ismène
Il chercha longuement, très longuement, ce DVD dans cette interminable pile. Ce n'était pas n'importe quel film qu'il avait eu envie de visionner. Oh ça non. Dans ce cas-là, il aurait pris le premier qui lui tomberait sous la main, ou celui qui aurait eu le titre qui lui plaisait le plus. Il aurait fonctionnait comme ça. Mais là, il avait cette idée de film en tête. Ou plutôt de dessin animé. Ce n'était pas la came du biélorusse -qui lui était bien plus friand des films muets ou thrillers psychologiques. Un dessin animé, il n'en avait dû regarder qu'un seul, ou deux dans toute sa vie. Sûrement avec sa sœur. Oui. C'était d'ailleurs plus un truc de filles, les dessins animés, n'est-ce pas ? Il s'apostropha d'un cri de soulagement lorsqu'il tint entre ses mains le saint Graal, ou tout simplement ce dessin animé qu'il avait envie de regarder. Pocahontas. Ce n'était pas vraiment à tout hasard qu'il avait envie de le regarder, et il ne connaissait le nom de ce Disney que depuis la semaine dernière -c'est dire la culture du jeune garçon en Disney. Il paraissait que l'on ne perdait jamais son âme d'enfance, qu'elle logeait toujours un peu au fond de nous. Il ne savait pas vraiment si c'était vrai. Il ne pouvait pas dire qu'il avait eu une enfance comme tous les autres personnes de son âge. Non. Son âme d'enfance, il l'avait déjà perdu avant même d'être un enfant. Il lança alors le film et vint s'asseoir sur le canapé, les jambes allongées et posées sur la petite table basse qui se trouvait en face de lui. Il en profita pour décapsuler la bouteille de bière qu'il avait apporté avec lui. Dessin animé et bière, on était bien loin des codes enfantins qui teintés le visionnage d'un tel film. Son regard se posa alors soudainement sur une jeune femme qui venait de faire son entrée. Ismène. Il ne pouvait pas vraiment dire qu'il ne la connaissait vraiment, si ce n'est qu'elle n'était pas drôle et qu'elle lui avait fait perdre de l'argent -ce souvenir était gravé à jamais dans sa mémoire. « Je suppose que tu dois connaître, toi. » lança-t-il. Oui, elle devait connaître Pocahontas. Enfin, c'était même sûr. Elle devait même le connaître mieux que lui. A vrai dire, il n'était difficile d'avoir une connaissance bien plus approfondie que celle du biélorusse. « Tu peux t'asseoir... mais à une condition : tu ne me spoiles pas l'histoire entre Pocahontas et John Smith, là. ». Oh bah non. C'était sûrement ça le plus intéressant dans ce film d'animation, le trip relationnel entre les deux personnages là, qui se trouvaient à l'écran. Il pointa d'ailleurs du doigt l'écran, au cas où elle ne voyait pas vraiment de qui il voulait parler (mais ça, il en doutait très fortement). Et si elle lui dévoilait toute l'intrigue, il n'aurait même pas d'effet de surprise.

Ismène, c'est la première fois qu'elle vient ici de son plein gré. Enfin, sans but précis, enfin si, mais sans but commun avec les autres, parce que oui, habituellement quand elle vient ici, c'est pour une révélation ou les nominations. Rien d'autres. Pourtant, pleins de films sont à disposition et elle adore regarder des films, mais quand elle réfléchit bien, Ismène préfère le grand air à cette petite pièce toute fermée. Pourtant elle arrive dans la pièce, avec une idée en tête. Elle veut quelque chose et pour une raison particulière, mais elle ne peut pas dire ni ce qu'elle veut voir et pourquoi. C'est entre elle et elle... Sauf qu'elle est déjà occupée, la salle, quand elle arrive là. Du coup elle décide de faire demi-tour, parce qu'elle ne veut pas embêter la personne déjà présente, parce que si elle est seule, c'est qu'elle souhaite le rester, mais... Mais quand Ismène entend la musique qui raisonne, elle ne peut pas se résigner à partir et alors elle fait demi-tour pour revenir dans la salle et donc, attirée l'attention de... Valeri... Valeri regarde Pocahontas ? Elle a envie de rire, mais ce serait trop impolie, alors elle sourie, étonnée de voir ça... C'est alors qu'il lui dit supposer qu'elle connaît. Si elle en connaît pas ça... Qui ne connaît pas d'ailleurs ? « Evidemment ! Pourquoi tu me demande ça... Tu connaîs pas ? » Lui demande-t-elle avec à la fois intérêt et surprise. Non parce que Disney, c'est quand même hyper connu et elle pense que ça l'est dans beaucoup de pays. Et puis, celui-ci n'est pas si vieux alors du coup, Valeri est en âge de le connaître, même si c'est un garçon et que ce genre de dessin animé, fait plus fille non... ? Il lui dit qu'elle peut s'asseoir, à la seule condition qu'elle ne lui dit pas ce qui se passe entre l'amérindienne et le capitaine. Elle répond immédiatement : « Bah non j'vais rien te d... MAIS QUOI ? Tu ne connais vraiment pas Pocahontas ? » Qu'elle répète en fait, tant elle est étonnée. Ca peut parraître démesurée comme réaction, mais quand même. Elle fait une petite moue, en se laissant tomber sur la place à côté de Valeri. Encore qu'il n'ait pas vu de très vieux films ou des films du genre western, d'accord, mais des dessins animés signé Disney ?... « Je ne te dirais absolument, évidement, parce que j'aime pas que l'on me le fasse alors pourquoi je le ferais aux autres ? Mais je ne comprend pas, comment tu peux ne pas connaître enfin ne pas avoir déjà vu Pocahontas ?... T'avais pas la télé chez toi quand t'étais petit ? » Elle demande, un peu indiscrètement et l'embêtant alors alors qu'il regarde le film.

