C'est difficile de se retrouver simplement tous les deux. En même temps nous étions nombreux et toujours entourés de caméras. J'apprécie la compagnie de chacun des candidats, mais aucune autant que celle d'Enoch bien évidemment. On n'a pas souvent l'occasion d'être seul à seul, ou pas aussi souvent que je le voudrais peut-être. Je ne sais pas si je suis la seule à ressentir cela. Mais j'ai besoin de m'isoler parfois, la foule m'oppresse, je me sens en sécurité avec lui, sa seule présence m'apaise. Tout ça c'est nouveau pour moi, il le sait, mais je ne sais pas s'il s'en rend compte. Cela fait longtemps que j'avais renoncé à être heureuse. Je n'étais jamais tombée amoureuse avant, parce que personne ne m'en avait jamais laissé le temps. J'essaie d'apprivoiser ce sentiment, mais parfois tout devient confus dans mon esprit. Pourtant je suis certaine de mes sentiments, je suis certaine de savoir ce que je ressens pour lui. Ce soir je lui ai proposé de prendre le dîner avec moi. Simplement manger avec moi, pas que je lui préparerais quoi que ce soit, je sais simplement prendre les aliments et les mettre dans le four ou le micro-onde. Je suis très douée pour ça. C'est ce que j'ai fait, j'ai mis une pizza à chauffer. J'espère que ça ne le dérange pas, il n'a rien dit. Alors on a mangé, on a parlé de tout et de rien, on a rangé et puis je lui ai proposé de faire un tour au saloon, pour boire un verre. On arrive, je me place derrière le bar. « C'est moi le barman ce soir, qu'est-ce que je te sers ? » je lui demande dans un sourire, je plaisante un peu. Je sors deux verres, j'ancre mon regard dans le sien l'espace de quelques secondes. Je viens caresser doucement son bras, avant de me pencher pour l'embrasser tendrement, furtivement. « J'espère que j'aurais le droit à un gros pourboire pour tout ça. » Je ris légèrement. Je suis détendue, je souris, je ne me soucie pas de grand chose. Je le regarde avec tendresse, je me dis que j'ai bien fait de participer à ce jeu.

J'ai parfois l'impression de vivre un rêve éveillé. Je me sens plus heureux, ces temps-ci. La présence de Avalon y est pour beaucoup. A mes yeux, elle n'est plus vraiment ma partenaire. Ce que nous partageons est tellement plus fort que je peine à trouver des mots pour décrire ce que je ressens à chaque fois que je la regarde. Je suis chanceux de l'avoir à mes côtés. Je savoure chaque moment à ses côtés. Bien qu'on manque cruellement d'intimité, je peux me contenter des instants que nous passons que tous les deux. Je n'ai pas à me plaindre jusqu'ici. Cependant, j'aimerai me retrouver seul avec elle. Rien que nous deux. En tête-à-tête. J'ai hâte d'être à l'extérieur pour commencer notre vie à deux. Pour le moment, il faut prendre son mal en patience. Elle m'a proposé  qu'on dîne ensemble. Je n'ai pas pu refuser. Au menu, une pizza. Cela me va. Je ne suis pas compliqué question nourriture. J'aime les choses simples. On mange en discutant de sujets divers. On fait la vaisselle. Elle décide de m'emmener faire un tour au saloon. Je la suis. On arrive sur les lieux. Elle devient le barman, le temps d'une soirée. Je lui souris tandis que je prends devant elle. Elle est derrière le comptoir. Elle me demande ce que je veux boire. Je fais mine de réfléchir : - Pourquoi pas un bourbon ? Cela fait un bail que je n'ai pas pris une goutte d'alcool. Je ne dois pas trop en abuser, ce soir parce que je supporte mal l'alcool. L'abus d'alcool me ravive de mauvais souvenirs. Ses lèvres viennent se poser furtivement sur les miennes. Je frémis. - Oui, tu en auras un très gros.  Je joins son rire au sien. Je me penche pour lui offrir un autre baiser que je prolonge un peu plus. Je me détache et caresse ses cheveux, en lui souriant tendrement. - Je voudrais plus des moments comme ça. Je ne la veux que pour moi. Malgré la présence des caméras et des candidats, je suis plus à l'aise. Je me montre de plus en plus démonstratif. Je n'ai plus éprouvé ce genre de sentiment depuis longtemps. Je me sens vraiment bien avec elle.    

