La nuit descendait en douceur sur la maison, comme retardé par le temps qui se couvrait. La neige qui menaçait de dégringoler éclairait le paysage quant la nuit devant s'étendre tel un voile. Les flocons finirent par regagner leur liberté et malgré le vent, descendirent en douceur pour recouvrir la terre d'une parure de lumière, celle-ci ayant été avalée par le soir. La capuche relevé, dissimulant mon visage dans l'ombre, je restais malgré le froid, assis sur ma chaise de jardin en train de boire une chocolat chaud. Le liquide brûlant dissipait une chaleur bienfaitrice dans mes veines, rendue encore plus agréable par le froid polaire auquel je me confrontais. Me levant souplement, je fis quelque pas dans le jardin, observant la poudreuse se former sur les plantes. Le fracas de la mer ne me parvenait pas, mais en revanche, le vent se fit plus cinglant. Les flocons, ayant pris de tailles, furent également plus nombreux et fouettaient mon visage désagréablement. M'étant éloigné de la maison, j'ouvris la porte de la cabane en bois avant de la claquer derrière moi, secouant ma capuche déjà envahie. Soufflant dans mes mains désormais gelées, je rouspétais seul, grognais serait plus juste. La température avait dégringolé d'un coup d'un seul une fois le vent levé.

-Bon sang il caille.

Un bruit, et je me retournais, pour comprendre que je venais de faire irruption pendant le confessionnal de Chloé,du moins la fin. Lui faisant un signe, je souris amusé.

-Je crois qu'on est bloqué quelques minutes, à moins que tu ne désires te transformer en bonhomme de neige. Ce qui serait nettement moins sexy.

La regardant intensément, j'observais sa longue chevelure dorée tressée retomber sur ses épaules, tandis que je revins sur son regard aussi chaud qu'une coulée de miel. Intéressant.. Je saurais vite oublier le polaire rien qu'en la regardant.

C'était un temps à rester coucher. Le genre de journée où on a tout simplement envie de rien faire. J'étais assez nostalgique ces derniers temps, m'ennuyant de ma vie à New York, de mes amis, de mon travail, bref de tout. J'étais comme ça, à un certain moment, j'en venais à suffoquer, à vouloir changer d'air. Je suis probablement la fille la plus instable, ce qui fait que j'ai de la difficulté à vivre dans cette maison, où j'ai l'impression qui ne se passe rien. Je devrais peut-être faire quelque chose... dépenser tout l'énergie qu'il y a à l'intérieur de moi. J'enfilai donc mon manteau et je pris une tuque pour me garder au chaud, prête à aller faire du jogging dans le jardin. Bon... le jardin n'est pas très grand, mais au moins je vais grouiller à quelque chose. J'étais sur le point de sortir dehors lorsque cupidon me demanda de me rendre au confessionnal. Un peu déçue, je traversai tout de même le jardin pour me rendre à la cabane en bois pour y dire mes pensées. Je parlai pendant un bon moment de ce que je ressentais, de ce qui se passait dans la maison, bref, tout ce que le petit ange voulait entendre. Mais oui... tout va bien, j'ai pas l'impression que les gens se questionnent sur mon secret, ce qui est une bonne chose. J'espère que la semaine se passera bien... Mais j'aimerais un peu plus d'action ! je dis à peine mes derniers mots que la porte s'ouvrit pour laisser un garçon que j'affectionnais particulièrement. Bon sang il caille. Je souris en l'entendant, c'est vrai qu'il ne faisait vraiment pas chaud, mais j'avais un bon manteau sur moi pour me garder au chaud. Je crois qu'on est bloqué quelques minutes, à moins que tu ne désires te transformer en bonhomme de neige. Ce qui serait nettement moins sexy. Bloqué avec toi... c'est pas une si mauvaise nouvelle tu sais ! dis-je en plissant légèrement les yeux, affichant un air agicheur, tout en gardant de mon mystère. J'espère que tu n'écoutais pas aux portes... sinon tu as entendu des choses secrètes à mon égard...

J'avais conscience d'avoir fait irruption sans toquer, et je félicitais ma chance d'avoir pu échapper à l'erreur d'avoir débarquer en pleine interview. J'aimais franchement sa coiffure, les nœuds dans ses cheveux formant ce qu'elles appelaient une tresse lui allaient vraiment à merveille. Son visage ainsi dégagé laissait entrevoir un minois bien plus doux, bien que cette impression disparue lorsqu'elle prononça ses premiers mots. Le charme vibrait dans sa voix, son air me provoquant dans ce sens sans qu'elle ne dévoile réellement ce qu'elle pensait, une part de mystère demeurant autour d'elle. Souriant lentement, je finis par retirer mon bonnet, frottant légèrement les cheveux avant de retirer mon blouson. Si nous étions bloqué pour un moment, autant se mettre à l'aise, surtout que la pièce était agréablement chauffée. M'installant sur le canapé à côté d'elle, je fis apparaître un léger sourire avant de murmurer.

-Je n'ai pas besoin d'écouter aux portes pour les apprendre.

Je lui fis un léger clin d'oeil, joueur, car évidemment, je n'avais rien entendu de sa conversation et je ne me doutais absolument pas de quoi elle avait bien pu parler. La fixant intensément, je souris charmeur avant de lui demander d'une voix chaude.

-Donc, de quel genre de secrets s'agissait-il?

