Je n'allais pas en faire un drame, ce n'était pas grave, il a simplement oublié de me le dire, je comprends. J'aurais bien aimé pouvoir lui fêter, faire quelque chose de spécial. Ce sera pour l'année prochaine. Il devrait fêter son anniversaire tous les ans désormais, essayer de laisser un peu le passé de côté. Je voulais que ce jour soit heureux pour lui désormais, oui j'en avais envie. Même si je pouvais bien évidemment comprendre que ça ait été douloureux pour lui les années précédentes. L'année dernière je n'ai pas voulu fêter le mien sans mon père, je refusais catégoriquement de passer un anniversaire sans l'avoir à mes côtés. Enoch me demande quand est mon anniversaire. « Dans ... 11 jours. » si je compte bien. Nos anniversaires sont plutôt rapprochés pour le coup oui. Le mien est proche. Je lui dis qu'il aura le plus beau des anniversaires, il voudrait aussi le plus beau des cadeaux. « Et je croyais que c'était moi le plus beau des cadeaux. » Je ris quelques secondes avant de l'embrasser tendrement sur la joue. J'aurai aussi le plus beau des anniversaires, c'est ce qu'il me dit. « Je n'en demande pas tant. » Je veux simplement qu'il soit là avec moi, que j'ai un anniversaire plus heureux que celui de l'année dernière, qui a été le pire de tous. On plaisante un peu sur notre très légères différence d'âge. Je lui dit qu'il est arrogant, il réplique que je n'accepte pas de vieillir. « Oui c'est vrai je me trouve beaucoup trop vieille. » Ce n'est pas vrai, je suis en paix avec mon âge. A sa question je réponds qu'il y a un problème de générations entre nous pour plaisanter. Il ne voit pas où est le problème, c'est normal il n'y en a aucun. Je l'embrasse avec plus d'envie, venant finalement me blottir contre lui, ses bras entourant mes épaules je me sens en sécurité. Je lui parle de son secret. J'aimerais bien pouvoir lui en parler. Je voudrais avoir plus de détails. Il me parle de détails sordides, j'arque un sourcil. « Je veux savoir tout ce que tu seras prêt à me dire. » S'il ne veut pas me dire certaines choses, ce n'est pas grave, mais je veux en savoir le plus possible sur lui. Il se détache de moi, prenant ma main. J'attrape le verre qu'il me tend et on va un peu plus loin. Il s'assoit, je pose mon verre et il m'attire contre lui. Sa tête vient trouver le creux de mon cou, y déposant de brûlants baisers. Je ferme les yeux, tout mon corps frissonne au contact de ses lèvres. L'instant d'après, je reste figée, incapable de dire quoi que ce soit. Il a dit qu'il m'aimait. C'est ce qu'il a dit, je n'ai pas rêvé. Je vois ses joues se colorer légèrement d'une teinte rosée. Je voudrais lui dire quelque chose mais j'en suis incapable sur le moment. Il me demande si c'est trop tôt. « Non pas du tout c'est ... Je ... » Je suis à la fois perdue et bouleversée. Je n'ai jamais entendu ces mots prononcés à mon égard. Jamais. Mon père et moi on ne se le disait pas, on le savait, après sa mort j'ai regretté de ne jamais lui avoir dit. Ces mots ne sont non plus jamais sortis de ma bouche, je ne suis pas douée pour exprimer mes émotions, je n'aime pas ça. « Je ... Je t'aime. » je lui dis dans un murmure. Mes joues prennent une teinte cramoisie, je viens enfouir mon visage contre lui, le serrant contre moi. J'ai un peu l'impression d'étouffer, mes pensées sont confuses.

