jaileen
Il se trouvait assis dans ce canapé, alors que son regard échoua sur une colonie de DVDs rangés bien comme il faut. Il les regarda longuement, d'abord intrigué, puis décida d'aller voir de plus prêt. Quitte à s'ennuyer, autant le faire devant un film. Mais dans ce cas, il ne s’ennuiera plus, mais aura l'esprit quelque peu occupé. Il réussit à se traîner jusqu'à l'étagère et regarda longuement... il y aura peut-être des films muets, qui sait. A vrai dire, il n'avait pas envie de passer son temps à chercher. Sa patience avait certaine limite à ne pas dépasser. Il prit un DVD au hasard, dans la pile. Stoker. Ce nom lui disait rien du tout. Il n'était peut-être pas sorti (encore) en France, il ne savait pas... Tout cela n'était qu'un nom énigmatique et la pochette du DVD tout autant. Il tenta de lire vainement, les noms des acteurs, il n'avait pas trop de problème... Il eut voulu lire l'intrigue qui se trouvait derrière la pochette, mais il avait beau lire, il y avait quelques mots qui ne semblaient être inconnu à son lexique mental. Il agita doucement la tête, ce n'est pas grave, il allait le mettre quand même. Il lança le DVD, et tenta de mettre en russe. Au moins, il comprendra plus facilement comme ça. Une fois cela fait, il s'allongea dans le canapé, et observa la première scène... fermant petit à petit les yeux. Et il finit par s'endormir devant ce film dés les premières minutes. En oubliant presque qu'il se trouvait dans le salon, au petit matin. Ce n'était qu'un détail, de toute façon, personne ne passera par ici. Ils dormaient tous, ou alors avaient pris la direction de la salle d'eau ou bien de la cuisine. Personne ne le dérangera dans son sommeil.

Finalement, c’était bel et bien la dernière fois que Jaileen irait dormir ailleurs que dans son lit et surtout avec un autre garçon que Valeri. Le biélorusse était super calme à côté de Sega. Ce dernier n’avait pas cessé de bouger durant toute la nuit, donnant quelques petits coups de poings et de pieds à la blondinette qui risquait d’avoir de gros bleus dans peu de temps. Elle s’était levée tôt pour s’échapper de ce lit, qui n’était pas le sien. Après un détour par la salle de bain, elle avait passé un bon petit moment dans la cuisine pour déjeuner. Un bon petit déjeuner copieux comme elle avait pu partager avec son partenaire la semaine dernière. Enfin, comme elle avait essayé de partager avec lui, et puis avec Opaline aussi. Une fois des dizaines de tartines et du café dans son estomac, voilà qu’elle attrapait un paquet de cigarettes qui trainait par là pour aller s’en griller une au soleil. Pourquoi pas sur la plage ? La petite anglaise enfilait ses lunettes de soleil, glissait les clopes dans son décolleté et traversait le salon à une vitesse folle. Be houai, quelqu’un avait eu la bonne idée de laisser un film un petit peu étrange qui faisait peur et tout ça et, Jaileen avait horreur de ce genre de film. Tout en marchant, elle se hissait sur la pointe des pieds pour apercevoir la personne qui se trouvait sur le canapé en mode grosse baleine flemmarde. Valeri. Bizarrement, elle s’arrêtait. Avançant tout doucement vers la télévision, se cachant les yeux à moitié, elle parvenait à éteindre le tout. C’était bien mieux ainsi. Regardant tout autour d’elle, ses pupilles se posaient sur une couverture qui trainait par là. Elle l’attrapait pour venir couvrir son partenaire avec. Il ne fallait surtout pas qu’il attrape froid. Elle déposait un baiser furtif sur l’une de ses joues avant de faire marche arrière et de prendre la direction de la sortie. Mais que faisait-il là à une heure aussi matinale ? Elle ne pouvait pas attendre plus tard. Il fallait qu’elle sache. Elle faisait demi-tour, une nouvelle fois, pour s’approcher de Valeri. S’agenouillant à ses côtés, ses bras posaient sur le canapé, tout près du visage du jeune homme, elle passait l’une de ses mains dans ses cheveux avec beaucoup de douceur, pour le réveiller. « Valeri. Réveille-toi. » Elle parlait presque à voix basse pour ne pas que le réveil soit trop brutal.