Je m'amusais, et à vrai dire, en sa compagnie, c'était d'un facile étonnant. Elle faisait partie à mes yeux et de loin, des filles les plus intéressantes de la maison. Ses prunelles claires étaient deux havres dans lesquels il était si facile de se perdre, et je n'étais pas contre une conversation tournée sur ses pensées et réflexions.

Le regardant enlever son manteau, je fis de même, commençant à avoir bien chaud dans cette petite pièce. Penchant légèrement la tête sur le côté, je le regardai s'asseoir près de moi, contente de passer un moment seul avec lui. J'appréciais vraiment la présence d'Alcéo, aimant le petit jeu qui s'était installé entre lui et moi dès les premiers instants.Je n'ai pas besoin d'écouter aux portes pour les apprendre. Vrai. Il connaissait déjà mon plus gros secret. Celui dont je ne pouvais parler dans la maison... et dont je n'avais pas vraiment envie de parler. Bien que je n'en avais pas honte, les gens ne m'aborderaient plus de la même façon en sachant mon secret. Mais bon, Alcéo ne semblait pas s'en plaindre, ce qui ne m'étonnait pas non plus. Et mon secret te plait j'imagine ?! dis-je, légèrement amusée. Je ne voulais pas m'attarder sur le sujet, mais puisqu'on en parlait. Puis ils me demanda de quels autres secrets j'avais bien pu parler. D'un sourire mystérieux, je m'avançai vers lui, plongeant à mon tour mon regard dans le sien, quelque peu envouter, comme à chaque moment passé avec lui. Oh tu sais... Certains disent que j'ai tué un homme... D'autres disent que je suis une prostituée... Des rumeurs... ou pas !! Je souris encore plus, m'approchant tout près de son visage sans pour autant le toucher, ne pouvant pas à cause du règlement de cupidon.

Je l'écoutais pensif, songeant à son secret. Je n'avais aucun jugement à porté sur les uns et les autres, tandis que plongeant dans ses yeux, je souris amusé avant de baisser la tête pensif. Comment répondre à sa question. Simplement sans doute? Relevant en douceur la tête vers elle, je fis naître un sourire séducteur avant de murmurer la voix chaude. « Je dirais plutôt qu'il m'indiffère. Je t'apprécies pour ta personnalité joueuse, et non forcément parce que tu es ci ou cela. Je suis certain que celles qui sont dans le même cas ne sont pas aussi intéressantes que toi. » Je lui fis un léger clin d'oeil tandis qu'un sourire mystérieux accompagna sa réponse. Mais avant que les mots ne franchissent la barrière de ses lèvres, elle pencha légèrement la tête, son souffle chaud heurtant ma bouche tandis que ses prunelles s'agrandirent en un espace clairement charmeur, hypnotique même. Me perdant quelques secondes entre ses cils, je percutais au premier de ses mots, amusé de voir jusqu'où pouvait aller l'imagination des candidats. « Rumeurs ou pas... elles sont à l'opposées l'une de l'autre, tu inspires beaucoup de choses. » Soufflant sur son nez, je me délectais de jouer, de la pousser au désir bien que me piégeant, sachant que Cupidon avait interdit les attouchements. Je n'étais pas concerné par cette clause, mais il n'était pas sans humour que de taquiner légèrement les candidats, d'autant plus s'ils étaient dans mon top favoris. Qui aime bien châtie bien à ce que disait le proverbe. « Et tu as des idées sur le secret des autres? Prenons le mien par exemple. » Je l'observais, amusé et charmeur à la fois, tandis que j'attendais. Je jouais avec mon secret, l'exposant si bien qu'il demeurait invisible.

Sa réponse me rassurait. Je ne sais pas pourquoi je me sentais aussi soulagé que mon secret l'indiffère... Probablement parce que c'était une première, habituellement, les gens réagissaient fortement. Probablement aussi que j'appréciais Alcéo, et que je n'aimais pas penser qu'il voulait être avec moi que pour ça. Je souris franchement, simplement, comme pour le remercier de ne pas juger. Mais ce moment de franchise ne dura que quelques secondes, reprennant mon air mystérieux que j'aimais tant, cet air qui me collait si bien à la peau. « Rumeurs ou pas... elles sont à l'opposées l'une de l'autre, tu inspires beaucoup de choses. » Je frissonnai en sentant son souffle chaud contre la peau de mon visage, mon corps m'envoyant une certaine décharge électrique. Il jouait avec moi, comme je jouais avec lui et ça me plaisait énormément. Je t'inspires quelles genre de chose... ? murmurais-je, terriblement séductrice en battant plusieurs fois les cils. Je finis par éclater de rire, trouvant que je poussais peut-être la séduction un peu trop loin, me semblant ridicule ! Je me reculai pour reprendre ma place bien confortablement, en riant toujours puis je souris doucement au jeune homme devant moi.« Et tu as des idées sur le secret des autres? Prenons le mien par exemple. » Hum... J'ai pas trop d'idée pour le tiens. Tu t'entraines beaucoup. Tu veux faire les olympiques ? Ou peut-être que t'es obsédé par ton corps.. dis-je en devenant pensive, réfléchissant à ce que j'avais bien pu observer d'Alcéo. Ou peut-être que c'est un truc avec Betty-Jayne... Vous vous regardez drôlement tous les deux ! ajoutais-je ensuite en levant un sourcil, tout en gardant mon regard dans le sien. C'était une question en quelque sorte.