Profiter. Profiter de ces derniers moments au sein de ce jeu, au sein de ce chalet, en compagnie de ces personnes avec qui il avait su cohabiter pendant plus d’une dizaine de semaines. Cela semblait presque de l’exploit pour un jeune homme comme qui n’avait quitté son nid familial que très rarement. Combien de fois lui avait-on dit cette phrase ? Profite. Profiter. Il tentait bien, vainement. Il était certainement qu’il n’avait pas la même notion de « passe-temps » que d’autres de ces camarades. Si pour passe-temps rimait avec jeux vidéo ou autre jeu sordide, Emilien lui préférait passer ses journées en compagnie de ce piano. Ce salon, ce piano. Il y avait presque élu domicile, il était évidemment. Mais cet après-midi là, Emilien n’avait pas choisi de passer un instant musical en tête à tête avec soi. Il eut envie de faire un tour à la patinoire. Il y était venu que très peu de fois. Sûrement par manque d’envie. Par manque d’entrain. Il avait finalement décidé d’enfiler ses patins. Peut-être serait-ce la dernière fois qu’il patinera dans cet endroit. Il fut presque soulagé de voir que personne d’autre n’avait eu la même idée que lui. Tant mieux. Peut-être craignait-il de croiser sur son chemin l’un de ces nouveaux candidats qui s’étaient invités. Il avait glissé dans ses poches une paire de gants, qu’il ne mettra certainement jamais. Il l’avait prise juste par précaution, au cas où il est un peu froid à ses doigts à un moment donné. Après tout, il ne savait pas vraiment combien de temps il passera ici. Il patinera jusqu’à ce qu’il en aura marre. Oui. Jusqu’à ce que ça l’ennuiera. L’avantage d’avoir la patinoire pour lui tout seul, il pouvait ainsi faire… ce qu’il voulait. Patiner sans faire attention aux autres, patiner sans passer pour un danger public aux yeux des novices. Mais rapidement, Emilien ne fut plus seul. En effet, il put apercevoir au loin Mickey tenter vainement de faire une jolie entrée sur la patinoire. Rapidement, il constata les lacunes de l’anglais. Un petit sourire se dessina sur les lèvres du suisse qui finit par s’arrêter au bord de la patinoire. Un rictus quelque peu amusé se peignit peu à peu sur les lèvres d’Emilien à l’écoute du commentaire de Mickey. Que ce dernier se rassure, il y avait bien de nombreux domaines où le suisse avait des lacunes. De nombreuses lacunes. Il ne savait pas dessiner, ni peindre par exemple, et encore moins écrire. Ecrire joliment, écrire poétiquement. Oui, parce qu’autrement il savait évidemment tenir un crayon et écrire. Il ne savait pas tailler les pierres et en faire de jolies statues, il ne savait pas jardiner, à vrai dire les plantes ne l’intéressaient guère. Et le sport n’était définitivement pas son domaine de prédilection. Il savait patiner, mais ça restait certainement à cette brève notion. Savoir patiner. Car il était définitivement pas doué pour les jeux de balles, les jeux d’équipe, la boxe, le ping-pong, l’athlétisme, il savait tenir une raquette et relancer une balle, mais de là à avoir le niveau d’un vrai tennisman… « Hum… l’écriture. Tu dois certainement avoir une bien meilleure plume que la mienne. » souffla-t-il. Mickey devait très certainement être meilleur que lui dans ce domaine. C’était inévitable. L’anglais s’approcha petit pas par petit pas en direction d’Emilien qui se tenait debout sur ses patins. Il se demandait bien comment le romancier faisait pour tenir encore sur ses jambes et ne pas se retrouver sur la glace. Il était étonnant qu’il n’ait pas encore tombé. Sans surprise, il lui demanda s’il pouvait prendre appui sur son épaule. Histoire de « ne pas se casser la binette ». Emilien hocha alors la tête. Evidemment qu’il le pouvait. Tant qu’il n’allait pas le faire tomber avec lui dans sa chute. « Oui, oui… » reprit-il alors. « Tu devrais tenter de te redresser légèrement, par contre. Avec une telle posture, tu vas rapidement embrasser la glace. ». Un petit rire étouffé s’échappa comme une vile voleuse entre ses dents.

