Ce matin, je suis allé faire quelques longueurs à la piscine. C’était cool mais ça m’a donné affreusement envie de pisser. Si c’était la mer, je dis pas, je me serai soulagé dans l’eau mais là pas moyen que je me vide. Surtout que je n’étais pas seul dans le liquide. Et même si j’avais été seul je ne l’aurais pas fait. J’suis pas crade. Puis je sais me retenir un peu sauf que voilà, entre temps j’ai traîné et j’ai fait d’autres choses et du coup, j’ai pas eu le temps d’aller aux chiottes. Et maintenant que j’y remédie, il faut qu’il y ait un imbécile qui squatte la seule cabine existante. Bordel, c’est quoi ça ? Qui a eu l’idée de créer qu’une cabine aussi ? On est une trentaine à vivre sous le même toit ! Bon, nous les mecs, on peut toujours se soulager dans les bois mais faut marcher quoi et là j’ai clairement pas le temps ni le courage. J’vais me faire dessus si ça continue. C’est pourquoi, après avoir attendu quelques secondes, mon poing vient frapper plus violemment la porte du cabinet. « Putain, qui que tu sois, grouilles toi. » Ça donne envie de sortir, hein ? C’est pas de ma faute si je sais pas être poli. Puis je trouve qu’il faut être cohérent aussi. On ne peut pas demander à quelqu’un de se dépêcher en lui faisant les yeux doux. « Tu coules un bronze ou quoi ? » Histoire de savoir à quoi je dois m’attendre. J’espère que c’est pas le cas. Sinon, je suis dans la merde sans mauvais jeu de mot. « Allé, ouvres mec, ma vessie va exploser d’une seconde à l’autre. » Bon, j’exagère un peu. Ou pas. Je n’ai quand même pas été aux toilettes depuis plusieurs heures.

C'est un secret pour personne, Ulysse est puceau... Ou peut-être bien que certaines personnes ne le savent pas en fait. Faut dire que c'est pas quelque chose dont on se vante. Il n'en a pas du tout honte hein mais il va pas l'afficher fièrement à chaque discussion non plus. S'il est amené à le glisser dans la discussion, alors là il le dira sans problème mais c'est tout. Y en a qui commencent à avoir les hormones en ébullition. Si certains peuvent coucher pour calmer leurs ardeurs, d'autres doivent se débrouiller par eux-même... Les toilettes. C'est pas un grand espace, c'est pas très chic et ça sent pas toujours la rose... mais il a quand même un très bon point positif : il n'y a pas de caméra. Ulysse ne voit pas autre part où il pourrait se soulager... Le point négatif, c'est qu'il n'y a que ces cabines. La production a fait qu'un seul cabinet pour une trentaine de candidats ce qui amène très souvent à ce qui s'en suit... être interrompu de manière brusque. « Putain, qui que tu sois, grouilles toi. » Il soupire. Il l'a coupé en pleine action... Il veut bien se grouiller mais bon, ça se commande pas ce genre de chose. « Tu coules un bronze ou quoi ? » Hm, non, pas vraiment Silas, pas vraiment... Ulysse tente de continuer son activité mais c'est compliqué avec la pression que lui met le brun pour sortir. « Allé, ouvres mec, ma vessie va exploser d’une seconde à l’autre. » « C'est bon, je sors... » qu'il fait en soupirant. Il se lave les mains avant de sortir mais ne tire pas la chasse, puisqu'au final, il n'a rien fait. Ce petit 'oublie' doit surement avoir mis la puce à l'oreille au brun. Il ouvre la porte, et l'invite à rentrer d'un grand geste du bras. « Je t'en prie, le trône est tout à toi. » Mais fait vite hein, c'est pas comme s'il avait encore la gaule...

