Habituellement, à cette heure-ci, Mylah se dirige vers les cuisines pour se préparer à manger. Sauf qu’aujourd’hui, elle est assise soigneusement par terre dans le dressing, accaparée par le tri de ses vêtements. Elle le fait une fois par jour – c’est déjà mieux qu’à son arrivée ici où elle pouvait le faire jusqu’à quatre fois par jour – mais pour autant, elle constate toujours le détail qui lui fait apparaitre son placard comme étant désordonné, et l’obligeant à le vider pour trier à nouveau ses vêtements. Habituellement, le détail consiste en un pli, en un vêtement qui n’est plus à sa place ou dont la couleur n’est pas en harmonie avec les vêtements qui le précèdent et le suivent. Sauf qu’aujourd’hui, le problème est une tâche. Une simple tâche, qu’elle se doit de laver au plus vite. Elle prend toutefois le temps de terminer son rangement, puisqu’elle finit toujours ce qu’elle a commencé. S’emparant ensuite du vêtement incriminé, elle prend le chemin de la laverie, où elle constate la présence de Maha qu’elle gratifie dans un premier temps d’un sourire, la jeune femme lui ayant faite une bonne impression, contrairement à la majorité des candidats. Ce n’est que quand la brune lui parle de sang que les pupilles de Mylah s’affaire à trouver ledit sang, qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’ici. « Heureusement que je ne suis pas ton partenaire, j’ai constaté que le sang avait un drôle d’effet sur lui. » La semaine dernière, elle s’est retrouvée à saigner du nez et à demander l’aide de Gekko, sauf qu’il a paniqué et que ce dont elle se souvient principalement, c’est le fait qu’il se soit retrouvé en tenue d’Adam en essayant de l’aider. Mylah n’est pas à l’aise avec le sang, mais s’il s’agit de quelques gouttes, elle le supporte, ce n’est pas non plus la grosse hémorragie impossible à arrêter. Maha ne tarde pas à lui demander conseil pour faire disparaître la tâche de son débardeur avant d’évoquer Léo. « C’est vrai et je ne t’en remercierais jamais assez. » Ses rapports avec Léo se sont quelque peu améliorés la semaine dernière, mais ils ne sont toujours pas au beau fixe, elle n’est donc pas mécontente de désormais dormir seule. « La cohabitation nocturne se passe bien ? » De jour, ils s’entendent très bien, elle l’a déjà remarqué, mais de nuit, Léo peut parfois se montrer exécrable, à moins que ce ne soit uniquement avec elle, puisqu’il prenait un malin plaisir à lui retirer la couverture dès que l’occasion se présentait. « Tamponne la tâche avec de l’eau froide et du savon, mais il faudra quand même le passer à la machine. » Répond-elle ensuite à sa question, d’un air affirmé, puisqu’elle maitrise le sujet. Du savon, il n’y a que cela de vrai, le détachant risque de laisser des marques. « Comment tu t’es blessée ? Que je sache, je ne peux pas laisser mon partenaire entre les mains de n’importe qui, j’ai un devoir envers lui. » Léo a voulu se la jouer possessif avec elle le lendemain du prime, elle peut bien en faire de même. Bien qu’elle n’ait aucune crédibilité, évidemment.

Finalement je crois que je suis tombée sur la bonne personne, je me souviens qu'une fois Sayid nous avait dit que la jeune femme s'y connaissait bien en tissu. Mon dieu, que c'est réducteur quand même. Je préfère que ce n'est un peu de sang. Je brandis mon index abîmé sous ses yeux comme preuve. Mylah évoque mon partenaire, je dresse un sourcil tout de suite intéressée parce qu'en réalité, j'ignore totalement ce que peuvent être ses rapports avec les autres candidat du Nid. Je crois qu'il apprécie bien Imma mais après c'est le néant. « Qu'est-ce qu'il a fait encore, dis-moi tout » je lance, faussement désespérée en pinçant l'arrête de mon nez, me préparant au pire, comme une mère apprenant que son gosse a fait la pire erreur de sa vie. Je tente de lui soutirer des conseils efficaces étant donné tout ce que j'ai fait pour elle, voyons ! J'esquisse un vague sourire. « Il est sage, pas d’inquiétude » j'ironise alors parce qu'avec moi Léo n'est pas très contrariant donc la cohabitation se déroule assez bien, je n'ai pas encore à m'en plaindre. « Rien à signaler de désagréable pour le moment » je réponds presque sérieusement. J'écoute la jolie blonde avec une certaine attention avant d'hocher la tête, je vais suivre ses instructions à la lettre, pour une fois. Mylah enchaîne. « Tu lui dois fidélité, protection et assistance ? » je souligne en étirant un sourire amusé sur mes pulpeuses parce qu'on y croit. « D'ailleurs, en parlant de fidélité, il tient à ce que tu ne le remplaces pas tout de suite, pour son ego » j'ajoute en passant en roulant des billes. « J'ai simplement voulu faire à manger » je finis quand même par répondre à sa question après quelques développements superflus. « C'est bon tu me le laisses ou tu veux me le reprendre ? » je l'interroge en la fixant de mes grandes opales en tentant de composer un air aussi innocent que désespéré par l'idée de pouvoir perdre ma peluche qu'est Léo.

