Mais je voulais pas moi. » Il commençait à péter un plomb, je me sentais encore plus mal. « Ecoutes je n’embrasse pas les gamins en temps normal, on est dans un jeu et parfois il y a des règles à suivre c’est fait, on peut passer à autre chose maintenant et ne plus jamais, oh non plus jamais en reparler ? Je suis désolée okay ! »

Tout se passait bien on faisait la cuisine et tout, c’était rigolo mais Cupidon visiblement il aime pas quand tout est tranquille. Pourtant, je déteste les bisous, je déteste vraiment ça, je croyais pourtant que j’avais été clair non ? Bah Cupidon lui il s’en fiche il revient avec sa musique nulle pour que j’embrasse une vieille en plus. Déjà qu’il m’avait gâché mon premier baiser en plus il continuait de vouloir que je fasse des bisous à tout le monde. Et la prochaine fois il me ferait embrasser un garçon c’est ça ? Alors là non c’est totalement hors de question. Je comprends pas pourquoi ça gêne personne qu’on puisse embrasser n’importe qui, c’est trop dégoûtant. Il est où Papa d’abord ? J’ai envie de pleurer moi, et puis Alecia elle est super vieille alors c’est encore plus dégoûtant, c’est presque comme si j’embrassais Maman, enfin si elle était encore vivante. Et puis personne me demande jamais si je suis d’accord à moi, tout ce qu’ils veulent eux c’est pas perdre d’argent, ils s’en moquent de savoir si j’ai pas envie. Moi j’ai envie de pleurer c’est tout, je me contente de jeter ce que je suis en train de préparer à la poubelle. « Ecoutes je n’embrasse pas les gamins en temps normal, on est dans un jeu et parfois il y a des règles à suivre c’est fait, on peut passer à autre chose maintenant et ne plus jamais, oh non plus jamais en reparler ? Je suis désolée okay ! » Alors peut-être qu’elle, elle peut oublier mais moi je sais pas faire, je trouve ça vraiment trop dégoûtant. « Je m’en fiche ! Personne me demande mon avis, alors que j’ai déjà dit que j’étais pas d’accord. » je lui réponds en criant presque, mais je sais pas ce qu’il faut que je fasse pour que les autres le comprennent. Je m’en fiche de tout ce qu’ils peuvent me dire, je veux pas c’est tout, c’est comme ça.