+ myles

En ce moment j’ai du mal à dormir, des fois même que je m’endors pas avant une heure du matin. Mais c’est pas de ma faute, c’est à cause de toute cette histoire avec Papa …. Enfin Myles quoi. Avec tout cette histoire moi j’ai du mal à dormir, parce que je me sens pas bien. Je sais bien que j’ai dit que je lui parlerai plus jamais, mais là j’en ai marre, et puis j’ai le droit de lui parler quand même après tout ce qu’il c’est passé. Mais enfin ça veut pas dire que je lui ai pardonné de toute façon, c’est juste que comme ça fait plus d’une semaine que je lui ai pas parlé il me manque. Alors j’y peux rien moi je suis pas habitué à pas lui parler pendant autant de temps c’est tout. Alors ça m’empêche de dormir et puis je veux pas encore réveiller Peyton parce que j’ai peur qu’il finisse par m’en vouloir après. Et puis il a le droit de dormir aussi je vais pas le réveiller toutes les nuits. Peut-être que je peux trouver Myles, je suis encore en colère contre lui, mais je peux encore lui parler quand même. Je sors alors de mon lit, toujours en pyjama, à sa recherche et je finis enfin par le trouver sur le balcon. Même qu’il fume, c’est vraiment pas bien, depuis quand il fume d’abord ? Il m’a toujours dit que c’était pas bien de fumer à moi. Enfin bon, j’ouvre la porte et je m’avance doucement vers lui. Je sais pas trop quoi lui dire en fait. « J’arrive pas à dormir. » je lui dis simplement sans oser le regarder. J’espère qu’il va pas me crier dessus. J’espère qu’il croit pas que c’est parce que j’ai déjà tout oublié, c’est juste que j’en ai marre de plus lui parler tout court, c’est tout.

Il est bientôt une heure passé. Et je ne suis pas encore couché. En même temps, c’est le cas de beaucoup de monde. Je sais que ça ne servira a rien pour ma part d’aller tenter de dormir, puisque je n’y arriverais pas. Alors autant éviter de fixer le plafond, ou de rester complètement immobile pour ne pas réveiller ma partenaire. J’enfile une veste bien chaude, car il caille dehors. Oui, j’ai décidé de me poser sur le balcon. Accoudé à la rambarde, je fume une cigarette, perdu dans mes pensées. Quand le bruit de la porte fenêtre me fait tourner la tête. Un arrivant. Mason. Debout à cette heure ci ? C’est qu’il doit vraiment être perturbé. Lui qui se couche toujours à heure fixe, à 23h, pas plus tard. Je ne cherche même pas à cacher ma clope, de toute façon il l’a vu, c’est trop tard. Puis j’en ai marre de lui dissimuler des choses. Oh et je fais bien ce que je veux. Je regarde Mason s’avancer vers moi, en silence. Je pensais qu’en me voyant il aurait fait demi tour, mais non. Aurait-il décidé de me parler à nouveau ? « J’arrive pas à dormir » Je m’en doute. Sinon il n’aurait pas déserté son lit qu’il chérit tant. « Moi aussi j’ai du mal pour dormir » Que je lui confie. « Tu veux discuter ? » J’espère qu’il va répondre par l’affirmative. Qu’il est enfin enclin à ce qu’on parle. Et surtout plus ouvert. Parce que si c'est pour me dire en boucle, de toute façon je te crois pas, tu fais que mentir, ça ne sert à rien.

D’habitude je dors à cette heure-ci mais en ce moment j’y arrive pas parce que ça me fait tout bizarre de plus parler à Myles. Je sais que j’ai dit que je voulais plus jamais lui parler, mais ça me fatigue de tout le temps l’éviter et puis il me manque un peu. Mais vraiment un tout petit peu, c’est juste parce qu’avant je lui parlais tous les jours alors forcément il faut que je m’habitue. Et puis en plus c’est vrai que je comprends pas tout à ce qu’il se passe. Alors finalement ce soir je décide d’aller lui parler puis peut-être que je dormirai mieux comme ça en plus. Je mets pas beaucoup de temps avant de le voir sur le balcon. Moi il m’a toujours dit que c’était pas bien de fumer, mais alors lui il s’en fiche il peut bien faire ce qu’il veut. « Moi aussi j’ai du mal pour dormir » Tant mieux, comme ça je suis pas le seul. Des fois j’espère qu’il s’en veut de ce qu’il m’a fait. « Pourquoi ? » Oui j’aime bien savoir quand même, si ça se trouve c’est juste parce qu’il est malade ou je sais pas. « Tu veux discuter ? » Peut-être je sais pas. Je sais pas trop quoi lui dire, et en même temps j’ai mille questions que j’aimerais bien lui poser. « Oui. Je t’écoute. » Oui parce que moi j’ai rien à dire quand même, c’est lui qui a encore plein de choses à me dire, je poserai mes questions après peut-être, mais pour le moment c’est à lui de parler.

