Si l'on avait dit à Mado qu'elle rencontrerait l'homme de sa vie à Fake Lover, elle ne l'aurait très probablement pas cru. C'est vrai quoi, c'était quand même un hasard complètement fou, mais tout à fait charmant évidemment. Quoi ? Comment ça, ça n'était qu'un délire de plus ? Et bien oui, peut être, mais c'était toujours aussi agréable de raconter des âneries en compagnie de Fitz. C'était un peu sur quoi reposaient beaucoup de leurs échanges, et ce qui avait contribué à les rendre complices. Voyez comme, dès le début de l'aventure, ils avaient partagé un sens de l'humour douteux. Et si leurs échanges furent un temps beaucoup plus sérieux et même un peu moins agréables, ces temps-ci, les choses se passaient on ne peut mieux. Donc oui, elle délirait complètement, ainsi, il était très peu probable que Fitz soit amené à fondre en larmes d'un seul coup. Pour autant, on n'était jamais trop prudents, et elle aurait mauvaise conscience de le laisser seul dans son lit cette nuit, sachant qu'il était susceptible de repenser à tout ça et de se questionner plus que de raison. Ainsi donc, elle l'occuperait, et pas n'importe comment, vu qu'elle avait proposé un Monopoly. Voilà qui les tiendrait éveillés toute la nuit et ne manquerait pas de les distraire. Fitz sembla s'en contenter, ce qui tombait donc plutôt bien, mais laissa tout de même entendre qu'il pourrait vouloir lui soumettre une tiers idée, un jour, en privé. Il faisait des mystères, oui, clairement. Allez savoir ce qu'il pouvait bien avoir en tête, ce grand fou. Elle n'en saurait rien tout de suite, donc. Qu'importe, les échanges qui suivirent lui changèrent les idées. Mado s'était effectivement risquée à l'embrasser, comme elle en avait eu envie depuis plusieurs jours, en laissant de coté ses folles appréhensions, comme le lui avait conseillé de le jeune homme. Et il va de soi qu'à l'instant où leurs lèvres se touchèrent, où leurs langues commencèrent à danser l'une avec l'autre et où leurs peaux s'effleurèrent, elle ne regretta pas d'avoir tenté le coup, hm. Peut être avait-elle craint qu'il soit malvenu de l'embrasser comme ça, comme si ça pouvait devenir naturel, alors que justement, elle risquait fort d'y prendre goût, de plus en plus. Elle ne voulait pas que Fitz la juge trop accro et qu'il se désintéresse d'elle, car vraiment, elle le vivrait mal. Mais elle avait pris le risque, le temps d'un baiser, qu'il lui rendit ensuite, et avait tâché de laisser ses craintes dans un coin de sa tête et de ne plus se soucier que de l'instant présent. Ensuite, une fois les échanges terminés, elle se permit de souffler qu'elle aurait été capable de lui demander de lui faire un gosse, là, dans ce jacuzzi. Naturellement, ce n'était pas véridique. Parce qu'elle avait beau avoir vibré à chaque instant, il va de soi qu'elle gardait l'esprit en place et ne s'emballait pas. Non, c'était simplement en référence à la soirée. En soi, ça n'était qu'un délire supplémentaire. « Ouais, ouais, tu dis ça aujourd'hui, et tu diras ça demain ... C'est pas grave Fitz, j'irai demander à quelqu'un d'autre. » Bien sûr que non. Et elle ne boudait pas sérieusement, là, elle était simplement dans un trip exagéré qu'on lui connaissait bien. De toute manière, ça n'était pas vraiment son genre de demander à ce qu'on lui fasse un gosse dans un jacuzzi. Non, vraiment pas. Quant au reste, et bien, Fitz jugea visiblement bon de la prévenir que la fameuse musique avait retenti alors qu'il se trouvait avec Everleigh, chose qui, pour le coup, n'était pas sans rappeler quelque chose à Mado, effectivement. Ainsi, la jeune femme ne savait pas tellement quoi en penser. Est-ce qu'il préparait simplement le terrain aux vues d'images explicites ? Elle n'en savait rien, mais le supposait, sans doute maladroitement, parce que Fitz ne manqua pas de réagir, et qu'elle se sentit un peu bête, hm. « Non, c'est vrai, excuse-moi. Je sais que tu n'es pas comme ça, je n'en doute vraiment pas. Je ne sais pas pourquoi je m'attends toujours au pire ... » Elle s'était imaginée qu'il pouvait s'être passé quelque chose, alors qu'au fond, elle connaissait Fitz et avait véritablement envie de croire qu'il n'était pas du genre à se rapprocher à ce point de deux jeunes femmes la même semaine. Elle n'avait pas le droit d'en douter, d'ailleurs. Fitz lui expliqua ensuite qu'il appréciait Everleigh, chose dont elle n'avait jamais douté, bien qu'elle ne comprenne plus grand chose à leur relation. « Je sais que tu l'apprécies, Fitz. Et je le comprends. Tu sais, je l'apprécie aussi. » Elle avait l'impression qu'on pouvait se méprendre à ce sujet, alors que oui, elle appréciait Everleigh. Comme une amie, qu'elle était. « Elle te plait toujours, et ça aussi je le comprends. Ça m'angoisse un peu, à certains moments, et tu sais pourquoi, mais je n'ai qu'à m'y faire. Je sais que tu ne joueras jamais avec les sentiments de personne, alors je crois que ma seule crainte, c'est que tu te rendes finalement compte qu'elle reste celle qui te plait le plus, celle qui te plait vraiment et avec qui tu voudrais davantage ... » Finalement, tout ça la faisait réfléchir. Elle avait peur de n'être que celle qui prouverait à Fitz qu'Everleigh restait celle avec qui il pourrait envisager plus de choses. En attendant, elle laissait ses doigts effleurer son visage, tandis qu'un doux sourire fendait ses lèvres. « Tu comptes beaucoup pour moi, tu sais. Et pas seulement parce qu'avec toi j'arrive à rire de beaucoup de choses et que tu embrasses délicieusement bien » souffla-t-elle, en riant légèrement. Elle s'était attachée à lui, et il était devenu l'un des piliers de son aventure. Ce qu'elle lui avait dit, l'autre jour, sur le lit, s'appliquait à chaque instant, à chaque endroit. Elle était bien avec lui, et ce, à chaque fois.