with FRANZ

Habituellement, je détestais les dimanches dans le nid d'amour, qui me rappelaient tout ce temps que je ne passais pas avec mon fils. Seulement ce matin ma peine était apaisée, lorsque j'avais ouvert les yeux dans les bras de Franz. Nous avions réquisitionnés la chambre la veille afin de passer une soirée rien que tous les deux loin des autres candidats du nid. J'étais réveillée depuis plus d'une heure à présent, entourée des bras de l'homme que j'aimais, et qui je le savais, m'aimait en retour. Je l'observais amoureusement, incapable de me départir de ce sourire béat que j'arborais depuis quelques jours. J'avais parfois de la peine à réaliser que nous formions bel et bien un couple tant cela semblait presque irréel et incompatible avec nos manières de penser. Je n'avais aucune envie de quitter la pièce pour le moment, bien décider à passer une bonne partie de la journée ici, je me dégageais de l'étreinte de Franz précautionneusement, prenant garde à ne pas le réveiller. J'attrapais, le premier vêtement que je trouvais, puisque le reste avait été étendu sur les caméras comme nous en avions prit l'habitude, avant de sortir du lit, c'était le pull de Franz que j'enfilais, et qui sur moi passerait tout à fait pour une robe tant il était long. J'enfilais ensuite mes chaussures, et m'éclipsais silencieusement de la chambre, courant à travers le jardin pour ne pas attraper froid et rejoindre la cuisine heureusement vide pour y récolter de quoi nous nourrir copieusement. C'est au bout de plusieurs longues minutes que je retournais dans la chambre, un plateau chargé de victuailles en tout genre, que je déposais sur la petite table non loin de la cheminée avant de verrouiller à nouveau la porte de la chambre.

J'ouvrais les yeux, clignant plusieurs fois de ceux-ci tant la lumière dans la chambre était aveuglante, avant de venir tapoter de ma main droite l'oreiller à mes côtés. Il était vide. Cette constatation eut le mérite de me réveiller pour de bon alors que je me redressais, complètement nu, dans le lit où j'avais passé la nuit avec Sydney. Où était-elle? Mon sourcil s'arqua alors que je sondais d'un regard critique la pièce où je me trouvais. Des vêtements sur les caméras, la porte fermée, les chaussures de la jeune femme au sol mais aucune trace de cette dernière dans les alentours. Je pensais pourtant la retrouver dans mes bras à mon réveil, peut-être avait-elle perdu patiente de m'admirer dormir comme la marmotte que je suis alors qu'elle devait sûrement mourir d'envie de se dégourdir les jambes. Je me levais, cherchant du bout du pied mon caleçon qui ne devait pas se trouver bien loin, jetant un coup d'œil par la fenêtre. Je m'apprêtais à m'accroupir à quatre pattes sur le sol pour récupérer le vêtement sûrement sous le lit, lorsque j'entendis au dehors des pas rapides annonçant une visite iminante. Roulant sur le sol dans une galipette qui aurait dû ravir la plupart des ménagères de l'Irlande si les caméras n'étaient pas aveuglées, je me précipitais derrière un rideau de la pièce pour m'y cacher. J'aperçus ainsi Sydney pénétrer dans la pièce, fermant la porte à clé derrière elle avant de finalement poser un plateau sur le sol, débordant de nourriture. Un large sourire s'étira sur mes lèvres. Elle ne semblait pas s'être rendue compte de mon absence. Discrètement, je sortis de derrière ma cachette, m'approchant à pas de loup de la candidate avant de finalement encercler sa taille de mes bras dans son dos, la soulevant du sol dans un cri animal pour l'entrainer sur le matelas derrière nous où je m'étalais littéralement, l'Irlandaise allongée sur mon corps nu.

Je m'affairais à tout installer pensant que Franz dormait toujours à point fermer, sans jeter un seul regard en direction du lit. Seulement, je n'eus pas le temps de me retourner ou simplement de réagir que je sentis des bras m'agripper la taille. Je laissais échappé un cri de surprise alors que nous nous écroulions sur le lit. Je me retournais afin de faire face à mon agresseur, un large sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je constatais la tenue - le manque de tenue de Franz. Le petit déjeuner allait devoir attendre. « Huum, sexy. J'ai faim, très très faim. » soufflais-je malicieusement alors que je m'attaquais à ses lèvres, appétissantes. Finalement, la vue de son corps qu'il m'offrait, réussirait à combler mon appétit grandissant, différent certes, mais d'une bien belle façon. Bestiale, je me détachais de ses lèvres, pour descendre légèrement sur menton, son cou, ses pectoraux que j'embrassais avec envie. Tandis que je le mordillais doucement entre deux baisers.

