SEGA & JAILEEN
24.06 à 13h48

Prendre la direction de l’arbre centenaire alors qu’on n’avait rien à faire là-bas, c’était tout de même assez étrange. Jaileen en était consciente, mais elle était surtout très curieuse. Elle n’avait eu l’occasion de grimper dans la cabane en bois, autrement dit le confessionnal, qu’une seule et unique fois, lors de sa confrontation avec Casey. Elle avait apprécié l’endroit. Elle le trouvait chaleureux et pourtant si reposant à la fois. C’était un lieu où presque personne n’allait comme ça, pour le plaisir. Peut-être même qu’elle était la seule à avoir des envies aussi étrange que celle de passer l’après-midi dans une cabane en bois, tout en haut d’un arbre. Elle en avait une similaire lorsqu’elle petite. Son oncle l’avait construite dans un gros chêne au bord du parc qui bordait l’endroit où ils habitaient. Elle y avait passé beaucoup de temps. Elle y jouait avec ses poupées et s’amusait à prendre le thé avec des amis imaginaires. Elle imitait les gens de la haute société. Les gens que son oncle côtoyait en raison de son métier. Elle faisait comme sa tante. Avec beaucoup de grâce, elle s’installait sur un petit coussin, toujours le même. Il était rose. Elle trempait dans de l’eau des petits gâteaux secs qu’elle avait piqués à la cuisinière. Ce n’était pas très bon, mais sa tante ne voulait pas qu’elle boive de thé à son âge. Apparemment ce n’était pas bon pour les petites filles. Peut-être qu’elle venait ici aujourd’hui car, inconsciemment, cette cabane la faisait retomber en enfance. Elle grimpait tout en haut, jusqu’à ce que ses mains agrippent le sol à peine poussiéreux du confessionnal. En levant les yeux, elle se rendait compte qu’elle n’était pas toute seule. Un jeune homme se trouvait. Il était dans un coin  en train de faire quelque chose que la blondinette percevait à peine. Elle s’approchait, souriante, pour venir s’asseoir sur le sol, à ses côtés. C’était bête, il y avait des canapés tout de même. Enfin, c’était plutôt cool d’être sur le sol aussi. C’était comme être en phase avec la nature. Ou pas.  « Tu fais quoi ? » demandait-elle d’une petite voix presque enfantine.

Suite au repas du midi, j’ai décidé d’éliminer en marchant un peu partout dans les studios. Une petite balade digestive en somme. Mais j’ai aussi embarqué un petit plaisir culinaire au passage. Quelque chose qui me faisait bien envie dans le frigo mais que j’ai envie de liquider seul car j’ai pas réussi à en avoir un bout depuis des semaines. Donc j’ai décidé de m’isoler dans l’arbre centenaire. La cabane en bois, c’est le bon plan pour grignoter en toute tranquillité. La dernière fois déjà, j’avais pris mon goûter en compagnie de Sully. Très agréable. Je décide donc aujourd’hui de renouveler l’expérience mais surtout et principalement car j’ai envie d’appuyer sur le buzzeur. Autant rendre l’utile à l’agréable. En attendant d’être sûr de faire ça, je décide d’entamer ce que j’ai apporté. Puis je me fais aussitôt surprendre par une candidate. Je la reconnais au son de sa voix et de sa longue chevelure. Il s’agit de Jaileen. Elle me demande ce que je fais là. Question banale. « Je fais mumuse avec Popol. » Ok, c’est absolument ignoble. En même temps, c’est le seul truc qui me vient à l’esprit. J’voulais être drôle ou choquant, titiller un peu la jeune femme, j’sais pas. Je peux être cru et gore parfois comme je peux être tendre et adorable. Là, j’ai choisi l’humour trash. En espérant qu’il soit bien perçu par la jeune femme. « Je mangeais un bout de saucisson en fait. T’en veux ? » Ok, c’est pas très glamour. Mais ça n’empêche que c’est pas crade pour autant, j’ai pris un sachet neuf de saucisse sèche et pas juste un bout qui trainait par là dans le frigo. Et puis en plus, c’est trois saucisses très fines et petites qui se mangent comme ça, sans la nécessité d’un couteau. « Et sinon, je pensais buzzer. » Il est évident que je ne suis pas allé dans le confessionnal juste pour manger du saucisson. « Enfin.. j’hésite. » Et je bluff pas. Je pense vraiment le faire incessamment sous peu mais j’attends d’être un peu plus sûr.