Il était certain que Mickey écrivait mieux qu’Emilien. Lui n’écrivait que des lettres à sa grand-mère, et encore, la dernière fois qu’il lui en avait écrit une, il avait dix ans. Ceci dit, peut-être que l’anglais n’écrivait pas aussi qu’un Boris Vian, ou une Marguerite Duras. A vrai dire, il ne pouvait pas tant juger le style de Mickey. Tout simplement pour la seule raison qu’il n’avait jamais eu connaissance de l’une de ses œuvres. Et si Mickey n’était pas vraiment écrivain ? Il ne remettait pas en doute les paroles de l’anglais. Non. Il ne pouvait juste pas donner son avis sur sa plume, sur son écriture. Enfin, il n’était peut-être pas le mieux placer pour donner son opinion dans ce domaine. Son truc à lui restait la musique, pas la littérature. Même s’il lui arrivait de s’accorder quelque instant de lecture. Il était certain que malgré cela, Mickey écrivait mieux que lui. Oui. Tout simplement parce qu’il vivait de cela. De sa plume. Alors si elle était si médiocre que cela, il n’en vivrait certainement pas et se serait trouvé une autre vocation. Emilien se contenta d’un hochement de tête. Ainsi Mickey vit de ses œuvres, tant dit qu’Emilien vivait lui de… de rien. Peut-être qu’un jour, lui aussi, il vivra de sa passion, de cette chose précieuse qui l’aidait. Peut-être. Il ne savait pas vraiment. Pourtant, Mickey lui avait bien dit qu’il avait tout pour. Et cela c’était une nouvelle fois confirmée avec son présent commentaire. « Virtuose ». Il avait entendu de nombreuses fois ce mot prononcé par quelques tierces personnes à son égard. Il ne savait pas vraiment ces personnes disaient vrai ou non. Il trouvait juste ce commentaire, ce compliment (enfin appelez cela comme bon vous semble) le gênait quelque peu. Enfin. Ainsi Mickey lui demanda alors s’il pouvait prendre appui sur son épaule. Emilien n’allait quand même pas le laisser peiner autant sur la glace. Il n’était pas si fourbe que cela. Il était certain que s’il avait envie de rire un peu, il l’aurait laissé se débrouiller, avec ses jambes flageolantes et son nez piquant vers la glace. Il lui fit d’ailleurs remarquer. Il devait se redresser s’il ne voulait pas tomber. Ou « embrasser la glace » comme Emilien venait si joliment lui faire remarquer. Ca aussi aurait pu être drôle. Drôle de le voir tomber alors qu’il tentait de prendre appui sur l’épaule du suisse. Emilien n’était pas si vil et mesquin que cela. Mickey suivit donc les quelques conseils prônés par le suisse. Après tout, il n’était pas obligé. Il n’avait dit que cela que pour son bien, et qu’il s’évite de se tourner au ridicule. Petit à petit, l’anglais se redressa donc. Au moins, il battra certainement moins des ailes dans une telle posture. Il lui confia d’ailleurs qu’il n’était pas étonné d’avoir des problèmes de dos. Il était certain que s’il se tenait telle une branche tordue, ce n’était pas étonnant. Oh ça oui. « En effet… » souffla alors le jeune suisse. Mais il n’allait pas se permettre de lui faire des remontrances. Pour qui se prenait-il de toute façon ? Il n’était ni médecin, ni kinésithérapeute, ni ostéopathe. « C’est la première fois que tu patines, Mickey ? ». Il lui demandait cela comme ça. Juste pour converser, tant dit qu’ils patinaient à une allure que le suisse jugeait un peu lente. D’ailleurs, s’il le voulait il pouvait accélérer un peu, n’est-ce pas ? Enfin… ce ne serait peut-être pas très gentil pour Mickey qui ne semblait pas très à l’aise dans ses patins.

