Quelques fois, Mado était prise d'une irrésistible envie de glander. Oui vraiment, ça la prenait de temps à autres, et elle ne pouvait généralement rien faire contre ça. Et aujourd'hui, justement, elle n'avait pas suffisamment d'énergie pour faire quoi que ce soit d'utile, genre prêter main forte à Mickey dans l'ingrate tâche qui consistait à faire le ménage au sein du nid, ou encore cuisiner quoi que ce soit, histoire de manger autre chose qu'un vulgaire sandwich, chose de plus en plus habituelle, ces temps-ci. Clairement, il y avait du laisser aller. Mais Mado semblait étonnamment bien le vivre, hm. Comme elle vivait bien le fait de n'être pas capable de s'épuiser à la moindre tâche, mais d'être tout à fait apte à prendre la direction du jacuzzi. Ah oui, ça par contre, elle pouvait faire. Elle n'avait même que trop d'énergie lorsqu'il s'agissait de se détendre dans un bain à remous. Étonnant, hein ? Oui, elle en avait conscience. Elle en était même la première surprise. Oui, oui. Toujours est-il qu'une fois sur place, elle ne s'attendit absolument pas à y trouver quelqu'un. Et encore moins à y trouver Fitz. Que faisait-il là ? Oh, ça n'importait pas grandement. La question était plutôt de savoir s'il boudait toujours. Car elle n'avait fait que le croiser durant les deux derniers jours, alors elle n'avait pas tellement eu l'occasion de s'en rendre compte. Avouez que ce serait dommage. Même dramatique. En tous les cas, tomber sur lui était toujours un bel hasard, mais ça, elle se garderait bien de le dire, vous pensez bien. « Oh non, pas toi » soupira-t-elle, en s'approchant, ne pouvant toutefois se retenir de sourire légèrement. Pitié qu'il comprenne qu'elle plaisantait, elle ne voulait aucunement qu'il s'en offusque, puisqu'il va de soi qu'elle était en réalité enchantée qu'il soit ici. « Entendons-nous bien, si je te rejoins dans ce jacuzzi, c'est toujours uniquement par stratégie, hein » reprit-elle, évidemment sans sérieux. Un peu plus et elle repartait en plein délire, hm. Mado se débarrassa alors de ses fringues et se laissa glisser dans le bain, avant de lancer un regard mutin au jeune homme. « Regarde, la preuve, je ne m'approche pas trop. Il ne faudrait pas que tu te fasses de faux espoirs, tout de même. » Bah oui, ce serait franchement dommage. Même si bon, se rapprocher un peu, elle n'aurait quand même pas été contre, hm hm.

Oh bon sang, quel malheur que Fitz se trouve ici, hein. Ah oui vraiment, ça remettait tous les plans de Mado en question, tant elle n'avait pas envie de le voir. A moins qu'au contraire, elle soit plutôt ravie qu'il se trouve assis dans le jacuzzi, alors qu'elle s'apprêtait à y entrer. Parce qu'évidemment, tout ce qui avait été dit au prime, à partir du moment où ils s'étaient lancés dans un improbable délire, n'avait rien eu de sérieux. Et ici, lorsque la grande brune semblait déplorer la présence de son camarade, il va de soi qu'elle n'en pensait de même pas un mot. Bien sûr, elle aurait pu se réjouir ouvertement du fait que Fitz soit ici, mais ça risquerait de tout gâcher alors que justement, elle s'amusait grandement à laisser penser qu'elle n'avait plus la moindre envie d'avoir à faire à lui et que, limite, elle allait se forcer à entrer dans le jacuzzi, simplement pour continuer sur sa lancée. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit. Non pas se forcer, mais entrer, tout simplement. Sauf qu'elle fit exprès de s'assoir relativement loin de lui, pour ensuite invoquer le fait qu'il ne faudrait pas non plus qu'il se fasse de faux espoirs, que cette entrée ne voulait rien dire, surtout pas qu'elle pouvait avoir envie de passer un moment avec lui, hm. Ce serait fou, tout de même, de s'imaginer une telle chose. Totalement fou, oui. Fitz parla quant à lui de pulsions, et même, de transe. Tiens donc, ce mot était pour le moins récurent dans leurs échanges, ces temps-ci. « Et bien, justement, c'est ce que je redoutais moi aussi. On n'est jamais trop prudents, hein ... » Il était effectivement tout à fait probable qu'il ne se