Je ne me suis rarement sentie aussi heureuse de toute ma vie. C'est grâce à Enoch. Il me rend heureuse, je savoure chaque moment que je passe avec lui. Ils me sont tous précieux. Ce que je ressens pour lui est tellement fort, ça a dépassé tout ce que je pouvais penser. J'aimerais passer plus de moment seule avec lui, j'en ai besoin parfois. Je trouve que l'on n'en a pas assez souvent l'occasion, même si bientôt on pourra en avoir tous les jours, alors il faut aussi savoir profiter de la présence des autres candidats. Pourtant ce soir j'ai décidé de n'avoir Enoch qu'à moi, il n'a pas protesté de toute manière. Je lui ai proposé de manger avec moi. J'aurais aimé lui faire à manger, lui cuisiner quelque chose mais je suis incapable de faire des pâtes cuites correctement. Alors je me suis contentée de mettre une pizza au four, je crois qu'il n'a rien trouvé à y redire. Puis je lui ai proposé que l'on aille au saloon, pour boire un verre entre autre, pour être seuls également. Je me place derrière le comptoir quand nous entrons. Je joue le barman pour quelques instants. Il voudrait du bourbon, je hoche la tête, je sors la bouteille et en verse dans nos deux verres. Puis je me penche vers lui, je l'embrasse furtivement. J'exige un gros pourboire pour le service et les baisers, je ris légèrement. J'en aurai un très gros il me dit. Il m'offre un nouveau baiser, j'y réponds avec envie. Il se détache et caresse mes cheveux, je lui souris toujours tendrement. Il voudrait plus de moments comme celui-là. Sans cesser de sourire, je fais le tour du bar pour revenir à ses côtés. « Bientôt on pourra en avoir autant que l'on veut. » je dis dans un grand sourire. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en pensant à ce qui nous attend à la sortie. Je m'approche de lui, je passe mes bras autour de lui, déposant tendrement mes lèvres sur les siennes, puis une nouvelle fois, et encore. Et encore. « Et on aura même plus les caméras pour épier le moindre de nos faits et gestes. » Et ça ce sera déjà un poids en moins.

J'ai tous les symptômes de l'homme transi d'amour pour sa belle. Les battements de cœur incontrôlables, les frissons qui me parcourent au contact de sa peau et ce nœud au ventre quand elle est loin de moi. Je suis amoureux de cette femme. Elle est devenue la personne la plus importante que je souhaite chérir à chaque instant. Entre nous, c'est une évidence. Un lien fort nous unit. Je ne peux plus imaginer ma vie sans elle désormais. A deux, nous sommes plus forts, plus liés que jamais. Ce soir, nous avons eu notre petit moment en tête-à-tête autour d'un dîner pas prise de tête. Des moments simples comme ceux-là, j'en voudrai plus à l'avenir. Nous poursuivons notre soirée au saloon. Je demande du bourbon qu'elle s'empresse de servir dans deux verres. Bientôt, on pourra être que tous les deux, me dit-elle. Elle me gratifie d'un sourire franc. Mon palpitant loupe un battement. Son sourire me fait toujours autant chavirer. Elle contourne le comptoir pour me rejoindre. Je souris rien qu'en pensant à notre retour à l'extérieur du nid. Je suis impatient d'y être. - J'ai hâte de t'avoir rien que pour moi. Elle enroule ses bras autour de moi. Elle m'embrasse une première fois. Je me laisse faire. Puis une deuxième fois. J'en frémis. Des baisers à n'en plus finir. Mes mains viennent caresser son dos. Oui, plus de caméra.  - Dommage ... Je commençais à m'y faire. Je ris légèrement. Je plaisante de plus bel. Je la dévore du regard, en arborant un sourire mutin. Mes lèvres capturent à nouveau les siennes pour un baiser plus tendre. J'ai oublié de lui dire quelque chose. C'est le moment. Je soupire. - C'était mon anniversaire, la semaine dernière ... J'avais complètement oublié. Je ne fête plus mon anniversaire depuis longtemps. Ça m'est sorti de la tête. Ce n'est pas une date très importante de ma vie. A chaque fois, cela fait remonter d'affreux souvenirs. Mais j'avais besoin de lui dire. Je ne sais pas pourquoi. Elle va bientôt faire parti de ma vie. Ce sont des choses qu'elle doit savoir sur moi. Je la serre fort contre moi, caressant son dos du bout de mes doigts.   