Faire la sieste, ce n’était pas trop son truc à Jaileen. Elle ne savait pas comment il faisait les autres pour s’endormir durant des heures et des heures en plein milieu de l’après-midi. Elle partait du principe où le jour c’était pour s’amuser et où la nuit c’était pour dormir. Bon d’accord, bien souvent elle s’amusait aussi la nuit et elle dormait une bonne partie de la journée, le matin en général, mais que voulez-vous, elle était jeune et elle profitait de la vie comme s’il s’agissait d’un cadeau. Alors plutôt que de s’ennuyer toute seule dans une pièce du nid d’amour, la grande blonde en profitait pour aller se balader et plus précisément pour grimper pour en haut de l’arbre centenaire, dans le confessionnal. Elle serait bien là-bas. Elle pourrait  vaquer à ses occupations sans que personnes ne vienne l’enquiquiner. Enfin ça, c’était ce qu’elle croyait. En arrivant, Jaileen trouvait un jeune homme tout seul dans un coin du confessionnal. Il ne lui fallait pas bien longtemps avant de reconnaître Sega, un candidat qu’elle aimait bien. Souriante, elle venait s’installer à ses côtés et se montrer curieuse. « Je fais mumuse avec Popol. » Les pupilles de la jeune femme cherchaient aussitôt les mains du garçon pour s’apercevoir que … c’était faux. L’espace d’un instant, elle avait eu peur. Bien évidemment il faisait ce qu’il voulait, où il voulait et surtout quand il le voulait, mais débarquer pile poil à ce moment-là, ce n’était pas franchement super. Pour lui montrer que sa petite blague n’était drôle qu’à moitié, elle venait lui donnait un petit coup de coude en plein dans les côtes. Elle ne devait pas lui avoir fait mal avec sa force de mouche. « Je mangeais un bout de saucisson en fait. T’en veux ? » Du saucisson. Ce n’était plutôt pas mauvais ce truc, mais … c’était super gras. Elle hochait négativement la tête avant d’ouvrir la bouche.  « C’est gentil de ta part, mais je sors tout juste de table. » Elle souriait. C’était juste trop la honte de dire qu’elle faisait attention à sa ligne. Tout le monde ici voulait qu’elle prenne du poids et ne cessait de lui répéter qu’elle n’avait pas besoin de faire attention. Peut-être que les gens la trouvaient un petit peu trop maigre. « Et sinon, je pensais buzzer. » Voilà quelque chose d’intéressant. Elle tournait la tête, observant le garçon. « Enfin.. j’hésite. » Mais pourquoi hésitait-il ? Si elle le pouvait, Jaileen le ferrait dès qu’une idée lui viendrait à l’esprit. Elle haussait les épaules.  « Tu as des pistes sur qui ? » Oh bien évidemment elle ne pouvait pas lui dire s’il avait tort ou raison, mais elle pouvait peut-être lui faire comprendre d’une façon ou d’une autre qu’il ferait mieux de ne pas mettre son argent en jeu ou, au contraire, qu’il avait totalement raison et qu’il pouvait y aller sans se prendre la tête.  

Un peu pris de court par l’arrivée de la candidate, j’me met à débiter une ânerie de mauvais goût. Je déclare que je me faisais un plaisir en solitaire dans la cabane en bois. Après tout, cela semble être la planque idéale pour faire ce genre de chose sachant qu’il y a relativement peu de buzz. Il reste tout de même des caméras donc bien évidemment, je plaisante. J’suis pas adepte d’exhibitionnisme et encore moins de sexe en public. La jeune femme semble outrée par mes propos malsains et décide de me punir de mes bêtises en me tapant dans les côtes. « Aie ! » Bon ok, j’exagère, j’ai pas eu mal puis en plus, ça aurait pu être pire. Et elle aurait pu aussi choisir de viser les couilles, ça aurait été de circonstance au moins. « Bah moi aussi ! » C’est vrai, j’ai mangé il n’y a pas longtemps non plus. Pour autant, je ne refuse pas un bout de saucisse sèche. C’est tellement bon aussi. Je comprends pas qu’elle refuse. A moins que.. ah oui, je vois. Madame tient à sa ligne. Quand je vois les photos qu’elle publie sur son blog. Je lui ai d’ailleurs dit qu’elle mangeait comme un moineau. « Un petit peu de gras de temps à autre ne peut pas faire de mal. Il faut savoir se faire plaisir de temps en temps. » J’suis clairement pas adepte de toutes ces femmes qui font des régimes draconiens ou qui mange deux miettes de pains par repas. Je préfère autant une femme avec des formes bien vivante et qui s’assume. « J’ai des pistes sur un de tes complices. » Je la regarde un peu méchamment, plus pour la tester que pour lui faire des reproches. Elle est traître et c’est comme ça. Je préférerai autant qu’elle assume son statut. « Donc je vais garder mon idée pour moi si ça te gêne pas. » De toute façon, elle le verra bien assez vite si je buzz ou pas dans les prochains jours. A moins qu’une autre idée de buzz me traverse l’esprit. J’ai quand même un buzz gratuit à utiliser avant de quitter le jeu. « Tu m’as toujours pas dit ce que tu pensais de mon secret. » Je préfère ne pas passer par quatre chemins. La dernière fois, elle n’a pas voulu parler de ça, aujourd’hui, j’ai envie qu’elle le fasse.

