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 The forgotten circus (10/10, 18h03)

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MessageSujet: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyLun 8 Oct 2012 - 17:29

FEATURING MADS

Ce qu'Ismay foutait tout près du ruisseau, c'était une bonne question. Ses pas l'avaient guidée sans même qu'elle ne s'en rende compte, ni même qu'elle cherche à résister. Lorsque son esprit était accaparé par quelque chose, vraiment accaparé, il était rare qu'elle parvienne à être en même temps attentive au reste. Car savoir prêter attention à divers détails ou truc bidules tout en étant occupée, oui, ça, elle savait le faire. Ça s'apprenait, et elle l'avait appris, pas forcément de bonne grâce, d'ailleurs. Et puis il y avait le reste. Le reste qui te prend tellement aux tripes que c'est impossible de t'en défaire. Ismay était dans cet état d'esprit. Elle était passée devant Elliot sans la voir, avait ignoré Louis, avait à peine répondu à Raphaël qui la saluait d'un regard. Peu importait, elle était plongée dans les méandres de son âme qui se mêlait à celle des notes et de la voix raisonnant dans ses oreilles. Les bras tendus, elle passa d'une pierre à une autre, manqua de glisser, se rattrapa, sauta à nouveau sur une autre pierre. Elle marchait ainsi sans autre but que celui d'être en mouvement et d'écouter, jusqu'à se retrouver face à une partie beaucoup plus profonde du ruisseau, ce que l'anglaise nota simplement, quelque part dans un coin de son cerveau. Pas une question ne lui vint à l'esprit. Ni pourquoi le relief était tel à cet endroit du village, ni combien de mètres cube d'eau le bassin pouvait contenir, ni le nombre d'hommes qu'il pouvait contenir en même temps. Se mouvant à pas de loup jusqu'au bord, elle s'accroupit, les bras enroulés autour de ses genoux, prenant simplement garde de ne pas arracher ses écouteurs, et observa le fond de l'eau. Elle resta ainsi de longues minutes durant, parfois allant troubler le calme de la surface du ruisseau de ses doigts, dessinant dessus des formes sans formes, des visages sans traits. Ce n'est que lorsqu'une goutte vint à son tour agiter l'eau qu'elle se rendit compte qu'elle pleurait. Et la musique hurlait toujours dans ses oreilles. Une simple chanson parvenait à l'émouvoir aux larmes. C'était à la fois beau et abominable. Elle n'avait même pas l'excuse du moment particulier qu'elle se remémorait à l'écoute. Non, pas du tout. Elle était émue par le morceau, rien de plus. Elle renifla au moment où, à l'autre extrémité du ruisseau, elle aperçut un reflet aux cheveux roux. Rompant aussitôt la magie, Ismay se releva brusquement, passant par réflexe la manche sur ses joues, avant d'accrocher le regard de Mads. Un temps. « Tu n'as rien vu » souffla-t-elle. Pourquoi était-elle honteuse ? Maddie la comprendrait, non ? Non ? Peut-être. Peut-être pas.
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyLun 8 Oct 2012 - 19:01

