J'ai comme l'impression qu'Opaline n'est pas du genre à parler ni à se livrer beaucoup. Elle semble avoir cette carapace et ne pas vouloir s'en échapper ce qui ne me gène pas, au fond, mais qui m'attriste un peu quand même, au fond. Je n'aime pas voir les gens tristes en réalité, je n'aime pas les voir pleurer comme Opaline, hier soir alors j'essayais seulement de la connaître, de la découvrir et de m'assurer qu'elle va bien, mieux en tout cas. Mais je ne sais pas, je ne suis pas sûre que ce soit le cas tant elle parle si peu et sans aucune réaction. Alors je bois un peu de mon ice-tea, je finis mon verre même alors que nous parlons de nos activités et que je la questionne sur la sienne. « Je n'aimais pas tellement l'université non plus, je crois que j'étais plus souvent dehors que dedans... Tu fais quoi comme études en fait ? Et puis, si tu dessines et que tu préfères ça, je ne vois pas le problème. On a pas besoin d'études pour ça, c'est mon avis en tout cas. Tu dessines quoi ? Tu crois que je pourrais voir ? Je suis curieuse, désolée... » Et j'ai toujours aimé voir ce que les gens savent faire. Moi, je ne sais pas faire grand chose. Je ne dessine pas, je ne suis pas du tout une bonne actrice et je ne sais pas jouer d'un instrument de musique. Une fois, on m'a dit que j'avais une jolie voix mais je pense que c'était pour être gentil, et me draguer, ce qui n'a pas marché d'ailleurs. Nous parlons ensuite de nos partenaires et je suis étonnée de voir qu'ils n'ont même pas parlé. Je trouve ça dommage en réalité mais après tout, peut-être y-a-t-il une raison à ça. « Tu dors où alors ? Dans le canapé ? Enfin... il aurait pu te laisser sa place quand même. Il s'est passé quelque chose entre vous ? » C'est peut-être là le problème et ce ne serait pas très sympa de sa part. « Oui, nous avons parlé le soir de l'entrée. En fait, je lui suis tombé dessus en voulant aller dormir... Je pense qu'on aurait pu commencer un peu mieux mais bon... » Mais il ne m'en a pas voulu alors tant mieux.