contrôle plus, tout à coup. Finalement, c'était presque une distance de sécurité qu'elle avait installé entre eux. Prévoyante, comme toujours. Sauf que Fitz reprit la parole et qu'elle vit très bien où il voulait en venir. Très, très bien même. Il était décidément fourbe, ce garçon. Parce qu'il la prenait quelques peu par les sentiments là, hein. Du coup, lorsqu'il entreprit de se lever, elle ne put que saisir délicatement son avant-bras. S'il croyait pouvoir filer comme ça, il se trompait. Bon par contre, elle se devait de trouver un truc là, hm. « Ou alors ... » glissa-t-elle, se rapprochant quelques peu de lui, ni vu ni connu. « Ou alors tu peux rester, tu sais, rien que pour m'embêter » soumit-elle, très hasardeusement, en lui adressant un sourire mutin. « Oh ne vas pas croire que je te retienne, hein, ce n'est vraiment que pour t'éviter de tomber dans la facilité. Ce serait dommage, tu ne crois pas ? » reprit-elle, l'air de rien. C'était vachement crédible, n'est-ce pas ? D'ailleurs, le fait qu'elle vienne de se rapprocher à nouveau ne voulait absolument rien dire. Non, vraiment, absolument rien.

Oh oui, on n'était jamais trop prudents. Car il en faudrait assurément bien peu pour que Fitz ne se contrôle plus, pour qu'il ne réponde plus de ses actes à la simple vue du bikini de Mado, par exemple. Ce devait être tout à fait son genre, elle s'en doutait. Voilà pourquoi elle avait instauré cette sorte de distance de sécurité. Histoire d'éviter tout débordement, tout élan d'affection un peu trop douteux, aussi. Il valait mieux prévenir que guérir, on ne le disait jamais assez. Ainsi, elle ne put que vivement hocher la tête, lorsqu'il appuya ses propos. Globalement, elle avait très souvent raison. Mais là encore plus. Parce qu'elle ne pouvait évidemment que se méfier de ce beau jeune-homme, qui aurait vite fait de dépasser les bornes si elle prenait le moindre risque. Elle voulait bien rester dans le même jacuzzi que lui, mais pas mettre sa vie en danger, hein. D'où le fait qu'elle soit présentement si "loin" de lui. Pour autant, il n'était pas dit qu'il soit franchement préférable qu'il quitte les lieux et qu'il l'y laisse seule. Après tout, ce serait beaucoup trop simple, et ça ne serait surtout pas drôle du tout. Du coup, vous comprenez bien qu'elle ne put qu'attraper son bras, histoire qu'il ne se sauve pas. Oh, au fond d'elle, elle savait qu'il n'en ferait probablement rien, ou qu'il ne manquerait en tout cas pas de le regretter une fois la chose faite, mais bon, elle préférait tout de même qu'il comprenne que, mine de rien, il serait mieux qu'il reste. Attention, ça n'était pas ce qu'elle voulait hein, vu qu'elle ne l'aimait décidément pas ce type, mais il serait tellement dommage que cet échange tourne court ... « Mais, si ça se trouve, à force de devoir te supporter, je vais me faire à ta compagnie. Peut être même t'apprécier. Peut être même tomber sous ton charme ! Comme avec Bob. Enfin, pour la première partie seulement ... Je pense que ça vaudrait le coup d'essayer. » Mais c'était à lui de voir, hein. Mado, elle, était tout à fait disposée à le détester encore longtemps et à rechigner durablement à passer du temps avec lui. Mais rien n'était une fatalité, évidemment. En tous les cas, qu'il se rassure, elle non plus ne comprenait plus grand chose à sa pseudo-stratégie. Cela la dépassait, pour dire vrai. Mais l'avouer, c'était hors de question. « Le rapprochement ? » Il voyait un rapprochement, lui ? Non, Mado s'était simplement ... rapprochée, ah oui, effectivement. « Oh, tu parles de ça ? » reprit-elle, en se rapprochant encore un tout petit peu plus, mais juste pour la démonstration, hein, bien sûr. « Oui, voilà, je suis résignée. J'espère toujours que tu te lasseras de moi. Je tente le tout pour le tout, tu comprends. Et je t'interdis de dire que ça va à l'encontre de ce que j'ai dit il y a une minute, parce que ce n'est pas vrai du tout. » Ou totalement, au contraire. Mais comprenez bien que cette stratégie devenait saugrenue, à force. Mais rien qu'un peu, hein.