Il y avait dans la situation présente deux schémas qui s’étaient dessinés. Soit, Emilien laissait Mickey patiner comme bon lui semblait, quitte à le voir tomber sous ses yeux alors qu’il avait pris appui sur son épaule. Soit, il lui donnait quelques conseils afin de lui rendre sa glisse plus agréable sur cette glace. Il était certain que ce n’était pas penché comme une poule qui s’apprêtait à picorer qu’il réussirait à patiner. Il n’avait fait que de lui donner un conseil. Mickey pouvait en faire ce qu’il voulait de ces quelques mots. Il avait ainsi pris la sage décision de l’écouter. Après quoi, il mentionna quelques problèmes de dos. Cela, le suisse ne pouvait rien pour lui. L’anglais l’avait dit lui-même. Il se tenait constamment le dos vouté. C’était donc à lui de faire en sorte de changer sa posture, pour éviter quelques soucis dorsaux. Emilien ne s’y connaissait pas vraiment en médecine, alors il pourrait lui dire que ce n’est pas bien, mais Mickey devait le savoir déjà. Il semblait en avoir pris conscient. Les deux jeunes gens avancèrent à une allure assez lente. Le suisse lança de temps en temps quelques regards en direction du romancier afin de voir s’il tenait toujours aussi bien sur ses deux jambes ou non. Dans le cas où il le verrait flageoler encore un peu, il lui prodiguerait quelques conseils. Mais, il avait l’air d’avoir pris un peu plus confiance en ses patins. Emilien lui demanda alors si c’était la première fois, ou l’une des premières fois qu’il patinait. Il était certain que Mickey était un novice, il n’avait certainement pas dû venir très régulièrement à la patinoire pendant son séjour dans ce chalet. Cela faisait donc sa… troisième fois. Il avait donc déjà patiné deux fois avant cela. Sûrement seul, ou avec quelqu’un. Il ne savait pas vraiment à vrai dire. Il avait sûrement patiné avec d’autres personnes qui l’avaient aidé, ou appris à patiner. Quoique vu comment il se débrouillait sur ses patins, si Emilien était sa place, il se poserait plein de questions sur son « professeur ». Mais, il n’avait pas à le faire, à se mettre à la place de Mickey puisqu’il savait patiner. Et ce, depuis son plus jeune âge. Il lui confia d’ailleurs que c’était ici, qu’il avait rencontré la première fois Emmeline. Oh ? Un fin sourire se dessina sur les suisses. Il ne savait pas vraiment pourquoi il lui faisait cette confidence. A vrai dire, jamais Emilien n’évoquait les premiers endroits où il avait rencontré les personnes qui faisaient parti de son entourage. Dirait-il un jour : c’est sous la douche que j’ai rencontré Ezra pour la première fois. Non. C’était trop… étrange, et les esprits frivoles s’imagineraient forcément des choses fausses. Alors, comme ça, c’était ici qu’il avait parlé pour la première fois à Emmeline ? Sur cette patinoire. Ils savaient les deux jeunes gens proches. Ils avaient l’air de s’apprécier. Il avait d’ailleurs fait cette remarque à Emmeline, qui semblait quelque peu gênée par les propos tenus par son ancien partenaire. « Je ne suis pas du genre à me mêler de ce qui ne me regarde pas… » souffla-t-il. Les histoires des autres ne l’intéressaient guère, même par curiosité. A part si cela touchait à ses proches. Pouvait-il considérer Emmeline comme l’une de ses proches ? Peut-être bien. Enfin. Ce n’était pas pour autant qu’il s’immiscerait dans sa vie. « Tu n’lui feras pas de mal, ni la blessera ? » lui demanda-t-il. Il n’avait pas intérêt. De faire du mal à sa petite Emmeline. Dans le cas contraire, certainement, qu’Emilien risquerait de se mêler de ce qu’il ne le regardait pas. Evidemment, il ne faisait qu’avertir Mickey. Le suisse lança un bref regard sur la patinoire avant de poser son attention sur ses patins. A cette allure là, il n’allait pas tomber. Ni Mickey d’ailleurs. Il lui fit d’ailleurs une remarque qui le fit rire. « Je n’veux pas paraitre méchant, mais… un peu, oui. » souffla-t-il, lorsque Mickey lui demanda s’il ne faisait pas d’office de boulet. Emilien ne pouvait pas lui dire le contraire. Il était certain que s’il patinait à cette vitesse, ce n’était que pour une seule raison : Mickey. « D’ailleurs, je me trouve face à un dilemme. Soit, je continue de patiner à cette vitesse pour te laisser prendre confiance… soit j’accélère, quitte à te perdre sur mon chemin, à te voir tomber et te casser quelque chose. Tu en penses quoi ? » lui demanda-t-il alors, arborant un petit rictus amusé.