Mort de rire, je profitais de cette position pour laisser mes mains se balader sur le buste de ma partenaire, embrassant sa tempe sans cesser de rire doucement à son oreille. La jeune femme se retourna soudainement pour me faire face, m'arrachant un nouveau gloussement alors que je laissais mes mains retomber au dessus de ma tête, conscient de l'effet que je lui faisais.

Gourmande.

Un sourire faussement pervers sur les lèvres, je répondis à son baiser avidement, ma main se perdant sur sa nuque alors qu'elle descendait déjà sur mon torse qu'elle vint couvrir de baiser, m'arrachant quelques soupirs de plaisir. Me mordant la lèvre inférieur délicatement, je me tendis soudainement sous ses dents, surpris de l'appétit soudain de la candidate. Glissant mes doigts dans ses cheveux, les autres derrière ma nuque, je lui souris amoureusement.

Tu ne perds pas le nord toi, tu n'es donc jamais rassasiée?

Couple, partenaires sexuels, d'une façon ou d'une autre, former un duo avec Sydney était physiquement éreintant.

La gourmandise était l'un de mes péchés préféré, après la luxure bien évidement. En tout circonstance, ma faim ne cessait jamais, en particulier lorsqu'il s'agissait de Franz. Il avait cette emprise sur moi celle qui faisait qu'en toute circonstance, quoi qu'il fasse ou dise, j'avais envie de lui, de toutes les façons possibles et inimaginables. Il le savait et ne faisait jamais prier pour en jouer. Son air satisfait ne me trompait pas non plus ce matin-là. Dévorant mon compagnon de baisers, je m'arrêtais néanmoins lorsqu'il me demandait si j'allais être rassasiée. Je redressais la tête, souriant à nouveau malicieusement. « Le jour où je serais rassasiée de toi mon ange, il sera temps de t'inquiéter. » Ajoutais-je alors que je me postais à ses côtés, mes iris espiègles plantées dans les siennes. Appuyée à présent sur mon coude, mes doigts quant à eux ne cessaient de glisser le long de son corps, délicatement. « Si tu trouves que je suis trop entreprenante, ou si j'en demande un peu trop, on peut toujours ralentir la cadence. » Lançais-je un brin provocatrice, tandis que mes mains dansaient le long de sa cuisse, imperturbables.

Mes yeux suivirent du regard ses mains qui ne cessaient de parcourir mon corps tandis que Sydney me proposait de s'assagir. Je me mordis la lèvre, hésitant. C'était comme demander à un gosse de réduire sa portion de bonbons pour qu'il en ait encore un peu plus tard. Un choix en soi strictement impossible à réaliser étant donné que j'en demandais toujours plus à ma partenaire sans pouvoir lui résister. Je me fis ainsi violence pour ne pas la coucher sur le sol afin de lui faire l'amour bestialement, me redressant dans un léger soupir pour venir l'embrasser chastement, un sourire malicieux sur les lèvres.

Je te trouve particulièrement exigeante et capricieuse en la matière ces derniers temps, tu n'essayerais pas de puiser toute mon énergie sexuelle dans l'éventualité incertaine d'une future élimination Vendredi?

Je m'esclaffai franchement à son expression, l'embrassant de nouveau sur le bout du nez avant de me relever du lit pour enfiler mon caleçon qui trainait encore au sol, faisant claquer l'elastique sur mon bas-ventre avant d'arquer un sourcil mutin en sa direction.

Tu viens manger mon amour? Je te promets un quart d'heure de folie tout de suite après, j'ai très faim moi aussi.

