La journée était calme, trop calme et Fitz, qui était devenu 'célibataire' depuis le dernier prime avait alors pris cette sale habitude de rester sur son lit pendant des heures, à bouquiner ou à fouiner sur son ipad personnel, en somme rien de bien intéressant. C'était idiot, d'ailleurs, car après tout, il aurait pu faire ça avant mais il s'était toujours retenu, parce qu'avant, ce lit ne lui semblait pas être vraiment le sien, il était aussi à sa partenaire et ce même si elles avaient toujours été très discrètes. Passant donc la plupart de son temps dans son coin, Fitz devait quand même en sortir, de temps à autres, histoire de s'alimenter, de se socialiser et de prendre une douche, entre autres. Il en revenait d'ailleurs, de manger un bout et après un passage éclair à la salle de bain, Fitz était venu récupérer quelques affaires dans la chambre. Il pensait s'y retrouver seul, à cette heure ci après tout, le reste des candidats était plutôt ailleurs, dans le salon, dehors, n'importe où mais pas dans la chambre. Pourtant, à peine avait-il mis un pied dans la chambre qu'une voix l'interpella. Celle de Mickey. Plutôt docile, Fitz s'approcha. Il savait que Mickey n'était pas forcément un mauvais bougre même si sa réplique le fit sourire. Plus ou moins. - Hum, pardon ? Non parce que si en plus il l'accuse d'avoir fait quoique ce soit, ça ne risque pas de le faire. Sa valise donc ? Est-ce que si c'est si grave ? Après tout, elle est sensée être vide sa valise, non ? - Non je n'ai rien vu et j'étais dans la chambre pendant au moins deux heures avant le déjeuner. Personne n'est passé durant ce laps de temps, pas à côté de ta valise en tout cas. En espérant que Mickey le croit et qu'il lâche l'affaire même si pour ce dernier point, Fitz en était moins sûr. - T'avais des trucs dedans ? C'est grave ? Non parce que ça reste une valise...

Mickey et son infatigable caractère... Honnêtement, à choisir, Fitz aurait plutôt parié sur le fait qu'il était lui un personnage de roman et non pas un écrivain. Toutes ses frasques, toutes ses réactions hautement improbables le rendait difficilement compréhensible et même, parfois, Fitz se demandait s'il avait à faire à la même personne, lorsqu'ils se rencontraient. Car de ce côté là, l'écossais était chanceux. Pas de remarques désobligeantes, pas de regard en coin, pas de tentative diverses et variées pour lui faire comprendre qu'il était idiot et sans culture. Non, vraiment, à ce compte là, Fitz s'en tirait relativement bien. Peut-être que cependant, la chance avait tourné car vraisemblablement, Mickey avait des soucis, avec sa valise et Fitz se trouvant là, il allait être celui sur lequel l'écrivain allait passer ses nerfs. Ou même le croire coupable, sait-on jamais. Car non, il n'avait vu personne, ni ce matin, ni cette après-midi et honnêtement, à part pour lui faire une crasse, Fitz ne voyait pas pourquoi quelqu'un aurait touché à la valise de Mickey. Sauf que le problème était là, Mickey était un aimant à crasse et quand on constatait son caractère, ce n'était pas très dur à comprendre. - Elle a été ouverte, c'est sûr ? Peut-être que quelqu'un s'est trompé, ou l'a fait tomber sans faire exprès... C'est possible mais ça, Mickey n'y croira pas, bien évidemment. Il se lance dans la vérification de sa valise et tout à coup, s'exclame. Bon, Fitz a sa réponse et à présent, c'est sûr, c'est une crasse. Et Mickey semble savoir de la part de qui. - Laisse moi deviner... Bob ? Elle était dure celle-là et à ce petit jeu, Fitz ne savait pas qui était le plus con des deux... Au fond, piquer un bouquin, c'était petit, drôle mais petit. Surtout qu'il ne s'agissait pas de n'importe lequel et Fitz aurait bien voulu le lire d'ailleurs, le bouquin de Mickey alors il espérait que Bob ne ferait pas de conneries avec.

