Ж

“Accusez levez-vous, Monsieur Niklas Istvan Kalderash né à Sevran le 23 avril 1988 votre casier judiciaire porte mention de deux condamnations: tentative d’assassinat et séquestration. Vous êtes renvoyé devant la cour d'assise pour vol à main armée, lors de l’instruction vous avez nié les faits, expliquez vous aujourd’hui sur ce qui vous est reproché„

«Bon madame la juge. J’ai rien d’autre à vous dire, cette histoire me dépasse, il faut me croire ce soir la c’est pas moi qui est mal agi et je n’ai pas tiré...»

Ж

Je suis allongé sur mon lit pour une petite sieste post prime auquel je n'ai pas participé pour la deuxième semaine de suite, alors que je pensais faire mon retour dans le jeu seulement pour apprendre que je devais plier mes valises et me barrer chez moi. Je pensais sérieusement que le public ne me montrerais pas le moindre intérêt voir, qu'il s'empresserait de jarter le roumain de l'emission vite fait bien fait. C'est peut être parce-que j'ai pas une tête à t'attendre à la sortie du macdo en suppliant de me donner de l'argent pour lii bébé siiivouplaiii que je suis encore là, parce-que j'ai clairement une tête à t'attendre à la sortie de quelque chose sans trop qu'on sache pourquoi, que je suis encore là.

Je me vide la tête en calligraphiant sur mon bloc note, habitude prise en prison, quand Hadatt me découvre dans la chambre et me souhaite la re-bienvenue dans le jeu à sa façon. Décalé, charismatique et affectueux j'idéalise complètement ce mec que je ne connais à peine et avec qui je n'ai finalement rien partagé de plus qu'un peu de salive et des verres de bourbons. Mais la vie ne peut pas tourner éternellement autour de la débauche, elle tourne autour de mon entourage, ces gens avec qui je vais tisser des liens étroits peu importe leur nature que ce soit mon boss tyranique et paternaliste, l'ami à qui je ne tournerais le dos que pour me prendre un coup de couteau à sa place ou le compagnon de cellule à qui on fait confiance par défaut. Ici, j'ai réussi à reproduire un semblant d'entourage en très peu de temps et malgré mon air peu sympathique et avenant. Quand je chante les paroles de Kaaris en faisant le petit déjeuné et que les caméras me surveillent je fredonne que je n'ai aucune peine. Jte nique ta race et dans mes veines; je n'ai que de la glace. Je m'en m'en bat les couilles de qui rend l'âme, je trempe mes cookies dans tes larmes.

Ca m'aurait fait mal de dire au revoir à Hadatt, d'ailleurs si on était à l'extérieur je ne lui répondrais pas ça de vive voix. Chez nous il n'y a pas de faiblesses il n'y a que des forces, mais on est pudique et il y a des choses qui vont de soit sans qu'on ai besoin de les dires surtout entre hommes adultes. Mais d'une on est pas à l'extérieur et de deux, Hadatt et moi n'appartenons pas au même monde on ne suis donc pas les mêmes codes, comme je suis convaincu qu'il vaut la peine de faire une exception je lui répond, tout en nuance en posant mon carnet refermé prêt de moi.

«Ca me fait déjà mal au cul qu'on ne soit pas dans la même équipe...»

Je lâche ça complètement sérieux. Pour le reste, à savoir ce qui est "mon truc" et ce qui ne l'est pas, il ne me connait pas assez pour savoir ce que je branle de ma vie. Alchimistes, on importe la farine de colombie pour la transformer en blé et se vautrer sur la banquette arrière d'une Bentley, pendant que le seul BAC que je connaisse roule en voiture banalisée pour nous faire la peau. Les négros ne se cachent pas pour mourir, si tu ne me vois pas c'est qu'on m'empêche de sortir. Et je me dirige vers la sanction, foudroyé par un déluge de plomb dans l'exercice de mes fonctions. Hadatt lui, s'est vautré à coté de moi, je le regarde d'un air mi figue mi raisin, la seule chose qui se cache, c'est le sérieux de la situation derrière des barrières d'humour aussi résistantes que celles d'un Casino du même nom: pas très convaincantes.

