Il allait peut être falloir penser à se calmer un tantinet avec les températures, hein. Non parce que bon, c'était une chose que la Production veuille faire profiter aux candidats d'un merveilleux soleil pour cette toute dernière semaine de jeu, mais c'en était clairement une autre d'avoir l'intention de les liquéfier, hein. Et Mado, elle, n'avait pas tellement l'intention de fondre avant dimanche. Bah oui, si elle pouvait au moins faire acte de présence, ce serait le minimum. Sauf que là, c'était relativement mal parti, et la française n'était pas franchement certaine de tenir le coup. Il faut dire qu'elle n'avait jamais tellement l'habitude de ce genre de canicules, et qu'elle les vivait généralement relativement mal. Aujourd'hui ne dérogeant pas à la règle, elle avait bien du mal à supporter le fait d'avoir si chaud, et il semblait alors plus que conseillé de se rendre à la piscine, lieu où elle pourrait facilement se rafraichir. Oui, franchement, elle y serait bien. Mais pas sûr qu'elle ait nécessairement moins chaud en s'y baignant, car lorsqu'elle y arriva, la seule femme remarqua que le bassin était occupé, et pas par n'importe qui, puisqu'elle pouvait apercevoir Fitz y nager, un peu plus loin. Ces deux-là avaient beau passer le plus clair de leur temps ensemble, ils tâchaient quand même de ne pas rester perpétuellement collés l'un à l'autre, car avec cette chaleur, ce serait un coup à devenir siamois. Ainsi donc, ils s'étaient quittés un peu plus tôt dans l'après-midi, et le hasard avait visiblement décidé qu'ils se retrouveraient déjà. Et bien, ça n'était évidemment pas pour déplaire à la française, qui avait toujours envie de passer un peu de temps avec son petit-ami. Ils avaient besoin de discuter de certaines petites choses, et peut être que c'en serait l'occasion. Ainsi donc, la jeune femme s'approcha du bassin, retira rapidement ses vêtements, ne gardant sur elle qu'un maillot de bain, pour se glisser délicatement dans l'eau. Nageant jusqu'au jeune homme, elle attendit d'arriver dans son dos pour encercler ses puissantes épaules de ses frêles bras puis pour déposer un baiser contre sa nuque. « Bon et bien, je crois que tu m'as désormais sur le dos dans tous les sens du terme » qu'elle souffla, en riant légèrement. Oh mais elle savait bien qu'en l'espace de deux petites heures, elle lui avait atrocement manqué, hein. Ainsi donc, il s'en fichait pas mal qu'elle reste éternellement comme ça, hein ? Tant mieux, parce qu'elle était bien, là. « Maintenant, on a le choix : ou bien l'on improvise un remake de Dirty Dancing mais l'on prend le risque de se casser quelque chose en tentant le fameux porté ... ou bien l'on prend le temps de discuter de la façon dont on pourrait simplifier les choses entre nous, et l'on ne prend aucun risque, si ce n'est celui de vivre enfin une relation équilibrée et d'être définitivement bien ensemble, ce qui serait terrible, hein, clairement. » Naturellement ironique et rieuse, car évidemment désireuse que tout soit plus simple entre eux, elle préféra retirer ses bras, histoire qu'il soit plus libre de ses mouvements, et qu'il puisse réfléchir à ce qu'il préférait. Parce que bon, c'était quand même un choix draconien, elle en avait bien conscience. « Soit dit en passant, je ne me sens que moyennement l'âme d'une Jennifer Grey, là tout de suite. Mais bon, je dis ça ... » Elle ne disait rien, c'est clair. Car non, elle ne cherchait absolument pas à l'influencer et à avoir une discussion avec lui, hein. Pff, tellement pas son genre. Non, s'il préférait rendre hommage à Patrick Swayze, pas de souci. Mado serait bien évidemment d'accord. Sa dignité, par contre, un peu moins.

