C'était délicat. Infiniment délicat. De se retrouver ici avec elle. De partir du principe que fuir, la fuir, n'arrangerait rien. Oui, définitivement, c'était délicat. Mais Mado avait besoin de passer du temps avec Everleigh aujourd'hui. Autant parce qu'elle commençait à avoir un peu mauvaise conscience de lui être tombée dessus aussi durement la semaine passée que parce qu'elle ne la comprenait décidément plus. A quoi jouait-elle ? Pourquoi continuait-elle de flirter avec son partenaire, alors qu'elle semblait autant attachée qu'elle à Fitz ? Elle avait prétendu ne pas jouer, pour autant c'était exactement l'impression qu'elle donnait. Mado n'avait pas envie de juger son comportement, mais dans la mesure où Everleigh était initialement son amie, et où elle craignait que la brune finisse par blesser Fitz, elle se sentait un peu concernée par tout ça. Ce qu'il se passait entre Myles et Everleigh lui était totalement inconnu, et elle ne prétendait absolument pas savoir s'il se tramait quelque chose de sérieux entre eux, ou pas. Mais ce qu'elle avait vu l'avait déçue, honnêtement. En ce jour, elle n'avait pourtant pas tant l'intention de le lui faire savoir que d'arranger les choses. Car elle avait eu quelques jours pour réfléchir, pour prendre du recul. Si elle ne regrettait pas de lui avoir dit ce qu'elle avait eu naturellement besoin de lui dire, il est vrai que Mado estimait qu'elle aurait peut être du s'y prendre autrement. Ainsi, tandis qu'elle voyait qu'Everleigh était assise sur le bord du bassin, elle eut l'idée de l'y rejoindre, de prendre place à ses cotés, en silence, se contenant de fixer la surface de l'eau, comme si ne rien dire suffirait à arranger les choses. Pourtant, elle savait que ce ne serait pas le cas. Ainsi donc, hm, parler ce serait une bonne initiative. Oui, assurément. « Parfois, je me déteste » avoua-t-elle alors, le plus naturellement du monde. « Souvent, en fait » reprit-elle, dans un soupire. Elle ne savait pas tellement ce que ça venait faire là, mais elle savait qu'elle avait eu besoin de le dire, à cet instant. « Et toi, tu me détestes ? » reprit-elle, osant enfin poser ses yeux sur elle, l'interrogeant tout autant du regard. « Ou je te suis simplement indifférente, désormais ? » L'on disait bien que le contraire de l'affection était l'ignorance, après tout. Et ce serait probablement pire que d'être détestée par Everleigh, quand on y pense. Ce serait l'avoir perdu pour de bon. Or, c'était tout ce qu'elle n'avait jamais voulu. Quoi qu'elle ait laissé pensé la semaine dernière. Quoi que sa camarade puisse penser à ce jour.

Je n'ai pas l'impression que tout ceci s'arrêtera un jour. Mon état, l'état pitoyable dans lequel je me trouve. Je me sens super mal. Toujours, j'avais espoir que ça passe mais ça ne passe pas. Quand j'ai l'impression de me sentir mieux, il y a toujours une chose qui me fait flancher et c'est terrible. Je suis totalement à côté de mes pompes cette semaine. Pourtant lorsque je décide de me rendre jusqu'à la piscine ça va un peu mieux. J'ai mis un maillot de bain quelconque, noir et je me suis installé sur le rebord de la piscine. Je n'ai pas franchement eu le courage d'y plonger ou même que de m'y baigner. Non, je suis plutôt bien assise sur le rebord. Mes jambes remuant dans cette eau tempérée tandis que je regarde la surface de l'eau que je trouble à cause de mes mouvements. J'entends du bruit mais je détourne pas la tête. Je n'en ai pas vraiment envie. Cette personne, une femme a en juger par sa démarche, elle s'installe à mes côtés. C'est Mado, je n'ai pas bougé la tête en sa direction mais je sais que c'est elle. Je ne sais pas si je suis contente ou si au contraire je regrette qu'elle s'est installée à mes côtés. J'aime beaucoup la française quoi qu'on en pense ou quoi qu'on en dise mais je ne suis pas franchement d'humeur à endurer une conversation telle que celle de la semaine dernière. « Parfois, je me déteste » Je peux la comprendre, elle n'est pas facile tous les jours. « Souvent, en fait » Je reste silencieuse alors que je garde les yeux rivés sur l'eau. « Et toi, tu me détestes ? » Je sens son regard sur moi. « Ou je te suis simplement indifférente, désormais ? » J'y ai pas encore songé mais en tout cas j'incline légèrement la tête pour poser mon regard sur elle. « Je t'ai détesté après cette discussion, je t'ai aussi détesté lorsque j'ai dit à Fitz que je voulais prendre mes distances. Et ensuite je m'en suis voulu de t'apprécier autant... » J'avais fait preuve d'honnêteté, je fais toujours preuve d'honnêteté mais plus encore lorsque je suis avec elle. « Maintenant je ne sais pas. T'es venue me reprocher quoi au juste ? » Il n'y a aucune pointe d'animosité dans ma voix. Mon regard est vide, ma voix est monocorde. Mais je suis persuadée qu'elle va me tomber dessus, je ne sais pas franchement pourquoi.

