Cork, j'y étais déjà allé, une fois. Il me semble qu'Anna avait de la famille, là bas, en plus ... Un de ses nombreux frères, si mes souvenirs sont bons. Et j'espère qu'ils sont mauvais, parce qu'eux, j'ai pas trop envie de m'en rappeler. Ils font peur, en fait. J'pense qu'ils viendraient me tabasser s'ils savaient que je m'étais tiré, comme ça, dans la nuit, en silence. C'était même très probable. Bref. Odessa me dit qu'elle avait de la famille à Luimneach, et qu'elle y était déjà allée, avant. Moi, je suis en train de réfléchir. S'il le faut, c'était la nièce de la vieille Mrs. Marple de l'étage d'au-dessus, hein. La vieille louche qui mangeait des crackers devant la porte de son appartement, le jour, en parlant aux murs ... Ouais, j'espérais que non, tout compte fait.

- Ouais, je vois. Cork, je connais aussi, je crois. J'omis de préciser que je ne retournerais probablement pas chez moi, après l'émission, et que je suivrais plutôt Hadatt où bon lui semblait. Ça, c'était pas si important que cela, en fait ... Elle me dit alors, en souriant, d'une manière cynique, presque agacée, qu'il allait falloir que je me fasse pardonner. Moi, je me rapproche, donc. Autant saisir le taureau par les cornes, et tout ça. Nos visages sont face à face, séparés, uniquement, par quelques centimètres d'air.

- On dirait que tu adore ça, quand les gens te sont redevables ... Heureusement que je sais comment m'y prendre, avec toi ... lui chuchotais-je, plongeant mon regard dans le sien et souriant, intensément, de mon sourire chaleureux mais mystérieux. Je m'approche alors ; je m'apprête à l'embrasser. Et à ce moment là, je me tourne subitement et je plonge à nouveau, nageant plus loin. Une fois la tête ressortie de l'eau, je m'exclame, en riant légèrement :

- Tu y as cru, avoue. Cette activité était pourtant bien prévue, sur le programme. Mais un peu plus tard, pas tout de suite.

Je ne sais pas tellement à quoi ça sert, au final, de s'échanger avec tant de précision les lieux où nous vivons car au final, qu'est ce que ça va changer ? Doit-on s'imaginer que peut-être on pourrait alors se revoir après l'émission ? Il est un peu tôt, pour ça, enfin je trouve. Après tout, nous n'en sommes qu'à la quatrième semaine et si tout va bien à présent, tout peut tout aussi bien changer aussi rapidement. Ce n'est pas ce que je souhaite, certes mais je garde cette idée, au fond de ma tête, un peu comme une issue de secours, si jamais tout s'effondre, comme pour me protéger. Mais rien ne sert d'en parler car pour le moment, tout va pour le mieux et je suis bien, comme ça, avec lui. Je souris donc quand il me parle de Cork mais je n'ajoute rien. De toute manière, il n'y a rien à ajouter et surtout, je n'en ai pas le temps car rapidement, Cosmas arrive, me trouvant trop lente et il me jette à l'eau. Génial, non vraiment, c'est génial. Je suis totalement trempée et j'ai manqué de boire la tasse. Alors quand je remontre, je grogne légèrement. Il n'allait tout de même pas s'en tirer comme ça, aussi facilement. De toute manière, c'est bien la seule chose à ma portée car lorsque j'essaie de le faire tomber, j'échoue lamentablement. Il en profite pour m'enlacer et je me rends compte qu'il est perspicace... « Hum, pas tout le monde en réalité... Avec certaines personnes, je m'en passe assez facilement. » Et je me tais, alors qu'il se rapproche, effleure presque mes lèvres avec les siennes quand tout à coup... il me lâche et plonge dans l'eau, ne réapparaissant que quelques secondes plus tard, plus loin. Pendant ce temps, moi, j'ai croisé mes bras, un air vexé s'étant affiché sur mon visage. « En même temps, tu as été sournois... Mais tant pis pour toi alors, tu as loupé ta chance... » Et moi aussi, je me mets à nager, mais dans la direction opposée de celle de Cosmas. Il n'aura qu'à venir me chercher s'il le veut vraiment, ce baiser. Ou plus. « C'est dommage, maintenant je boude vraiment et tu vas devoir te faire pardonner encore plus... Tu t'enfonces Cosmas, je te préviens... » dis-je en lui lançant un regard mutin et un petit sourire en coin... La corde, la noyade, la moquerie... Il s'enfonce vraiment le pauvre.