Mado n'était pas casse-pieds, c'est ça qui était bien. Ou disons qu'elle ne le faisait jamais tellement exprès. Comme ici, avec Fitz, qui avait eu le malheur de se trouver dans la piscine au moment où elle y était entrée. Inévitablement, elle n'avait pu que s'approcher de lui, parce que bon, Fitz étant qui il était pour elle, ça lui avait paru naturel et surtout légitime. Mais peut être aurait-il préféré rester seul et profiter des bienfaits de l'eau sans que Mado trouve nécessairement le moyen de lui grimper à moitié dessus. Allez savoir. De toute façon, si vraiment elle voyait qu'il pouvait préférer qu'elle le laisse un peu tranquille - vu qu'ils ne s'étaient quittés que deux petites heures auparavant - elle n'y verrait pas nécessairement d'inconvénient et accepterait sans doute de le laisser un peu en paix. Même si bon, il va de soi qu'elle préférerait qu'il s'accommode de sa présence, et de son humour vaseux, vu qu'elle ne put s'empêcher de placer un douteux jeu de mots, histoire d'être bien chiante d'entrée de jeu, sinon ça ne serait pas drôle. Mais elle fut bien vite rassurée par la prise de parole de son petit-ami, qui disait donc ne pas s'en plaindre. Ah bah, ça tombait franchement bien, parce que Mado avait quand même bien envie de rester comme ça, ou en tout cas de rester avec lui. Un sourire amusé gagna alors les lèvres de la jeune femme, sourire qu'il ne pouvait cependant pas voir, à moins de risquer le torticolis en essayant. Et puis il y eut ces deux propositions de la part de la française. La première : s'inspirer de Dirty Dancing pour reproduire le porté que les personnages répètent dans l'eau. La seconde : discuter de leur relation, calmement, sereinement, pour que les choses deviennent définitivement plus simples. Un dur choix, hein. Mado avait bien conscience de le placer dans une délicate situation, parce qu'elle se reposait sur lui et s'adapterait certainement à sa décision. A noter qu'elle ne put s'empêcher de laisser entendre, comme ça, l'air de rien, qu'elle se voyait quand même moyennement danser, dans l'immédiat - ou en général, d'ailleurs - mais que ça ne devait pas non plus l'influencer. Oh mais non, quelle idée. Mais là, Fitz reprit la parole, pour lui confesser être nul en danse. Ah oui ? « On est deux » souffla-t-elle alors, à la fois amusée et ... rassurée. Oui, parce que bon, au moins il n'insisterait pas pour tenter le porté, et allez savoir pourquoi, ça lui plaisait bien. Ils allaient donc discuter, c'est bien ça ? Okay. Bon. Par quoi commencer ? Mado n'en savait trop rien. Alors le mieux, c'était peut être de voir si Fitz, lui, avait quelque chose à dire. Et visiblement, oui. Car il disait avoir une proposition à lui faire. Ah ? Là dessus, il se retourna et désigna sa poitrine du doigt. Oh, ça y est, elle avait compris. En même temps, elle n'aurait pas pu y échapper éternellement. Un sourire ne tarda pas à fendre ses lèvres à l'écoute des paroles de son homme, qui semblait heureusement peu rancunier. C'était déjà ça. « Techniquement, il n'y a pas touché » qu'elle souffla, l'air de rien. Non, elle ne faisait pas preuve de mauvaise foi, elle essayait juste de le rassurer, en quelques sortes. « Mais je comprends que ça t'ait déplu. Avec le recul, c'était complètement sordide d'aller sur ce terrain-là avec Mason, parce que j'aurais du me douter qu'il était aussi têtu que moi et donc qu'il ferait inévitablement ce que je le pensais incapable de faire. » Il est vrai qu'elle avait bien mal considéré les choses, et qu'elle avait été prise à son propre piège, en quelques sortes. « Pour le reste, je pensais que tu savais déjà être le seul à pouvoir prétendre y accéder. Tu me vexerais presque » qu'elle reprit, en une petite moue, en déposant une main sur son torse pour le caresser, doucement. Aujourd'hui, elle ne voulait pas de prise de tête. Vraiment pas. « Attends, c'est lui le Fitz jaloux ? » qu'elle reprit, faussement surprise. « Parce que si c'est lui, pff, je suis presque déçue. Tu m'as vendu du rêve, l'autre jour, à la soirée. Et là, que vois-je ? Qu'il est beaucoup trop gentil, et ça ne va pas. A coté, la Mado jalouse passe pour une hystérique. Ça n'est pas du tout cool pour elle, hein. » Elle plaisantait, espérant qu'il ne le prendrait pas mal, parce qu'elle ne se moquait pas, qu'elle essayait simplement d'instaurer un climat léger avant la suite. Trêve de plaisanterie, elle reprit un tant soit peu de sérieux, parce que bon, il fallait bien. « Bon. Je crois que je te dois des excuses pour la semaine dernière, parce que j'ai été particulièrement butée et que j'ai eu tendance à me tromper quelques peu de coupable. Je suis désolée. » Parce que c'est Emmeline qui s'était mal conduite, et qu'elle aurait peut être du aller la voir, elle. Le fait est qu'elle n'en avait pas eu envie, qu'elle n'en avait d'ailleurs pas plus envie à ce jour, mais qu'elle aurait du éviter de faire des reproches à Fitz. Avec le recul, ça n'avait pas servi à grand chose, si ce n'est à tendre l'atmosphère. Voilà pourquoi, aujourd'hui, elle préférait que la discussion soit plus détendue, plus apaisante surtout.