Un hôtel avec qu’un cabinet ? Non mais WTF ?! Où diable ils ont vu ça ? La production n’est vraiment pas nette. Je crois qu’elle veut de la baston et des pleurs. Autant dire que moi j’risque de faire chialer le con qui s’est enfermé dans les toilettes et qui ne répond même pas quand je lui parle. A moins que ce ne soit une fille. Mouais, non, j’ai l’infime intuition que c’est un gars, je ne saurai expliquer pourquoi. Et bingo ! C’est Ulysse qui sort du cabinet après que je me sois excité sur la porte. Si je n’appréciais pas le candidat, je crois que j’aurai fait un malheur. Je n’en peux tout simplement plus d’attendre. Je crois que si je patiente dix secondes de plus, je vais me faire dessus. « Merci. » Je ne me fais donc pas prier pour entrer, ouvrir ma baguette et me soulager. Je crois que je n’ai même pas fermé la porte au final. Tant pis. On est entre mecs après tout et il n’a pas vue sur mon engin en plus. Tout ce qu’il entendra, c’est le jet et la chasse d’eau. Bref, une fois soulagé, je tilt que les toilettes étaient intactes et qu’il n’a pas tiré la chasse. Chercher l’erreur. Que faisait-il donc dans les chiottes ? « T’as coulé un bronze invisible ou quoi ? » Vu le temps qu’il a passé aux chiottes, j’en déduis qu’il a tenté d’évacuer toute son alimentation. Mais il paraît évident qu’il n’a pas réussi. Pourquoi ? Oh bingo sherlock ! « Oh non, mec, t’es constipé ? Dur ! » Je compati à sa douleur même si je ne me souviens pas que cela me soit déjà arrivé. Peut-être quand j’étais gosse. En tout cas, ça doit pas être agréable. Paraît qu’il y a une recette miracle. « Une cure de pruneaux et le tour est joué. » N’empêche la conversation est un peu gore. J’en profite pour me rincer les doigts en attendant tandis que le gars tire une sale tronche. V’là que le savon m’échappe des mains et vient se glisser devant le bonhomme. Je le ramasse aussitôt, pestant, puis constate une chose anormale au niveau de son entre-jambe. « Oh non, me dis pas que… » Putain, j’ai la côte auprès des gays apparemment. D’abord Archimed qui me fait un smack en plein prime puis maintenant lui. Et moi qui pensais qu’il était hétéro en plus. « Non, stop, le baiser de la dernière fois signifiait rien alors tu vas arrêter ça tout de suite. » En gros, qu’il débande ou je la lui coupe. Ça ne me flatte absolument pas que je lui fasse de l’effet, au contraire, ça me fait peur.

A peine sorti que Silas se précipite dans les toilettes. Eh ben... c'était une envie pressante. Tellement pressante qu'il en oublie de fermer la porte, carrément. Bon, c'est pas comme si Ulysse ne l'avait pas compris, que c'était une envie pressante. Soixante-deux coups sur la porte en dix secondes, il avait fait fort... soixante-deux, ou dans ce coin là. « T’as coulé un bronze invisible ou quoi ? » C'est là qu'il se rend compte qu'en effet, il n'a pas tiré la chasse et qu'il n'y avait absolument rien quand même. En même temps, Ulysse n'avait pas honte de ce qu'il était en train de faire, donc pourquoi il aurait essayer de le camoufler... « Eh bien... comment dire... » Il tourne autour du pot, pensant que Silas allait le deviner par lui-même sans qu'il n'ait à lui dire explicitement. « Oh non, mec, t’es constipé ? Dur ! » Dur, en effet ça l'était... Mouais, en fait il allait devoir lui dire. Quoique, après tout il s'en foutait Ulysse, qu'il pense ça ou autre chose. C'était pas important de lui dire la vérité. Sauf quand il commence à donner ses recettes de grand-mère, ça devient gênant là. « C'est... c'est très gentil Silas. Tu peux te dépêcher s'il te plait ? » Le blond est pressé de s'enfermer de nouveau dans les toilettes, parce que le moment est un peu gênant, même si ce n'est pas pour les raisons que pense le brun... jusqu'à qu'il fasse tomber le savon et qu'il découvre la vérité. « Oh non, me dis pas que… » Eeeet si. Il soupire, lève les yeux au ciel. Oh ça va, c'est pas si choquant, faut pas déconner. Surtout venant de Silas, il ne pensait pas que ça le troublerait. « Non, stop, le baiser de la dernière fois signifiait rien alors tu vas arrêter ça tout de suite. » Ah, c'est pour ça qu'il est aussi choqué ? Ulysse le regarde un instant, blasé. Et abasourdi également. Tellement qu'il reste figé. « Non mais... mais n'importe quoi ! Allez, pousse-toi ! » Il le pousse gentiment -mais assez précipitamment- et claque la porte sous son nez. Bon c'est malin, maintenant qu'il sait qu'il est là, ça lui a coupé l'envie.

J’crois qu’en évacuant le liquide provenant de ma vessie, j’ai atteint le nirvana. Ça fait tellement du bien de se vider les couilles ainsi. J’en pouvais plus d’attendre. En tirant la chasse d’eau, j’constate quelques petites choses anormales concernant mon prédécesseur qui n’a vraisemblablement rien fait dans les toilettes. Je ne manque pas de le questionner avant de me rendre compte qu’en fait le mec est constipé. Tellement dur. Je compatie presque et j’ai de la peine pour lui, d’ailleurs, je lui prodigue la recette des pruneaux réputée pour ça. « Dépêcher pour quoi ? T’as un train à prendre ? » Ah non, j’ai compris, il veut retourner dans les toilettes et retenter de chier. Pourquoi pas après tout, il va peut-être finir par y arriver. Le fait de s’être levé puis d’avoir attendu un peu ça lui a peut-être donné envie. Oh et shit ! Le savon m’échappe ! Je le ramasse et m’aperçois de la grosse bosse qui domine dans le pantalon du candidat. J’en conclus avec effroi qu’il a la trique. Je repense tout de suite à ma position penchée sur l’évier et au fait qu’il ait pu mater mon boule pendant que je me lavais les mains. Berk. Il est vraiment dégueulasse. Il faut qu’il arrête ça immédiatement, j’suis pas gay, putain. Mais v’là que le candidat me pousse et s’enferme dans la cabine, ce qui ne fais qu’alimenter ma colère. « Tu vas pas t’en sortir comme ça et te branler en pensant à moi ! Sors de là tout de suite morveux ! J’vais te castrer si tu continues. MOI, AIMER VAGINS ET PAIRE DE NIBARDS, TU PIGES ? » J’ai l’impression qu’il faut que je lui fasse un dessin. Déjà que la dernière fois il est allé raconter à j’sais plus qui pendant le prime qu’il pensait que j’étais gay. Il faut qu’il se calme et qu’il arrête ça. En attendant, ma main se défoule à nouveau sur la porte et j’crois que je bas mon record de frappe d’ailleurs.