Peut être aurait-elle du la laisser tranquille. Peut être aurait-elle du quitter l'enceinte de la piscine, repasser plus tard ou, à défaut de véritablement en sortir, s'arranger pour ne pas imposer sa présence à Everleigh. Mais ce qui était fait était fait, et clairement, Mado n'avait pas l'intention de la fuir, alors qu'elle était plutôt en tort aux vues de leur conversation de la semaine passée. Une conversation durant laquelle Mado avait laissé exprimer sa frustration, sa tristesse mais aussi sa colère. Une conversation qui fut probablement plus dure encore pour sa camarade que pour elle-même. Clairement, le but initial n'avait jamais été de lui tomber dessus à bras raccourcis pour la pourrir simplement afin d'aller mieux et de déverser toute sa rancœur sur sa camarade. Pour autant, elle ne pouvait le nier, tout ça lui avait fait du bien sur le moment. Sauf qu'après, évidemment, elle s'en était voulue. D'avoir réagi d'une telle façon, d'avoir accablée Everleigh, d'avoir préféré une entrevue animée à une conversation plus posée, plus adulte. Mais ça aussi, c'était fait. Et à cet instant précis, il ne lui restait assurément plus qu'à prendre la température de leur relation, histoire de savoir si elle devait à présent considérer qu'elle avait définitivement perdu Everleigh. Celle-ci aurait après tout des raisons de lui en vouloir pour un bon moment, ce qu'elle comprendrait et ne chercherait pas à contester. Sans doute parce qu'elle en avait assez fait comme ça, hm. Dans un premier temps, elle ne put s'empêcher de lâcher qu'elle se détestait, et relativement souvent. Pourquoi ? Oh, peut être parce que c'était vrai. Ces temps-ci plus que d'habitude. Et peut être avait-elle simplement eu le besoin de le lui confier, comme à une amie. Mais étaient encore amies ? Ou l'avaient-elles seulement déjà été ? Aux yeux de Mado, oui. Car la conversation de la semaine dernière ne parviendrait pas à changer ça, du moins en ce qui la concernait. Et justement, qu'en était-il du coté d'Everleigh ? La détestait-elle ? Ou bien considérait-elle simplement qu'elle lui était indifférente ? A sa réponse, Mado fut à la fois gênée et satisfaite. Gênée qu'elle l'ait détestée pour ses propos passés, pour ce qu'elle avait été forcée de dire à Fitz, mais satisfaite, oui, qu'elle semble mettre ça au passé et qu'elle dise même l'apprécier. « Je n'aurais pas du te tomber dessus comme je l'ai fait. Enfin, j'avais besoin de te faire savoir que tout ça me contrariait, mais j'y suis allée beaucoup trop fort, je pense. Je n'aurais pas du t'enfoncer simplement pour me sentir mieux, ce n'était vraiment pas une chose à faire ... » Et elle le reconnaissait. Il y avait des façons de faire et de dire les choses, et clairement, à ce niveau-là, elle avait doucement merdé, quand même. « C'est à cause de moi ? Je veux dire, ce que tu as dit à Fitz, c'est de ma faute ? » reprit-elle, ne sachant pas tellement quoi en penser. Elle ne se souvenait plus si on l'avait informé de ce désir de prendre des distances. En tous les cas, elle avait le sentiment d'avoir un peu foutu la merde avec sa jalousie à la con. « Je t'apprécie aussi, tu sais. Pour tout un tas de choses. Et ce que j'ai dit la semaine dernière, ça ne remet pas en question l'affection et le respect que j'ai pour toi. » Et si elle avait pu laisser entendre le contraire, elle s'en voulait, clairement. Il ne fallait pas tout mélanger, et cette discussion-ci pourrait éventuellement leur permettre de tempérer les choses et de remettre dans chaque case ce qui ne devait pas en sortir. Du moins l'espérait-elle. Bon, Everleigh n'était finalement pas très sûre de ne pas la détester à cet instant, ce qui l'angoissa un tantinet, et lui demanda ce qu'elle avait l'intention de lui reprocher. « Les reproches, ça va bien deux minutes. Il n'y a pas que ça. Je mentirais si je disais que je n'ai pas été un peu déçue par certains faits dimanche, mais je pense avoir perdu le droit de commenter ce genre de choses, hm ... » Et clairement, elle ne voulait pas la contrarier aujourd'hui. Et puis des reproches, elle lui en avait déjà fait beaucoup, hein. « De toute façon, j'ai plutôt envie que ça s'arrange. C'était beaucoup plus plaisant quand on ne mélangeait pas tout, non ? » Et elle faisait là référence à l'époque où elles pouvaient converser sans évoquer toute cette histoire, où elles avaient appris à se connaitre et à s'apprécier. Elle était nostalgique de tout ça, clairement.