A la vue de la piètre démonstration de Mickey, Emilien en avait déduit que cela devait faire la première fois qu’il était venu là. Ou l’une des rares fois. Il était peut-être venu déjà une autre fois. Il lui expliqua que cela faisait donc la troisième fois. Il y était presque. Il était certain que si l’anglais lui avait raconté qu’il venait chaque jour, patiner un peu, le suisse ne l’aurait pas cru. Sûrement parce qu’il ne savait pas patiner tout simplement. Il réussissait déjà à rester debout sur ses jambes, c’était déjà bien. Il montrait plus qu’Emilien doive le retenir à chaque pas dessiné par Mickey sur la glace. Il lui avait d’ailleurs évoqué sa rencontre avec Emmeline. L’ancienne partenaire d’Emilien, avec qui il était très proche. Il était certain que si l’anglais ne lui avait pas fait part de cette confidence, Emilien ne lui aurait parlé en aucun cas de la jeune femme. Après tout, les histoires des autres ne l’intéressaient pas. Surtout au sein de ces jeux où ces histoires ne rimaient qu’avec luxure. Enfin, il n’y avait sûrement que cela qui intéressaient les téléspectateurs. Le reste était considéré comme ennuyant. Alors que Mickey se rassure, le suisse n’allait pas l’achever de questions toutes plus curieuses les unes que les autres au sujet de sa relation avec Emmeline. Tout simplement parce qu’il n’avait pas à poser de telles questions, et que la jeune femme avait quelque peu répondu à ses interrogations au cours de la nuit précédente. La seule chose qu’Emilien voulait savoir était si Mickey comptait la blesser ou non, lui faire du mal. Mickey n’avait pas l’air si méchant que cela au premier abord, un peu… spécial. Et le suisse ne voulait qu’une chose, le bonheur de son ancienne partenaire et amie, Emmeline. C’était tout à fait normal de vouloir cette chose précieuse pour les personnes que l’on aimait. Alors peut-être qu’Emilien était quelque peu sur la défensive. Peut-être. Mais alors juste un peu, un tout petit peu. Mickey le rassura avec ses dires. Elle méritait mieux que cela, évidemment. Ainsi il lui disait qu’il la respectait trop pour la blesser de nouveau, ou lui faire du mal. Il n’était donc pas rempli de mauvaise attention avec la jolie rousse. Un léger sourire en coin se dessina sur les lèvres d’Emilien. « Tant mieux… » souffla-t-il dans un murmure quasi-inaudible. Mickey devait bien se douter que s’il faisait quoique ce soit de mal à Emmeline, Emilien risquerait d’être sur son dos. Il était prévenu, donc. L’anglais lui fit alors remarquer qu’il devait faire office de « boulet ». Ce à quoi, le suisse ne put qu’approuver. Il était évident que s’il lui disait le contraire, il ne ferait que mentir. Il préférait alors être honnête, même si cela vexerait un peu Mickey. Ce dernier préférait d’ailleurs entendre ça, plutôt que le suisse lui dise que ce n’était pas du tout un boulet. D’ailleurs, il ne savait pas vraiment s’il devait continuer à cette allure, afin de permettre à Mickey de patiner sans crainte de chuter, ou bien d’accélérer. Gros dilemme quand même. Alors, il demanda à l’anglais ce qu’il en pensait. Il lui dit alors de ne pas s’occuper de lui ? Ah ? Enfin, là, c’était un peu difficile de ne pas s’occuper de lui, puisqu’il était solidement appuyé à son épaule. Il ne lui faisait pas mal non plus, mais c’était assez gênant. Gênant dans le sens où Emilien ne pouvait pas bouger comme il le voulait. Un mouvement et Mickey pouvait chuter. L’anglais lui dit alors qu’il pouvait le tenir par la main. C’était certain comme cela, ils auront beaucoup moins de mal à patiner comme bon leur semblait. Evidemment, il ne fallait pas qu’il s’attende qu’Emilien le tire. « Ce serait beaucoup plus facile, pour nous deux, en effet. » remarqua-t-il. « Ca ne te dérange pas au moins ? ». Après tout, il savait que Mickey avait un peu de mal avec le contact avec les autres. Alors devoir tenir la main d’une autre personne devrait quelque peu déranger l’anglais. D’une personne, d’un garçon qui plus est. D’un garçon qui aimait un autre garçon, de quoi rapidement lui accolait l’étiquette du bisexuel ou homosexuel du jeu. Peut-être que ça le dérangeait, il ne savait pas. Le suisse remarqua alors qu’il avait enfilé une paire de gants. « Tu as mis des gants, c’est bien ! Si tu tombes, tu te feras moins mal… enfin, ça ne doit sûrement pas être pour cela que tu les as mis… » souffla-t-il un peu maladroitement.