C'est incroyable de voir à quel vitesse je me suis attachée à lui. A quel point ce que je ressens pour lui est fort désormais. Cette affection s'est peu à peu transformée en amour c'est vrai, je ne peux le nier. Je n'en ai pas envie de toute manière. Je profite de chaque moment que nous passons ensemble, j'ai parfois l'impression que tout n'est pas réel, tant ce qui nous unie est fort. J'aime passer du temps seule avec lui, je voudrais que nous puissions être seuls plus souvent, tous les jours un peu. Ce soir on a eu tout le loisir de manger à deux, sans personne d'autre. Le saloon est notre prochaine destination. Il veut du bourbon, je nous en sers un verre chacun avant de faire le tour du comptoir. Il a hâte de m'avoir rien que pour lui. Je le gratifie d'un sourire rempli de tendresse. Si je suis bien ici, j'ai hâte que l'on commence notre vie tous les deux à l'extérieur. « J'ai hâte de n'être rien qu'à toi. » je lui dis en plaisantant. Puis je passe mes bras autour de lui, je l'embrasse une première fois, et encore et encore. Ses mains caressent mon dos, je frissonne. « On pourra toujours en installer si tu veux. » Je joins mon rire au sien. Ses lèvres se déposent tendrement sur les miennes, j'approfondis le baiser quelques secondes, posant ma main sur sa joue. Je le vois alors soupirer. Je suis inquiète quelques secondes avant qu'il ne prenne la parole. C'était son anniversaire la semaine dernière, il me dit. Mais ... « Je ... Pourquoi tu ne me l'as pas fait ? J'aurais ... J'aurais fait quelque chose ... Et puis j'ai même pas de cadeau pour toi ... Et puis ... Bon anniversaire en retard. » Je suis un peu perdu pour le coup, presque peinée. Il devait bien avoir une raison pour ne pas m'en parler, mais pourquoi le faire maintenant alors ?

Nous parlons de la présence omniprésente des caméras. En sortant d'ici, nous en serons débarrassés. Et ce, pour toujours. Nous évoluons sous l'objectif des caméras. Je m'y suis presque habitué, à force. Cela devient gênant quand on souhaite un peu d'intimité. Je rêve du jour où nous nous retrouvons que tous les deux. Elle ne serait rien qu'à moi. Elle a tout aussi hâte que moi. Nous nous embrassons tandis que je caresse son dos. Elle me propose d'en installer pour plaisanter. Je réplique.  - Pourquoi pas dans la chambre ? Je ris légèrement. Je ne suis pas sérieux, bien sûre. Je n'ai pas envie que nos ébats soient filmés. Je n'ai pas encore perdu l'esprit. Enfin, je crois. Puis, je parle de mon anniversaire. Ce qui a légèrement peiné Avalon. Je le sens. - J'ai oublié, c'est tout. Il n'y a pas en faire tout un drame. Une partie de moi l'a peut-être fait délibérément. Le jour de mon anniversaire n'a rien de particulier. Je n'ai pas fêté mon anniversaire depuis un moment. Je ne pensais pas que cela lui tenait à cœur. Pour moi, il n'y a rien de grave là-dedans. Elle me souhaite un joyeux anniversaire tardif. Je la rassure en lui caressant la joue. Je continue à lui sourire en même temps. Je souffle : - Parce que mon anniversaire n'a jamais vraiment eu d'importance