Nous étions à moins de vingt-quatre heures du dernier prime. Il s’était passé tellement de choses en quelques semaines, nous avions été une trentaine à faire notre entrée dans le chalet de Fake Lover avec un secret à protéger, un binôme qui devait être amené à perdurer. Au fil des semaines et des éliminations nous avions tous commencé à nous faire certaines affinités, quelques engueulades bien-sûr et des premières histoires d’amour. Voilà comment est-ce que je pouvais faire un rapide retour en arrière concernant notre aventure. Je n’étais pas nostalgique, juste heureuse d’avoir tenté ma chance même si je ne pensais justement pas avoir de quoi avoir un intérêt pour le public et pour les producteurs. Mon pari était atteint, j’avais pu transmettre un message contre le port d’arme qui était légion aux Etats-Unis et qui entrainait chaque année quelques horribles évènements, entre la fusillade dans une école et la fusillade au cinéma notamment nous avions eu une année 2012 relativement chargée et ça ne pouvait plus durer. Mais pourquoi étais-je autant songeuse ? La faute à ce magnifique jacuzzi qui parvenait toujours à me faire prendre du bon temps, j’étais arrivée en peignoir avec un sublime trikini épousant mes courbes suffisamment bien pour que je ne ressemble pas à un thon et une fois installée les petites bulles avaient eu don de ma concentration, je m’étais perdue dans mes pensées jusqu’à ce que des bruits de pas réussissent à me sortir de mes pensées. Je relevais la tête reconnaissant Myles et mon sourire s’élargissait immédiatement à son contact, j’appréciais vraiment énormément le jeune homme et le revoir était toujours source de bonne humeur. « Salut beau brun… Tu viens tenir compagnie à la femme de tes rêves parce que tu as peur de la séparation qui arrive demain c’est ça ? » Ironie… Douce ironie.

Samedi. Plus qu’un jour avant la fin. Je crois que ça se ressent dans le nid, l’ambiance est un peu morose ces derniers jours je trouve. L’approche de la fin. Après le prime, pouf tout va s’arrêter. On va tous retrouver notre vie à l’extérieur. Reprendre le cours normal…Plus ou moins normal. Parce que bon, on risque d’être médiatisé quelques temps, s’intéresser à nous, les journalistes, le public… Il faudra surement quelques semaines avant que tout ça se tasse, et qu’on nous oublie. Juste le temps qu’une nouvelle édition de FL je suppose. On sera très vite remplacé par d’autres gens dans les magazines people. Et tant mieux. Plus vite ils nous oublieront, mieux ça sera. Je n’aspire absolument pas à vivre sous le feu des projecteurs. Je laisse ça à d’autres. Bref, pour notre dernière semaine, ils ont décidé d’y aller sur la chaleur… Encore une petite canicule. Avec des températures élevées un magnifique soleil. Et en cette après midi, je décide de me rendre au jacuzzi. Oui, ce n’est pas le meilleur endroit pour se rafraichir, m’enfin… Puis il faut bien profiter des lieux une dernières fois, tant que je le peux encore. Parce que bon, après, il risque de se passer beaucoup de temps avant la prochaine fois où je pourrais de nouveau profiter d’un bain à bulles. C’est qu’on n’en trouve pas partout, et je n’en ai certainement pas un dans mon appart. Je viens donc, vêtu d’un short de bain. Et qui vois je ? Alecia ! Tiens, elle est encore là ? « Salut beau brun… Tu viens tenir compagnie à la femme de tes rêves parce que tu as peur de la séparation qui arrive demain c’est ça ? » Non attendez… « Quoi ? Ne me dis pas qu’Halle Berry est cachée dans ce jacuzzi ? » Elle serait sous les bulles ? Je pénètre dans le jacuzzi et hm cruelle déception. Pas d’Halle Berry en vue. « J’ai comme l’impression que c’est toi qui a du mal avec la séparation…Tu ne cesses de revenir. » Elle était repartie, et la revoilà. « C’est si terrible que ça l’extérieur pour vouloir revenir t’enfermer dans ce chalet de fous ? » C’est à se demander.