Je quitte Janka, je laisse derrière moi notre entrevue, je laisse derrière moi le décor de la cour extérieure de l’Ecole Municipale de Fille. Je laisse tout cela d’une aisance déconcertante et je pense déjà à autre chose. Je suis déjà perdue dans les dédales de mon intérieur tantôt sombre tantôt luminescent tantôt les deux à la fois mais jamais, ô grand jamais, intelligible. Parce que sinon ce serait trop simple, beaucoup trop. Et rien ne l’est. Néanmoins, cette facilité à tout mettre de côté, à tout refouler dans un coin, à intercaler cela dans une parenthèse ne me surprend qu’à peine. J’ai parfois cette impression de vivre des morceaux voire parcelles de vies, des petits bouts de vie qui n’auraient rien à voir les uns avec les autres. Mais que le processus de l’existence s’amuse à recoudre, à recoller. Ces fragments, sans liens, qui se succèdent machinalement. Je ne fais que passer. Passer d’un décor à un autre, d’un paysage à un autre, d’un interlocuteur à un autre, d’une pensée à une autre... Mon quotidien ne rime qu’à cela et il poursuit son mouvement circulaire, cyclique, parfaitement rôdé, parfaitement calculé. La mystère n’a jamais été une composante prédominante pas plus que le suspens. Mais là, ici, c’est différent. Presque. Je traine des pieds, les mains enfouies dans les poches, tête baissée, prunelles rivées sur les pavés. Je sors du village. Je serpente les sentiers jusqu’à apercevoir une silhouette. Une silhouette équivalent une possible interaction. La voilà ma nouvelle scène, ma nouvelle pièce à ajouter à mon puzzle de la vie. Je reconnais cette ombre, cette silhouette comme étant celle d’Ismaylange. Je plisse les yeux et malgré cela je n’arrive pas à discerner clairement ce qu’elle fait. Aussi, ai-je l’idée de m’approcher, de m’aventurer jusqu’à elle. Elle postée de l’autre côté de la rivière. Et, lorsque j’arrive, lorsque mes iris parviennent à desceller et voir clairement. C’est un spectacle qui vient me gifler de sa puissance. Silencieusement, discrètement, je ne veux pas, surtout pas. Continue. N’ouvre pas les yeux, ne me regarde pas. Je ne suis pas là. Absolument pas là. L’étendue d’eau nous séparant joue son rôle. Inconsciemment, je m’installe au bord de la rive et… aussi gênant et intrusif que peut être mon comportement je la regarde, je la contemple. Tout à la fois absente et présence. Tout à la fois là, sans être là. Bercée par la musique je vois sa tête osciller sensiblement, ses doigts se jouer de la surface désormais striée, mais surtout… des perles d’eau salée s’échapper de ses paupières closes et aller se perdre dans le cours d’eau. Touchée par cette sincérité qui s’émane, cette intimité que je ne veux surtout pas rompre ou briser, je sens mes traits se déformer pour afficher une expression qui m’échappe et que je ne cherche pas à analyser. Pas maintenant, je m’en fous. Fascinée, oui c’est le mot. Je suis fascinée parce que, pour une fois, je suis observatrice, spectatrice et non actrice. Pour une fois je suis l’étrangère qui se délecte de la scène, qui en apprécie jusqu’aux moindres détails. Je le vis par procuration uniquement. Et, dans mon empathie viscérale, je sens mes prunelles s’humidifier alors que j’entre dans une phase de perdition jusqu’à ce que sa voix s’élève et brise la tension de ce moment. Je cligne des yeux et secoue la tête. Je mets du temps à réactualiser, à réagir à sa voix qui s’adresse à moi. J’ai rien vu ? Au contraire, j’ai tout vu, absolument tout… Murée dans le silence, je sens mes jambes se déplier et s’aligner, survoler les rochers, avant qu’instinctivement mes bras n’aillent entourer la jeune femme qui n’a absolument rien demandé. « Désolé... » je lui souffle.
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyMar 9 Oct 2012 - 21:45

Ses yeux semblaient la transpercer, comme si elle pouvait lire tout ce qui se passait sous sa chevelure, dans son crâne, son esprit, son âme, presque. Maddie était musicienne. Pas vrai ? Qu'est-ce qui faisait un bon musicien ? Le talent apparent avec lequel il tâte de son instrument ? L'émotion qu'il est capable de faire passer ? Le fait qu'il ne s'agisse non pas d'un instrument mais d'un énième membre de son propre corps, comme greffé au bout de ses doigts ? Ou pouvoir s'émouvoir au-delà des mots des traits concentrés à l'extrême, de la tension sur visage, des yeux fixes, des lèvres pincées et de la mâchoire crispée, de l'expression insondable, des larmes et de l'absence d'une personne transportée qui lui faisait face ? Ça semblait être son cas, à Mads. L'instant furtif durant lequel leurs regard se croisèrent, les bulles d'émotions qui mouillaient ses prunelles sautèrent aux yeux d'Ismay avec la force d'un coup de pied dans l'estomac. Et sans qu'elle ne puisse réagir davantage, un feu follet roux fonçait en sa direction, bras écartés, bientôt tout contre elle. Sans qu'elle ne puisse contrôler quoi que ce soit, si ce n'est ses oreilles qui perçurent comme des excuses murmurées, elle sursauta, un cri resta bloqué entre ses lèvres, lui brûlant l'être entier, et la bile lui monta à la gorge. Reculant d'un pas précipité, elle trébucha, se rattrapa, reposa sur Mads un regard effrayée. Effrayée par sa propre réaction. « Je... je... excuse-moi » bafouilla-t-elle, l'air perdu, confus, effaré et hagard. Elle eut peur une seconde d'avoir choqué la rouquine. De l'avoir blessée de sa rebuffade incontrôlée. Baissant la tête, détournant les yeux, elle souffla un triste « tu m'as surprise » qui ne l'aurait pas satisfaite, si la situation avait été inversée. Pourtant, elle désirait que Maddie le sache. Elle l'avait étonnée, juste étonnée. Prise par surprise. Complètement. Prudente, elle tenta un sourire. Un petit sourire désolé et qu'elle voulait engageant. Se débarrassant de son casque qui était retombé sur ses épaules dans le désordre de ses mouvements, elle refit le pas qui la séparait de la jeune femme et tendit vers elle des mains tremblantes. « Dis-moi si je suis folle » Et passant doucement le casque sur les oreilles de Mads, elle remit la chanson qui, de toute façon, tournait en boucle, au début. Était-elle cinglée ? Juste... trop émotive ? elle devait être éclairée. Là. Là, maintenant.
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyMer 10 Oct 2012 - 19:16