jusqu'ici. C'est difficile à expliquer. Je n'ai pas connu une enfance très heureuse. Les anniversaires, on les fêtait rarement faute de moyens. Depuis la mort de ma mère, les anniversaires n'étaient plus pareils. Je me suis fait à l'idée de ne pas célébrer mon anniversaire, chaque année, à la date prévue. - On fêtera mon anniversaire, l'année prochaine. Rien que tous les deux. J'espère qu'on sera toujours ensemble d'ici là. Je pense que c'est bien parti pour. Elle m'en veut peut-être. J'ai choisi ce moment pour qu'elle sache tout de moi. Je ne veux rien lui cacher. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour le dire. J'ai été maladroit, encore une fois. Je lui prends la main. Nos doigts s'entrelacent. J'affiche un petit sourire. - Et puis, j'ai déjà eu mon cadeau. Celui dont j'ai toujours rêvé.  Ma main caresse sa joue. J'approche mon visage du sien, mes lèvres frôlant les siennes. Je murmure : - Toi. Mes doigts se baladent sur sa nuque. Je la rapproche encore plus de moi. Je l'embrasse sans plus attendre.

Bientôt on sera débarrassé des caméras. J'ai hâte que l'on soit plus libre, même si ça va être étrange de ne plus être ici. Mais on pourra avoir plus d'intimité, nous ne serons que tous les deux. J'ai envie de voir comment ça va se passer. J'ai hâte aussi. Les caméras ne vont pas me manquer. « Oui c'est une très bonne idée. » Installons donc des caméras dans la chambre n'est-ce pas, c'est une idée merveilleuse. Je joins quelques secondes mon rire au sien. Il me parle ensuite de son anniversaire. Son anniversaire qui était la semaine dernière. Il ne me le dit que maintenant. Je ne comprends pas trop pourquoi. Je n'ai pas pu lui souhaiter, je n'ai même pas de cadeau pour lui. Je suis un peu peinée qu'il ne me l'ait pas dit avant. Il me dit qu'il a simplement oublié. Personne n'oublie son anniversaire d'ordinaire. Il ajoute que son anniversaire n'a jamais eu vraiment d'importance. « Pourquoi ? » Il doit bien y avoir une raison particulière. Je ne lui en veux pas de ne pas me l'avoir dit, je sais bien qu'il a ses raisons, il n'est pas obligé de tout me dire non plus. Je caresse son visage tendrement, je le regarde dans les yeux. On le fêtera tous les deux l'année prochain, je lui souris. « Oui ce n'est pas si grave que ça. J'étais simplement surprise que tu me le dises maintenant. Et puis oui on le fêtera tous les deux l'année prochaine. On aura plein d'autres anniversaires à fêter. » Je ris légèrement, là c'est moi qui m'avance un peu. On verra déjà pour l'année prochaine, rien n'est certain. Mais j'y crois, oui vraiment. Il ajoute qu'il a déjà eu son cadeau : moi. Je rougis, mais ça me fait sourire. Ses doigts sur ma nuque, je frissonne légèrement. Il capture mes lèvres une nouvelle fois, je réponds à son baiser, le prolongeant quelques instants. « Ton cadeau est un peu usé. » je lui dis pour plaisanter. Oui il n'en a même pas eu un nouveau, mais un vieux de trente-trois ans c'est moche. Je pose ma tête contre son torse, mes bras autour de lui. Je soupire, je suis bien là.