Il s'était réveillé tôt, et tout seul. Tout comme il s'était couché tard, et tout seul. Oui, il avait passé sa nuit tout seul. Ce n'était qu'un détail sans importance, à vrai dire. Il avait décidé de finir sa nuit (ou plutôt de commencer sa journée, théoriquement) dans ce salon, devant ce thriller psychologique. C'était ce qu'il avait cru lire et comprendre. Il n'était pas certain que ce soit ça, enfin il faut dire qu'il s'était endormi dés les premières minutes du film. Allongé sur le canapé. Il se doutait bien que personne ne le remarquerait ici, tout simplement parce qu'il ne ferait aucun bruit. Le bruit de la télévision pourrait éveiller la curiosité de certains, mais c'est tout. Il se réveillera, donc, tout seul, dans quelques heures. Ce film sera certainement terminé d'ici là, mais c'était un détail sans importance. Il dormait bien là, en compagnie de la télévision qui le berçait. Un légère voix vint subitement l'éveiller. Valeri avait énoncé cette voix. Valeri ? Réveille-toi. Il hésita un long moment avant d'ouvrir les yeux. Une chose était certaine, cette réplique ne devait pas faire parti du film. A moins qu'il ait rêvé. Oui, voilà. Il avait rêvé que quelqu'un vienne le réveiller. Il ne savait pas qui, cette fille n'existait pas d'ailleurs dans son rêve. Une voix sans identité. Il finit par ouvrir un œil, puis le second. Avant de se redresser aussitôt. « Ah, c'est toi. » lâcha-t-il alors, jetant par terre la couverture qui avait été mis sur lui. Quelqu'un avait dû juger bon de le couvrir pendant son sommeil. Il n'avait pas besoin d'attention. Non. Il posa un instant son regard sur le visage de la jeune femme, sans un mot. Avant finalement de le reporter sur l'écran. Il fronça grossièrement les sourcils, il se pencha pour atteindre la télécommande et il finit par éteindre la télé. « T'as dormi avec qui ? » lui demanda-t-il alors, brisant ce silence qui s'était installé entre eux. Il reposa son regard sur le visage de la jeune femme. « J'ai fait quelque-chose de travers pour que tu aies décidé d'aller dormir ailleurs ? ». Il ne savait pas vraiment, pourtant, il n'avait rien fait de spécial. Non, il avait plutôt était 'sage' ces derniers jours. Alors, il demandait cela comme ça. Avec un air détaché.

« Ah, c'est toi. » Dommage pour Jaileen, mais il semblait plutôt pas très content. Peut-être que c’était parce qu’elle venait de le réveiller ? Elle en doutait. Il jetait la couverture que la blondinette avait posé sur lui quelques minutes plus tôt tout en se redressant pour l’observer tout en fronçant les sourcils. Elle avait l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. Lui en voulait-il pour avoir accepté de révéler deux indices sur son secret lors du dernier prime ? Tout de même, il n’était pas aussi susceptible et puis de toute façon c’était le jeu, il fallait bien être confronté à son secret à un moment ou à un autre. Il se penchait pour attraper une télécommande et éteindre la télévision. Elle continuait de réfléchir, mais elle ne tardait pas à avoir sa réponse. « T'as dormi avec qui ? » C’était donc ça. Elle aurait dû s’en douter, mais là aussi elle ne pensait pas qu’il allait réagir de la sorte juste parce qu’elle était allé dormir ailleurs et que, pour une nuit, elle l’avait abandonné. Jaileen prenait la parole presque aussitôt. « Je … J’suis vraiment désolé, j’aurais dû te prévenir, mais j’ai complètement oublié. » Elle se redressait et venait baisser la tête, n’osant même plus le regarder. C’était surtout qu’elle ne lui avait rien dit car elle avait peur d’une petite crise de jalousie, même si, normalement, il ne devait pas y avoir de quoi faire une crise de jalousie. « J'ai fait quelque-chose de travers pour que tu aies décidé d'aller dormir ailleurs ? » Oh. Les paroles de son partenaire attiraient son attention et faisait qu’elle venait, à nouveau poser ses pupilles sur son visage. Elle secouait la tête de gauche à droite avant de dire d’une petite voix enfantine : « Non, bien sûr que non, tu n’as rien fait de travers, bien au contraire. Je … J’sais même pas pourquoi j’ai fait ça en fait. » Elle ne voulait pas entrer dans les détails. Elle ne voulait pas s’étendre sur le sujet, mais elle commençait à connaître Valeri. Il allait forcément lui poser tout plein de questions, mais elle ferait mine de ne pas les avoir entendu. Histoire d’être un petit peu plus à l’aise, elle venait s’installer sur le même divan que lui, mais à l’autre extrémité. Enfin, ils n’étaient pas si loin que ça l’un de l’autre. Ils n’avaient qu’à bouger à peine pour se frôler. « Je t’ai manqué ? » Demandait-elle presque amusé par la situation. Après tout, c’était mignon ce petit début d’interrogatoire. C’était tellement pas eux que c’était même presque comique. Ou pas.