Pourquoi je n’arrive pas à dormir ? C’est fou ce qu’il veut toujours tout savoir. « Parce que je m’inquiète pour toi, parce que je n’aime pas qu’on soit en froid… » Et encore en froid c’est bien gentil. Rappelez-vous qu’il m’a quand même balancé des horreurs le Mason. Difficile d’oublier. Je lui demande alors si il veut discuter. Est-ce qu’il est prêt pour ça ? A-t-il en fin décidé de se montrer raisonnable ? Ou va-t-il encore m’envoyer balader comme il sait si bien le faire ? « Oui. Je t’écoute. » Bien, c’est une bonne chose. On est en progrès. Par contre c’est à moi de parler ? Merde, il faut trouver quoi dire maintenant… « Je suis désolé de t’avoir menti. Mais je l’ai fais pour ton bien, pour te protéger. D’accord, j’ai peut être eu tort, je ne sais pas…Mais mes intentions n’ont jamais été mauvaises. Tout ce que je voulais, c’est que t’ai une enfance la plus heureuse possible. Tu me crois ? » Allez s’il te plait, dis moi que tu crois à mes paroles. Parce que s’il continue dans sa connerie de non tu ne fais que me mentir de toute façon, je crois que je vais perdre patience. Et discuter avec lui ne servira strictement à rien. Donc j’espère sincèrement qu’il a dépassé ce stade là, et qu’enfin, ENFIN, nous puissions avoir une vraie conversation, avec un réel échange. Sans que je ne me heurt à un mur de dix mètres de haut. Suspens…Je vais très vite le savoir.

Ah lui non plus il arrive pas à dormir ? Bon tant mieux alors, comme ça je suis pas le seul. Et puis de toute façon, il mérite pas de dormir si moi j’y arrive pas, c’est comme ça. Mais enfin j’aimerais bien savoir pourquoi quand même. « Parce que je m’inquiète pour toi, parce que je n’aime pas qu’on soit en froid… » Ah c’est donc ça ? Bon en même temps je vais pas lui dire que c’est de sa faute, mais j’en pense pas moins quand même. C’est pas moi qui aie menti pendant tout ce temps. « Oh, il peut rien m’arriver ici. » je lui dis en haussant les épaules. Oui il faut pas qu’il s’inquiète pour moi, je peux pas me faire écraser par une voiture, m’en aller, alors c’est bon, je suis en sécurité ici, je comprends pas trop pourquoi il s’inquiète en fait. Mais bon oui peut-être que ça me fera du bien de discuter avec lui, ça me manque quand même de plus lui parler. Et puis j’ai plein de choses à lui dire, mais lui aussi il doit avoir des choses à me dire quand même. « Je suis désolé de t’avoir menti. Mais je l’ai fais pour ton bien, pour te protéger. D’accord, j’ai peut être eu tort, je ne sais pas…Mais mes intentions n’ont jamais été mauvaises. Tout ce que je voulais, c’est que t’ai une enfance la plus heureuse possible. Tu me crois ? » Hmmmh … Je sais pas trop, je crois que oui. Il a jamais été méchant avec moi en même temps, alors il faut que je le croie. « Oui je te crois. Mais pourquoi tu me l’as pas dit avant ? Je suis plus un bébé. » Oui c’est vrai peut-être qu’il a fait ça pour moi, je pense que je le crois, mais je comprends pas pourquoi il m’a jamais rien avant et qu’il a attendu tout ce temps pour le me le dire.

« Oh, il peut rien m’arriver ici. » Physiquement oui. Mais ça ne m'empêche pas de m'inquiéter pour lui...Que les récentes révélations puisse le perturber plus que de raison...Je m'excuse ensuite une nouvelle fois de lui avoir menti. Mais j'espère qu'il se rend compte que je n'ai jamais pensé à mal. Qu'il arrête de penser que je mens comme je respire. Il devrait avoir assez de recul maintenant depuis la révélation pour le comprendre non ? « Oui je te crois. Mais pourquoi tu me l’as pas dit avant ? Je suis plus un bébé. » Il ne se rend pas compte lui. Alors certes ce n'est plus un bébé, m'enfin on est loin d'un adulte de 19 piges. « Je ne sais pas...Quand on est enfoncé profondément dans un mensonge, il est difficile d'en sortir. Puis avec le temps ça ne me semblait même plus un mensonge je crois...J'en suis venu réellement à te voir comme mon fils. » Parce qu'il n'est pas le seul à qui je mentais. La plupart des gens autours de nous, le prenait vraiment pour mon fils. Je me vieillissais un peu plus, 36 ans, et racontait que je l'avais eu jeune, voilà tout. Personne ne trouvait à redire. De toute façon, pourquoi je mentirais ? « Tu penses que tu pourras me pardonner ? » J'espère. Je ne m'attends pas à ce qu'il le fasse là tout de suite, ça serait trop beau pour être vrai, mais plus tard...Qu'il ne mette pas trop de temps non plus.