J'ai émis l'idée de vouloir installer des caméras dans notre chambre. Cela l'a fait rire et moi aussi. Une petite plaisanterie entre nous. On n'est pas du tout sérieux, bien sûre. Je serai content de ne plus être épié. J'ai hâte de me retrouver seul avec elle, d'avoir une véritable intimité. On n'en a construit une partie ici. J'aimerai continuer à notre rythme et mener une vie plus calme, plus posée. Rien que tous les deux. Il va falloir patienter un peu. Et puis, elle n'est jamais loin de moi. Je suis content qu'elle soit encore là, avec moi et de partager le même lit depuis le début de l'aventure. Je viens à lui parler de mon anniversaire. Un anniversaire que j'ai oublié de mentionner la semaine dernière. J'espère qu'elle ne m'en veut pas. Quand c'est le jour de mon anniversaire, je suis toujours pris d'une certaine mélancolie. J'accorde peu d'importance à cette date. Pourquoi., me demande-t-elle. Je baisse les yeux un instant. Je rétorque d'une voix éraillée. - Parce que la vie m'a privé de ma famille. Je n'avais plus eu le coeur à le célébrer. J'ai vécu sans famille pendant longtemps. Je me suis habitué à vivre en solitaire. C'est comme ça. Je l'ai accepté avec le temps. Cela a été dur au début, mais c'est du passé désormais. Je lève la tête, plantant mon regard dans le sien. Je continue à caresser son visage. -  Maintenant, c'est différent. Je t'ai, toi. J'ai envie de fêter mon anniversaire avec elle, l'année prochaine. Elle espère que ce sera tous les ans. Je hoche la tête. Moi également. Je lui avoue qu'elle est ce dont j'ai toujours rêvé. Je n'ai besoin de rien d'autre, à présent. Je l'embrasse avec envie. Un baiser qu'elle prolonge un peu plus. Elle trouve que mon cadeau est un peu usé. J'arque un sourcil interrogateur, puis me mets à sourire doucement. - Ça tombe bien. J'aime les vieilles reliques. Je ris une fois de plus. Je la taquine un peu. J'en ai le droit, non ? Et puis, on n'a pas tant d'âge d'écart que ça. - Qu'est-ce que ça te fait de sortir avec un jeunot ? Je viens d'avoir trente-et-un ans. Elle a deux ans de plus que moi. Mais je m'en fiche. C'est elle, la plus belle à mes yeux. L'âge m'importe peu.  

Il a le droit de ne pas tout me dire bien entendu, ça je ne l'exige pas de lui. Simplement sur l'instant j'ai été un peu peiné qu'il ne m'ait pas que c'était son anniversaire la semaine dernière, parce que pour moi ce n'est pas quelque chose de trop intime, et que j'aurais aimé le fêter avec lui. Ce n'est pas grave au final, il a oublié. Ce n'est pas important pour lui, je peux le comprendre. Enfin je vais essayer, je lui demande pourquoi. Il me répond qu'il n'avait pas envie de le fêter sans sa famille. Je hoche la tête, quelque part ma seule famille ça a toujours été mon père. Je ressens aussi de l'affection pour mes neveux et nièces mais je les plains d'avoir de telles mères. Je caresse tendrement sa joue, y déposant un léger baiser. « Oui je comprends, je n'ai pas eu envie de fêter le mien l'année dernière, après ... après la mort de mon père. » Est-ce que j'ai envie de le fêter cette année ? Oui s'il est là, sinon je n'en ai pas envie non, pas si Enoch n'est pas là, pas si mon père n'est pas là. Il ajoute que c'est différent maintenant, il m'a moi. Mes lèvres s'étirent en un sourire tendre. « Tu auras le plus beau des anniversaires. » que je lui dis dans un léger rire. Je veux que ce jour ne soit plus associé à la nostalgie, à la perte de sa famille. Je ne veux plus jamais qu'il soit triste. C'est utopique, un peu naïf. Pour plaisanter je lui dis que son cadeau est un peu usé. C'est vrai je suis vieille. Il plaisante, me disant qu'il aime les vieilles reliques. « Tu es très arrogant. » je lui dis sur le ton de la plaisanterie. Ce que ça fait de sortir avec un jeunot ? Un léger rire s'échappe de mes lèvres. Nous n'avons pas tant d'années de différence que cela. Trois, c'est bientôt mon anniversaire à moi aussi. « Parfois ça me pèse, il y a un vrai problème de générations entre nous. » Bien entendu je plaisante. Trois ans c'est rien, surtout à nos âges, ça ne veut rien dire. Je m'en moque bien. Je le regarde tendrement, capturant de nouveau ses lèvres pour un baiser plus langoureux. Je viens poser ma tête contre son torse. « Tu sais parfois très égoïstement, j'aimerais que ton secret soit découvert, pour qu'on puisse en parler. » je lui dis dans un nouveau rire. Mais je voudrais qu'il garde son secret jusqu'au bout, on aura tout le temps d'en parler après.