J'avais jamais rencontré une nana comme Odessa. Déjà, elle était rousse, et ça en disait beaucoup, sur elle. Son sourire avait le don de me réchauffer le coeur, vraiment, alors que les gens se demandaient parfois si j'en avais réellement un ou s'il s'agissait d'un mythe, et son regard, si débordant d'énergie, savait me redonner la pêche lorsque j'étais fatigué. Elle avait grogné, en sortant de l'eau, et j'avais ri, un peu. C'était pas très glamour, mais ça, elle s'en moquait beaucoup ; c'était sans doute ça, ce que j'aimais le plus : son naturalisme, qui, malgré son goût pour la beauté et l'élégance, faisait d'elle une fille qui, au dessus de toutes ces choses là, préférait vivre, et manger. Se faire plaisir. Pas comme Anna, obsédée par sa ligne, son image, et celle que les autres avaient d'elles. Une véritable prise de tête, cette nana. C'est alors qu'elle me dit que j'ai à me faire pardonner, et que je feins d'essayer de l'embrasser ; ça la vexe, grandement, visiblement, puisqu'elle me dit que j'ai raté ma chance. Je joue les surpris, bien qu'au fond de moi, je souriais, intérieurement : elle était déjà conquise, je crois. Ou tout du moins, je l'espérais.

- Sournois ? Moi ? Mais je n'ai rien fait ! me défendis-je alors en plaisantant. Elle se met à nager dans la direction opposée, par contre ... Merde. Elle croyait vraiment qu'elle allait pouvoir m'échapper, comme ça, aussi facilement ? Je ne l'avais pas emmenée, ici, dans l'eau, pour jouer au ballon, après tout. Je passe à la vitesse supérieure, je me mets en mode crawl, et, malheureusement pour ma rousse, enfin, c'est tout comme, j'avais fait partie du club natation, au lycée. Je me mets donc a nager vite, vers elle. Éventuellement, je la rattrape. Je l'attrape par le poignet, je plonge mon regard bleu dans le sien.

- Partir alors qu'on s'amusait tellement ? Tu me déçois.

Ma respiration se fait lourde. Saccadée, presque. J'avais mis tous mes efforts, pour la rattraper, en même temps. Là, j'ai envie de l'embrasser. Je me demande juste si elle me laissera le faire. Après la vanne d'il y a une seconde, je n'en suis pas si sûr ... Quoi que. Je pense qu'elle ne me résisterait pas, se disant qu'elle pourrait le regretter, après. C'est ce que j'espérais, en tous les cas. Je pose mon front contre le sien. Je chuchote, doucement.

- Je me sens bien, quand je suis avec toi ...

Le premier signe que je commençais à tomber sérieusement sous son charme.