Ce n'est pas au hasard s'il avait décidé de visionner ce film d'animation pour enfants. En effet la semaine passée, Lena lui avait vaguement évoqué le nom de ce Disney -notamment en lui chantant l'une de ses chansons. Cela expliquait alors cette volonté de regarder ce film. Par curiosité, avant tout. Il faut dire qu'il n'en avait visionné que un ou deux de toute sa vie. On ne pouvait pas dire qu'il était calé en la matière. C'est alors qu'un élément perturbateur vint faire son intervention dans la pièce. Aussitôt, son attention se porta donc vers cette personne. Il reconnut alors Ismène. Ismène, ça devait être son prénom, il n'en était pas certain. Tant pis. Il supposa qu'elle devait connaître. Toutes les filles devaient connaître Pocahontas. C'était comme un rite de passage au cours de l'enfance de chaque petite fille. Elle lui confirma donc ses pensées. Évidemment, elle connaissait. Évidemment. Ça coulait de source. Elle lui demanda alors pourquoi il lui demandait ça. Elle était bien curieuse, dit-donc. S'il connaissait, lui ? Il agita doucement la tête, avant finalement de lui signaler qu'elle pouvait s'asseoir à ses côtés. Mais à une condition. Une seule et unique. Qu'elle se taise sur l'intrigue entre Pocahontas et John Smith. En soi, ce n'était pas difficile comme condition à tenir, à moins que ce soit une grande bavarde, qui ne pouvait pas s'empêcher de commenter chaque scène. Il en connaissait plein qui faisaient ça. Il pouvait en citer un grand nombre de personnes s'il le voulait. Son regard se reporta alors sur l'écran, détaillant le dessin animé. Quant à la jeune femme, elle prit place aux côtés du biélorusse. Elle lui souligna alors qu'elle n'allait rien lui d... elle voulait certainement dire 'dire'. Ne rien lui dire. Sa voix s'éleva un peu plus haut dans la pièce, venant alors à cacher la voix des personnages. Il fronça légèrement les sourcils. Elle semblait plus ou moins surprise qu'il ne connaisse pas ce film d'animation. Il lui fit alors un petit signe de la main, afin de lui faire comprendre de baisser le volume. Il n'avait pas envie que leur conversation n'éveille la curiosité des autres candidats qui pouvaient se trouver dans les parages. Oh ça non. Puis comment pourrait-il expliquer ça ? Le fait qu'il regarde Pocahontas. Ce n'était définitivement pas son genre de films. Tout ceci pourrait faire l'objet de raillerie par certains. Valeri regarder un film d'animation, ça pourrait en faire rire plus d'un/e. « Non... mais tu ne diras rien aux autres, hein. » souffla-t-il. Parce qu'il n'avait pas envie que ça s'ébruite. Il y avait déjà bien assez des curieuses caméras, alors il n'avait pas envie que d'autres soient au courant de ça. Elle lui confia qu'elle ne dira absolument rien, tant mieux. Parce qu'elle n'aimait pas qu'on lui fasse ça, aussi. Personne n'aimait qu'on leur dévoile les intrigues des films, ou d'un épisode de série ou même d'un livre. Personne n'aimait ça. Elle ne comprenait pas ? Valeri arqua un léger sourcil, avant de tourner sa tête vers l'écran. Ca avait l'air si surprenant et si déroutant qu'il ne connaisse et n'ait jamais vu ce film d'animation -soit disant bien connu. Avait-il la télé chez-lui, lorsqu'il était enfant ? Que de curiosité. Le biélorusse inclina sa tête, en direction d'Ismène. « Si, bien sûr... » souffla-t-il. Il avait une télé comme tout le monde. Même si celle-ci passait le plus clair de son temps éteinte, qu'allumée. « ...mais disons que ce n'était pas vraiment le genre de 'trucs' que je visionnais. Aujourd'hui encore, d'ailleurs. » ne manqua-t-il pas à souligner. Il est certain que ce n'était pas ce style de films dont le biélorusse pourrait y être très friand -même en imaginant très fort, on n'y arrivera pas. Il porta à ses lèvres le goulot de sa bouteille, et but une gorgée. Ca n'allait pas l'empêcher de boire. Il lui tendit alors la bouteille. « T'en veux ?...  avant finalement de se rétracter. Ah, tu n'bois peut-être pas, toi.   ».  