Ce n'est qu'un anniversaire. Rien de dramatique. Je tenais à ce que Avalon soit au courant, c'est tout. Je veux qu'elle sache tout de moi. Mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Il y a des choses que je ne pourrai lui révéler tout de suite. Nous avons tous des choses à se faire pardonner. Ma date d'anniversaire est passée. Cela me touche de voir qu'elle prend ça à cœur, car je la sens peinée de ne pas l'avoir su. Je suis limite gêné d'avoir oublié cette date. A quoi bon célébrer son anniversaire quand on n'a plus de famille ? Je lui explique pourquoi. Elle me réponds que depuis la mort de son père, elle n'avait plus eu le cœur de célébrer le sien. Je hoche la tête. Je comprends ce qu'elle a éprouvé. - C'est quand ton anniversaire ? Histoire de réfléchir à un cadeau en avance. Maintenant, elle est tout ce que j'ai. J'ai envie de la rendre heureuse. J'aurai le plus beau des anniversaires, me dit-elle. - J'espère avoir le plus beau des cadeaux. Je joins mon rire au sien. J'apprécie notre complicité. On peut rire de tout, se taquinant à tour de rôle. - Toi aussi. Tu auras le plus beau des anniversaires. Je te le promets. Je colle mon front contre le sien. En parlant de cadeaux, elle trouve le mien un peu usé, c'est-à-dire elle. Ce à quoi je réplique une petite plaisanterie sur les reliques. Moi, arrogant ? Je m'offusque : - Pas du tout. Tu n'accepte pas de vieillir, toi. Je ris légèrement. Je la taquine une fois de plus. Elle regrette qu'il y ait un vrai problème de générations. Je rétorque sur le même ton : - Je ne vois pas quel est le problème. On n'a pas tant d'âges d'écart que ça. Trois, c'est plus que raisonnable. Et puis, l'amour n'a pas d'âge. On échange un baiser langoureux. Un léger frisson parcoure mon échine. Je la sens se blottir contre moi. J'entoure ses épaules de mes bras. Elle évoque mon secret. Un secret qui commence à me peser. J'aimerai lui en parler. Pour l'instant, c'est impossible. Je hausse les épaules. - Je doute que t'aie envie de connaître les détails sordides de mon secret. Je m'esclaffe. Mon secret ne va pas tarder à être découvert. C'est un pressentiment que j'ai depuis un moment. Ce serait une sorte de soulagement au final. Je pourrai agir à ma guise, comme si on m'enlevait un poids de la conscience. Je desserre mon étreinte, je l'attrape par la main délicatement, je prends son verre de bourbon sur le comptoir que je lui tends, je saisis le mien. Je l'emmène plus loin du bar. Je m'assois sur un tabouret, près d'une table sur laquelle je dépose mon verre.  Je l'attire doucement contre moi. Ma tête se niche au creux de son cou. Je hume son parfum et le parsème de baisers ardents. Et dans un murmure, je lui dis  : - Je t'aime. C'est sorti tout seul. Je lève les yeux vers elle. Je plonge mon regard dans le sien. Elle ne dit rien. Embarrassé et les joues légèrement empourprées, je bafouille. - C'est un peu trop tôt, c'est ça ? Je n'aurais peut-être pas du. Je ne regrette pas de lui avoir dit ses mots, en tout cas.