Il était peut-être gentil Sega, mais il fallait peut-être qu’il revoie son humour. Là, c’était franchement limite sa réflexion sur un soi-disant petit plaisir en solitaire. C’était franchement répugnant. Naturel peut-être, mais dégoutant à souhait. En fait, c’était de l’imaginer faire un tel acte qui était repoussant. Une vision étrange dans la tête, Jaileen venait offrir un petit coup de coude en plein dans les côtés à son camarade. « Aie ! » Un sourire amusé venait alors bercer les lèvres de la jeune femme. Elle savait très bien qu’elle ne lui avait pas fait mal et qu’il en rajouter. Elle trouvait cela bien plus drôle de n’importe quelle blague à caractère sexuel. « Chochotte. » soufflait-elle tout en posant un regard rieur sur lui. Il venait lui apprendre qu’en réalité il était en train de manger un bout de saucisson. Il lui en proposait. Elle refusait de peur de prendre un seul gramme, mais pour ne pas qu’on lui fasse la morale ou quoi que ce soit la jeune femme donnait l’excuse qu’elle venait de sortir de table. « Bah moi aussi ! » Elle baissait alors la tête, presque honteuse. « Un petit peu de gras de temps à autre ne peut pas faire de mal. Il faut savoir se faire plaisir de temps en temps. » Il n’avait très certainement pas tort, mais elle ne pouvait pas accepter. « Je … J’suis pas vraiment fan de la charcuterie en fait. » Une autre excuse pour ne pas avoir à se justifier sur son refus d’un bout de saucisse sèche. Sega continuait en lui indiquait que s’il était là, c’était parce qu’il aimerait bien buzzer aussi. Un sourire aux lèvres, elle venait lui demander sur qui elle avait des pistes. Elle était curieuse. Elle avait envie de savoir. « J’ai des pistes sur un de tes complices. » Sur un traître donc. Jaileen arquait un sourcil. Elle voulait vraiment en savoir plus et dès maintenant, mais elle savait très bien qu’il n’allait pas lâcher l’affaire. « Donc je vais garder mon idée pour moi si ça te gêne pas. » Elle haussait les épaules, jouant les petites filles modèles. « Comme tu veux, mais bon tu peux au moins me dire sur qui tu as des doutes et j’te fais la promesse de ne rien dire pour ne pas t’influence en bien ou en mal. » Elle lui adressait un sourire confiant. Eh bien non, il ne semblait pas vouloir le lui dire puisqu’il passait sur tout autre chose. « Tu m’as toujours pas dit ce que tu pensais de mon secret. » Une petite grimace venait alors se dessiner sur le doux visage de la grande blonde. Elle ne savait pas vraiment que répondre, mais elle semblait bien obligé de trouver quelque chose à dire étant donné que c’était déjà la seconde fois qu’il lui en parlait. « Je … Je n’en pense rien du tout. J’en suis juste étonné. Je me demande comment toi tu … enfin, tu vois de quoi je veux parler. »

Oui, bon, elle m’a pas tellement fait mal en me donnant un coup dans les côtes. Je l’ai laissé croire que si en criant « aie » mais c’est faux. J’voudrai pas qu’elle me tape plus fort et me fasse véritablement mal après. Mais du coup, elle me traite de chochotte. Ah bah oui, forcément. Je roule des yeux, agacé par ce mot que je prends limite pour une insulte et sa moquerie. J’suis peut-être pacifiste mais j’suis pas du genre à me laisser faire non plus. Alors je me jette sur elle pour lui faire des chatouilles jusqu’à ne plus en finir. « Alors ? C’est qui la chochotte ?! » Autant dire que tant qu’elle ne se rétractera pas, j’arrêterai pas de la chatouiller. Quitte à y passer la journée. Bon et sinon, quelques instants plus tard, je finis par lui dire ce que je faisais véritablement. C’est-à-dire manger un bout de saucisson. Je lui en propose mais elle refuse. Madame tient à sa ligne mais à trop de fierté pour l’avouer. J’insiste alors histoire de la convaincre mais une nouvelle fois je me prends un râteau. Soit disant elle n’est pas fan de charcuterie. D’accord. J’insiste pas. « Tant pis. Ça en fera plus pour moi. » Je la regarde avec mon sourire malicieux puis finis par lui avouer la véritable raison de ma présence dans la cabane en bois. Je comptais buzzer évidemment. Mais j’hésite encore à le faire. Je dis à la blonde que je compte buzzer un des siens, c’est-à-dire un candidat que je pense traître. Elle veut en savoir plus malgré le fait que j’lui ai dit qu’elle ne saurait rien. « Non, non, non. » Je continue de jouer la carte de la malice avec mon petit sourire en coin énervant. Elle n’en saura rien, pas la peine d’insister. Je reviendrai pas sur ma décision. « Tu verras bien si je buzz ou pas dans les prochains jours. » Et qui je buzz surtout. En parlant de ça et de l’histoire des traîtres, une question me turlupine toujours. J’aimerai savoir ce qu’elle pense de mon secret vu qu’apparemment elle en a connaissance. La blonde grimace alors, surprise par ma question avant de balbutier et de dire qu’elle en est étonné et qu’elle ne comprend pas tout. « Non, pas vraiment. » Je décide de rigoler histoire de décoincer la jeune femme qui semble tendue par ce que je lui demande. « Mais c’est de l’histoire ancienne. » Je tiens à le préciser au cas où en restant vague. J’voudrai pas donner d’indice sur mon secret ou qu’elle en donne aussi. Il y a de trop bons enquêteurs ici.