Mylah n’est pas particulièrement à l’aise avec le sang, mais elle s’en remettra, ce n’est pas comme si Maha venait d’en laisser un litre sur le carrelage, il s’agit d’une simple entaille, à laquelle elle n’aurait sûrement pas fait attention si sa camarade ne lui en avait pas parlé ni montré l’ampleur des dégâts. Bon, ceci dit, si Maha peut éviter de brandir son index trop longtemps, cela ne lui dérangerait pas. La blonde ne peut s’empêcher de faire référence au partenaire de Maha, qui aurait sûrement tourné de l’œil avant même que Maha lui demande conseil pour enlever la tâche de sang. Car le sang a un drôle d’effet sur lui, elle l’a déjà constaté. Elle esquisse un sourire à la formulation de Maha. « Je saignais du nez et je lui ai demandé de l’aide. La serviette qu’il m’a tendue est celle qui lui permettait d’avoir encore un peu de décence. » Elle ne voit pas comment présenter les choses autrement. Elle n’est pas vulgaire, Mylah, elle n’a pas l’attention de parler en des termes inappropriés, et Maha a certainement saisi ce qu’elle voulait dire par là. « Il n’est pas passé loin de s’évanouir, j’ai l’impression. » Il semblait particulièrement mal à l’aise. Pas qu’elle soit plus à l’aise avec le sang que lui, mais tout de même, elle n’avait pas non plus une hémorragie. Maha ne tarde pas à lui demander son aide quant à la tâche de sang sur son débardeur, et elle s’adresse à la bonne personne. Même sans évoquer Léo, la blonde aurait certainement aidé sa camarade, celle-ci ne lui ayant pas fait une mauvaise impression, au contraire. Mais il est vrai qu’elle lui doit une fière chandelle, puisque Léo dort désormais avec Maha, ce qui est un soulagement pour Mylah. Elle ne remerciera jamais assez la journaliste, c’est bien plus agréable d’avoir un lit que pour elle. Toutefois, elle se permet de demander si la cohabitation se passe bien, Léo ayant la sale habitude de piquer la couverture durant la nuit, à moins que ce soit un traitement qui lui était exclusivement réservé. Il semblerait que oui. « Bien, j’en suis ravie pour toi. » C’est vrai, elle n’apprécierait pas que Léo se montre aussi agaçant avec Maha. « Nous parlons de Léo. Cela ne saurait tarder. » Il lui fera un coup désagréable à un moment ou à un autre, mais peut-être que Maha le prendra mieux qu’elle, elle l’aurait pris, ce qui est certain, même. Mylah aiguille donc Maha sur la façon de sauver son débardeur, puisqu’il est vrai qu’elle s’y connait en tâches en tout genre. Elle la questionne ensuite sur la façon dont elle s’est blessée, car elle ne peut pas laisser Léo entre les mains de n’importe qui – elle le pourrait, en fait, hm. « C’est exactement cela. » Rétorque-t-elle avec un sourire. Elle s’est donc blessée en faisant à manger, rien de bien grave, donc. « Je ne sais pas, tu comptes l’empoisonner ? Je demande, vu ton adresse en cuisine. » Parce qu’elle ne s’en remettrait pas si Léo venait à attraper une intoxication alimentaire, oh, certainement pas. « C’est bon, il est à toi. » Concède-t-elle avec un sourire. C’est un sacrifice qu’elle fait, oh oui, hm. « Il m’a déjà oubliée pour toi, de toute façon. » Elle repense à leur conversation dans la cuisine, entre eux c’est quand même lui qui dort avec quelqu’un d’autre, tandis qu’elle se contente d’un lit vide. Quelle tristesse, oui.