Alors qu'il s'était enfermé dans les toilettes, Silas est toujours derrière la porte. Pire encore, il tambourine comme une brute dessus en criant. « Tu vas pas t’en sortir comme ça et te branler en pensant à moi ! Sors de là tout de suite morveux ! J’vais te castrer si tu continues. MOI, AIMER VAGINS ET PAIRE DE NIBARDS, TU PIGES ? » Bon, dommage qu'il n'y ait pas de caméra dans les toilettes pour le coup parce que la tête que tire Ulysse à ce moment là est juste indescriptible. Silas pensait que c'était lui qui lui donnait la trique ? Mais c'était tellement énorme que le jeune blond fut prit d'un fou rire incontrôlable qui s'entendait bien au-delà de la porte. Il en pleurait même de rire. « OH OUI C'EST VRAI SILAS ! CES DIXIÈMES DE SECONDES OU T'AS EFFLEURÉ TES LÈVRES SUR LES MIENNES ÉTAIENT TELLEMENT INOUBLIABLES ! RIEN QUE D'Y REPENSER JE VAIS TOUT DÉCHARGER ! » qu'il hurle avec un sourire. Il rigole tellement mon dieu ! Est-ce que Silas croit toujours dur comme fer qu'il est attiré par lui maintenant ? Ou l'ironie est encore difficile à comprendre ? Au cas où, il en rajoute une couche. « OH OOUI ! T'ES TELLEMENT SEXY TU SAIS ! » Il fait semblant d'avoir un orgasme, exagérant ses cries, entrecoupés par des rires. Ah bah pour le coup, il ne bande plus c'est sur. Il ouvre donc de nouveau la porte, grand sourire collé sur le visage. Putain il a mal aux zygomatiques à force d'avoir ri. Il essaie de lui lancer un regard exaspéré mais a du mal. Et la musique de Cupidon retentit, ce qui le fait encore plus marrer. Il se jette sur lui. « Oh oui mon amour embrasse-moi encore ! » Bon, le baiser ne ressemble vraiment à rien pour le coup tellement il rigole, mais il arrive quand même à coller ses lèvres sur les siennes. Il recule ensuite, masse ses joues. « T'es vraiment trop mec ! »

Ce mec est vraiment ignoble. Un gros porc. Il me matte et va se branler juste après, limite devant moi sachant que je suis là. Il a de sérieux problèmes psychologiques. J’lui fais comprendre que je compte pas le laisser se toucher la nouille en pensant à moi. Hors-de-question ! Je le lâcherai pas tant qu’il aura pas ouvert cette putain de porte. Mais voilà qu’il se met à rire comme un imbécile heureux. Qu’est-ce-qui lui prend à ce crétin ? J’vois pas ce qu’il y a de drôle. Je suis énervé, je ne rigole pas. Il me dit alors qu’il est tombé éperdument amoureux de moi, qu’il va tout décharger ou j’sais plus trop. Quoi ?! Je me stoppe net, perturbé par le ton ironique du candidat. Il y aurait-il possibilité que je fasse erreur ? L’autre idiot en rajoute une couche. Ça va, j’ai compris. J’me plante. Je l’attire pas et heureusement. N’empêche que c’est quand même louche cette histoire. Pourquoi donc avait-il la trique en ma présence ? J’sais pas, c’est quand même bizarre ça. J’espère qu’il n’y a pas de lien. Ce con se tripotait peut-être avant que j’arrive ; Cela expliquerait bien des choses. En tout les cas, son numéro m’agace. Il en fait des caisses et il se croit drôle. Soupire. Mais le pire est à venir. Ce putain de chérubin nous fou sa musique pour la deuxième fois. Il se croit drôle c’lui-là ? J’lui foutrai bien mon poing dans la gueule aussi. Putain de pervers ! J’effleure à peine les lèvres du blond. Ça a touché, ça compte. L’autre pourra pas se rincer l’œil. Puis ce rigolo d’Ulysse me dit que j’suis vraiment trop mec. Ça veut dire quoi ça ? C’est pas un mec, lui ? Non car aux dernières nouvelles, vu la bosse qu’il y avait dans son pantalon, il possède un pénis. « Et toi t’es vraiment trop con. » Je le pousse pour qu’il s’écarte et j’me casse des chiottes car tout ça m’a vraiment agacé. Que des imbéciles dans ce putain de jeu.