Les choses ont toujours été délicates avec Mado. Parce qu'il est clair que je l'ai immédiatement apprécié même si les apparences ont semblé démontrer le contraire. Mais c'est toute cette histoire qui a eu tendance à compliquer les choses et même lorsque nous avions essayer de faire abstraction j'ai toujours eu l'impression que Fitz était toujours au centre de nos préoccupations. Fitz ou ce qui en découlait. En l’occurrence, elle m'avait bien pourri la semaine dernière avec toute cette histoire de baisers qui avait fait tout un pataquès. J'ai eu l'impression d'être à mon procès sans qu'il y ait le moindre avocat sans me défendre. J'aurais été condamné à endurer les reproches incessantes de Mado tout au long de la discussion et j'en était totalement blasée. Si bien que je me suis mis à en vouloir énormément à la jeune femme. J'ai eu comme l'impression que j'étais prise au piège dans une relation dans laquelle on ne verra jamais le bout alors j'ai pris une décision. Une décision plutôt radicale. Alors quand je dis que je l'ai détesté à cause de Fitz, évidemment elle s'inquiète de savoir si c'est de sa faute ou non. Sur le moment j'ai pensé que oui. Je le pense plus ou moins toujours d'ailleurs. En tout cas, elle s'est rendu compte de ses erreurs et s'excuse. Je suis contente qu'elle reconnaisse ses tords, qu'elle se rende compte à quel point son comportement a été injuste envers moi. « Ce qui est fait est fait. Tu t'en es rendu compte. Et j'accepte volontiers tes excuses, je ne te déteste plus Mado, et tu ne m'es pas non plus indifférente. » Si elle l'avait été je pense que ça aurait rendu les choses plus simples. Sauf que si j'ai pris ma décision c'est surtout parce que je l'appréciais ,elle et Fitz, bien évidemment. « Plus ou moins. C'est de ta faute dans le sens où je ne voulais plus que tu me tombes dessus si on en serait venu à se rapprocher encore et non parce que d'un côté si j'ai choisi de faire ça c'est pour me faciliter les choses, pour m'éviter de souffrir inutilement. » J'ai cru que ça me faciliterait les choses mais ça a pourtant eu l'effet inverse. De toute façon c'est fait. J'ai fait d'autres choses, lui aussi, ce n'est pas grave. J'ai la sensation de ne pas m'être "sacrifiée" pour rien. Elle évoque ensuite ce que j'ai sous-entendu, le fait qu'on s'apprécie et que sa crise de jalousie remette en cause ce qu'elle m'avait assuré la semaine précédente. « Je te crois. D'accord. Je ... Très bien. » Je ne sais pas trop quoi dire à ce sujet parce que dans un sens, elle était là aujourd'hui et si ça avait été vrai elle n'aurait pas pris la peine de venir s'excuser, c'est certain. Je parle reproches parce que j'avais bien l'impression que c'est ce pourquoi elle était venue encore une fois. Je tique un peu sur ses commentaires au sujet d'une déception. Et elle parle ensuite du fait que tout n'était pas nécessairement obligé de tourner au conflit avec cette histoire. Et moi aussi ça me manque notre complicité d'avant. « On est encore amie alors ? » Quand je dis encore ça sous-entend que pour moi on l'était devenue en se découvrant l'une et l'autre, on se découvrant certains points communs notamment. Et je ne vais pas craquer sur une amie parce que c'est rare et que j'ai bien l'impression qu'on peut franchement bien s'entendre en réalité. On l'a déjà prouvé.