Très honnêtement, si Fitz avait opté pour le numéro à la Dirty Dancing, elle aurait très probablement trouvé une vaseuse excuse, au dernier moment, pour ne pas s'y essayer. Disons qu'elle aurait eu peur que sa fierté ne s'en relève pas et que le ridicule se mette à tuer, subitement. Le mieux, c'était encore d'avoir une petite discussion, calme et simplement censée apaiser certaines choses, et leur permettre de partager une relation plus détendue. Parce que Mado préférerait que les choses soient plus simples avec Fitz, qu'ils se heurtent à moins de divergences d'opinion, ou que si c'était véritablement inévitable, ils tâchent de gérer cela un peu plus habilement. Bien sûr, elle savait qu'elle avait une grande part de responsabilité dans le fait qu'ils ne se comprennent pas toujours, mais même si elle voulait faire de véritables efforts pour être plus facile à vivre, pour prendre confiance en elle et pour tâcher d'un peu moins se méfier des autres, elle se demandait parfois si Fitz avait conscience du fait qu'elle ne puisse tout de même pas changer en si peu de temps, que ce qu'elle avait été pendant des années ne pouvait pas s'atténuer précipitamment. Cette discussion leur permettait alors peut être de faire le point sur certaines choses, histoire d'envisager la suite plus sereinement. Pour le moment, il était plus question d'un événement isolé que de leur relation à proprement parlé, mais il est vrai que Mado s'était attendue à ce que Fitz lui parle du fait qu'elle avait incité Mason à glisser une main sous son t-shirt et à toucher, non pas sa poitrine, comme on avait pu le croire en voyant les images, mais son soutien-gorge. D'ailleurs, Mado tenta de le lui expliquer, histoire de nuancer les choses, autant pour elle que pour Mason finalement, qui n'avait pas besoin d'être traité de pervers, mais il semblerait que ce soit plus le fond que la forme qui embête Fitz, ce qu'elle était alors disposée à comprendre, tâchant de se mettre à sa place. « C'est vrai. Mais si ça peut te rassurer, ça a eu l'air de profondément le dégouter, le pauvre petit. Il a possiblement été traumatisé par cette expérience, au point que je m'en voudrais presque deux fois plus, du coup. » Parce qu'en soit, elle s'en voulait déjà d'avoir laissé la situation tourner de cette façon et d'avoir contrarié Fitz, qui avait légitimement peu apprécié. Quant au reste, non Mado n'était évidemment pas vexée. La preuve, elle caressait gentiment le torse du jeune homme, qui ne manqua pas de le noter. Évidemment. Ainsi la jeune femme émit un petit rire, ne répliquant rien, car notant bien vite que si Fitz était censé être jaloux, et bien, il n'était pas aussi impressionnant qu'elle avait pu l'imaginer suite à la fois où il lui en avait parlé, lors d'une soirée. Mais tout s'expliquait, puisqu'apparemment, elle avait ici à faire au Fitz gentiment jaloux. Il y en avait visiblement un autre, moins commode. Oh, elle comprenait mieux. Mais tandis qu'elle hocha la tête, elle se pinça la lèvre lorsqu'il évoqua Myles, Cameron et Peyton. Qu'on se le dise, elle ne voyait pas tellement ce qui reliait le troisième aux deux premiers, hm. « Peyton n'est absolument pas comme ça tu sais, et je t'avoue que je préférerais qu'il ne soit pas associé à ces deux gugusses. Il ne leur est pas semblable, à ce niveau-là » qu'elle souffla alors, pas pour le réprimander, simplement pour qu'il comprenne que Peyton n'était pas du genre à peloter les femmes, qu'il était plutôt du genre à les respecter, plus en tout cas que les deux autres jeunes hommes. « Oui oui, j'imagine très bien. Et si je comprends bien, le Fitz méchamment jaloux serait un peu l'équivalent masculin de la Mado … gentiment jalouse, hm ? Mais du coup, le Fitz gentiment jaloux et la Mado méchamment jalouse n'ont pas d'équivalents, eux. C'est