Fin de semaine, bonne semaine. Ou pas. Après avoir survécu à plusieurs ouragans, Fitz n'aspirait qu'une une chose : le calme. Il aurait voulu aller se creuser un igloo, là-bas, au fond du terrain et y rester, terré, là où personne ne viendrait l'emmerdait, là où personne ne serait assez con pour venir lui chercher des noises. Sauf qu'il était frileux et pas franchement courageux alors du coup, il préférait largement rester dans le coin, au chaud, essayant d'éviter certaines personnes avec précaution. Le soleil commençant lentement à se coucher, Fitz avait eu envie de se faire un thé, bien chaud, histoire de le réchauffer avant d'aller se coucher et lui donner assez de force pour supporter Israel toute la nuit. Descendant au rez de chaussée, il fit un crochet par le salon et à peine était-il rentré qu'une voix s'éleva, en sa direction, vraisemblablement pour lui apprendre quelque chose. La pendule donc. Oui et encore ? Non parce que Fitz n'avait jamais vraiment considéré cette pendule alors il s'en fichait un peu en réalité de si elle fonctionnait ou non. Pour autant, lorsqu'on connaissait l'identité de l'interlocuteur, on comprenait tout de suite mieux cet élan de mauvaise humeur. Mickey. Qui d'autre après tout ? Fitz s'arrêta donc, laissant à Mickey le soin de terminer son petit monologue. Si ça lui faisait plaisir après tout... Pendant ce temps, il s'approcha de la cuisine, alla mettre l'eau à bouillir, sortit deux tasses et le temps que Mickey ait évacué sa petite colère passagère, il revint, un plateau à la main, la bouilloire, les tasses et les sachets de thé. L'écrivain s'excusa alors que Fitz posait le plateau et servait l'eau chaude, toujours silencieux puis il prit place sur l'un des canapés, se calant contre les coussins, face à Mickey. Enfin, il se tut et Fitz sourit, légèrement. - Thé ? Demanda-t-il, comme s'il n'avait rien suivi de ce que Mickey venait de lui déblatérer. Il prit une gorgée et regarda l'écrivain. - Y'a une raison à cette tension ? Mis à part l'horloge bien sûr. Parce que bon, si ce n'était que l'horloge, c'était un peu grave. Et heureusement pour tout le monde qu'il n'avait pas deux candidats et leurs partenaires aux trousses. Ce serait l'apocalypse sinon. - T'as retrouvé ton livre au fait ? Oui parce qu'il n'en entendait plus parler de cette histoire, c'était étrange...

Fitz avait enfin compris qu'avec Mickey, il ne servait pas à grand chose de vouloir le faire changer d'avis ou même de commenter ses lubies. Il était comme ça l'écrivain, entier, un peu trop peut-être, et carrément étrange par moment mais honnêtement, Fitz aimait ça. Parce qu'avec lui, on ne savait jamais vraiment à quoi s'attendre et puis, il avait cette sorte de prestance qui émanait qu'il trouvait majestueuse et intrigante. De tous, il était celui dont le secret l'intéressait peut-être le plus. Que pouvait cacher un mec comme ça ? Certainement un truc énorme. Tout du moins, c'est l'idée que Fitz s'en faisait. Le laissant s’énerver tout seule et surtout, ne prenant pas la mouche alors que le ton de l'écrivain n'était pas franchement des plus agréables, Fitz en profita pour s'adonner à ce qu'il était venu faire dans le coin : se préparer un temps. Pas égoïste, ni même susceptible, il récupéra tout en double, pensant en faire profiter l'écrivain et il rapporta le tout dans le salon, lui proposant alors de se joindre à lui. Mickey accepta, il avait l'air plus calme ce qui n'était pas désagréable. - Par contre, tu te sers, j'en ai déjà fait assez mon vieux... dit-il, un sourire aux lèvres. Oui parce qu'il n'allait pas non plus lui faire boire hein, il était assez grand pour choisir son thé, et le faire infuser lui-même, non ? Sa nationalité répondait pour lui de toute manière. Puis, Fitz le questionna, sur cette soit-disant tension qui taraudait Mickey. La réponse fut aussi énigmatique que le reste et l'écossais n'en apprit pas davantage. Sans parler que les maux de ventre rendaient la chose encore plus floue. - Tu veux dire que les maux de ventre sont liés à la tension ou que ça n'a aucun rapport ? Non parce que sinon, c'était compliqué. - C'est dû à quelqu'un tout ça ? Fitz était curieux, c'était bien connu mais si Mickey ne voulait pas en parler, il en était libre. Et il ne se générait pas, Fitz le savait. Ce qu'il ne savait pas par contre, c'était la suite des aventures de Mickey et son livre disparu. Dit comme ça, on se croirait chez Disney mais non, nous sommes toujours à Fake Lover. La réponse de Mickey surprit Fitz si bien qu'il écarquilla les yeux, très étonné. - Mais qui êtes-vous et qu'avec vous fait du corps de Mickey... ?! C'était étrange comme réponse venant de lui non ?