Clairement, Mado n'avait pas l'intention de s'imposer à Everleigh si elle sentait que celle-ci n'en avait absolument pas envie. C'était une chose que de vouloir tenter d'arranger les choses, mais c'en serait une autre de la blaser d'autant plus en lui offrant une compagnie dont elle pourrait ne pas vouloir, étant donné ce qu'il s'était récemment passé entre elles. Ainsi, Mado restait consciente qu'elle avait du agacer sa camarade et donc qu'elle n'était pas tellement en position d'exiger la moindre discussion. Pour autant, elle ne voulait pas laisser les choses en l'état. Elle l'aurait peut être fait si sa fierté avait une fois de plus dicté sa conduite, mais celle-ci avait tendance à la laisser un peu tranquille cette semaine. Et clairement, c'était une aubaine. C'était bien trop rare pour qu'elle ne saisisse pas cette occasion pour tâcher de voir si les choses étaient réparables avec Everleigh. Peut être la discussion de la semaine dernière avait-elle tout brisé, tout anéanti, mais peut être pas. Et s'il restait un petit quelque chose de leur relation, c'était assurément bon à exploiter. Déjà, Everleigh ne la chassa pas, alors c'était assurément un bon début. Aussi, elle ne la blâma pas particulièrement, si ce n'est en lui faisant savoir qu'elle l'avait effectivement détesté la semaine dernière. Clairement, Mado s'était préparée psychologiquement à bien pire que ça, hein. Donc, dans un sens, elle était rassurée de constater que la rancune de sa camarade n'était pas telle qu'elle avait pu l'imaginer. Par la suite, Mado trouva légitime de lui faire savoir qu'elle regrettait la manière dont elle avait procédé, quelques jours plus tôt. Lui dire ce qu'elle pensait, okay, mais d'une telle manière, et en s'acharnant comme elle l'avait fait, ce fut stupide et injuste. Aux propos d'Everleigh, un fin sourire gagna ses lèvres. Savoir qu'elle ne lui en voulait pas, qu'elle ne la détestait pas et qu'elle ne lui apparaissait pas comme indifférente, ça lui faisait du bien. Ce n'était pas tant sa conscience qui en était soulagée, que son cœur surtout. « Je suis rassurée de te l'entendre dire » confia-t-elle alors, sincèrement. Parce qu'au moins, c'était clair, et effectivement rassurant. La suite, par contre, l'angoissa davantage. Elle ne comprenait pas tout de la décision qu'avait visiblement prise Everleigh, mais elle semblait comprendre qu'elle n'y était pas pour rien là dedans, comme elle le lui expliqua. « Je ne sais pas tellement quoi te dire. Je ... je me sens nulle, là, franchement. Je savais que ma jalousie démesurée avait fait quelques dégâts, ne serait-ce qu'entre toi et moi, mais là je constate que ça a aussi affecté ta relation avec Fitz et, quoi que tu puisses en penser, ça n'est pas du tout ce que je voulais. » Ainsi, elle se trouvait un brin égoïste. Car certes elle n'avait pas pu contrôler ses réactions, mais elle avait éclaboussé bien du monde avec cette fichue jalousie. Elle s'en voulait, clairement. « Je sais ce que c'est de vouloir s'éviter de souffrir à tout prix, tu sais. Et je sais aussi que ça n'en est souvent que pire. Dans cette histoire, moi-même j'ai voulu faire ma fière et prétendre que tout laisser tomber serait plus facile, plus d'une fois, mais je n'ai jamais pu m'y résoudre au final. » Ce qu'elle cherchait à lui dire, c'était qu'elle ne voulait pas qu'elle souffre de cette décision, qui pouvait lui faire plus de mal que de bien au final. C'était pour ça qu'elle même avait chaque fois renoncé à sortir de tout ça. Parce qu'elle savait que ce serait la chose qu'elle finirait par le plus regretter. Pourtant, c'aurait été facile, ne serait-ce que la fois où elle avait déçue par les images montrées au prime. Mais définitivement, elle ne pouvait pas tourner le dos à celui qui comptait beaucoup trop pour elle à ce jour. Mado avait en tous les cas envie de voir si les choses pouvaient s'arranger. Elle ne voulait pas se perdre dans de futiles reproches, elle préférait panser les plaies de leur relation. Elle sentait que tout n'était pas perdu. Rien ne l'était jamais. Alors lorsque sa camarade lui demanda si elles étaient encore amies, elle n'hésita pas à répondre. « Bien sûr que oui. » A ses yeux, rien n'avait pour autant changé. Elle appréciait Everleigh et ne s'en cachait pas. Leurs premiers échanges leur avaient permis de se découvrir, de s'apprécier, et c'était surtout de ça dont elle voulait se souvenir. « Je sais que tu passes une semaine difficile » souffla-t-elle subitement, comme pour montrer que justement, en amie qu'elle voulait continuer d'être, la détresse de sa camarade ne lui était pas inconnue. « Et je sais ce que c'est que de se sentir trahie par ceux qu'on aime » reprit-elle, comme pour lui assurer qu'elle la comprenait et qu'elle pouvait être là pour elle si besoin. Aussi, si elle ne le disait pas clairement, elle pouvait être là si elle avait besoin de parler. Même si elle avait tendance à penser qu'elle n'était peut être pas la personne à qui elle aimerait se confier. Ce qu'elle comprendrait.