C'était elle. Jaileen. Il n'avait évidemment pas spéculer sur l'identité de cette personne qui venait de le réveiller. Sûrement parce qu'il était encore un peu endormi, qu'il avait retrouvé les bras rassurants de Morphée. Oui. Elle était rassurante Morphée. On se sentait bien avec elle. On se sentait bien avec Morphée. N'importe quelle autre femme n'était aussi douce et aussi rassurante que Morphée. Il lui demanda alors avec qui elle avait dormi. Il avait bien remarqué lorsqu'il avait été se coucher qu'elle n'était pas là. Là, dans leur lit. Ce n'était pas dans les habitudes de la jeune femme de se coucher après lui. Il y avait de ces habitudes que l'on ne pouvait pas cacher. Des habitudes qui nous trahissaient. Ainsi, il était vite venu à la conclusion qu'elle avait dormi avec un autre (une autre?). Elle se disait alors désolée. Vraiment désolée. Qu'elle aurait dû le prévenir de cela, mais qu'elle avait oublié. Ah ? Mais elle n'avait pas répondu à sa question. « C'était qui ? » lança-t-il alors. Comme si elle allait pouvoir lui cacher cela. La curiosité vorace du biélorusse était bien trop grande pour rester sous silence. Il vint alors à l'hypothèse qu'il avait certainement fait quelque-chose de mal, de travers, de pas bien... quelque-chose qui aurait vexé la jeune femme, mais quoi ? Il avait beau réfléchir, tourner la question dans tous les sens, il ne trouvait pas de réponse à son interrogation. Il n'eut guère le temps de patienter. Elle reprit aussitôt la parole. Alors, non. Il n'avait pas fait quelque-chose de travers qui avait froisser la jeune femme. Alors ? Alors, elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça. « On ne fait jamais quelque-chose intentionnellement, tu sais. Alors, tu ne vas pas me faire croire que tu ne savais pas... » souffla-t-il, alors. Un petit soupir s'échappa alors de sa bouche. Son regard s'échoua sur l'écran qui était à présent noir. Noir. Si noir. Tout noir. Trop noir, certainement. Jaileen vint alors reprendre la parole. Lui demandant alors si elle lui avait manqué ? Il lui lança un bref regard, avant de tourner la tête. Il s'adossa confortablement sur le canapé et vint poser ses deux jambes sur la petite table basse qui se trouvait en face de lui. Un nouveau soupir s'échappa de sa bouche. Il regarda droit devant lui, tout droit... puis finit par incliner la tête vers sa partenaire qui se trouvait à quelques décimètres de lui. « Je n'ai pas trop envie de répondre là... » souffla-t-il.