Finalement installé, son thé à la main, Fitz attendait que ce dernier refroidisse pour pouvoir enfin en profiter. Face à lui, Mickey semblait de meilleure humeur ou tout du moins, il avait décidé d’être plus agréable ce qui n’était pas négligeable. Car si Fitz avait compris qu’il ne servait à rien de se vexer avec l’écrivain, il n’en restait pas moins que s’acclimater à son discours parfois un peu irritant n’était pas toujours la chose la plus aisée. Ayant apporté tout le nécessaire, Fitz informa Mickey qu’il n’en ferait pas plus et qu’il devrait se servir lui-même. Il ne fallait pas abuser quand même et alors que l’anglais se servait, il lui fit part de son état physique et mental, ce qui était assez mystérieux. Maux de ventre, tension, tout ça était un peu étrange et Fitz ne se gêna pas pour en demander plus. – En même temps, avec les températures qui vont et viennent, ce ne serait pas étonnant. Je suis même surpris de ne pas être tombé malade… Un coup il fait chaud, un coup on se les gèle, ici, c’était un peu comme une pochette surprise en somme. Fitz le questionna ensuite sur la raison de ses maux et à la réponse qu’il obtint, il failli s’étouffer avec son thé. – Satan ? Vraiment ? A ce point ? Qu’as-tu fait pour mériter son courroux donc ? Non, non, il ne devait pas DU TOUT exagéré. Satan ? Rien que ça ? A moins que ce ne soit un surnom ou un nom de code, oui, c’était plus plausible et tout à fait possible avec Mickey. – Je sais pas, je demandais ça comme ça vu qu’ici, on est un peu tous les uns sur les autres… A qui le dites-vous, hein. Vint ensuite le moment où l’écossais s’inquiéta de cette folle histoire de livre disparu et le moins qu’on puisse dire, c’est que la réponse du jeune homme était surprenante. Fitz ne tarda donc pas à faire un trait d’humour que visiblement, Mickey ne connaissait pas. Ce qui rendait le tout encore plus hilarant. Fitz se mit à rire, et non, il n’avait rien mis dans son thé. – C’est une expression Mickey, c’est pour dire que je ne te reconnais pas, toi qui me jurais la semaine passée que tu trouverais un moyen de le faire payer. Serais-tu devenu doux comme un agneau ? Et là, il risquait peut-être de se faire ébouillanter, sait-on jamais.

Mickey se versa son thé, après tout, il pouvait bien faire ça, c'était la moindre des choses alors que le plateau était arrivé tout seul, comme un grand face à lui. Faisant son choix, Fitz lui avait pris place face à l'écrivain qui lui faisait part de ses doutes et des tensions le tiraillant. Pour une fois alors, l'écossais était content de pouvoir avoir une conversation ne tournant pas autour de lui et de ses relations au sein du nid. Une conversation neutre, sans prise de tête était ce dont il avait le plus besoin et avec Mickey, il savait qu'il en risquait rien. Pas pour le moment tout du moins. Il était même comique, dans son genre, entrain de nommer Satan comme le responsable de tous ses maux, surtout celui qui lui terrassait le ventre ce qui en soit, était assez drôle. Fitz sourit donc, le questionnant, histoire d'en savoir plus. Parce qu'avec lui, on était jamais vraiment sûr qu'il pouvait être capable de plaisanter. Cependant, là encore, il s'agissait plus d'une façon de parler qu'une blague à part entière et en soit, Fitz n'était pas très étonné. Il sourit donc, ne rajoutant rien, à part une précision sur sa question. Car oui, ici, ils étaient nombreux. De moins en moins mais nombreux et donc, les tensions pouvaient rapidement prendre des proportions assez désagréables. Mickey n'étant pas le candidat le plus apprécié, Fitz en déduisait que peut-être, quelqu'un était à l'origine de tout ça sauf que là encore, il semblait se gourer. Mais au lieu de prendre les paroles de Fitz au sens figuré, Mickey préféra le sens littéral, faisant rapidement référence à sa partenaire. Sa chère et tendre partenaire dont il n'appréciait toujours pas les faits et gestes visiblement. - Y'a pas de mal à se faire du bien Mickey... Dans certaines