Mickey n’était pas non plus une plaie, ni un gros boulet. Il devait bien il y avoir des personnes bien plus piètre patineur que lui au sein de ce jeu, et qui en prenant appui un peu trop fort sur l’épaule du suisse l’aurait emporté, avec lui, dans sa chute. L’anglais ne semblait pas aussi fourbe que cela. Heureusement. S’il le faisait tomber, Emilien ne perdrait pas son temps à l’aider à se relever. Il pouvait être un brin fourbe lui aussi, surtout quand on le cherchait. Non pas qu’Emilien soit une personne débordante de méchanceté. Bien au contraire. Cependant, il était certain qu’avec un Mickey prenant appui sur son épaule son allure avait rapidement ralenti. Trop ralenti même. Au point où il pouvait détaille chaque élément précis de cette patinoire, quoiqu’il n’y avait rien de bien passionnant à admirer. Mickey en avait conscient. Conscient de ralentir l’allure du suisse, et d’être un ‘poids’ pour lui. Certains, à sa place, se seraient certainement contentés de se taire et de profiter de ce moment de tranquillité sur la glace. Il était même prêt à ce qu’Emilien accélère, enfin que le suisse ne s’occupe pas de lui. C’était ses propres moi. Il voulait bien ne pas s’en occuper, mais à un moment donné, il en serait bien obligé. Soit parce que Mickey n’arrivera pas à suivre sa cadence et tentera de battre des ailes vainement pour garder un certain équilibre, soit il embrassera un peu trop douloureusement la glace. Dans les deux cas, Emilien devra bien être avec lui et « s’en occuper ». Enfin. Ils n’en étaient pas encore à là. Non. Et le suisse ne souhaitait, évidemment, pas la chute de l’homme. Il n’était pas si méchant que certains le laissaient sous-entendre. Alors pourquoi lui souhaiter une si vile chose ? Ainsi Mickey lui proposa de lui tenir la main. Il est certain qu’Emilien pourra patiner avec beaucoup plus d’aisance, n’ayant alors plus de poids sur son épaule. Il approuva d’ailleurs cette idée. Enfin… peut-être que ça dérangeait un petit peu son camarade. Il ne savait pas trop. Enfin, il savait que Mickey avait quelques soucis avec le contact physique d’autrui. Ca avait un nom ces choses là. Il n’en souvenait plus trop… ça devait être des tics… ou des tocs plutôt. Des tocs, ça devait s’appeler comme cela. Il remarqua d’ailleurs qu’il avait pris la peine d’enfiler une paire de gants. Pensant tout d’abord qu’il l’avait fait par précaution, pour ne pas avoir froid à ses petits doigts, puis en cas de chute. Il était certain que la chute sera moins douloureuse avec une paire de gants que s’il se retrouvait mains nues. Enfin… ce n’était peut-être pas ces raisons évoquées par le suisse qui avaient invité l’anglais à prendre ses gants. C’était donc pour éviter le plus possible les contacts physiques. Le jeune garçon avait pensé à cela, après avoir parlé un peu trop vite au sujet de ces gants. Ca lui apprendra à vouloir parler trop vite, et à meubler le silence. Mickey lui expliqua qu’il ne faisait pas cela par plaisir. Ce serait un étrange plaisir que celui de fuir tous contacts physiques. C’était impensable pour Emilien. Certainement parce qu’il était un garçon un peu trop tactile et démonstratif affectueusement parlant. Il était comme cela avec tout le monde. Que ce soit lui, ou un autre. Il ne devait donc pas penser que… Que ? Emilien sourcilla légèrement alors que l’anglais venant de s’interrompre au beau milieu de sa phrase. Eveillant la curiosité du suisse. De quoi faisait-il référence ? Qu’est-ce qu’Emilien pouvait penser ? « Penser quoi, Mickey ? » lui demanda-t-il alors. Il lui lança un petit regard en coin. Autant qu’il dise les choses clairement plutôt que de se taire, ce qui aurait tendance à faire naître un malaise entre les deux camarades. Finalement, il se disait être prêt. C’était quand il voulait. Il se saisit de la main de l’anglais, avant d’hocher la tête. Il commença à patiner un peu plus rapidement que toute à l’heure. « J’espère que tu ne comptes pas sur moi pour te faire trainer sur la glace. Je te préviens si je ne te vois pas patiner, je te lâche aussitôt ! » Quitte à ce que Mickey se retrouve l’arrière-train sur la glace. Il était prévenu au moins.