fâcheux. » Tellement fâcheux que tout le monde s'en foutait un peu, non ? Oui, probablement. Disons qu'elle avait simplement tendance à trop réfléchir, hein. Oui, bon, c'était aussi une façon comme une autre de laisser entendre que sa jalousie à elle restait plus extrême que celle de Fitz. Elle préférait s'en amuser, bizarrement. Toujours est-il que la jeune femme en vint tout de même à s'excuser pour la semaine dernière, parce qu'avec un certain recul, elle s'était rendue compte qu'elle avait été un peu injuste, et ça ne lui coûtait rien de le reconnaître. La réponse de Fitz l'amusa alors, même si la fin, elle, l'embarrassa légèrement. Ouais, bon, ils avaient aussi mal vécu l'un que l'autre le fait d'avoir été exposés, hm. « Je m'en veux un peu, parce que c'est moi qui ai ... initié la chose, en quelques sortes, cette nuit-là. Je n'ai pas pensé au fait qu'ils puissent désormais montrer les images. A vrai dire, je ne m'en suis souvenue que dimanche, lorsque ça a été diffusé. » Du coup, oui, elle avait tendance à culpabiliser. Parce que ça avait déjà été suffisamment blasant d'avoir eu droit aux sous-entendus de Sydney la dernière fois, alors ça, c'était d'autant plus perturbant. Finalement, la jeune femme passa ses bras autour du cou de Fitz et plongea son regard dans le sien, la mine préoccupée. « Comment on va faire, toi et moi, quand ils nous auront lâché dans la nature ? Je veux dire, je vais devoir rentrer sur Paris et toi tu vas certainement continuer de bouger un peu partout ... Ça m'angoisse, Fitz. » Mais peut être qu'il lui dirait que lui le vivait plutôt bien, ou que ça ne le préoccupait pas plus que ça. Mado, elle, avait tendance à appréhender le moment où ils seraient séparés. Parce qu'elle aurait beau essayer de le faire rentrer dans l'un de ses bagages, il était peu probable que ce soit concluant, hm.

Spoiler:

Parler, c'était très bien. Oui vraiment, c'était encore la meilleure chose à faire dans l'immédiat. Avouez que c'était quand même bien mieux que de se prendre pour Swayze et Grey et ainsi potentiellement se taper la honte du siècle, hein. Bon. Et puis, en plus, ça ne leur ferait pas de mal de parler. Ce n'était pas absolument indispensable, mais disons que c'était quand même recommandé, parce qu'ils avaient sans doute besoin de mettre au clair quelques petites choses. Ainsi, ils purent par exemple revenir sur la petite séquence vidéo qui fut diffusée dans la rubrique de Sydney, dimanche soir, et montrant Mason entrain de glisser une main sous le t-shirt de Mado. Bon, l'acte en lui-même prêtait il est vrai à grimacer, mais il ne fallait pas non plus croire que ça voulait dire quoi que ce soit, et surtout que Mado était du genre à permettre à n'importe qui de toucher son soutien-gorge. Non, ce ne fut qu'une connerie, quelque chose d'imprévu au départ, et qui avait résulté d'une discussion dont Mado avait rapidement perdu le contrôle. Bon, c'était de sa faute, c'est vrai, et elle le reconnaissait. Parce qu'après tout, c'est elle qui lancé l'idée selon laquelle elle cherchait Mason dans l'optique de lui permettre de lui toucher la poitrine. Mais ce qui s'en suivit, très franchement, l'avait bien vite dépassé. Mason avait agi exactement de la manière dont elle ne l'aurait pas cru, si bien qu'au final, elle fut tout bonnement prise à son propre piège. Le jeune homme, en tout cas, lui avait semblé traumatisé après coup. Peut être ne s'en remettrait-il jamais. Ce serait dommage, mais bon, de ça elle n'y pouvait pas grand chose, puisqu'après tout, il était censé se dégonfler, mais il était aller jusqu'au bout, et clairement, elle ne l'avait pas forcé. Toujours est-il que la française respectait le fait que Fitz n'ait décidément pas apprécié cet épisode. Il disait qu'il aurait préféré que Mason ne tente pas, et honnêtement, Mado