Toute cette situation me dépasse un peu c’est vrai, je me pose beaucoup de questions et je sais pas par où commencer. Mais celle qui m’obsède le plus c’est de savoir pourquoi il a attendu tout ce temps pour me le dire. Je comprends pas, j’aurais pu comprendre avant, je suis plus un bébé depuis longtemps. Alors que maintenant il a attendu un peu trop longtemps quand même pour me le dire je trouve. Si ça se trouve lui aussi il pense que je suis bête et que j’aurais pas pu comprendre. « Je ne sais pas...Quand on est enfoncé profondément dans un mensonge, il est difficile d'en sortir. Puis avec le temps ça ne me semblait même plus un mensonge je crois...J'en suis venu réellement à te voir comme mon fils. » Je comprends un peu ce qu’il veut me dire, mais pas tout. C’est juste que j’ai du mal à le comprendre par moment des fois en fait. « Et pourquoi t’as choisi maintenant pour me le dire alors ? On peut pas continuer comme avant ? » Oui je pourrais continuer à l’appeler Papa, et puis on ferait comme si de rien n’était. Ce serait plus simple pour tout le monde quand même. « Tu me l’as pas dit parce que tu penses que je suis bête toi aussi ? » Oui je suis sûr que c’est ça de toute façon, tout le monde pense que je suis bête alors lui aussi sûrement. Ca m’étonnerait même plus en fait je crois. « Tu penses que tu pourras me pardonner ? » C’est une question difficile quand même. Il se rend pas compte lui. « Peut-être. Mais pas tout de suite. » Non je suis pas encore tout à fait prêt c’est tout.

« Et pourquoi t’as choisi maintenant pour me le dire alors ? On peut pas continuer comme avant ? » Continuer comme avant ? Genre on oublie tout, il ne s'est rien passé ? Il continue à m'appeler papa, et moi à le faire passer pour mon fils ? En soit, ça ne me dérangerait pas qu'il me nomme toujours ainsi. A vrai dire l'entendre m'appeler Myles ça me fait vraiment très bizarre. Il va me falloir un temps d'adaptation. Seulement maintenant que tout le monde est au courant de la vérité, ça serait bien trop étrange qu'on continue de cette manière. Les gens ne comprendraient pas. Et puis ce n'est pas une bonne solution. Cela serait régresser. Il faut qu'il se fasse à l'idée que je sois son frère, et non son père. « Parce que bien que cela aurait été plus facile qu'on continue dans le mensonge, il fallait bien que je t'apprenne la vérité un jour...Et j'ai pensé que c'était le moment, que t'étais prêt. Et comme tu voulais faire le jeu, qu'il fallait un secret, je me suis dis pourquoi pas ? » Pas forcément la meilleure chose à faire, mais c'est fait. « Tu me l’as pas dit parce que tu penses que je suis bête toi aussi ? » Rho mais c'est pas possible, il m'écoute quand je parle ? Il lui faut combien d'explications ? « Parce que, ce que tu ne sais pas, ne peut pas te faire de mal. T'étais petit, traumatisé...Au final, c'était préférable que tu ne te souviennes de rien. Alors oui j'aurais pu te le dire plus tôt, à tes 12, 13, 14 ans...Mais je ne pense pas que tu étais prêt à entendre la vérité. A pouvoir la comprendre...Mais maintenant, tu es assez grand pour ça. » Bon ça lui va là ? Ou il va encore trouver à redire ? Je lui demande alors si il pense qu'il pourra me pardonner. « Peut-être. Mais pas tout de suite. » Je suis soulagé d'entendre ça. Evidemment je ne m'attends pas à ce qu'il le fasse tout de suite. Mais savoir que c'est possible...C'est une bonne chose. Tout n'est pas perdu. « C'est déjà un bon début. » Ma cigarette étant terminée, je l'écrase finalement dans le pot de fleur.