Fitz était bien content que finalement, Mickey décide de le rayer de sa liste de suspects car honnêtement, il avait bien d’autres choses à faire que fouiller dans des valises et surtout, il n’aurait pas voulu se prendre la tête avec Mickey. Déjà, il fallait bien avouer que l’écossais faisait des efforts. Les différentes frasques de l’écrivain s’enchaînaient et ses commentaires, notamment lors des révélations, commençaient à devenir un peu trop déplacés. Après tout, chacun avait le droit à son avis mais l’exprimer de cette façon était une autre chose et dans des moments aussi critiques, Fitz n’était pas sûr qu’il s’agisse de la meilleure chose à faire. Du coup, tout cela accentuait son comportement étrange au prime. Mickey, serviable ? Quelle jolie blague et Fitz ne se faisait pas d’illusion, la production devait certainement être derrière tout ça. Qu’à cela ne tienne, il s’en fichait un peu car à présent, dans cette chambre, la gentillesse avait fait place à la furie, à Mickey donc. Qu’on touche à ses affaires et que cela l’enèrve, Fitz comprenait totalement mais le truc, c’est qu’ici, on est à Fake Lover, autrement dit dans un ‘nid’ où chacun se sert, sans vraiment se rappeler le principe de la propriété privée. Fitz pouvait d’ailleurs en témoigner car pas plus tard que la semaine passée, il avait eu du fit à retordre pour retrouver sa crème de cicatrisation post-tatouages. Agaçant, oui mais suffisant pour crier au loup, non. Alors oui, Mickey savait ce qu’il disait et à ça, Fitz préféra ne rien répondre, le fixant, lui et sa valise. Voila alors qu’il découvrit l’absence d’un objet, de son livre plus exactement et l’écossais se disait que peut-être, pour un écrivain, c’était comme perdre un enfant, ouais un truc de ce genre. Quant au coupable, c’est bizarre mais ils avaient tous les deux la même idée… - Un complice ? Là par contre je sèche. Je ne vois pas pourquoi Bob aurait un complice d’ailleurs. Parce que pour piquer un bouquin dans une valise, pas la peine de monter une équipe d’experts hein. Fitz haussa les épaules, blasé, alors que Mickey disait que certains, ici, étaient tout permis. Il n’avait pas tord mais… que faire ? Bonne question. A part une réunion sur l’incivilité barbante, il n’avait pas tellement d’idées. Sauf pour essayer d’éviter que tout cela ne tourne à la troisième guerre mondiale. – Si tu veux, je peux aller lui demander de le rendre, ça sera peut-être plus… calme. Fitz s’entendait bien avec Bob alors il espérait pour calmer le jeu parce que régler ses comptes à coup de nominations, ce n’était pas non plus super comme solution. – Et puis, si c’est pas lui, il prendra peut-être moins la mouche… Possible oui.