aussi. « Je ne saurais pas tellement expliquer. C'est un truc complètement sordide qui m'est venu comme ça, subitement. Je crois que j'avais simplement envie de le défier. Parce que je plaisantais lorsque je disais vouloir lui permettre de me toucher les seins, et clairement, je ne m'attendais pas à ce qu'il me suive sur ce terrain ... Je pensais qu'il se dégonflerait, mais il ne l'a pas fait. Au final, j'ai atrocement regretté d'être partie là dessus ... » Clairement, elle s'en était voulue et s'en voulait d'ailleurs encore aujourd'hui, parce que c'était du grand n'importe quoi et qu'elle n'aurait pas du provoquer Mason. Elle aurait du se douter qu'il irait jusqu'au bout. Quant au reste, il est certain que Mado n'était pas vexée, ce qui pouvait sans doute se voir. Par contre, elle n'appréciait pas des masses que Peyton puisse être associé à Myles et Cameron. Disons qu'à ses yeux, ça n'était pas tellement le même genre, hm. Fitz justifia alors cela par le fait qu'il était simplement un homme, comme les deux autres. Soit. Mado haussa alors doucement les épaules, n'ayant pas l'esprit de contradiction suffisamment développé pour prétendre que Peyton n'était pas ce qu'on croyait - ce serait absurde, hein - et partit plutôt dans un délire au sujet des Fitz gentiment et méchamment méchant. Elle avait ici à faire au modèle le plus gentil, et sans doute n'était-ce pas plus mal. Oh, est-ce que les questions prétendument existentielles que se posaient Mado au sujet d'équivalents étaient importantes ? Attendez voir. « Non, tu as raison, on s'en fiche un peu » qu'elle souffla alors, en souriant. « Il n'y a pas de raison pour que tu sois jaloux. Je dois faire tellement d'envieuses que je serais folle de vouloir de quelqu'un autre. Non, vraiment, c'est exclu » qu'elle souffla ensuite, peut être pour qu'il soit rassuré. Qu'on se le dise, l'infidélité - ou tout ce qui s'en rapprochait - était l'une des choses que Mado avait le plus en horreur. Et puis, elle était la première à vouloir que les choses soient exclusives, alors elle ne se permettrait pas d'aller voir ailleurs. Ce n'était tout simplement pas dans ses principes, donc sur ce point Fitz pouvait être rassuré. Quant à l'épisode de la chambre secrète, gentiment diffusé par Sydney - celle-là, elle les aura quand même bien emmerdé, hein - il est vrai que ce fut incroyablement embarrassant. Le truc, c'est que l'un comme l'autre avait tout bonnement oublié que la chambre étant ouverte à tous, il était désormais possible d'en diffuser les images. « Ce qui m'embête, c'est ce que ta famille ait pu voir les images et trouver ça navrant. Je ... je ne voudrais pas que tu ais de problèmes à cause de cette histoire » souffla-t-elle, pensive. Il avait beau vouloir être vu comme n'importe qui, il était quand même non négligeable qu'il était issu d'un certain milieu, probablement stricte, où ce genre de choses pouvaient ne pas franchement plaire. Mado, elle, n'avait de comptes à rendre à personne, et se fichait pas mal de sa réputation. Elle n'avait qu'Ezra, qui s'en fichait sans doute pas mal, et Aaron, qui n'en saurait jamais rien. « J'espère aussi » reprit-elle, parce qu'effectivement, il ne serait pas plus mal qu'ils aient évité de passer les images en boucle. Mado, en tout cas, osa lancer un sujet de conversation qui lui tenait à cœur, et qui l'angoissait un peu, à vrai dire. Elle s'approcha alors et passa ses bras autour de son petit-ami, qui comprit sans doute rapidement qu'elle n'était pas tranquille. Car elle redoutait le moment où ils devraient retourner à leur petite vie respective. Clairement, Mado ne voulait pas rester séparée de lui trop longtemps, alors elle espérait qu'ils s'organiseraient, parce qu'elle savait à l'heure d'aujourd'hui qu'elle avait besoin de lui, et qu'elle ne voulait ni ne pouvait