Spoiler:

Cet échange n'était absolument pas sérieux, à l'image de leur discussion lors du prime d'ailleurs. Le second degré était de mise, et ça n'était franchement pas déplaisant. Bien sûr, discuter sérieusement n'était pas désagréable non plus, surtout pas avec quelqu'un comme Fitz, qui avait de la conversation, mais se permettre de ne rien prendre au sérieux, ça faisait aussi beaucoup de bien. Disons que Mado avait généralement tendance à beaucoup se prendre la tête et qu'elle n'était de base quelqu'un de pas tellement disposée à se lancer dans ce genre de délires. Mais dès le début du jeu, avec Fitz, elle avait développé un certain intérêt pour ce genre d'échanges, ceux qui ne prenaient pas la tête, qui faisaient rire, qui détendaient. Avec le jeune homme, il était de toute façon plutôt aisé de tenir toute une conversation sur fond de bêtises, et c'était justement ce qui était le plus intéressant. Ici par exemple, et en référence au prime, Mado laissait entendre qu'elle ne supportait tout bonnement plus son camarade, et celui-ci avait même fini par se faire une raison. Naturellement, ça n'était pas vrai du tout. Mais rien ne lui coûtait de le faire croire. A noter qu'elle peinait de plus en plus à poursuivre dans la voie de son délire, parce que quand même, ça n'était pas simple d'insinuer qu'elle aimerait se débarrasser de Fitz alors qu'au contraire, c'était tout ce que Mado ne voulait pas. A noter que là, Fitz était incroyablement touchant. Bouleversant, même. Quelle interprétation ! Et cet adorable regard, là, lui donnait envie de lui faire un gros câlin. « Je ... je ne sais pas, Fitz. Je ne te peux rien te promettre, tu sais bien. Et je ... non, ne me regarde pas comme ça, c'est beaucoup trop mignon pour me laisser insensible ! » Si on lui avait dit que Fitz lui adresserait un regard comme celui-ci, elle n'y aurait assurément pas cru. En tous cas, s'il croyait pouvoir se sauver, il se trompait. Car non seulement Mado le retint, mais en plus, elle trouva le moyen de se rapprocher de lui. Il parla justement d'un rapprochement, et elle fit mine de ne pas voir immédiatement de quoi il parlait, juste l'occasion de se rapprocher davantage, en fait. « C'est simplement pour que tu ne sois plus tenté de t'échapper, hein, tu passerais pour un lâche et ce serait bête » se justifia-t-elle alors. Bien sûr qu'elle ne se rapprochait de lui que pour cette raison. Pourquoi d'autre sinon ? Hm. Mado était en tout cas lucide sur une chose : plus le temps passait et plus sa stratégie devenait douteuse. Cela n'avait plus tellement de sens, c'est vrai. Surtout qu'il disait qu'elle ne le dégouterait pas d'elle de cette façon. Ah non ? Ça alors. « Tout l'inverse, vraiment ? Mais alors, ça veut dire que si je continue comme ça, tu risques de ne plus pouvoir te passer de moi, non ? » s'offusqua-t-elle, peinant de plus à plus à se retenir d'en rire. C'était si absurde. « Ce serait le contraire de ce que j’escomptais, en fait ... » reprit-elle, faussement contrariée. Elle comprit ensuite qu'il lui laissait l'occasion de se caler contre lui, tandis qu'elle pouvait sentir les doigts de son camarade s'amuser avec ses cheveux. Un doux rire lui échappa tandis qu'elle se rapprocha encore un peu, s'installant contre lui et laissant son propre doigt se balader innocemment sur le buste du jeune homme. « ... mais ce ne serait peut être pas plus mal » souffla-t-elle, en déposant un baiser sur la mâchoire de son camarade. Bien sûr, elle jouait toujours là. Bah oui, hein, évidemment.