Je l’encercle de mes bras, je la prends dans mes bras, d’une spontanéité que je ne me reconnais pas, ou qu’à peine. Et, peut être, cette spontanéité aurait-elle mieux fait de ne jamais ressurgir et de rester terrée dans les confins de sa captivité exacerbée. Longtemps. Ou alors pas maintenant. Surtout pas maintenant au vu de sa réaction. A elle, à Ismay. Je me recule et m’excuse. Elle recule et hurle. Il ne résonne pas, son cri. On ne l’entend même pas. Mais moi, bien que je ne l’entende pas, je le vois. Et c’est encore pire. Il me surprend si ce n’est m’agresse, son cri. Je le vois bloqué entre ses lèvres, crispé sur son visage, tendu dans son expression de total effroi. Je ne comprends pas. Sa réaction me désarçonne, sa réaction me met mal à l’aise, sa réaction me gifle et me renvoi là d’où je viens. Sa réaction me rappelle qui je suis et ce que je ne dois pas faire. Je la regarde sans la regarder, je ramène mes mains qui s’en vont disparaitre dans mon dos. Et, j’aimerais me subtiliser, j’aimerais m’éclipser. Mais ce regard qui me fait face et accroche le mien m’en empêche. Tout autant qu’il me dérange, à présent. Ses lèvres s’entrouvrent et j’aimerais lui dire de les fermer. Je ne veux pas que le son de frayeur s’échappe, je ne veux pas que le son épouvante me frappe, je ne veux pas que le bruit me transperce et m’oppresse… Ismay s’excuse. Quelques minutes de blanc avant que je ne m’agite et lui répond. « Surtout pas. Non. C’est moi, je suis désolée… » je balbutie malaisée confrontée à son air tout à la fois perdu et embarrassé. Puis, enfin, ses prunelles me lâchent et, malgré cela, ce n’est pas de l’apaisement que je ressens, pas même un sursis… Juste un moment indécis. La jeune femme baisse la tête, sa voix s’élève. Elle continue de s’excuser… J’ai envie de la rassurer et lui dire que ce n’est pas grave mais je ne suis pas sure d’y croire. Je n’aime pas agir et mal faire. Et c’est-ce qu’il vient de se passer. Comment me rattraper désormais ? Le sourire d’Ismay me parvient mais rien ne se passe au niveau du mien. J’essaie pourtant mais rien. Après quoi, je la regarde silencieuse faire, silencieusement… s’avancer !? Instinctivement c’est moi qui recule pour éviter de réitérer. Pas l’étreinte, pas l’accolade, juste sa réaction. La brunette me tend son casque, me demandant un avis sur l’état de sa folie. Mais, je connais déjà la réponse. Si bien que lorsqu’elle pose le casque sur mes oreilles, je me laisse envahir par les ondes. Cette onde caractéristique à l’exaltation. Cette onde condition à libération. Physique, psychique, mentale. « …si tu t’es folle, que doit-on dire de celle qui s’émeut par simple procuration… » je souffle en ouvrant les yeux alors que la musique s’éteint progressivement.
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyJeu 11 Oct 2012 - 13:23

Elle aurait voulu que ce moment ne se passe jamais. Jamais, jamais, jamais. Ismay s'en voulait. Elle s'en voulait pour sa réaction, pour l'effet qu'elle produisait sur Maddie, pour la faiblesse qu'elle laissait entrevoir et dont elle, Maddie, avait à présent conscience. Ou dont elle prendrait conscience lorsqu'elle y repenserait. Et elle avait beau s'excuser, rien n'y ferait. Rien n'effacerait. C'était foutu. Pourquoi, pourquoi ? Question sans réponse. Non, question à réponse très précise. Elle aurait voulu pouvoir lui expliquer, lui faire comprendre que non, ce n'était pas elle. C'était invraisemblable qu'elle raisonner penser de cette façon, inconcevable, et mal. Très mal. Son geste spontané était touchant, beau, et Ismay avait tout gâché. Absorbée, elle guettait la réaction de la danoise, et elle est exactement telle qu'elle l'avait imaginée. Elle connaissait peu Mads, très peu même, mais c'était quelque chose qui ne lui avait pas échappé et la voyant se détendre - expression inexacte mais impossible d'en trouver une proche de la réalité - Ismay sentit son palpitant se calmer avec elle. Ainsi, lorsqu'elle répondit enfin, ses paroles firent écho dans son esprit.« Qu'elle est empathique, qualité essentielle chez l'être humain ? » proposa-t-elle avec un sourire encore mouillé de larmes. Que ça soit par procuration ou pas, cela changeait-il vraiment quelque chose ? Cela empêchait-il de s'émouvoir tout de même ? Le sentiment de perte de contrôle était là. La boule au ventre était là. Le reste, on s'en foutait. Qu'elle doive passer par quelqu'un pour sentir et ressentir, vibrer et trembler était-il si étrange ? Impossible de détourner le regard - ses grands yeux étaient vrillés sur Mads. Comme si elle était incapable de comprendre la gêne qui en découlait. « Je suis désolée, Mads, vraiment, est-ce que je... » Est-ce que je t'ai blessée, offensée, dégoûtée ? Question idiote. Réponse facile. Alors elle s'interrompit. Elle ne voulait pas entendre de mensonge destiné à la faire se sentir mieux ou à exprimer une indifférente feinte, et elle ne pouvait répondre à la vérité. Elle préféra, égoïstement, se taire. Et pourtant l'expression de la rousse la tourmentait. Elle semblait elle-même hantée par un rejet qui n'avait pas lieu d'être. Comment se faire pardonner ? Comment sortir la situation d'une impasse dans laquelle elle n'aurait jamais du se trouver ? Elle ne trouva qu'un seul pauvre moyen. « Ton amour pour la musique est si beau » souffla-t-elle en se laissant tomber sur une dalle qui par chance était sèche. Plus encore, cette délivrance la touchait et elle ne pouvait s'empêcher d'un peu jalouser la passion qui l'animait. Qu'elle serve d’exutoire ou non, elle était là, et c'était l'important.
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyJeu 11 Oct 2012 - 15:25