Je pense qu'au fond, je ne sais pas, je n'ai pas envie d'être en froid avec Mado parce que je l'ai apprécie de suite, parce qu'on a pas mal de choses en commun. On a été attiré par le même homme très rapidement alors c'est qu'on a quand même pas mal de points communs. Et il n'y a pas que ça. C'est une femme, et je n'ai pas d'amie femme, pas de véritable amie à qui je peux me confier, je ne me confie pas de toute façon. Je ne dis rien de franchement personnel à personne. Sauf ici, c'est sans doute le contexte, le fait qu'une partie de ma vie a été exposée aux yeux de tous. C'est pour cette raison que je ne l'envoie pas sur les roses, bien sûr notre conversation m'a laissé un goût amer mais ce n'est pas une raison pour ne plus jamais lui adresser la parole. J'en avais un peu marre de m'en manger plein la figure mais c'était fait. De toute façon ça ne changerait rien. Et d'un coup je prends conscience du sens de cette phrase lorsque je la dis à Mado. Ce n'est pas totalement pareil mais là n'est pas la question. Je lui parle de Fitz, de cette décision d'éloignement pour laquelle elle n'est pas étrangère. Je la crois quand elle dit que ce n'est pas ce qu'elle voulait. Sans doute oui. Mais d'un côté, j'imagine que ça l'arrange un peu. Je ne suis plus dans leur pattes. Je ne suis pas là pour semer la zizanie, c'est plus simple pour eux. « Il n'y a rien à dire. C'est mieux ainsi, de toute façon, je n'étais pas sûre de savoir ce que je voulais. Toi tu as l'air plutôt sûre, c'est mieux comme ça. » Oui c'est ce que je me plaisais à croire. Je ne sais pas ce dont j'avais envie, c'est plutôt bizarre de lui dire ça à elle mais d'un côté on a toujours été franche l'une avec l'autre. « Tu as sans doute raison, mais c'est trop tard je pense. Je... J'ai ma fierté. » C'est sûr que j'aurais sans doute besoin de lui en ce moment, et il me manque beaucoup, sa présence parce que je me suis attachée à lui. Et j'imagine qu'elle peut le comprendre mais bon d'un côté lui aussi il voulait qu'on s'éloigne alors on eu tous les deux ce qu'on voulait. Voilà, c'est ça. Et ensuite je parle reproches mais je me rends compte qu'elle n'est pas là pour ça. Elle me le dit. Et je pense que pourtant elle aurait bien envie de le faire parce que mine de rien je la connais un peu à force. Un peu comme une petite fille abattue, je lui demande si on est toujours amie. Sa réponse me fait chaud au coeur. Bon tant mieux, rien n'est perdu visiblement. On est amies. Elle change de sujet. Mado parle plutôt subtilement de ma semaine. Une semaine pourrie. Mais il n'y qu'à voir mon visage pour savoir que je vais mal. En attendant j'apprécie son geste. Ca me touche. Je comprends que je peux lui en parler. Peut être que je devrais le faire. C'est bien aussi à ça que ça sert une amie. « Tu penses que j'en fais trop ? Tu penses que ma réaction est excessive ? » Elle s'y connait à ce sujet, je fais confiance en son jugement, son objectivité. C'est vrai parce que j'en veux à Myles, il a trahis ma confiance, mais Harlow c'est ma fille, je ne devrais pas lui en vouloir autant. Mais ce n'est pas aussi simple.

Si Everleigh avait décrété que Mado avait perdu jusqu'au droit de lui adresser la parole et de passer un peu de temps avec elle, la française aurait assurément respecté sa décision. La dernière chose qu'elle voulait, après tout, c'était lui imposer sa présence et rendre sa semaine plus pénible qu'elle devait déjà l'être. Vraiment, elle ne voulait pas insister si cela risquait de braquer d'autant plus sa camarade. Mais celle-ci semblait bien moins rancunière que prévu, car Everleigh avait beau dire qu'elle lui en avait voulu de lui être tombée dessus de cette manière, elle semblait ici apte à dépasser tout ça et à lui laisser une chance. Peut être que Mado ne la méritait pas, cette chance, puisqu'elle continuait personnellement de se reprocher son comportement de la semaine passée et qu'elle trouvait objectivement qu'elle avait été beaucoup trop loin dans sa façon de procéder. Mais cette chance, Mado avait malgré tout envie de la saisir, car elle était bien placée pour savoir qu'en accorder n'était jamais chose facile et que si Everleigh était visiblement prête à lui en accorder une, c'est qu'elle devait compter pour elle. Et justement, c'est ce qu'elle ne tarda pas à lui dire, qu'elle ne lui était pas indifférente, et c'était là le plus important, car dans le cas contraire, c'est que rien n'aurait plus été rattrapable entre elles, sans doute. Ainsi donc, oui, Mado était rassurée de l'entendre lui dire de telles choses, elle qui s'était sérieusement demandée comment les choses pourraient se passer à l'avenir, s'il leur faudrait s'éviter, si Everleigh ferait en sorte de lui faire payer son audace ... Visiblement, elle voulait agir en adulte, et c'était tout à fait honorable. La suite, par contre, ne manqua pas d'embarrasser Mado. Elle prenait conscience