On discute à propos de nos anniversaires respectifs. J'émets le souhait de le fêter avec elle l'année prochaine, en espérant que notre couple dure jusque là. Je veux y croire tout de même. C'est bien parti pour. Je sais ce qu'elle a traversé il y a un an. Je comprends mieux que quiconque ce qu'elle a ressenti à la mort de son père. Moi-même, j'ai perdu ma mère. On ne se remet pas complètement du départ d'un proche. Je lui demande la date de son anniversaire. Elle réplique que c'est dans onze jours exactement. Je hausse les sourcils. Je m'exclame : - C'est bientôt ! On est né le même mois à trois ans d'intervalle. C'est la semaine prochaine, en plus. Cela me laisse assez de temps pour tout préparer. Je ne lui en fais pas part, puisque j'ai envie de la surprendre ce jour-là. Je lui fais comprendre que je voudrais plus de cadeaux en plaisantant. Elle s'offusque. Elle pensait que c'était elle son cadeau. Je joins mon rire au sien. - Et alors ? Tu es mon cadeau, mais j'en veux d'autres, moi. Je fais mon petit caprice pour la taquiner. J'ai envie qu'elle ait le plus beau des anniversaires. Je le lui ai promis. Je tiens toujours à mes paroles. Je lui caresse la joue tendrement. - Tu le mérites. Ce sera une journée inoubliable. Je lui garantie que ce ne sera pas un jour comme les autres. Je veux la partager rien qu'avec elle. Ça sera un moment rien qu'à nous. Nous avons un petit écart d'âges, mais rien de grave à mes yeux. Et puis, cela ne change rien à ce que je ressens pour elle. Son âge m'importe peu. Elle se trouve trop vieille. Je réplique, en riant légèrement. - Tu es vraiment bien conservée pour une vieille. De ce que j'ai pu voir, elle n'a rien d'une vieille. Elle est encore jeune. De toute façon, elle restera la plus belle dans mon cœur, même toute fripée. Elle m'avoue vouloir que mon secret soit enfin découvert. Cela ne serait tardé. Je suis pressé de m'en débarrasser en fait. Mine de rien, c'est un secret plus encombrant. - Je t'expliquerai tout en temps et en heure. Pour l'instant, j'ai les mains liés. J'aimerai tellement lui en parler, si elle savait. Lui raconter en détails ce qui s'est passé, mais je ne peux rien lui dire. C'est un peu frustrant, en fait. J'ai eu envie de m'asseoir et de savourer mon verre de bourbon en charmante compagnie. Je me laisse choir sur le tabouret en l'entraînant dans mes bras. Mon visage se niche contre son cou dont je savoure la peau de mes lèvres. Je la sens frissonner contre moi. Je me détache un instant. Je lui dis que je l'aime. Ces mots sont sortis de ma bouche tous seuls. C'est peut-être trop tôt, je lui demande. J'en sais rien. J'ai eu envie de lui dire ces mots-là. Je redoute un peu sa réaction. La preuve. Elle ne dit rien. A sa tête, je dirai qu'elle ne s'y attendait pas. Finalement, elle ouvre la bouche pour me dire que non. Elle ne termine pas sa phrase. Je commence à m'inquiéter. Je t'aime, me dit-elle. Mon coeur s'arrête un instant, puis s'emballe. Il est sur le point d'exposer dans ma poitrine. Elle rougit. Elle vient se blottir contre moi. Je la serre fort dans mes bras. Je murmure contre son oreille : - Je ne pensais pas que tu réagirais comme ça. En même temps, je l'ai un peu pris de court. J'aurai du attendre un autre moment, mais cela me semblait le moment idéal. - Si ça te gêne tant que ça, je peux reprendre mon "je t'aime" tu sais. Je ris légèrement pour détendre l'atmosphère. Je lève son menton pour que nos regards se croisent. J'ai été sincère. Je sens que c'est confus dans sa tête. Je lui laisse le temps de digérer tout ça. En attendant, je m'abreuve de ses lèvres pour qu'elle se détende et pour qu'elle oublie tout.