plus s'en passer. Elle l'écouta alors, et ses propos la rassurèrent. Le fait de savoir qu'il était surtout basé sur Londres, notamment. Mais aussi le fait que sa famille ait un appartement à Paris. « Je ne suis jamais allée à Londres, et j'avoue que ça me dirait bien » souffla-t-elle d'abord, en souriant. « L'appartement de ta famille se situe dans quel arrondissement de Paris ? » qu'elle demanda ensuite, juste histoire de visualiser. Même si bon, elle avait une petite idée de la réponse, sans doute. « En tout cas, oui, ça me dirait de t'y retrouver ... tout comme ça me dirait de te montrer où j'habite. » Il trouverait peut être ça sommaire, mais pour Mado, c'était important de lui faire découvrir une part de son quotidien. « Je pourrais demander à Ezra de garder Aaron pour qu'on ait l'appartement pour nous tous seuls, car je comprendrais que ce soit un peu tôt pour ... te le présenter, même si je pourrais en avoir envie, un de ces quatre, au moins histoire qu'il rencontre l'homme qui parvient à rendre sa "maman" heureuse, ce qui, je précise, n'était pas gagné. » Elle rit légèrement, même si au fond, elle était très sérieuse. Cela faisait un moment déjà que Fitz lui apportait maints bienfaits, et Aaron n'avait toujours connu sa mère que morose et désabusée. Elle estimait donc légitime qu'il rencontre, tôt ou tard, celui qui comptait énormément pour elle à ce jour et qui lui faisait beaucoup de bien. Même si bon, elle ne voulait pas gêner Fitz, qui peut être n'attendait pas particulièrement cette rencontre. Elle serait importante pour Mado, peut être pas pour lui. Ça pourrait se comprendre, naturellement.

Finalement, dans cette histoire avec Mason, c'est Mado qui avait été la plus naïve, et de loin. Car c'est elle qui était partie du principe que Mason n'irait jamais jusqu'au bout, qu'il se dégonflerait et n'oserait jamais la suivre sur un terrain aussi périlleux. Et pourtant, il l'avait fait. Il lui avait donné tort, lui avait prouvé qu'il pouvait être aussi borné qu'elle, si ce n'est plus, si bien qu'au final, elle avait été franchement embarrassée par la tournure qu'avaient prises les choses. Sans aurait-elle du éviter de sous-estimer le jeune homme, car celui-ci avait naturellement saisi cette occasion pour lui prouver qu'il n'était pas une poule mouillée, qu'il pouvait aller jusqu'au bout des choses, quelles qu'elles soient, et même si cela devait lui valoir d'en être un tantinet dégoûté. Donc oui, évidemment, Mado regrettait d'avoir lancé ce délire au départ, parce qu'elle n'avait pas été capable de le gérer aussi habilement qu'elle l'avait pensé en l'initiant, qu'elle avait finalement rapidement été dépassée par les choses et qu'en quelques sortes, contre Mason, elle avait perdue. C'est elle qui avait été piégée, vu qu'il lui avait donné ce qu'elle n'attendait pas, ce qu'elle le pensait incapable de lui donner. En tout cas, il était important de saisir une chose : rien de tout ça ne fut jamais sérieux, car lorsque Mado avait proposé à son camarade de prétendument lui toucher les seins, elle n'avait dit ça que pour plaisanter, pour le taquiner surtout. Et visiblement, Fitz était bien le premier à s'en réjouir, de ça. Mais à la façon dont il le disait, et c'était un peu dommage, il donnait quand même un tout petit peu l'impression qu'elle aurait pu le dire plus sérieusement, comme si c'était son genre, comme si elle en était capable. Mado ne répliqua alors rien, se contentant de sourire, quelques peu, pensant qu'il serait de toute façon bien inutile de préciser qu'elle ne pourrait jamais laisser entendre ce genre de choses qu'en plaisantant, que si ça ne lui semblait pas nécessairement évident à lui, c'est peut être qu'il ne la connaissait pas suffisamment. Mais elle préférait penser que c'était le cas, qu'il savait qu'elle n'était