La vitre dévoilait un paysage qui n'était plus que l'ombre de ce qu'il était hier. La neige qui avait dégringolé quelques jours auparavant n'était plus qu'un souvenir, le brouillard métamorphosant le jardin en un décor de film sombre. Voilà qui me donnait quelques idées. Glissant les lunettes de soleil sur mon visage, je descendais les quelques marches me séparant de la cuisine, avant de fouiller les placards. Je ne fus pas long à trouver ce que je cherchais, à savoir ces magnifiques paquets de farine. En prenant trois quatre, je sortis avant d'apercevoir une silhouette sur le canapé. M'approchant intrigué, je remarquais BJ profondément endormie et je souris lentement avant d'ouvrir le paquet et de le pencher légèrement au dessus de sa tête. A l'instar de la neige, elle glissa sur ses cheveux, saupoudrant la blondeur de ses mèches pour faire de la jolie boucle d'or une princesse des neige. Glissant le doigt sur sa bouche et à la manière d'un rouge à lèvre, je la recouvrais avant de partir à la manière d'un félin, souple et silencieux. Mon horizon manquait de blancheur. Ouvrant les paquets un à un, je fis glisser la porte fenêtre pour pénétrer le jardin, déversant sur l'herbe la farine pour tracer un cercle de neige irréel. Que voulez vous, pour s'occuper, on pouvait faire de tout. Un pyramide se forma tandis que je souris lentement à cette idée légèrement folle qui m'était venue. Prenant un bol d'eau, je la fis rouler sur les grains, avant de former une boule gluante dans la main. Celui qui allait sortir recevrait une boule de neige quelque peu.... sangsue. Apercevant une ombre, je lançais pour m'apercevoir qu'elle s'était nichée entre les seins d'une magnifique blonde aussi blanche qu'un vampire. Me retenant d'éclater de rire, je lui fis un signe de main où mon sérieux manquait terriblement à l'appel.

Blanc vert, ce n'était qu'une histoire de couleur après tout. La jeune femme semblait avoir troqué son air revêche contre cet air boudeur qui ne savait me laisser indifférent. Un sourire perça sur mon visage, tandis que je baissais la tête vers elle, suivant son corps plié glissant sur une chaise. M'accroupissant devant elle, j'observais son petit air enfantin avant de sourire amusé, décidant d'entrer dans son jeu. Glissant les mains sur son ventre, je relevais son haut avant de poser mes doigts légèrement sur les côtés, pressant sa peau en douceur en un massage léger. Puis, baissant la tête, je pressais ma bouche à sa peau, l'effleurant des lèvres avant de relever la tête. Plongeant dans son regard, je souris en douceur.

-On appelle ça comment déjà... le baiser magique je crois non?

Je lui fis un léger clin d'œil moqueur, amusé à la fois avant de remettre son haut en place, pour ensuite glisser un bras sous ses jambes, la soulevant dans mes bras avec une facilité déconcertante. Elle était vraiment légère. La gardant dans mes bras, je fixais son visage, puis descendit entre ses seins pour remarquer la trace de farine. Mes bras étant pris je ne pouvais guère utiliser mes mains, ainsi je baissais légèrement la tête, pressant ma bouche au creux entre ses deux seins, glissant la langue pour recueillir une petite boule de farine mouillée. Relevant la tête, je la regardais intensément avant de faire légèrement la grimace.

-C'est meilleur avec du sucre ...

Si elle boudait ? Non pas spécialement, simplement elle laissait la colère s’adoucir, sans forcément se mettre à rire aux éclats tout de suite. Elle avait surtout besoin de s’asseoir, de faire face à cette évidence qu’elle avait besoin d’une douche mais que la salle de bain était loin.. Alcéo devait tellement la trouver ridicule en cet instant.. Pourquoi ne la laissait-il pas seule ? Pourquoi s’agenouillait-il auprès d’elle ? Sans vraiment qu’elle s’y attende, l’italien se mit à caresser son ventre du bout des doigts avant d’y déposer un tendre baiser. Betty l’observa faire, détaillant chaque geste, puis elle lui sourit légèrement en retour lorsqu’il replongea ses yeux dans les siens. Elle hocha simplement de la tête à sa question, ne trouvant rien à dire d’autre. Elle se sentit ensuite glisser dans ses bras alors qu’il la prenait contre elle, la portant comme il l’avait déjà fais quelques jours auparavant, à croire qu’il aimait la porter. S’accrochant à lui, elle passa ses bras autour de son cou, le regardant intensément, silencieuse. Il posa alors ses yeux sur le petit reste de farine mouillée qui se baladait entre ses seins, et dans un geste qui aurait pus paraître on ne put plus équivoque si elle était nue, il alla glisser sa langue pour y prendre ce morceau de pâte. Elle eut alors un petit rire en voyant sa grimace lorsqu’elle retrouva son regard profond. Elle voulut répondre, mais elle se contenta d’ouvrir légèrement la bouche, ne laissant aucun son en sortir, trop absorbé par ses beaux yeux. Elle allait pour se perdre encore une fois dans son regard si intense, mais elle s’en empêcha, détournant le regard. « Dis, j’ai l’air de quoi avec toute cette farine dans les cheveux ? » Ce fut alors le retour de la petite fille. Elle eut une petite grimace, puis elle posa ses yeux sur les placards de la cuisine, comme pour éviter de regarder son partenaire. 