Il lui affirme donc qu'il n'avait jamais vu Pocahontas, ce qui est aussi étonnant qu'inattendu du coup de le voir rattraper son retard en le regardant ici. Alors, c'est du évidence pour elle, évidemment que non elle n'ira pas le dire aux autres, pour la simple raison, que ce n'est pas son genre. Non, elle n'est pas habitué à aller cracher ce que les autres lui disent à tout le monde. Elle a l'habitude d'écouter et de tout garder pour elle. Elle lui adresse alors un sourire qu'elle espère rassurant. « Promis ! » Qu'elle lui dit, naturellement. Mais elle ne peut s'empêcher de lui ajouter à lui, avec un petit sourire amusé : « Mais ce n'est pas une honte d'aimer les dessin animés, les Disney ou de les regarder tout simplement... » Pour elle en tout cas, c'est loin d'être la honte et elle en sait quelque chose. Toujours est-il qu'elle, elle ne se moquera jamais de lui. « Et puis je ne pourrais rien faire contre les caméras! » Qu'elle lui dit, avec une petite moue désolée. Bon, sans le vouloir, elle l'enfonçait en lui signifiant qu'ils seraient vu, mais elle part du principe que ça n'intéresse pas trop la production. Elle aimerait que ça en soit de même avec Sully, mais apparemment, ça c'est plus intéressant. Il lui précise que si, il avait bien une télé, mais que ce n'était ni son genre de truc... Ca ne l'est pas non plus maintenant. Elle le regarde, toute amusée :« Toi tu préfères les films de gros durs ! » Qu'elle dit, prenant justement une grosse voix d'homme et faisant les mimiques d'un Stallone ou autre malabar du cinéma. Genre je montre mes muscles, je suis trop fort, faut pas m'embêter. Alors qu'Ismène, il faut le préciser, même si elle fait une taille correcte, a un véritable physique de crevette ! Ce qui est marrant à voir, d'ailleurs. Elle s'enfonce à sa place et commence à regarder Pocahontas. Elle ne voudrait pas l'embêter pendant le visionnage et l'obliger à remettre en arrière (ou louper des dialogues). Alors qu'elle commençait même à être à fond dedans, connaissant les chansons presque par cœur, il lui demande si elle veut de la bière en lui tendant la bouteille. Elle allait répondre que non, mais il enchaîne directement en supposant qu'elle ne devait pas boire. Elle se redresse immédiatement, un air de mécontentement sur le visage. Pourquoi elle, elle ne boirait pas ? Parce qu'elle est certain que, si ça avait été Monroe ou Odessa à côté de lui, il n'aurait pas ajouté cette petite supposition. Alors évidemment, elle ne prend pas réellement la mouche pour ça, mais elle lui dit tout de même à moitié boudeuse : « Pourquoi je ne boirais pas, moi ! » Elle secoue sa tête de droite à gauche. « Et bien, hé hé hé... hé Figure toi que si ! Je bois ! J'aime bien la bière ! » Elle lui prend la dite bière et elle en boit une bonne rasade, avant de s'étouffer légèrement... En fait elle n'en a jamais vraiment bu. En Ecosse, c'est plutôt le whisky, pas la bière, même si bon... Elle ne boit pas de Whisky non plus. Mais alors qu'elle finit d'avaler la boisson, qu'elle ouvre ses grands yeux : « En fait ça va, c'est plutôt bon ! » Qu'elle s’esclaffe tout d'un coup, ruinant alors toute sa crédibilité. Bah oui, elle lui a dit plus tôt en avoir déjà bu... Elle cache son sourire amusé, avant de retourner au dessin animé. Après quelques minutes, elle ne peut s'empêcher de le regarder de coin... « Tu m'en veux toujours, pour l'argent perdu... » Qu'elle lui demande, n'ayant pas oublié évidemment ce fâcheux incident.