Au départ, Jaileen ne comptait pas réveiller son partenaire, mais l’envie était bien trop forte pour qu’elle le laisse dormir paisiblement. Elle avait envie de lui parler et de passer un petit peu de temps en sa compagnie, à défaut d’avoir passé la nuit à ses côtés. Elle le réveillait tout doucement, tendrement comme une mère aurait réveillé son enfant, ou bien une jeune femme amoureuse de son fiancé. Il finissait par ouvrir les yeux. Il ne semblait pas véritablement content de la voir. Elle ne savait pas ce qu’elle avait fait de mal. Enfin, bien vite elle avait une réponse à sa question. La demoiselle avait déserté le lit conjugal, si on pouvait l’appeler comme ça bien entendu, et c’était cela que le garçon avait au travers de la gorge. Elle s’excusait, mais il n’en avait que faire apparemment. « C'était qui ? » Elle baissait légèrement la tête. C’était étrange. On pouvait avoir l’impression d’une querelle de couple.  « Sega. » Elle observait son partenaire du coin de l’œil, attendant une quelconque réaction. Elle ne savait pas vraiment pourquoi il réagissait de la sorte. Elle n’avait rien fait de mal de toute façon. Elle n’était pas en couple avec lui, donc il n’avait pas besoin de prendre ainsi la chose. Elle lui expliquait qu’elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait fait cela. Il ne la croyait pas. « On ne fait jamais quelque-chose intentionnellement, tu sais. Alors, tu ne vas pas me faire croire que tu ne savais pas... » Cela aurait été bien trop beau pour être vrai. Elle poussait un soupir d’exaspération, ramenant ses jambes vers elle, les entourant de ses bras.  « Je … J’ai … J’ai tout de même le droit de faire ce que je veux non ? » rétorquait-elle d’une voix pas vraiment assurée. Elle ressemblait à une petite fille qui essayait de se rebeller face à ses géniteurs, mais qui ne parvenait pas à hausser le ton. D’ailleurs, ses derniers mots était plutôt faible, comme s’ils étaient murmurés. « Je n'ai pas trop envie de répondre là... » Alors comme ça la demoiselle devait répondre à toutes les questions qu’il lui posait, mais lui avait le droit de ne pas répondre juste parce qu’il n’en avait pas l’envie. Elle fronçait les sourcils tout en l’observant.  « Ouai, donc je t’ai manqué. Et pourquoi je t’ai manqué ? » Elle en tirait des conclusions elle-même et continuait de l’interroger. Avouons que le comportement de Valeri était étrange tout de même.

 

Elle n'allait pas échapper à sa question. A sa seule et unique question. Avec qui était-elle cette nuit-là. Elle n'allait quand même pas lui faire croire qu'elle n'était avec personne. Dans ce cas-là, devait avoir dormi sur l'un des canapés, ou bien dans un lit qui n'était plus occupé. Il ne savait pas. Il était juste de curieux de savoir avec qui elle avait passé sa nuit. Elle lui répondu très brièvement. Juste un prénom. Sega. L'un des deux nouveaux. Le premier de ceux que l'on a nommé « nouveau ». « Sega ? Et il te plaît lui ? Oh... je me renseigne juste sur les affinités de ma partenaire, tu sais. » souffla-t-il. « Alors, tu craques sur certains candidats ? ». Il demandait juste comme ça. N'était-il pas légitime de se renseigner ? Après tout, elle était sa partenaire, celle avec qui il devait avoir une certaine confiance. Certes, une confiance qui semblait avoir été quelque peu violée lors du prime, lorsqu'elle avait décidé de mettre en danger le secret du jeune homme. Un secret qui impliquait beaucoup de choses, beaucoup trop de choses. Enfin, soit. Elle devait certainement juste penser que c'était le jeu. Elle vint à lui expliquer qu'elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça. Pourquoi elle avait décidé d'aller dormir avec ce garçon. Bah voyons. Il n'y crut pas une seconde à son histoire d'ignorance. Chaque chose que l'on faisait était intentionnelle, même quand on ne le désirait pas. Parait-il qu'elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait. « Oh oui, oui... ». Elle faisait bien ce qu'elle voulait, c'était le cadet de ces soucis. Il avait bien d'autres tracas lui, à résoudre. Il avait bien d'autres mystères à tenter de percer, plutôt que de s'occuper la volonté ou non-volonté de cette fille. Oui. Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, tiens. Elle finit par lui demander si elle lui avait manqué. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire. Il n'avait pas envie de lui répondre, avait-il dit alors. Jaileen en vint alors à la conclusion (sûrement hâtive) qu'elle lui avait manqué. Et lui demanda alors pourquoi. Pourquoi elle lui avait manqué. « Non. » lança-t-il à haute voix dans la pièce. Non. Pour connaître un manque, il fallait savoir apprécier, aimer, adorer, ou chérir une personne. Il ne connaissait plus la sensation de manque, et encore moins celle d'apprécier une personne, ni d'aimer. Il ne connaissait plus. Alors, non. Non, elle lui avait pas manqué.