Il croyait quoi ? Qu'il pouvait se jouer de moi comme ça ? Oui, je suis prévisible mais que voulez-vous, devrais-je fuir ses lèvres alors que j'adore m'y frotter ? Je ne crois pas. En tout cas, ce n'est pas ainsi que je le conçois et il m'agace. Il m'agace à se jouer de moi alors que je n'attendais qu'une chose, qu'il m'embrasse, sans musique, là dans l'eau alors que j'étais agrippée à son corps d'esthète et que ses mains à lui s'étaient lovées dans le bas de mon dos pour me retenir contre lui. Il aurait pu m'embrasser, il aurait pu venir écraser ses lèvres contre les miennes mais non, il a préféré me lâcher, plonger et se retrouver quelques mètres plus loin, la bouche en cœur, un petit rire sournois résonnant dans sa bouche. Je vais me vexer, vraiment. Je vais lui en faire baver et lui faire payer la totale. Pourtant, il aurait du savoir que j'étais gentille, la preuve, je ne lui avais demandé qu'un massage pour se faire pardonner et au final, le massage, il en aura autant profiter que moi alors bon... Les bras croisés, je le regarde donc se jouer de moi et finalement, je décide de m'éloigner, le laissant tout seul avec ses mensonges. Lui ? Il n'a rien fait ? Par où commencer... Sauf que là encore, mes tentatives de fuite sont vaines car sportif comme il est, il me rattrape, bien rapidement, m'agrippant par la main et me ramenant contre lui. Si je me laisse faire ? Certainement. A quoi bon essayer de résister à quelque chose qu'on veut tant de toute manière. « C'était pour tester tes capacités olympiques... » Je réponds, sourire aux lèvres. Bah voyons. Et d'ailleurs, il n'est pas en si grande forme que ça car il respire, fort, et de manière soutenue. Je suis mauvaise ? Oui certainement, un peu mais bref. Il se rapproche et j'en profite pour enrouler mes jambes autour de sa taille, sous l'eau. Puis il me prend pas surprise, posant son front contre le mien et murmurant quelques mots qui me font très certainement rougir un peu. « Moi aussi... » Je réponds, tout aussi peu fort, passant ma main dans ses cheveux mouillés pour les remettre en arrière. J'enroule mes bras autour de son cou et finalement, je dépose un baiser sur sa joue. Oui simplement sur sa joue, parce que moi aussi, j'ai un peu envie de m'amuser, il n'y a pas de raisons pour qu'il soit le seul à jouer. « Sauf quand tu n'as pas vraiment vérifié la corde. » Bon promis, c'était la toute dernière fois que je parlais de cette corde et histoire qu'il ne puisse pas réagir directement, je dépose mes lèvres sur les siennes, très chastement et très rapidement à la fois, juste assez pour le faire taire l'espace de quelques secondes.

J'espère que Cupidon ne passera pas avec sa musique, parce qu'aujourd'hui, j'avais envie de vivre sans. J'avais envie d'embrasser Odessa, non pas parce que j'avais le devoir de le faire, mais parce que cela me plaisait, vraiment. Envie d'avoir le choix, du lieu, du moment ... Envie de contrôler la situation. Je la rattrape, néanmoins, un peu inquiet. Parce que l'air de rien, je la désirais, avec ferveur et passion. C'était elle ou Anna, en même temps, et je la choisissais de loin. Je la rattrape, donc. J'aime bien le contact entre nos deux peaux. La sienne est douce, et me donne vraiment envie de la caresser, encore et encore ...

- C'est bon ? Tu es satisfaite du spectacle, où tu veux que je fléchisses mes muscles ?

Je crois que je serais capable de faire n'importe quoi, en même temps, pour lui faire plaisir. Allez savoir pourquoi. Mes lèvres se tordent, elles répondent à son sourire. Elles ont envie d'y répondre. Je lui dit alors qu'elle m'avait déçu, m'approchant, cependant, de son corps, de façon enjouée. Je sens un peu de pression, derrière moi, vers ma taille ... Elle s'est enroulée autour de moi, je crois. Tant pis pour elle, la voilà donc prisonnière de mes bras. En effet, je me mets à la soutenir de mes mains. Je veux la garder ici, entièrement à moi. Elle me dit alors qu'elle aussi, elle se sentait bien avec moi, et je ris, très légèrement, un peu gêné. Je me sentais comme un ado prépubère qui venait d'avoir la chance de sa vie ; j'avais l'impression de ressentir ce que ceux là ressentaient lorsque la plus belle fille du lycée acceptait d'aller au bal de fin d'année avec eux, en fait. Odessa dégage mon front de mes cheveux avant de loger ses bras autour de mon cou. Les miens viennent trouver refuge dans son dos, l'enserrant fermement contre moi. Elle m'embrasse sur la joue, et je ris légèrement, à nouveau.

Je comptais protester, lorsqu'elle ressortit cette histoire de corde, mais elle fut plus rapide, m'embrassant furtivement. Ça, ça n'allait pas le faire du tout, ça. J'étais avide, voyez vous. De ses lèvres, de ses caresses. Je voulais tout, d'elle, et je le voulais maintenant. Et cette fois-ci, rien ne pourrait m'arrêter. J'expire, doucement, sur son cou, mon nez en vient à caresser son oreille gauche. Je lui murmure, dans l'oreille :

- Et si on jouait à un jeu ?