Evidemment, il ne voulait pas que ça se sache. Que les autres soient au courant de sa non-culture. Elle lui promis qu'elle ne dirait rien. Il espérait bien qu'elle ne dise. Il pourrait lui faire confiance... s'il la connaissait un minimum. Il faut dire qu'il ne la connaissait pas si bien que ça. Elle s'appelait Ismène, semblait ne pas être drôle et Sully semblerait (très) beaucoup l'apprécier. Des détails superficiels, en soi. Mais de toute façon, ce n'était pas une honte de regarder – ou même d'aimer – des Disney, des dessins animés... enfin c'était ce qu'avancé Ismène comme propos. Lui n'était clairement pas du même avis, mais il préférait se taire. Elle ajouta alors qu'elle ne pouvait pas rien faire contre les caméras. Ah. Oui, les caméras... il les avait presque oublié la présence des ces paires d'yeux artificielles, lorsqu'il se trouvait devant l'écran télévisé. Trop tard. De toute façon, ça n'intéressait guère la production une telle situation. Ce qui les intéressait était les pseudo-romances, les affinités quelque peu ambiguës et voilà tout. Un garçon bien trop fier de lui cassant son image en visionnant Pocahontas, ils s'en fichaient de ça. Puis les dessins animés, ce n'était pas son truc, comme il le confia à Ismène. Ce n'était pas ce genre 'chose' qu'il regardait à la télévision -même lorsqu'il était enfant. En effet, il la regardait que très rarement. Chez ses parents, elle n'était que très peu souvent allumée. Les rares fois où il pouvait visionner un film à la télévision était chez ses grands-parents. Ismène laissa alors entendre qu'il laissa entendre qu'il préférait de gros durs. Il fronça doucement les sourcils, avant de ricaner doucement. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle entendait par 'de gros dur'. A croire que tout le monde autour de lui utilisait des expressions qu'il ne comprenait pas ou alors peu. « Oh non, tu te trompes... » reprit-il alors. En effet, elle se trompait. Enfin même s'il ne comprenait pas ce qu'était un 'film de gros durs', ça n'était ce genre de films qu'il regardait. Lui, il regardait des films muets, ou était bien plus friands de thrillers psychologiques. Il n'y avait pas de gros durs dans ces films-là. Il finit par se reconcentrer sur l'écran, afin de retrouver le fil de l'histoire qu'il avait (certainement) dû louper en discutant très brièvement avec la jeune femme qui lui tenait compagnie, à présent. Il but une gorgée de sa boisson, tout en ne quittant pas du regard l'écran animé qui lui faisait face. Il tendit alors sa bouteille à la jeune femme, avant finalement de se rétracter. Elle ne devait pas boire, elle. Elle ne devait pas être du genre à boire de l'alcool. Oh non. Elle était du genre 'petite fille sage'. Cependant les quelques mots articulés par le biélorusse ne manqua pas à la faire réagir vivement. D'après sa vive réaction, elle buvait ! Elle disait alors aimer la bière. Et sans même que Valeri puisse réagir, elle lui arracha (même si ce terme était quelque peu exagéré) la boisson de ses mains et en but une grande gorgée. Il cligna un instant des paupières, jusqu'à ce que la jeune femme prenne la parole. A ce moment, il put s'empêcher de ricaner doucement. Elle disait que c'était plutôt bon « en fait ». Il fallait donc croire qu'elle n'avait pas l'habitude de boire et que c'était certainement la première fois qu'elle buvait de la bière. Petite mensonge. Il resta alors silencieux, récupérant son bien. C'est alors qu'elle lui demanda s'il lui en voulait toujours. S'il lui en voulait toujours pour l'argent. Alors qu'il avait reporté son attention sur l'écran, il fronça un bref instant les sourcils et tourna la tête vers son interlocutrice. « Non, évidemment que non ! » reprit-il. Cette histoire était déjà derrière lui, depuis un bon moment. C'est alors qu'il entendit une chanson dans le film. Il reporta son regard intrigué, et reconnut alors la chanson que Lena lui avait chanté, la semaine passée dans la salle de bain. Un mince sourire s'esquissa alors sur ses lèvres, avant d'indiquer à la jeune femme de se taire. De se taire juste le temps de la chanson, évidemment. Il ne savait pas le titre de cette chanson, mais il se rappelait bien des paroles fredonnaient par la danoise. Lorsque cette chanson fut terminée, il fit un signe à Ismène. « Elle était courte cette chanson quand même... » lui fit-il remarquer alors.