absolument pas du genre à vouloir sérieusement être pelotée, par un autre homme que lui en tout cas ... Quant au délire de Mado, non, il n'importait décidément pas des masses. Mais les propos qu'elle adressa à Fitz, par contre, furent interprétés par ce dernier d'une bien étrange manière. Et là, heureusement qu'elle le vit sourire, car elle aurait pu ne pas tellement comprendre qu'il se mette ce genre d'idées en tête. Du coup, vu qu'il s'en amusait, elle pouvait bien faire pareil, non ? « Évidemment que c'est pour cette raison. Pourquoi sinon ? Parce que tu me plaisais et que j'étais très attachée à toi ? Non, ce serait sordide » qu'elle souffla alors, d'une façon mutine, histoire qu'il sache qu'elle le disait sur le même ton que lui, et par la même occasion que le fait qu'elle puisse faire des jalouses ne lui avait jamais effleuré l'esprit au moment où elle s'était entichée de lui. Très honnêtement, elle se fichait pas mal des autres filles, tant qu'aucune d'elles ne se manifestait. Ils en vinrent ensuite à parler de la chambre secrète et des images qui y furent filmées puis diffusées lors du dernier prime. Clairement, l'un comme l'autre s'en serait passé, parce que bon, si certains de leurs camarades avaient pu vivre ce genre d'exhibitions tout à fait sereinement, ils n'étaient tous deux pas tellement disposés à s'en réjouir, au contraire. Mado, en tout cas, s'inquiétait du fait que la famille de Fitz ait pu mal le prendre, parce que bon, c'était un milieu bien particulier, alors peut être que ça avait déplu, ce qui serait compréhensible. A sa réponse, elle hocha doucement la tête, espérant vraiment qu'il n'aurait pas d'ennuis à cause de ça, à cause d'elle. Il avait en tout cas raison lorsqu'il disait que c'était fait désormais. « Parfois, je suis bien contente de n'avoir de comptes à rendre à personne » articula-t-elle, en souriant d'une façon amusée. Elle était par ailleurs beaucoup mieux loin de ses parents, hein, ça paraissait évident, et n'aurait de toute façon pas compté sur eux pour s'intéresser à elle et à son image. « Même si ça doit être plaisant d'avoir une vraie famille, d'être très entouré » qu'elle reprit, peut être un peu mélancolique. Mado adorait son frère, et elle voulait faire des efforts avec Aaron, vraiment, mais quelques fois, elle était morose à l'idée de n'avoir qu'eux, de n'avoir pas d'oncle ou de tante, de grand-père ou de grand-mère. Au même titre qu'elle regrettait le fait qu'Ezra et Aaron n'aient qu'elle, finalement. Alors sans doute enviait-elle un peu Fitz, en fait. Pour certaines choses, disons. Car même si elle appréciait le fait d'avoir une certaine liberté, d'être l'ainée de leur petite famille et ainsi de n'être sous l'autorité de personne, elle regrettait souvent de ne pas passer les fêtes autour d'une table pleine, par exemple. Par la suite, Mado lança un sujet sérieux et qui la préoccupait quelques peu. Car après avoir passé ses bras autour du cou de son petit-ami, elle s'était risquée à lui demander ce qu'il en serait pour eux deux, une fois sortis d'ici. C'était peut être une interrogation bête, mais ils n'avaient pas parlé concrètement de tout ça, alors oui, elle préférerait que ce soit réglé, en quelques sortes, ou en tout cas qu'ils en aient discuté. Fitz lui proposa alors de se voir chez lui, à Londres, ce qui ne l'embêterait pas, elle qui n'avait jamais tellement quitté Paris. Et justement, il lui fit également savoir que sa famille avait un appartement dans la capitale française, ce qui l'incita à lui demander dans quel arrondissement. Au fond, ça n'importait pas tellement, c'était simplement pour avoir une idée, visualiser, vu que c'était quand même la ville dans laquelle elle avait toujours vécu, qu'elle connaissait bien. Ainsi donc, c'était possiblement dans le sixième. Possiblement