«Tu vas me quitter ?»

Ж

Il n'y a que trois façon de se taper un Casino:

• Le camper, tout les soirs pendant dix ans en pariant les pauvres euros qui auraient permit à sa petite femme de boucler la fin du mois et d'envoyer le craquage de capote à l'école avec autre chose aux pieds qu'une paire de Nike trouées pour le 6ème mois consécutif, tout en ignorant la triste réalité d'un univers ou les 7 s'alignent aussi souvent que les planètes du système solaire.
  
  RISQUES: fichage à la banque de france, divorce, pathétie...
  
  
• Le détrousser, si on est mi-femme mi-mouche et qu'on tourne autour des tables ou avec un peu de chance, Ben Affleck te balancera un jeton de 10 000 à la gueule pour te remercier de lui porter chance, puis en s'eclipsant avant que le millionnaire finisse sa partie et se souvienne que le principe de base était de te ramener dans sa suite.
  
  RISQUES: Etats d'âmes, MSTs,..
  
  
• Le braquer. Booba dans le lecteur MP3: "J'ai pour habitude le non respect des lois, j'ai demandé ma route au mur il m'a dit d'aller tout droit."
  
  RISQUES: Prison, mort...

Jeune et con, j'avais un t-shirt Scarface ce soir là, et comme je surveillais le bon déroulement des opérations réglées au peigne fin à beaucoup de choses prêt, j'ai vu mon meilleurs ami arriver de loin dans la direction opposée à celle qu'il était supposer emprunter pour s'évader avec le pognon, a savoir droit sur moi. Moi ? je lui suis tombé droit dessus: «Qu'est-ce que tu branle tu nous quitte ? Ce n'étais pas le deal, on s'en tiens au plan ne cède pas à la panique». «ON S'EN TIENS AU PLAN !» j'ai continué de lui hurler dessus alors qu'il m'expliquait qu'on pouvais fausser compagnie à ceux qui nous avaient embarqués dans ce bad trip et se barrer à deux avec le demi million qu'il avait dans le sac à dos, leur foutre une claque et prendre nos cliques. A l'époque, avec autant d'argent on pensait pouvoir toucher la lune, aujourd'hui je suis en embrouille avec elle parce-que le phares de la Lambo deux fois plus chère font trop de lumière. Retour en arrière, c'était avec lui que j'étais en train de m'embrouiller jusqu'à ce qu'un GIGN arrive dans mon dos de nulle part. J'ai lancé les clé de la Megane à mon pote «Cours négro» vas y cours...Pendant que mon pote se faisait la male je me retournais pour pointer une arme sur le Binome d'Intervention de la Gendarmerie Nationale. Je n'ai pas tiré, on m'a passé les menottes aux poignets.

“ Putain laisse tomber ils m’ont mis une peine mon frère, ils rigolent même plus ils allument les juges.

Ce soir je ne suis pas d’humeur car j’ai du mal à m’y faire, dix piges fermes c’est cher payé juste pour un vol à main armée. Ca faisait un an que j’étais en mandat de dépôt je croyais faire vite fait, que le baveux allait me sortir de taule mais le juge m’a mit sa peine comme si il fourrait sa femme. j’étais primaire mais rien à faire, mes prières n’ont rien fait, attristé je déprime quand nos rêves sont des cauchemars. Je sais que d’ici je vois les pleurs de ma mère au prochain parloir, son regard c’est le couloir de la mort, je sais que pour moi elle prend les transports et on me dit que j ai plein de sauce dehors ?!

Tu rigoles hein ? c’est la taule hein ! Y a plus de poto quand t’es trop loin mais t’inquiète moi j’oublie rien. En ce moment, on est toute une équipe venant de la même ville on s’entraide même si dehors on n’est pas de la même team est-ce donc la merde qui nous soude ou la taule qui nous unis ? Tu comprendras si tu fais un tour à Fleury Merogis„

Ж

«Tu sais que je pourrais décrocher la lune pour toi si tu me le demande Darling»