qu'à avoir agi avec égoïste, en ayant fait toute une histoire de peu de choses, elle avait en quelques sortes mise à mal la relation d'Everleigh et Fitz. Et ça, vraiment, ça n'était pas ce qu'elle avait voulu. Peut être, oui peut être qu'une infime part de sa personne voyait cela comme une aubaine, comme l'occasion d'agir normalement avec Fitz sans craindre d'être prise de court par quelqu'un de plus expérimenté, et dieu sait qu'elle s'en voulait de penser de cette manière ne serait-ce qu'une seconde, mais elle se sentait franchement mal de savoir que les choses ne pouvaient décidément pas aller bien de tous les cotés. Aux propos d'Everleigh, Mado se pinça la lèvre. En fait, elle aurait probablement aimé lui dire que oui, qu'elle était sûre d'elle et qu'elle voulait Fitz, tout simplement, mais c'était une chose qui, si elle pouvait éventuellement raisonner dans son esprit, ne pourrait pas franchir la barrière de ses lèvres. Tout ça était beaucoup trop compliqué. « Je ne veux pas que tu en viennes à regretter. Je ne veux pas que tu sois malheureuse à cause de ça. » Peut être regrettait-elle déjà, d'ailleurs. Car peut être disait-elle que c'était mieux ainsi simplement pour s'en convaincre. Donc oui, Mado s'inquiétait du fait que sa camarade ait pu agir pour les mauvaises raisons, par exemple. Et sa conscience ne la laisserait pas tranquille si elle venait à se rendre compte que tout ça rendait Everleigh plus malheureuse qu'elle ne devait déjà l'être ces derniers jours. Elle disait avoir sa fierté, qu'il était trop tard, et ça sonnait déjà comme quelques regrets. « Je ne sais que trop bien ce que c'est que d'agir en fonction de sa fierté. C'est souvent une erreur, d'ailleurs » confia-t-elle alors. Parce que bon, Mado était une femme dont la fierté était bien mal placée, et clairement dominante. Et cela n'était pas sans lui causer des soucis, régulièrement. Rien que dans cette histoire, si sa fierté lui avait laissé plus de répit, certaines choses auraient pu se passer différemment. En tous les cas, Mado considérait qu'elles étaient toujours amies, oui. Elle ne pouvait pas croire qu'une sordide histoire de reproches puisse mettre à mal leur rapprochement initial. La française prit ensuite le risque de lui parler de la semaine difficile qu'elle devait être entrain de vivre. Pour avoir suivi le prime et la rubrique de Sydney, elle savait qu'Everleigh devait se sentir franchement mal à cause des agissements de Myles et Harlow, son partenaire et sa fille. Mado, elle même, ne cautionnait pas tellement, d'autant plus que là, ça devait franchement faire de la peine à sa camarade, à son amie. Alors quand celle-ci lui posa une question, elle eut spontanément le réflexe de déposer une main sur son épaule. « Je pense que tu es blessée et qu'il est normal qu'il te faille l'exprimer. Je serais franchement mal placée pour parler de réaction excessive, d'autant plus qu'à mes yeux, la tienne n'a rien de démesurée. C'est encore frais, alors il est normal que ce soit douloureux. Je pense que ça s'estompera. » Elle l'espérait, du moins. Oui, elle espérait qu'Everleigh dépasserait tout ça et leur offrirait, espérons-le, l'absolution. « Tu m'as prouvé tout à l'heure que tu n'étais pas particulièrement rancunière. Tu trouveras sans doute la force de leur pardonner. » Elle ne pouvait pas en être certaine, parce que c'était à Everleigh de voir et d'aviser, mais elle se doutait qu'elle ne voudrait pas rester en froid avec deux personnes qui comptaient pour elle. Cela lui ferait sans doute plus de mal que de bien, et ce serait dommage.

Agir en adulte c'était franchement la chose à faire, parce que c'est ce qu'on est : des adultes. Et puis lorsqu'on avait parlé, il y a quelques semaines de cela. Je parle bel et bien de la discussion que j'avais évoqué la semaine dernière. Et bien dans cette dite discussion, j'ai assuré avoir passé l'âge de me comporter comme une gamine. Ce qui est la vérité. J'ai passé l'âge de me conduire comme une idiote. Et si englobait ne pas faire la tête à Mado parce qu'elle a été trop franche. Peut être qu'à ce moment là j'étais excédée, peut être que j'avais la sensation que rien ne serait plus pareil. Peut être même que j'avais l'impression que cette discussion tournait en rond qu'elle ne servait à rien. Ca n'empêche que ce n'est pas une raison d'envoyer Mado sur les roses alors qu'elle entreprend la démarche de venir s'inquiéter de ce qu'elle a pu ou non causer. Pas grand chose lorsqu'on y pense parce que s'il y a une chose dont je suis sûre à présent c'est qu'elle compte beaucoup et que je l'apprécie énormément, malgré ce qu'il a pu se passer, malgré le fait que j'ai décidé de m'éloigner Fitz à cause de leur relation. Mais ce serait idiot de lui en vouloir parce que quelque part moi aussi je pourris leur relation. Et je sais à quel point Fitz est précieux pour moi, à quelle point notre relation