J'étais presque déçue lorsque Franz capitula, même si son expression trahissait son incapacité à me résister. J'ôtais néanmoins ma main de son corps résigné à faire une croix sur notre mise en appétit. Sa réplique m'extirpait un sourire presque crispé, lui jetant un regard noir contrastant avec le sourire plus sincère qui se formait peu à peu sur mes lèvres. « Arrête, t'en demandes autant que moi. De toute façon tu seras tellement triste si jamais je partais que tu seras incapable de te servir de quoi que soit. » Rétorquais-je malicieuse, tandis que je le reluquais ouvertement lorsqu'il se levait du lit, me mordillant la lèvre très légèrement. Effectivement, si jamais je devais quitter le nid vendredi, ça risquerait d'être très dur. « Un quart d'heure de folie ? Je crois que j'ai tendance à te surestimer parfois mon cœur ... » Lançais-je alors que je le rejoignais retroussant légèrement les manches beaucoup trop longues du pull que je portais.

Tellement triste? Naïve. Et méfie-toi de ce que tu dis, je pourrais te le faire regretter et je ne crois pas qu'ils fournissent de fauteuil roulant dans le nid d'amour.

Je sifflais entre mes dents tout en levant les yeux au plafond, poussant un fauteuil jusqu'à la petite table où trônait le plateau, m'installant finalement sur celui-ci en frottant mes mains l'une contre l'autre. Je fronçais les sourcils pour visualiser le contenu de ce dernier, nutella, brioche, lait, apparemment Sydney m'avait bien observé tous les matins, tout les ingrédients nécessaires à un petit déjeuner parfait se trouvaient sur la table. Ouvrant le pot de nutella dans la précipitation, j'y trempai mon doigt, traçant sur mes joues deux marques de guerriers avant de lécher goulument celui-ci.

Maintenant c'est la guerre.

Et croyez moi, il n'y a pas plus brave soldat que moi lorsqu'il s'agit de nourriture. Ni une ni deux, je commençais à tartiner avec précaution la petite pile de tranches de brioches dont je venais de vider le paquet, lançant un regard rayonnant à ma petite femme du jour avant de lui sourire, enfantin.

« Me le faire regretter ? Je suis bien curieuse de savoir comment tu comptes d'y prendre. » Lançais-je un brin provocatrice alors que j'imitais Franz, m'emparant d'un fauteuil et de m'y installer. Visiblement, mon choix lui convenait parfaitement puisqu'il n'avait émit aucune critique en observant le plateau. Je l'observais amusé, se jeter sur la nourriture, tandis que je me servais en café. Je riais alors qu'il s'étalait du nutella sur le visage. A vrai dire s'il commençait à s'étaler du chocolat sur le visage, je n'allais pas pouvoir me contrôler bien longtemps. J'étais sur le point d'attraper une tranche de brioche alors qu'il le vidait complétement. « Si tu sous-entend que je vais devoir me battre pour obtenir une tranche de cette succulente brioche, très bien, battons nous mon amour. » Le défiais-je alors que je dégustais tranquillement mon café, attendant une réaction de sa part, sans le quitter des yeux. Installée en tailleur en tailleur, j'étais prête à bondir de ma place s'il le fallait.

Dévorant goulument ma première tranche de brioche soigneusement tartinée, j'avalai d'une traite une longue gorgée de lait avant de finalement reposer le bol sur le plateau tout en souriant à Sydney face à moi, des gouttes du liquide dégoulinant de mon menton. Autant le dire, nos manières de manger étaient à l'exacte opposé, j'avais cette fâcheuse habitude de littéralement gober avec voracité tous les aliments se portant sous ma main alors que la jeune femme plus propre et disciplinée que moi, sirotait tranquillement son café sans cesser de m'observer. Je ne manquais pas son regard qui m'accrocha aussitôt qu'elle répondit à ma petite déclaration de guerre. Indifférent face à sa mise en garde, je passai le dos de ma main sous mes lèvres pour les essuyer, haussant les épaules afin d'appuyer mes pensées.

Parce que tu penses qu'avec tes petits bras et ton mètre soixante tu peux me terrasser aussi facilement? Ahah. Il n'y a à vrai dire qu'un seul moyen qui s'offre à toi pour me coucher au sol, et je suis persuadé que tu n'oseras jamais m'attaquer aussi cruellement. Donc dans ce cas... reste donc la faible femme que tu es et savoure ton café.

J'arquai un sourcil avant de me mordre la lèvre afin d'y réprimer un sourire moqueur et plein d'arrogance, la fierté typiquement masculine l'emportant sur le reste. Bien entendu que je n'étais pas totalement sérieux, je me doutais que la jeune femme l'avait compris.