« Sega ? Et il te plaît lui ? Oh... je me renseigne juste sur les affinités de ma partenaire, tu sais. » « Alors, tu craques sur certains candidats ? » La jeune femme poussait un soupir d’exaspération tout en levant les yeux vers le plafond. Si elle avait su jamais elle ne se serait soucié de lui ce matin et elle l’aurait laissé tout seule devant son écran de télévision à dormir comme un loir et à chopper un rhume étant donné que le matin il ne faisait pas vraiment très chaud. Elle se demandait même comment ils faisaient pour en arriver à une telle discussion, presque au bord d’une dispute peut-être. Elle se redressais et tentait d’articuler quelques mots :  « Non … Je … Oui … Enfin, je … Je n’en ai aucune idée. » Elle se laissait abattre par la dernière question de son partenaire, mais tenait tout de même à y répondre.  « Non. Sur personne. » Et c’était la vérité. Et puis il y avait tout de même une grande différence entrer craquer sur quelqu’un ou bien apprécier une personne, mais ça même lui, tout comme Sydney la chroniqueuse, n’avait pas l’air de le comprendre. Elle lui indiquait qu’elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était allée dormir avec un autre que lui et le pire c’est que c’était la stricte vérité. « Oh oui, oui... » Mais il n’avait pas l’air de la croire à en juger par les brèves paroles qu’il ne cessait de prononcer. La blondinette préférait ne pas répondre, ne pas mettre de l’huile sur le feu. Assise non loin de lui, elle venait tout de même lui demander si elle lui avait manqué et apparemment il ne voulait pas donner de réponse. Il avait donc quelque chose à cacher. Pour se rassurer un petit peu, Jaileen préférait penser que oui elle lui avait manqué et elle lui demandait même pourquoi elle lui avait manqué. « Non. » Comment ça non ? Elle tournait la tête vers lui, lui jetant un regard noir avant d’attraper un coussin qui trainait par là pour le lui balancer dessus avant de croiser ses bras sous sa poitrine et de scruter l’écran noir de la télévision.  « Tu commences sérieusement à me gonfler là. Tu me tape des crises de jalousies de merde, je suis gentille, je réponds à tes questions et moi dès que j’ai le malheur d’ouvrir la bouche et bienn tu m’envoie chier avec des réponses courtes et sans aucun intérêt. » Elle se demandait même ce qu’elle foutait encore là, à ses côtés.

Ainsi, elle avait dormir avec Sega. Sega... Sega, c'était le premier nouveau qui n'avait pas l'air d'avoir une lumière. Un espèce de garçon mi-roux, mi-brun. Un roux qui devait certainement vouloir renier sa couleur naturelle. Il lui demanda alors s'il lui plaisait. Si Sega lui plaisait. Après tout, depuis le temps, il devait y avoir quelques attirances qui s'étaient crées entre certains candidats. Peut-être que Jaileen était tout simplement attirée par Sega, qu'il lui plaisait. C'était tout du moins ce que sa réponse assez confuse laissa entendre. Non. Oui. Elle ne savait pas. « Il te plaît donc... » souffla-t-il. Et pourtant, elle lui disait qu'elle ne craquait sur aucun garçon. Bon d'accord. Elle n'avait pas décidé de parler. Très bien. D'accord. Il n'allait pas l'obliger à parler de toute façon. Et quant au fait qu'elle faisait ce qu'elle voulait, oui, elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Tant qu'elle ne s'en plaigne pas des conséquences qui pouvaient suivre ses faits et gestes. Elle voulait par la suite savoir si elle lui avait manqué. Manqué ? Il n'avait ressenti un manque. Enfin qu'est-ce que le manque ? Comment savait-on quand quelqu'un nous manque ? Vous le savez vous ? Lui, il ne le sait pas. Non. Il ne sait plus. Elle conclut hâtivement qu'elle avait manqué au biélorusse. Aussitôt elle eut voulu les raisons de cela. Alors, elle lui demanda pourquoi. Pourquoi. Il ne put s'empêcher de laisser s'échapper un « non » venu de nul part. Non. Tout simplement non. Il baissa doucement la tête, observant un court instant sa cheville. A peine venait-il de prendre la parole qu'il reçu un coussin sur la tête. Il n'avait pas besoin de chercher bien longtemps qui était l'origine de cette attaque. Elle disait alors qu'il commençait à la gonfler ? Il n'avait pourtant rien fait, rien dit. Parait-il qu'il lui « tapait des crises de jalousie de merde ». Ah ? Il n'avait pourtant rien dit qui pouvait laisser entendre un soupçon de jalousie. Ce n'était pas de la jalousie, mais plutôt de la curiosité. Il l'envoyait chier, parait-il. Il n'avait pas l'air de quelqu'un qui l'envoyait chier. Non. Vraiment pas. « T'as fini ? » lâcha-t-il, tenant entre ses mains le coussin que la jeune femme lui avait lancé, quelques temps auparavant. « Tu t'emportes vraiment pour rien, en ce moment. La preuve dimanche. Ca avait l'air de te faire quelque-chose ce qui a été sous-entendu... Si ça ne te faisait rien, tu n'aurais pas réagi de la sorte. Et puis... Hum. Je ne vois pas ce qui peut te laisser penser que je te faisais une « crise de jalousie ». Crise de jalousie de merde, qui plus est. Tu es d'ailleurs bien vulgaire, ce matin. Tu as tes règles, c'est ça ? Enfin je fais juste que de me renseigner... ».