Spoiler:

Non mais, c'était quoi ce petit regard absolument adorable ? Était-ce permis d'adopter une mine aussi mignonne ? Fitz voulait-il à ce point la perturber, pour en venir à lui adresser un regard qui donna irrésistiblement envie à la jeune femme de lui pincer les joues et de lui parler en yaourt ? Sans doute ne comprenait-il pas qu'il venait de réveiller le traumatisme des choses mignonnes, vous savez, celui du début de l'aventure. Et ça n'était pas bien, non, pas bien du tout. Car à cet instant précis, Mado passait suffisamment pour une tarée pour que personne n'ait à en rajouter, hein. Oui, vraiment. Il en fallait si peu pour la perturber, en plus. Mais sans doute le savait-il car sans doute l'avait-il fait exprès. Décidément, quel petit fourbe, ce Fitz. Elle aurait du lui croquer une joue pour que ça lui serve de leçon, hein. Mais autant laisser ça derrière eux, parce qu'elle ne savait déjà plus où donner de la tête entre ce qu'elle voulait elle et entre ce que voulait la Mado absorbée par son improbable délire et ses stratégies foireuses. En tous les cas, elle ne fut absolument pas disposée à lui permettre de quitter le jacuzzi, car stratégie ou pas, elle voulait le garder près de lui. Pour preuve, elle ne cessa de se rapprocher, elle qui avait expressément placé une distance entre eux avant cela. Pour autant, que personne ne se fasse d'idées, elle faisait simplement cela pour qu'il ne soit plus tenté de fuir par la suite. Vous comprenez, elle pensait avant tout à lui, et au fait qu'il pourrait passer pour un lâche s'il venait à vouloir prendre ses jambes à son cou une fois de plus, une fois de trop assurément. A noter que Fitz se permit de laisser entendre qu'il aurait vraiment pu se barrer et, allez savoir pourquoi, le simple fait de l'imaginer entrain de lui fausser compagnie, de partir en courant comme un voleur, amusa légèrement Mado. Oh oui, il lui en fallait peu. Hm. « Surtout que bon, ce qui aurait été pire encore pour ton image, c'est qu'au bout de trois mètres, tu te sois vautré. Ce sont des choses qui arrivent beaucoup plus souvent qu'on le croit, hein. Et là, non seulement tu serais passé pour un lâche, mais aussi un peu pour un con. Sans offense bien sûr. » Et elle se mit à rire, parce qu'encore une fois, il lui en fallait bien peu. De toute façon, si tout ça avait été sérieux, qu'il avait quitté le jacuzzi mais qu'il avait glissé en s’enfuyant, elle l'aurait aidé, hein. Bah oui, quand même. Tout ce qui comptait, de toute manière, c'était qu'il soit là, qu'elle aussi, et qu'ils puissent profiter du jacuzzi tous les deux, qu'importe le second degré de leurs échanges. Quant à la stratégie de Mado, elle devenait vraiment douteuse. Surtout que Fitz venait de laisser entendre qu'elle s'y prenait mal si elle espérait le dégoûter. Car oui, c'est naturellement ce qu'elle voulait, hein. Olala, elle avait donc tout faux. Imaginez un peu qu'il ne puisse effectivement plus se passer d'elle après ça. Mais quelle horreur ce serait ! Il disait alors ne rien pouvoir lui promettre, et elle haussa doucement les épaules. Après tout, elle n'était pas censée espérer que ce soit le cas, hein, bon. En tout cas, elle risquait quand même d'obtenir un résultat sensiblement différent de celui prévu au départ. Mais serait-ce si dramatique que ça ? Peut être pas. Mado, en tout cas, ne se gêna pas pour se rapprocher d'autant plus de lui, pour s'installer contre Fitz, qu'importe ce que stipulait sa stratégie, hein. « Je vois que tu te méfies. Pourtant, j'ai bel et bien changé d'avis, oui. Va savoir, peut être est-ce à mon tour de me faire une raison ... » souffla-t-elle, en un sourire malicieux. Oui, peut être en était-elle arrivée à la conclusion que toutes les stratégies du monde n'altéreraient pas la vérité. Oui, en fait, c'était aussi une façon comme une autre de redonner un coté sérieux à leur échange. Parce qu'il y avait un temps pour tout, quand même. Il lui demanda alors si elle avait froid et elle prit un temps pour réfléchir. « A la base, non, je ne crois pas. Mais j'ai bien envie de dire que si, rien que pour voir ce que tu pourrais faire pour me réchauffer » souffla-t-elle, fidèle à elle-même. Non pas qu'elle se fasse des idées hein, elle était juste chiante, en fait. Fidèle à elle-même, donc, oui.