Mon anniversaire a été bien triste l'année dernière. Encore aujourd'hui, j'ai peur de comment va se passer celui-là. J'ai peur qu'il fasse remonter en moi des souvenirs douloureux. Quelque part, je sais que ça se passera bien parce qu'il y aura Enoch. Je l'espère en tout cas, je n'ai pas envie de partir dimanche, je serais un peu vexée si Sun-Hi me nominait aussi. Je n'y pense pas trop. J'ai envie de me dire que mon anniversaire sera plus beau cette année, comme j'espère que le seront ceux d'Enoch les années à venir. On parle légèrement, on plaisante. J'apprécie de partager des moments comme ça avec lui. Il fait le difficile concernant ses cadeaux. « J'ai encore un an pour y réfléchir de toute manière. » Je le taquine, mais c'est vrai que j'aurais aimé lui faire un cadeau cette année. Je crois que je vais me mettre à la recherche de quelque chose à lui offrir, ce sera en retard mais tant pis. Il me caresse la joue, je lui souris tendrement. Je ne veux pas à tout prix avoir le plus beaux des anniversaires, j'ai dépassé ce stade puis bien longtemps, je veux simplement qu'il soit heureux. Ce sera une journée inoubliable me dit-il. Je l'embrasse tendrement. J'ai envie de passer mon anniversaire rien qu'avec lui, que ce soit un moment à nous. Puis on plaisante un peu sur nos âges, notre différence d'âge aussi. Je suis vieille n'est-ce pas par rapport lui. Trois ans ce n'est rien, je n'y avais même pas particulièrement prêté attention. Quant à son secret, j'ai envie d'en savoir plus bien évidemment. Je voudrais tout savoir. J'ai l'impression d'être un peu trop intrusive, j'aimerais tout connaître de sa vie. Ça c'est un détail important, il m'en parler en temps et en heure. Je hoche la tête, oui chaque chose en son temps. Il me prend la main, je le suis sans rien dire. On s'installe un peu plus loin. Lui sur un tabouret, je viens profiter de son étreinte, de ses baisers. Il me dit qu'il m'aime. J'en suis bouleversée. Je reste muette, mon cœur s'emballe, il a envie de s'échapper. Je ne contrôle plus les battements de mon cœur. J'ai du mal à me faire à l'idée que l'on puisse réellement m'aimer, je suis perdue. J'ai peur qu'il prenne mon silence pour du rejet. Je ne sais pas quoi dire, je suis figée. Je ne me suis jamais retrouvée dans cette situation. Je lui murmure ces exacts trois mêmes mots. Je crois que je ne suis pas très convaincante, je me blottis contre lui. Il ne pensait pas que je réagirais de cette manière, moi non plus à vrai dire. Il peut reprendre son 'je t'aime' il ajoute. Il essaie de me détendre je crois. Je plonge un instant mon regard dans le sien, je m'apprête à lui dire quelque chose mais il vient sceller nos lèvres en un baiser. Je profite de ce baiser pour me donner du courage puis je reprends la parole. « Non ne le reprends pas s'il te plaît. J'ai été sincère avec toi. Personne ne m'a jamais aimé de cette manière, et je n'ai jamais aimé personne comme toi. C'est nouveau pour moi, je suis un peu perdue là tout de suite, mais je suis certaine de savoir ce que je ressens pour toi. » Voilà c'est tout je crois. Je sais qu'il n'était pas sérieux quand il parlait de revenir sur ses paroles, mais j'ai voulu rebondir dessus. Je le serre fort contre moi, j'ai besoin de contact.

Des projets d'avenir voient le jour de semaine en semaine. Nous souhaitons tous les deux une relation qui dure. Je ne doute pas de sa durée, mais je préfère ne pas trop m'avancer. Je ne suis pas devin. Je ne sais pas ce que le futur nous réserve à la sortie du nid. J'appréhende un retour au réel brutal après avoir vécu plus de un mois, enfermés et isolés. En revanche, je suis persuadé que mes sentiments pour Avalon n'en seront pas ébranlés. Ils resteront échangés. Ce que nous éprouvons est bien réel. Nous nous voyons fêter nos anniversaires respectifs. J'ai réfléchi à un cadeau car son anniversaire est proche. C'est la semaine prochaine. Je lui ai promis une journée mémorable. De toute façon, nous fêterons son anniversaire ensemble. Rien que tous les deux. Un moment intime, comme nous les aimons. Nous apprenons à nous connaître un peu mieux chaque jour. Je suis heureux à ses côtés. J'angoisse déjà à l'idée d'être séparé d'elle. Le bonheur n'est jamais durable