seulement, vu que Fitz disait avoir du mal avec les arrondissements, ce qui la fit rire légèrement, pas pour se moquer, elle n'oserait pas. « C'est un quartier chic, avec des logements coûteux, alors ça pourrait être ça, oui » qu'elle souffla, en souriant. Parce que bon, ils ne devaient pas avoir un appartement dans un endroit pouilleux, hein. Mado, par exemple, habitant dans un coin un peu moins distingué, déjà. « Moi c'est dans le nord du dix-septième, de l'autre coté de la Seine. C'est un coin moins cossu, mais on y vit confortablement. » Et puis, il y avait nombre de boutiques et il était commode d'y circuler. Mado ne s'était jamais plainte de son lieu de vie, car même si elle savait que ça n'était pas le coin le plus fastueux de Paris, ça restait un endroit plutôt charmant. Quant à Aaron, le fils de Mado, il est vrai qu'elle pourrait vouloir qu'il rencontre Fitz, un jour prochain, pas tout de suite évidemment, mais il est clair que la jeune femme aurait envie qu'ils se voient. Le tout était de savoir si Fitz, lui, en aurait envie. Car elle ne l'y forcerait pas, c'est évident. Mais heureusement, il ne semblait pas contre cette idée, et ça la rassurait, évidemment. « Il me semble que je t'avais parlé d'Aaron comme d'un "petit merdeux", lors d'une soirée ... Je le regrette, parce qu'il n'est pas du tout comme ça. C'est un enfant sage, discret, pas toujours très éveillé, mais gentil comme tout. Je préfère te le dire, parce qu'il n'est pas aussi sauvage que sa mère a pu l'être, à certains occasions. » Elle se mit à rire légèrement, souhaitant simplement qu'il comprenne que lorsqu'il rencontrerait Aaron, ce dernier serait probablement docile et sage. Il n'était pas tellement du genre capricieux, vivait sa vie d'enfant unique d'une façon très solitaire, et n'embêtait jamais personne. « C'était plus facile, je suppose, de t'en parler de cette manière. Parce qu'on devrait avoir d'autant plus de facilités à aimer un enfant comme lui » qu'elle reprit, en soupirant doucement. Elle culpabilisait décidément quotidiennement de ne pas l'aimer comme elle le devrait, alors oui, quelques fois, elle préférait le faire passer pour un vilain garçon. Même si elle le regrettait généralement aussitôt, parce qu'il ne méritait pas ça et qu'elle devrait au contraire être fière d'avoir un enfant comme lui. Fitz, en tout cas, rebondit sur certaines des propos de la jeune femme. Mais voilà qu'alors qu'elle s'apprêta à répondre, il l'en empêcha, en quelques sortes, en l'embrassant. Naturellement, elle prolongea l'échange, le savoura surtout, mêlant leurs souffles, puis le rendant langoureux, quelques instants encore, avant de détacher ses lèvres, à regret, pour au moins pouvoir lui répondre. « Je ... attends, c'était quoi la question déjà ? » qu'elle articula, en ricanant, car pour plaisanter, avant de reprendre un peu son sérieux. « Oui, tu fais de moi une femme heureuse. Je ne sais pas si ça se voit à l'extérieur, mais j'en ressens tous les bienfaits à l'intérieur. Je suis bien avec toi, Fitz. » Et elle le disait en toute sincérité, parce que c'était vrai, qu'il l'épanouissait, depuis déjà quelques temps. Elle n'aurait jamais voulu se mettre officiellement avec lui si elle n'avait pas été certaine qu'il la rendrait heureuse. Le fait est que c'est ce qu'il faisait, justement. « Ça n'était pas gagné parce que j'ai passé des années à trouver ma vie désolante, à me trouver désolante surtout, et que mon moral en a inévitablement souffert. » Forcément, le contraste était aujourd'hui saisissant, et elle en était d'autant plus reconnaissante à Fitz d'être là. Elle ne le lui redit pas clairement, comme elle avait déjà pu le faire, se contentant ici de caresser sa joue, du revers de sa main, en l'observant avec tendresse.

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