« Il te plaît donc... » Mais que venait-il chanter là à la demoiselle ? Il ne lui plaisait, elle l’aimait bien et toute cette histoire s’arrêtait là. Enfin, elle ne pouvait pas nier le fait que le premier des deux nouveaux était tout de même très beau garçon, mais de là à crier sur tous les toits qu’il lui plaisait, il y avait des limites, voire un gouffre. Ce n’était pas parce qu’elle le trouvait plus ou moins mignon que tout de suite il devait lui plaire tout de même. Elle posait sur lui ses pupilles couleur javel tout en poussant un énième soupir. Peut-être fallait-il qu’elle dise exactement ce qu’il avait envie d’entendre pour être enfin tranquille sur ce genre de question ? La jeune femme levait les mains en signe de capitulation.  « Ok, j’avoue il me plaît, mais ça s’arrête là il n’y a rien de plus. » Rien de plus dans la mesure où non elle n’était pas allée dormir avec lui pour tenter de le séduire ou un truc dans le genre. Elle en venait même à lui dire que de toute façon elle faisait ce qu’elle voulait, elle avait de continuer, de surenchérir, mais elle n’avait pas spécialement envie que toute cette discussion tourne au vinaigre, même si c’était déjà un petit peu le cas. Par la suite, Jaileen décretait qu’elle lui avait manqué et elle lui demandait même des explications à ce manque, mais il ne faisait rien d’autre que répondre en disant un tout petit non. Mais pourquoi disait-il non ? Ce n’était pas réponse attendu. Normalement il aurait dû faire une phrase du style sujet, verbe et complément, mais non, il se contenter de répondre par la négation. Un brin agacée, voilà qu’elle attrapait un coussin pour le lancer sur son partenaire avant d’entamer une tirade pour accuser son partenaire. Tirade qui ne restait pas sans réponse bien longtemps. « Tu t'emportes vraiment pour rien, en ce moment. La preuve dimanche. Ca avait l'air de te faire quelque-chose ce qui a été sous-entendu... Si ça ne te faisait rien, tu n'aurais pas réagi de la sorte. Et puis... Hum. Je ne vois pas ce qui peut te laisser penser que je te faisais une « crise de jalousie ». Crise de jalousie de merde, qui plus est. Tu es d'ailleurs bien vulgaire, ce matin. Tu as tes règles, c'est ça ? Enfin je fais juste que de me renseigner... » Il parlait de dimanche matin et du fait que non il n’était pas en train de faire une crise de jalousie. Il lui faisait même la réflexion comme quoi elle était vulgaire. Il venait même lui demander si elle avait ses règles. Non, mais sérieusement c’était le monde à l’envers là. C’était elle qui devait répondre à un interrogatoire pour une raison encore inconnue et c’était quand même elle qui passait pour la méchante. Enfin, tout est à relativiser bien sûr. La petite anglaise venait ramener encore un petit peu plus ses jambes vers elle, mais elle n’en perdait pas pour autant sa répartie :  « Donc depuis le début tu ne fais que te renseigner sur ma petite personne ? Et tu te renseignes en faisant à moitié la gueule aux gens toi ? Tout ça pour une histoire de lit ou je ne sais quoi d’autre. Et puis j’ai pas envie de parler de dimanche. L’autre cruche a raconté n’importe quoi et puis c’est tout. Non, mais sérieusement à quelle heure j’craque pour toi s’teu plait ? Où elle est allée chercher ça encore, dans le fait que monsieur voulait un petit déjeuner au lit pour faire comme tout le monde et que ça a dérapé ? Laisse-moi rire trente secondes alors. Si ej devais craquer pour tous les mecs que j’approche et bien crois-moi on aurait pas fini. » Euh … pourquoi elle s’emportait comme ça là ?