en ce bas monde. Je compte bien savourer chaque instant avec elle. Concernant mon secret, je ne peux pas lui révéler plus que nécessaire. Bien que j'en ai envie de lui en parler. De toute façon, je répondrai toutes les questions qui la taraudent depuis des semaines. Je veux être honnête avec elle. Je n'ai plus rien à lui cacher désormais. Elle connaît une bonne partie de ma vie. Elle sait qui je suis. Mieux quiconque peut-être. Je veux la rendre heureuse plus que tout, car elle le mérite réellement. Je l'invite à s'éloigner du bar, nos verres dans nos mains respectives pour venir s'asseoir à un tabouret non loin de là. Nos verres attendent d'être dégustés, mais avant j'en profite pour parsemer son cou de baisers enflammés. Pendant l'acte, les trois mots sont sortis de ma bouche. Un élan du cœur sans doute. Ces trois mots que je n'aurai jamais cru pouvoir redire un jour.  Je n'ai peut-être pas choisi le moment adéquat. Ma déclaration la prend de court. Elle ne sait pas quoi me dire. Son silence devient un tantinet pesant. Finalement, elle ouvre la bouche. Elle me dit  « Je t'aime » d'une façon troublante. Je sens l'émotion dans sa voix, mais surtout la confusion. C'est peut-être trop pour elle. Donc pour l'apaiser, je lui dis que je peux revenir sur mes propos si cela la gène tellement. En vérité, je pensais ces mots sincèrement. Je ne compte pas revenir dessus. En général, je suis quelqu'un de pondéré. Je ne dis jamais ces choses-là à la légère.  Elle se dit perdue, mais elle est sincère concernant mes sentiments à son égard. Je n'en doutais pas. Je comprends mieux maintenant sa réaction de tout à l'heure. Je dépose un doux baiser sur sa tempe, puis la maintient contre moi, ne voulant plus la lâcher. J'en ai encore le coeur qui bat. - Mon coeur va exploser. Je ris légèrement. Les pulsations sont trop fortes. J'essaie de me calmer - Personne ne t'a jamais dit ses mots là ? Même pas ta famille ? Je sais qu'avec ses soeurs et sa mère, ce n'est pas le grand amour. Et son père ? Je ne sais pas quel genre de relation ils avaient. Tout ce que je sais, c'est qu'ils étaient très proches.   

Je suis perdue c'est vrai, je ne peux le nier. J'ai l'impression que mon esprit se vide peu à peu, comme s'il était déconnecté du reste de mon corps. J'ai été surprise par la déclaration d'Enoch. Je ne m'attendais pas à ce que ces mots sortent de sa bouche. En réalité cela faisait longtemps que je m'étais dit que cela ne m'arriverait jamais. Je m'étais résolu, personne ne m'aimerait jamais. Alors là je suis pris de court. Il m'avait dit être en train de tomber amoureux de moi oui, mais me dire ces mots là c'est autre chose. Ça revêt une toute autre signification à mes yeux, un moment particulier. Il ne s'en rend pas compte, je suis émue, je suis bouleversée en réalité. Je ne dis plus rien, je me sens presque paralysée. Je lui réponds un peu hésitante, je sens que mes paroles n'ont pas l'air sincères. Pourtant elles le sont. Je ne doute pas de ce que je ressens pour lui, et je tiens à ce qu'il le sache. Je tiens à ce qu'il sache pourquoi j'ai réagi de cette manière. Je n'ai pas envie qu'il pense que je partage pas ses sentiments. C'est une sensation merveilleuse de se sentir aimée, ça l'est encore plus d'aimer cette personne en retour. Je suis certaine de ça, de cet amour que je ressens pour lui, à chaque fois que je le vois, que je suis avec lui, qu'il m'embrasse, ou qu'il n'est pas avec moi. Je suis heureuse, je ne pourrais l'être plus. Ses lèvres se déposent contre ma tempe, je ferme les yeux un instant. Je me laisse aller dans ses bras, je ne pense plus à rien quelques secondes. Il me dit que son cœur va exploser. Je me détends un peu. « Le mien aussi. » je lui dis dans un sourire. Il bat à tout rompre même. Il me demande si jamais personne ne m'a jamais dit 'je t'aime', même pas ma famille, non même pas. « Ma mère ne m'aime pas, je pense que mes sœurs non plus. Quant à mon père, et bien disons que l'on n'a jamais été très démonstratif l'un envers l'autre. On était pareil, c'est difficile de le dire. Alors non jamais. » Je me serre un peu plus contre lui, ça me fait un peu de peine aussi de parler de mon père, mais je n'ai pas trop envie de penser à lui.