Je crois que j’aimerais bien que ce soit comme avant finalement, que je crois que Myles c’était mon Papa. Il m’avait déjà menti pendant tout ce temps alors pourquoi est-ce qu’il me l’avait pas dit beaucoup plus tôt ou pourquoi est-ce qu’il avait pas continué à mentir ? Je comprends pas pourquoi il a choisi ce moment-là pour tout me dire. Je comprends pas grand-chose à tout ce qui est en train de m’arriver en fait. Je préférais comme c’était avant, ça me fait bizarre de me dire que tout va changer quand même d’un côté. « Parce que bien que cela aurait été plus facile qu'on continue dans le mensonge, il fallait bien que je t'apprenne la vérité un jour...Et j'ai pensé que c'était le moment, que t'étais prêt. Et comme tu voulais faire le jeu, qu'il fallait un secret, je me suis dis pourquoi pas ? » Alors c’était tout ? Il avait pas d’autre explication à me donner ? Bon, il allait falloir que je m’en contente alors je crois. « Et si on avait pas fait le jeu, tu me l’aurais dit quand même ? » Je sais pas, je me pose simplement la question. J’ai le droit de savoir aussi, je me pose beaucoup de questions, j’ai besoin qu’il y réponde pour mieux dormir et pour que je sache si j’ai envie de lui pardonner ou pas. « Parce que, ce que tu ne sais pas, ne peut pas te faire de mal. T'étais petit, traumatisé...Au final, c'était préférable que tu ne te souviennes de rien. Alors oui j'aurais pu te le dire plus tôt, à tes 12, 13, 14 ans...Mais je ne pense pas que tu étais prêt à entendre la vérité. A pouvoir la comprendre...Mais maintenant, tu es assez grand pour ça. » Oui ça c’est vrai que je suis grand mais … il m’a pas dit si je pensais que j’étais bête ou pas. « Oui ça je comprends ce que tu veux dire. Mais tu penses que je suis bête toi ou pas ? » Si ça se trouve sur ça aussi il a menti, et il pense que je suis bête en vrai. Comme tout le monde, c’était le seul qui me disait pas que j’étais pas bête, mais si ça se trouve ça aussi c’était des mensonges. Mon pardon dépendra aussi de sa réponse à cette question, il sait que je déteste qu’on dise que je suis bête alors je veux voir ce qu’il va me répondre. « Et je veux pas que tu mentes. » Parce que si ça se trouve il va me dire non, mais ce sera un mensonge alors bon. En tout cas oui je pense que je pourrai lui pardonner mais pas tout de suite, non c’est encore trop tôt, je suis pas prêt. « C'est déjà un bon début. » Oui c’est vrai. J’avais quelque chose d’autre à lui dire aussi, je m’en voulais un peu de lui avoir dit ça la semaine dernière. « Tu sais ... C’était pas vrai, quand j’ai dit que je t’aimais plus. » Et ça voulait pas dire que je lui avais pardonné, simplement que c’était pas vrai.

« Et si on avait pas fait le jeu, tu me l’aurais dit quand même ? » J'hoche la tête. « Oui j'aurais fini par te le dire. Toute cette situation commençait à me peser de plus en plus... » Donc après peut être que je ne lui aurais pas dis ce mois ci, mais clair que je l'aurais fais dans l'année. « Oui ça je comprends ce que tu veux dire. Mais tu penses que je suis bête toi ou pas ? » Pourquoi faut il qu'il insiste avec ça ? Voilà qu'en plus il rajoute que je ne dois pas mentir. Je sens que ma réponse peut définir le reste de nos relations, sur un court terme du moins. Il ne faut pas que je dise de conneries. D'un autre côté, je suis censé dire la vérité. P'tain il m'énerve avec sa question. Pourquoi faut il toujours qu'il reste bloqué sur une chose ? J'ai réussi à l'éviter tout à l'heure mais non, il revient avec ça. Je sais combien il déteste qu'on lui dise qu'il soit bête. C'est pour ça qu'il me demande d'ailleurs. Pour savoir si je pense comme tout le monde. Comme ceux qui lui répètent sans cesse. « Non, tu es juste différent. Un peu plus lent d'esprit que les autres.. » Merde, ce n'était pas une expression à utiliser je crois. « Ce que je veux dire c'est que...Tu mets plus de temps à comprendre que la moyenne mais...ça ne fait pas de toi quelqu'un de bête. » Je m'en sors là ou je dois sortir les rames ? Peut être la deuxième solution. J'espère qu'il va bien le prendre. Alors qu'il me semblait qu'on commençait à faire des progrès, ça serait dommage. D'ailleurs voilà qu'il m'avoue que la dernière fois il avait menti. Lorsqu'il avait déclaré ne plus m'aimer. « Je sais. » Même si je suis content qu'il me le dise.