Sa question me fit sourire et je l'observais longuement, prenant délibérément mon temps tandis qu'un sourire naquit sur mes lèvres, léger et simple. Elle ressemblait à beaucoup de chose … Et je ne savais par quoi commencer, si bien que je me lançais, prenant plusieurs exemples.

-Lorsque tu dormais, j'avais sous les yeux une réplique parfaite de Blanche Neige lorsqu'elle se trouvait endormie. Dehors, tu ressemblais davantage à la reine des glaces de Narnia avec ton air revêche. Quant à maintenant …., prononçais-je tout en l'observant, je dirais que tu ressembles davantage à un gâteau géant et je dois avouer que je crains de flancher à la vue d'autant de douceur appelant l'homme le plus robuste à goûter.

La posant sur la table, je l'assis en douceur avant d'ouvrir un placard pour prendre du sucre, en glissant légèrement entre ses seins, sur son haut. Ramassant à nouveau un morceau de pâtes, je le goutais, prenant mon doigt entre mes dents pour finalement claquer la langue.

-C'est déjà meilleur. Goûtes et dis moi.

En reprenant un morceau, je glissais mes doigts sur ses lèvres, les pressant légèrement pour offrir un passage à mes doigts, avant de glisser légèrement sur ses dents pour lui mettre le morceau sur la langue que j'effleurais. Sa bouche était chaude tandis que ses yeux malgré elle luisaient légèrement. Posant ma main près de sa cuisse, je la fixais avec une certaine lueur dans le regard, telle que je ne pouvais réellement l'identifier moi même. Désir, humour, le tout se mêlait à moins que l'humour soit ma seule façon de ne pas me comporter bestialement avec elle. Après tout... j'avais tout de même un secret à ne pas dévoiler, lui sauter dessus serait, malgré la façon dont je l'exposais chaque jour, la meilleur façon de me griller pour de bon.

Il faisait beau aujourd'hui. Ouais enfin pour un hiver glacial bien entendu. Alors oui j'avais beau me balader en tee shirt toute la journée, il n'empêchait que j'avais très froid, de temps à autres. Oui enfin bref je suppose que tout le monde se fout de si Héléna est chaud... à chaud ou pas, hein. Cela faisait depuis environ deux heures trente que je repassais le linge de certains candidats. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'étais trop bonne ! Au sens propre... Breffons, vous vous doutez qu'un moment, on ne sait plus qui est à quoi et on mélange tout. C'est pour cela que j'avais pris la décision de tout ranger dans un coin de la chambre -oui je repassais dans la chambre car j'avais la flemme de me taper les escaliers- cependant, un bout de tissu attira mon attention. Situé près du lit de Charlie et Matthew, un caleçon vagabond errait sans âme ni but aux pieds du malheureux draps. Soulevant celui ci de la pointe des doigts je remarquais l'odeur putride qu'il dégageait. Je décidais donc de chercher le jeune homme dans toute la maison, hurlant son nom -ouais enfin non quand même pas- je me dirigeais vers la cuisine et là -pause dramatique- l'impossible se déroula sous mes yeux. Matthew ouvrant le frigo pour attraper une bouteille d'eau, l'air je-m'en-foutiste. Non mais il allait voir lui ! On ne laisse pas des caleçons sales par terre, imaginez que quelqu'un glisse ses orteils dedans ! -On se demande alors qui pourrait bien le faire, n'est ce pas Héléna ?-. Lui mettant le caleçon sous le nez je pris la parole, d'un ton étrangement neutre.

« Non mais ça ! Tu vois ça !? » dis-je en bougeant le caleçon devant son visage « Ça c'est non ! Genre N-O-N ! Comme euh... Nombril, ou Trianon » ; Punaise que j'aime ces gâteaux, fondant au chocolat et tout et tout... Ahem.

Et puis là, -seconde pause dramatique- mes yeux se posèrent sur Betty-Jayne et Alcéo, écarquillés comme deux billes jouant à celle qui sera la plus ronde. Choquée, je laissais tomber le caleçon par terre et me reculais, m'asseyant sur le comptoir. On dérangeait ? Ah bon ?