Peut être bien que Mado était d'une certaine maladresse lorsqu'elle tentait de rassurer Fitz sur l'état d'esprit qui fut le sien lors de l'épisode Mason. Bien sûr qu'elle n'avait pas été sérieuse, que ce ne fut au départ que pour plaisanter, le taquiner. Tout avait commencé lorsqu'elle avait voulu jouer au même petit jeu que lui et prétendre, après qu'il lui ait fait croire avoir retourné tout le nid pour la trouver, qu'elle était également à sa recherche. Là dessus, le jeune homme lui avait demandé pour quelle raison elle tenait tant à l'avoir en face d'elle, et sur le coup, prise au dépourvue et naturellement apte à pondre une énormité, elle avait effectivement laissé entendre, mais véritablement sans aucun sérieux, qu'elle s'était dit qu'il pourrait vouloir lui toucher les seins. La suite, on la connaissait, et il est clair qu'à la manière dont elle avait bien vite perdu le contrôle des choses, elle n'avait pas manqué de regretter sa vilaine blague. Toujours est-il que la française espérait sincèrement que Fitz n'était pas disposé à l'imaginer capable de dire ce genre de choses avec sérieux, parce qu'autant elle avait tendance à ne voir aucun inconvénient à ce qu'il s'occupe de sa poitrine lors de leurs échanges intimes, autant aucun autre homme n'était sérieusement autorisé à y toucher. Cette histoire lui aura au moins appris qu'il valait mieux ne pas sous-estimer un gamin un peu moins farouche que prévu, hm. A noter que la suite la surprit un tantinet, puisque Fitz interpréta d'une bien étrange manière ses propos. C'était à croire qu'elle s'exprimait décidément comme une branquignole, hein. Donc là, il plaisantait sur le fait qu'elle puisse n'avoir voulu de lui que parce qu'il était demandé. Et bien, qu'à cela ne tienne, elle décida de s'en amuser aussi, tentant quand même de rectifier le tir dans sa réponse, histoire qu'il soit certain que ça n'était pas la raison pour laquelle elle était avec lui aujourd'hui. Même si bon, il serait sordide qu'elle soit en fait tout simplement entichée, hein. Bah ouais, clairement. Même Fitz le confirmait, c'est dire. Il disait comprendre, et c'était tant mieux. Il ne faudrait quand même pas qu'il s'imagine qu'elle était sincère avec lui, depuis le début, et que seul le fait qu'il lui plaise ait joué dans son désir de se mettre avec lui, hm. Ça aussi, ce serait sordide. Ainsi, la jeune femme se contenta de sourire à nouveau, passant bientôt à la suite. Et celle-ci concernait le fait qu'on ait décidé de diffuser les images de leur seconde nuit dans la chambre secrète. Une chose qui ne leur avait évidemment pas plu, parce que bon, ils n'étaient pas exhibitionnistes dans l'âme, et auraient assurément préféré que ça reste du domaine du privé. Toujours est-il que Mado se risqua à laisser entendre qu'elle aurait peut être du mal à gérer le fait de devoir rendre des comptes, même si elle en vint presque à jalouser le fait que Fitz soit très entouré, qu'il ait une véritable famille, alors qu'elle, et bien, elle n'avait pas grand monde. « Je suppose qu'il te tarde de les retrouver. Pour avoir eu mon frère à mes cotés tout au long de mon aventure, je n'ai pas connu le manque lié au fait de ne pas voir les siens pendant autant de temps. Mais je l'imagine très bien. » D'autant plus qu'il semblait tenir à ses proches, qu'il en parlait avec une certaine nostalgique, et que ça n'était d'ailleurs pas la première fois qu'il évoquait sa famille. Il lui avait déjà parlé de son petit frère, notamment, lors d'une ancienne discussion. Le sens de la famille semblait importer pour Fitz, et c'était assez honorable. Mado passa ensuite ses bras autour du cou du jeune homme, lançant un sujet plus sérieux, celui de l'après Fake Lover, dont elle préférait parler avant qu'ils soient lâchés dans la nature, histoire de s'organiser. Elle pourrait donc voir Fitz