conditions bien évidemment. Par là, il entendait que la scène du billard n'était pas à prendre en compte mais ça, c'était son opinion à lui. - Tu sais Mickey, tu devrais essayer, je suis sûr que ça te détendrait... dit alors Fitz, en souriant. Ce qui était alors étrange, c'est que l'écrivain lui paraissait comme asexué, ne l'imaginant pas du tout avoir des rapports avec qui que ce soit. Mais là encore, il s'agissait d'une opinion personnelle. Vint ensuite l'épisode du livre volé et là, Mickey se révélait surprenant. Ainsi donc, il avait lâché l'affaire. Étonnant mais au final... ce n'était pas plus mal. Pour tout le monde. - Je pense que c'est une sage décision, oui. Ce dont Mickey devait se foutre mais il l'avait dit, c'est tout. C'est alors que l'écrivain revint un peu en arrière, embrayant à nouveau sur le sujet des partenaires. Ainsi dont, il l'enviait. En un sens il comprenait, oui. - Au moins tu peux dire que tu as une relation 'stable' avec ta partenaire. Ce qui n'est pas mon cas. On va dire que l'avantage, c'est que c'est diversifié. Ouais... on va dire ça. Et chiant aussi, un peu. Mais bon, il n'allait pas non plus se plaindre de rester dans le jeu...

Inclure Satan dans une discussion n'était peut-être pas si étonnant, surtout pas avec Mickey et son imagination débordante. Il était auteur après tout, il lui fallait bien un minimum d'imagination et comme Fitz n'avait pas encore lu ses ouvrages, il essayait tant bien que mal de juger le potentiel du candidat. Non pas qu'il soit un expert en littérature, ni même en quoique ce soit d'ailleurs mais Mickey l'intriguait toujours autant, certainement un peu plus de semaines en semaines. Il y avait aussi cette façon qu'il avait de revenir sur le sujet Harlow et il était clair que la production avait fait un sacré coup en les associant tous les deux. Deux molécules qui ensemble explosent bien trop facilement si bien qu'avec cette manière qu'il avait de juger les actes de la jeune femme, Fitz finissait par se poser des questions. Non pas qu'il le croyait vierge de toute expérience mais son aura le laissait à penser. Pourtant, quand il fit une légère réflexion, Mickey joua sur les mots ce qui fit sourire Fitz. Il essayait de se défendre, c'était amusant. - Oh mais je ne sous-entendais pas ça Mickey, ne t'inquiètes pas. Je ne sous-entendais rien du tout d'ailleurs. Après tout, les écrivains, certains tout du moins, étaient connus pour être des libertins, peut-être que Mickey cachait bien son jeu... La question étant alors... - Quel est ton genre de femme alors ? Ou d'homme, peut-être... C'était un sujet intéressant non ? En tout cas, Fitz était bien impatient d'en avoir la réponse étant donné qu'ici, il ne semblait pas trouver son bonheur. Revint ensuite Harlow, qui était un sujet récurrent pour le jeune homme. Cela cachait-il quelque chose ? Certainement pas mais là, en cet instant, il n'avait pas vraiment tort. - Je suis d'accord avec toi sur ce point, en effet. Mais... elle fait ce qu'elle veut, elle est grande, elle sait quoi faire pour changer la donne alors... Elle en est consciente en plus donc la balle est dans son camp j'imagine. Et c'est tout ce que Fitz pouvait dire sur ce sujet car après tout, il ne connaissait pas grand chose. Il ne se basait que sur une seule conversation et depuis, Harlow avait continué à faire ce qu'elle voulait. De plus, ce n'était pas ses affaires et encore moins avec les relations qu'il entretenait avec Everleigh. Mais au moins, Mickey lui avait des choses à dire sur sa relation entre partenaire ce qui n'était pas le cas de Fitz, bien malheureusement. Et d'ailleurs, les nominations allaient encore mettre son partenariat en danger cette semaine aux vues des nominations. - Sait-on jamais, peut-être vais-je en avoir un nouveau dimanche. Ou alors je n'aurais plus ce problème. Bref, j'espère en tout cas avoir plus de temps avec Israel, il m'a l'air sympa... Même si pour le moment, il ne pouvait pas vraiment en juger.