Je crois qu'elle sait très bien où je veux en venir. Mon visage se remet, à nouveau devant le sien. Mes lèvres s'avancent, se déposant délicatement contre les siennes. Un délicat baiser, que je cultiverais jusqu'en ardente flamme, si elle ne se débat pas.

Je crois bien que je ne pourrais jamais me lasser de la spontanéité d'Odessa, même si je le voulais. Ou plutôt, de la spontanéité de notre relation ; moi aussi, j'étais spontané, avec elle, après tout. Et ça me changeait, énormément, de cette monotone vie artificielle d'ennui et de routine que je m'étais plu à suivre pendant les six dernières années. Je vivais maintenant quelque chose de nouveau. Une étincelle s'était générée dans mes yeux, née dès mon premier pas dans "Le Nid". On plaisantait bien, avec Odessa, n'empêche, l'air de rien. Je lui fais ma petite vanne sur mes muscles, sachant - ou plutôt, espérant - qu'elle ne me réponde pas oui ; j'attendais d'elle un peu plus d'intellect que cela, en fait.

- T'es sure, hein ? Ils sont juste là, si jamais tu changes d'avis. plaisantais-je alors, d'un air enjoué. J'avais l'impression de revivre un moment de ma jeunesse, pour tout vous avouer. Avec Anna, c'était comme ça, au début, quand nous étions encore jeunes, libres, fauchés et sans soucis. On ne prévoyait rien, on vivait dans le moment ... Et puis, elle est tombée enceinte. Et puis, il y a eu le mariage. Et puis, ma propre vie m'avait rendu prisonnier d'un avenir qui ne correspondait plus à mon destin. Anna était devenu une mère, et avait changé ; elle avait cherché à vivre une vie parfaite, optant pour le sacrifice du bonheur dans la quête de sa belle photographie familiale, à tous les Noëls. Malheureusement pour elle, même maintenant, ses photos de Noël seraient cruellement vides ; il manquerait, indéniablement, toujours, le père de ses enfants, dans celle-ci ; et après s'être défaite de chaque part de son identité, jour après jour, la voilà qui s'était retrouvée privée de la seule chose qu'elle désirait par dessus tout : la petite vie idéale dont elle rêvait depuis son plus jeune âge. Je secoue légèrement de la tête, chassant ces souvenirs de mes pensées. Je ne veux plus avoir à y songer, moi. Odessa me demande quel genre de jeu je souhaitais jouer avec elle.

- Y'a deux pions, en fait. lui répondis-je alors, d'une voix doucement mystérieuse. Toi et moi ... Notre baiser dure, et ce, plus longtemps que le premier. Mais pas que le deuxième ; pas encore, en tous les cas. C'était difficile de faire mieux que le deuxième, en même temps ... Ici, il n'y avait pas de table, en plus, sur laquelle l'adosser. Odessa s'accroche à moi, se plaquant contre mon torse nu en tirant sur ses bras ; je sens la pression de sa poitrine contre la mienne, savourant ce baiser. Inexplicablement, à chaque fois, c'était encore mieux qu'à celle d'avant. Elle rompt alors le contact pour m'embrasser la mâchoire et le cou, tandis que l'une de mes mains se lève pour lui caresser ses belles boucles rousses. Cette main descend alors, lui caressant le dos. Mes lèvres se déposent ensuite délicatement sur son front. J'ai envie de lui dire quelque chose, mais je ne sais pas trop quoi, donc je me tais.

Spoiler:

Non, ça ira, Cosmas n'a pas besoin de me montrer ses muscles, de les fléchir, comme il dit, quel que soit ce que cela signifie. J'ai une assez belle vue dessus de toute manière et j'ai pu le voir en action, de près lorsque monsieur a fait de l'escalade torse nu, à mains nues pour m'impressionner ou encore lorsqu'il m'a rattrapé, lorsqu'il m'a sauvé la vie – soyons précis – en me rattrapant dans ses bras. Je pense donc que niveau muscles, je suis au taquet, avec Cosmas tout du moins. Du coup, quand il me demande si je suis sûre, j'acquiesce avec un sourire exagéré m'étant depuis accroché à lui, mes jambes entourant sa taille et mes bras ayant encerclés son cou. Je suis bien, là, contre lui, dans l'eau, appréciant ce moment à deux, loin des caméras, enfin... plus ou moins. Cosmas, lui, semble cependant un peu ailleurs, pendant quelques secondes alors que je sonde son visage et me demande ce qu'il cache. On cache tous quelque chose, moi y compris et parfois, quand je pense aux personnes que j'apprécie dans le jeu, j'espère que les révélations qu'ils pourraient me faire ne changeront pas tout. Cosmas revenant à lui, je lui adresse un sourire, l'empêchant de répondre à ma taquinerie en l'embrasser, rapidement. Peut-être trop à son goût d'ailleurs vu sa réaction. Il me parle d'un jeu et je fais l'innocente, bien évidemment, il devait se douter de toute manière que je réagirais ainsi mais il ne répond pas de suite, lui aussi, préférant s'emparer de mes lèvres à son tour et de manière plus passionné que je ne l'ai fait, quelques secondes auparavant. Un baiser qui commence à me rappeler celui de la semaine dernière, celui de la salle de massage qui aurait pu être la porte d'entrée à beaucoup plus si seulement nous n'avions pas été tant à découvert. Je m'accroche un peu plus à lui et mes lèvres quittent les siennes pour embrasser avec délicatesse sa mâchoire et le haut de son cou. Je sens alors ses mains remettre quelques mèches de mes cheveux mouillés en place puis glisser le long de mon dos, quasi nu, me faisant légèrement frissonner. Ses lèvres déposent un baiser sur mon front et je retrouve son regard, souriante. « Et donc, quelles sont les règles de ton jeu ? » Moi, ça m'intéresse assez en fait et je préfère être au courant, histoire qu'il ne me traite pas de tricheuse. Mes doigts jouent alors avec ses cheveux, caressant également sa nuque, lentement et attendant sa réponse alors que je pose ma tête dans le creux de son cou.

Spoiler:

J'aimais porter le poids d'Odessa. Si je savais qu'à long-terme, cette posture ne serait pas durable, pour le bien être de mon endurance physique, pour le moment, ça allait encore ; il fallait dire qu'elle n'était pas spécialement lourde, non plus, en même temps. Mes doigts se mettent alors à caresser le creux de son dos avec douceur et tendresse, à rythme ralenti. Autant dire que nous jouions déjà un jeu, tous deux ; un jeu de séduction, de frissons, de sensualité. Je n'avais fait là que de vocaliser l'évidence que nous vivions depuis des semaines - quatre, pour être plus exact. Chaque baiser volé à Odessa m'emplissait de davantage de passion, je crois ; du moins, c'était le ressenti éprouvé à ces moments là. L'une de mes mains se glisse alors vers ses cheveux, avant de redescendre, à nouveau. Un silence mystique et imposant s'était installé dans l'atmosphère ambiante, d'ailleurs. Il s'agissait du silence du désir ... On ne nous m'avait jamais dit, plus jeune, qu'embrasser pouvait satisfaire autant. Compréhensible, lorsque l'on prenait en compte le fait que j'avais un engin dont l'usage ne m'avait semblé qu'unique pendant bien des années, jusqu'à ce que je découvre qu'il possédait des fonctions secrètes débloquées avec l'âge et l'expérience qui permettaient de libérer dans mon cerveau des toxines de bonheur. Une joie des plus euphoriques, et, malheureusement, éphémères. Je ne pus cependant m'empêcher de me demander si le sexe était aussi agréable pour les femmes, également .... Je suppose que oui, étant donné que si elles n'aimaient pas ça, personne ne le ferait, tout simplement ... Mais ça doit être différent, en tous les cas, et malheureusement, je ne le saurais jamais, moi. Enfin, heureusement, aussi, d'un côté, hein. J'aime ma barbe, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Odessa me toise, cependant. Elle joue avec moi et avec moi, rien que maintenant ; elle me demande les règles du jeu. Je souris, un peu.

- La classique règle de ne pas en avoir, voyons. déclarais-je de façon cryptique avant de couvrir son visage de baisers enflammés. Sa tête est posée sur mon épaule, tandis que mes mains glissent le long de son corps, à gauche et à droite, afin de venir complimenter ses somptueuses courbes. Je ne complimentais pas, cette fois ; ce serait très gauche et maladroit, étant donné que je n'avais pas grand chose d'original ni de poétique à lui révéler.