à Londres, qu'elle découvrirait exclusivement, et même à Paris, où la famille du jeune homme avait donc un appartement. Il ne fut pas sûr de l'arrondissement, mais vu qu'il parla du sixième, Mado eut tendance à penser qu'il avait du voir juste. La française, elle, vivait dans le dix-septième, un coin moins chic, mais confortable. Souriant à sa reprise de parole, la jeune femme revint ensuite sur les propos qu'elle avait pu tenir, en début d'aventure, au sujet d'Aaron. Il est vrai qu'elle le lui avait dépeint comme un garçon agaçant et mal élevé, alors qu'il était tout le contraire. Au fond, c'était parce qu'elle était censée aimer un garçon aussi attachant que son fils, mais que ça n'était pas aussi simple. Parfois, elle avait tendance à l'oublier, à être dure avec elle-même, ce que Fitz souligna, lui rappelant qu'elle n'était pas à blâmer, ce qui la fit sourire, tant elle aimait qu'il la rassure, qu'il comprenne avec autant de facilité sa situation, il est vrai délicate. « Je sais, c'est ce qu'il faut que je me dise, pour me déculpabiliser. Merci d'être aussi indulgent, en tout cas » qu'elle souffla alors, en souriant. Oh il avait l'habitude qu'elle le remercie, mais Mado était toujours aussi sincère quand elle le faisait. Il était avenant, gentil avec elle, et c'est ce qui contribuait à la rendre heureuse. Donc oui, elle l'était avec lui. C'est ce sur quoi il revint justement, prenant toutefois le temps de l'embrasser avant de la laisser répondre. L'échange dura alors quelques instants, car il va de soi que la française ne se fit pas prier pour le prolonger, avant de prendre fin, incitant Mado à plaisanter légèrement, puis à répondre, récoltant un baiser sur la mâchoire dans une étreinte renforcée. Aux propos du jeune homme, elle sourit d'abord, puis rit légèrement, parce que bon, tout le monde allait savoir qu'il n'aimait pas qu'elle boude à force, hein. Même si là, il semblait s'en amuser. « Roh, mais arrête avec ça. Plus personne n'est dupe, tu sais. On sait tous que c'est ce que tu préfères, en fait, quand je boude. Tiens, je suis sûre que si je me mettais à bouder, là, tu adorerais. » Naturellement, elle n'était pas sérieuse, vu qu'elle voulait simplement s'amuser à son tour. Fitz se montra ensuite de nouveau rassurant, et ça lui fit décidément beaucoup de bien. « C'est ce que me répète souvent Ezra. Le fait est que je n'ai jamais pu dire à mes parents combien je leur en voulais de m'avoir fait tant de mal, et qu'inévitablement, je me suis rabattue sur quelqu'un que je pourrais blâmer directement, et au quotidien, à savoir moi. » Elle avait beau savoir qu'elle n'avait techniquement rien à se reprocher, ça n'était pas facile de ne pas s'adresser toute la haine qu'elle ressentait à l'égard d'autres personnes. Elle ne les voyait plus, ne leur parlait plus. Alors qu'elle pouvait s’accabler au quotidien, que ça c'était facile a contrario. Et tandis qu'un silence commença à s'installer, voilà que Fitz souleva un lièvre en posant une question qu'elle n'avait pas tellement prise en compte, hm. « Il est en moyenne section de maternelle, donc non, il n'en parle pas un mot. Mais si j'ai réussi à apprendre l'anglais en visionnant la filmographie de Robert De Niro en VO, je pense qu'il y a bon espoir que Dora l'exploratrice prépare le terrain en attendant qu'il soit en âge de voir Taxi Driver, hm. » Oui, bon, Mado avait quand même suivi des cours d'anglais à l'école, tout comme Aaron en suivrait lui aussi, mais elle avait envie de donner un coté plus "miraculeux" à cette histoire. « Parce que toi, le français, ça n'est pas ton truc, si ? » Parce que bon, Fitz était peut être plus en âge de faire des efforts avec le français qu'Aaron d'en faire avec l'anglais. « Je suis sûre que ton accent serait hyper sexy, en plus. » Ce dont elle ne se plaindrait pas, hein, évidemment.