J’aurais pu venir juste le temps du prime dimanche et repartir tout droit d’où je venais mais ce n’était pas une chose qui m’inspirait. A chaque fois j’en avais pour plusieurs heures depuis Denver et je ne comptais pas me taper juste un aller-retour pour le plaisir, je ne vous explique même pas le décalage horaire de malade sinon. Non, autant revenir la semaine entière et puis, j’espérais que les autres avaient encore suffisamment envie de me voir pour que je ne me sente pas étrangère, pendant un moment nous avions tous été plus ou moins soudés mais j’avais l’impression que depuis ce n’était plus le cas, la preuve, je n’avais même pas reparlé avec Mickey par exemple. Dommage mais pas bien grave, je n’étais pas là pour me faire des amis à la base, j’en avais quelques-uns et ça me suffisait amplement. Je m’étais éclipsée du chalet quelques minutes le temps de faire un petit arrêt par le jacuzzi, cet endroit allait relativement me manquer, certes je pouvais bien me trouver un endroit où il y aurait un autre jacuzzi mais ce n’était pas la même ambiance qu’ici tout de même et je tenais donc à passer encore un petit moment ici. Myles avait décidé de me rejoindre sans savoir que je me trouvais dans les environs cependant, je lui adressais un sourire en le voyant arriver n’hésitant pas à le charrier comme à mon habitude, je m’attendais à recevoir un pic à présent, comme toujours. « Quoi ? Ne me dis pas qu’Halle Berry est cachée dans ce jacuzzi ? » Je souriais amusée lui laissant voir par lui-même si la belle métisse se trouvait dans le coin, hélas ce n’était pas le cas. « J’ai comme l’impression que c’est toi qui a du mal avec la séparation…Tu ne cesses de revenir. » Il n’avait pas entièrement tort, je revenais pour la deuxième fois depuis mon élimination, c’était certes la dernière mais tout de même. « C’est si terrible que ça l’extérieur pour vouloir revenir t’enfermer dans ce chalet de fous ? » Je souriais, à l’extérieur tout était parfait, le jeune homme pouvait dormir sur ses deux oreilles. « C’est l’enfer, the walking dead tu vois ? » On aurait presque pu me croire, si si j’vous jure. « J’avais à cœur de dévoiler en personne mon secret, c’est fait mais je ne voulais pas revenir pour trois heures et me retaper un long vol pour rejoindre les Etats-Unis so’, me voilà à nouveau. »

Pas d’Halle Berry en vue. Cruelle déception. Alecia devrait avoir honte de me faire croire une chose pareille. Me faire espérer…pour au final rien du tout. Vraiment ça ne se fait pas. Une fois installé, et remit de ma déception, je lui demande alors si ce n’est pas trop terrible l’extérieur. C’est à se demander puisqu’elle revient constamment. Ou alors on lui manque tellement trop. Ou je lui manque tellement trop bien sur, c’est plus crédible. « C’est l’enfer, the walking dead tu vois ? » Ah oui carrément ? Tout le monde s’est transformé en zombies durant notre absence ? « Il reste quelques survivants quand même ? » Peut être qu’on ferait mieux de rester enfermé ici alors, au moins on est en sécurité. « J’avais à cœur de dévoiler en personne mon secret, c’est fait mais je ne voulais pas revenir pour trois heures et me retaper un long vol pour rejoindre les Etats-Unis so’, me voilà à nouveau. » C’est vrai que cela aurait été con de revenir juste pour quelques heures, et retourner directement aux Etats Unis. En effet autant encore profiter un peu du jeu. « T’as bien eu raison. » N’empêche on a pas idée de venir faire une télé réalité dans un pays étranger… Quel besoin de partir en Irlande, quand aux USA ça fourmille de ce genre de trucs ? C’est comme si Mason et moi étions partis aux Etats Unis pour participer à une télé réalité d’enfermement, je trouve ça un peu fou. M’enfin, pourquoi pas. « Du coup tu restes jusqu’à la fin ? Jusqu’au prime final ? »

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