Cette histoire allait finir mal, Fitz en était maintenant persuadé. Et tout ça pour un bouquin, tout ça pour des gamineries, des crasses, des coups bas stupides… A l’extérieur, Fitz n’en aurait eu rien à faire, il aurait passé son chemin et laissé les protagonistes régler leurs problèmes entre eux. Sauf qu’ici, ils étaient enfermés, tous ensemble, tous dans la même maison et honnêtement, l’écossais n’avait pas tellement envie que l’ambiance tombe en chute libre ou que la guerre soit déclarée. Ils avaient passé l’âge non ? Vraisemblablement pas. Du coup, Fitz essayait de minimiser la chose en sachant pourtant pertinemment que Mickey ne se laisserait pas faire. Ca aussi, il pouvait le comprendre. C’était son livre, dans sa valise, ses affaires et personne n’aurait du prendre le droit d’y fourrer son nez. Encore moins quand on sait que Mickey nomine les gens comme ça, quand il en a le droit. Les voleurs jouaient donc à un jeu dangereux… Voila alors qu’il énonçait la possibilité d’un complice. Au fond, Fitz avait bien une légère idée de qui il parlait mais il fit l’innocent. La réponse que lui donna l’écrivain ne le surpris donc pas. Il haussa les épaules, ne disant rien avant que Mickey ne se mette à parler de la relation entre les deux partenaires. – Ils dorment toutes les nuits ensemble, ça créée des liens. Enfin, c’était ça, non ? Parce qu’à ce niveau là, Fitz ne pouvait pas dire grand-chose n’ayant pas eu le temps de tisser des liens avec ses propres partenaires. Histoire de calmer le jeu, Fitz proposa alors d’aller en parler lui-même à Bob. Il proposait seulement pour essayer d’éviter des tensions inutiles mais bien évidemment, Mickey n’était pas près d’accepter, c’était couru d’avance. – Comme tu veux mais… sois diplomate, enfin… tu fais ce que tu veux, c’est sûr mais ça sert à rien de t’énerver, c’est ce qu’il attend. Qu’il s’agisse de Bob ou de quelqu’un d’autre d’ailleurs sauf que là encore Fitz était sûr que Mickey fera n’importe quoi et que tout ça allait finir en bain de sang. – Oui enfin, évite la violence de préférence… Jdis ça pour toi. Parce qu’il pourrait se faire virer et que ce serait con, vraiment.

Pour être tout à fait honnête, Fitz espérait que Mickey se trompait et que Mado n’avait rien à voir avec cette sombre histoire de vol de bouquin. Elle était plus intelligente que ça, pas à même de s’abaisser pour si peu et ce même si elle appréciait Bob autant qu’elle le veuille. Pour autant, il subsistait un doute en lui car il la savait impulsive et encore plus dans ce genre de situations, lorsqu’elle était en conflit avec quelqu’un et il serait assez déçu de savoir qu’elle avait pu faire une chose pareille, préméditée avec son partenaire. Un partenaire que selon Mickey, Mado aimait un peu trop. Ca, il n’en savait rien si ce n’est cette histoire de baiser dans la piscine. Le reste, il n’en savait absolument rien et tout ça lui allait très bien comme ça, Fitz n’était pas du genre à s’immiscer dans les affaires des autres ce qu’il aimerait qu’on fasse pour lui d’ailleurs, parfois. Il haussa donc les épaules, un peu blasé alors que Mickey lui disait que parfois, les liens entre les partenaires n’étaient pas toujours les meilleurs. Que pouvait en savoir Fitz après tout, lui qui n’arrivait pas à garder une partenaire plus de deux semaines ? Non, Fitz n’était pas du tout frustré en plus de ça. – A mon avis, la production comptait bien là-dessus… Harlow et Mickey, Mickey et Harlow, une combinaison explosive qui allait forcément faire du spectacle et donc de l’audimat. Et c’est ce qui rapporte donc… L’écrivain déclinant l’offre de Fitz, ce dernier ne baissa pas pour autant les bras, préférant le conseiller. Il n’avait pas envie que toute cette histoire prenne une ampleur insurmontable même si au fond, il savait bien comment tout ça allait finir. – Oh ça je sais que tu ne hausseras pas le ton, mais je ne parlais pas de ça. Tout comme la violence, je ne pensais pas forcément à la violence physique. Je t’ai vu à l’œuvre et tout ça risque de finir en pugilat… Ce dont je n’ai pas franchement envie pour être honnête. Au cas où il n’avait pas compris… Fitz leva les yeux au ciel quand Mickey dit alors ne pas faire partie des faibles. C’est fou comme parfois il était insupportable. – Il va nier, tu le sais très bien alors tu vas faire quoi ? Fouiner à ton tour ? Le cercle vicieux était déjà en marche…