compte alors évidemment, il en va de même pour elle. C'est normal. Ma réaction n'est peut être pas naturelle néanmoins c'est la mienne. On en vient à parler de ma décision de m'éloigner de l'écossais. Elle ne semble pas franchement à l'aise avec l'idée. D'ailleurs je m'embarque dans une supposition, ce que j'imagine être un fait, qu'elle veut Fitz. Après tout ça ne me regarde pas. « Je ne veux pas que tu en viennes à regretter. Je ne veux pas que tu sois malheureuse à cause de ça. » Je baisse la tête. Je me pince les lèvres. De toute façon, je pense que c'est inévitable. Que l'une de deux soit malheureuse à un moment donné. Plus ou moins intensément. « Certes mais ce serait entièrement de ma faute. » Si j'étais malheureuse à cause de cela c'est parce que je l'aurais décidé. Et j'étais certaines que j'allais bientôt le savoir. Même si dans un sens, je pense que je serais plus malheureuse de cette éloignement que si je venais à voir des images compromettantes parce que je ne suis pas jalouse et que je n'aurais pas franchement de raisons d'en vouloir à qui que ce soit, ce serait hypocrite de ma part. « Je ne sais que trop bien ce que c'est que d'agir en fonction de sa fierté. C'est souvent une erreur, d'ailleurs » Oui je veux bien la croire. Evidemment, mais bon c'est un fait de le savoir, ce n'est pas forcément évidemment f'aller outre. Je ne réponds pas parce que, parce que je suis d'accord. Je me contente de hocher la tête. Ensuite, elle me confirme qu'on est encore amie et ça a tendance à me faire beaucoup de bien, un soucis en moins. Parce que ça aussi c'était pesant, cette sensation de ne pas savoir. J'écoute l'avis de Mado au sujet de ma question. J'ai tellement l'impression de l'être moi excessive parce que ça ne me ressemble pas. Pas du tout. « Je ne vais pas pouvoir en vouloir à Harlow à propos de ça. Parce que ce serait hypocrite. Ce serait aussi surtout idiot parce que si je suis là c'est avant toi pour elle... » Je soupire, quant à Myles j'en sais rien. Sans doute. Je ne sais pas. Je peux pas prédire, pour le moment je sais que c'est trop frais. Je me suis quand même rapproché de lui même si je ne lui ai pas pardonné.

Finalement, cette discussion s'avérait rassurante. Il faut dire que Mado s'était mise beaucoup d'idées en tête, à commencer par le fait que sa camarade puisse ne plus avoir la moindre envie de converser avec elle, qu'elle soit déterminée à ne plus lui accorder la moindre importance. Elle était même allée jusqu'à imaginer, assurément à tort, que ce serait désormais la guerre entre elles. Et très franchement, c'aurait été dommage. Parce que Mado, quoi qu'on en dise et quoi qu'elle ait elle même pu dire la semaine passée, n'avait jamais eu l'intention de rester en froid avec Everleigh. Oui elle lui avait dit des choses dures, parce qu'elle avait eu besoin de se soulager, de ne plus s'encombrer de tant d'amertume, mais Everleigh n'en était pas moins importante à ses yeux, encore aujourd'hui. Elle l'appréciait, oui, évidemment. Et c'était également pour cette raison qu'elle ne voulait effectivement pas que sa camarade se rende malheureuse à cause de la décision qu'elle avait visiblement prise tout récemment. Mado n'avait pas tous les détails à ce sujet et n'estimait pas être tellement en droit d'en réclamer, mais il est vrai qu'elle craignait que sa camarade regrette son choix. Le but n'avait jamais été de foutre le bordel entre Everleigh et Fitz, non, clairement pas. Peut être qu'au fond d'elle, elle s'était mise à espérer qu'ils ne deviendraient jamais plus proches qu'ils ne l'avaient été sur les images qu'elle avait eu l'occasion de visionner au prime, mais jamais elle n'avait oser espérer qu'ils s'éloigneraient quelques peu l'un de l'autre. Cela, ce n'était véritablement pas ce qu'elle avait voulu, et du coup, elle avait tendance à en avoir mauvaise conscience à ce jour. « C'est peut être idiot de ma part de dire ça, mais ... si je peux faire quoi que ce soit ... » Ses propos étaient hésitants, car elle ne savait pas ce que pourraient laisser penser de telles paroles. Ce qu'elle ne voulait pas, par exemple, c'est que sa camarade se méprenne, pense qu'elle était hypocrite ou simplement empreinte de pitié. Non, Mado voulait simplement savoir si quelque chose était encore à faire. Sans doute avait-elle aussi un peu peur de lui avouer qu'elle s'était récemment rapprochée de Fitz, car maintenant qu'elle avait connaissance du choix d'Everleigh, elle aurait l'impression d'avoir malgré elle profité de la situation. Ce serait sans doute elle l'opportuniste, du coup. En tous les cas, question fierté, Mado en connaissait effectivement un rayon. Elle-même devait bien souvent faire avec la sienne, s'en accommoder ou tâcher d'y résister. Alors elle la comprenait. Quant au reste, Mado pouvait comprendre qu'Everleigh se questionne, qu'elle pense être excessive. Pour autant, aux yeux de la française, sa camarade ne l'était pas. Il était normal d'être contrariée, c'était encore récent. Et nul doute que ça lui passerait et qu'ils entêteraient tous cette petite incartade. Du moins, elle osait l'espérer, autant pour Everleigh que pour Harlow et Myles. « Harlow semble tellement perdue, tellement livrée à elle-même ... Je ne sais pas si je fais bien de t'en parler, mais j'ai tendance à penser qu'il y a presque prescription aujourd'hui ... Il y a quelques temps, un matin, je suis tombée sur Harlow, dans la cuisine. Elle était ... complètement déboussolée. Je ne sais toujours pas s'il s'agissait simplement d'une crise d’hypoglycémie, ou bien d'une panique intense, et crois-moi je ne cherche absolument pas à te culpabiliser en te racontant tout ça, mais ... je me suis véritablement inquiétée pour elle. Et bien que j'ai décidément un peu de mal avec sa façon de se comporter, je m'inquiète toujours pour elle à ce jour. Peut être parce que je suis mère également et que ça me rend facilement empathique à sa flagrante détresse, je ne sais pas, mais j'estime que tu dois savoir. » Elle ne savait pas tellement pourquoi elle lui racontait tout ça d'ailleurs, d'autant plus qu'Harlow le lui avait interdit. Mais Everleigh était sa mère, et elle semblait vouloir son bien, alors elle devait savoir ce genre de petites choses. Mado n'avait qu'une parole, mais elle était globalement plus proche de la mère que de la fille, hm. « Elle a besoin d'aide » souffla-t-elle, alors que c'était naturellement une évidence. Elle avait tendance à penser qu'Everleigh pourrait justement lui être d'une grande aide pour dépasser tout ça. Et donc, oui, qu'il serait d'autant plus dommage d'en vouloir à Harlow pour quelque chose qui, finalement, était peut être loin d'être aussi grave que ce dont elle pouvait peut être souffrir. Mais tout ça, Everleigh le savait sans doute déjà.

Peut être qu'au début lorsque Mado s'est approché, je n'étais pas franchement encline à la conversation, mais d'un côté c'est idiot de lui en vouloir alors qu'elle a juste cherché à être honnête. Je commence à la connaître un peu maintenant. J'ai compris qu'elle était un peu excessive mais au fond, j'ai rapidement compris qu'elle n'était pas une personne de foncièrement méchante. Elle avait juste eu peur et avait été blessé et je pense que je suis la plus à même de la comprendre à l'heure actuelle c'est pour quoi je ne rejette pas la conversation. Par contre ce que je n'ai pas franchement envie c'est aborder c'est ma relation avec Fitz vu que la dernière fois qu'on l'avait fait on sait toutes les deux la manière dont ça s'est terminé. Cependant je suis totalement surprise qu'elle me propose son aide. J'ai bien entendu ? Elle veut faire quelque chose ? Je crois que je dois grimacer tant je suis surprise. Une remarque me vient soudainement à l'esprit mais je me retiens de la lancer juste à temps puisqu'il est clair que ce n'est pas franchement la peine de raviver les tensions, surtout que je me suis fait une raison. « C'est gentil mais... Je crois que je préfère qu'on se débrouille tout seul. » Ou qu'on ne se débrouille pas du tout en fait. Mais je n'ai pas franchement envie qu'elle s'en mêle ce serait franchement trop bizarre. Non, ce serait mieux d'éviter. Ensuite on parle de ma fierté, on parle d'être dans l'excès et Mado m'assure que non, et je pense qu'elle a raison. Alors je n'insiste pas. Je vais leur pardonner c'est certain. Parce que je ne me vois pas du tout me passer d'eux. Harlow ce n'est pas envisageable, jamais. Quant à Myles, l'aventure sans lui à mes côtés serait bien trop ennuyeuse. On s'est attaché, enfin moi en tout cas. J'imagine que lui aussi au vu de notre dernière discussion. Alors oui, je vais pardonner et on va finir par oublier tout ça. Peut être qu'on va être capable d'en rire un jour. Probablement. A moins que je décide de l'égorger dans son sommeil. Je n'ai pas encore décidé. En tout cas, elle change de sujet. Enfin plus ou moins. Je suis entrain de lui que je suis là pour Harlow. Alors j'imagine que ça a du sens. Il n'en reste pas moins que sa remarque a tendance à me perturber. Plus elle me parle d'Harlow de cette manière et plus je me sens défaillir parce que je sais que je suis responsable de tout ça. De sa vie merdique, de tous ces problèmes relationnels, la nourriture, son corps, sa détresse. Je sens les larmes monter cependant je refuse qu'elles coulent alors je me contrôle. Je prendre une profonde inspiration avant d'essayer de répondre. « Je sais... Merci de me l'avoir dit. Mais... Mais je sais tout ça. Je sais aussi que c'est de ma faute. Et j'imagine que je suis la mieux placée pour l'aider mais il faudrait encore que je puisse l'aider, qu'elle me laisse faire. » Et ce n'est pas gagné. Parce que j'ai envie de l'aider c'est sûr, je ne vis que pour ça. Il n'y a que son bonheur qui m'intéresse, rien d'autre. Juste elle.