Dans le fond, je n’attendais pas de réelle réponse. C’était simplement pour relativiser son constat. Une tentative de dédramatisation. Rien n’est grave, personne n’est fou, la normale n‘existe que sur le papier, que dans la théorie. Les théories sont toujours foireuses, c’est connu. Parce que la pratique en est toujours altérée, jamais la même. Ce sont les conceptions qui diffèrent. On compare toujours à une norme. Mais, et si c’était cette norme qui ne convenait pas ? Et si la norme était devenue obsolète et désuète ? Et si la norme ne s’accordait plus à la société actuelle ? Et si on ne s’y raccrochait, à cette norme, seulement pour se rassurer ? Seulement pour se conforter parce qu’elle est l’unique élément tangible qui ne fait pas tout chavirer, qui ne pas s’effondrer ce château de carte bancal ? L’inconnu fait peur, le changement aussi. Ce n’est pas nouveau. Tout changer alors que l’on pense avoir des bases stables et sécures, pourquoi faire ? N’est-ce pas. Pourquoi changer alors qu’on est si bien endoctriné par nos petites cases et carcans ? Qu’on les adule autant qu’elle nous le rende ? Oui, parce que si elle se considère de folle alors je suis plus folle que folle. Aussi, qu’elle se rassure, y’a toujours pire. Parce que oui, échapper une larme par un trop plein d’émotions suscité par la musique n’est rien. J’ose dire que j’ai fais pire. J’ose comparer et apporter une conclusion, ma conclusion. Tu n’es pas folle Ismay, simplement sensible. Alors que dans le fond rien n’est infini pas plus que comparable. Tous différents, tous inégaux. Inégaux devant les situations, devant les sentiments, devant les émotions. On ne perçoit rien de manière exactement similaire et analogue. Non, tu n’es pas folle. Son sourire de normalité fébrile s’impose à moi. « Essentielle… » je répète pensive, point de départ d’une réflexion. Si elle est essentielle pourquoi a-t-elle réagit de la sorte ? Je n’ai pas le temps de m’exprimer sur la question, disposant d’un débit de réflexion beaucoup trop long, et Ismay reprend. Des excuses… Je l’écoute sans l’écouter, et mon regard accroche lorsque la non-fin d’une phrase reste en suspend. Elle ? Tu ? Dois-je insister ? Je perçois dans le reflet de ses iris la pureté et sincérité de sa tentative d'absolution. Mais, je ne lui en veux pas. Je n’ai pas le droit. Tous différents… « Ne t’inquiètes pas » je m’empresse de répondre en voyant, de nouveau, ses lèvres s’entrouvrir afin de prendre la parole. Ismay me parle de la musique, de mon amour inconditionnel pour l’onde. J’esquisse un fin sourire. « Il n’est beau seulement parce qu’acharné et violent » Je nourris pour la musique un amour à dominante unilatérale. Je me raccroche à elle à défaut d’autre chose. Je me raccroche à elle parce que je sais que je pourrais, toujours ou presque, disposer d’une emprise sur elle. Et, la musique me le rend, violemment. Peu importe qu’elle soit douce ou agressive. Peu importe la nature, la qualité ou la puissance de mes réactions. C’est, quoiqu’il arrive, violent. Une larme violente, une passivité violente, une libération violente, une exaltation violente, aliénante, entrainante etc… « Qu’est-ce qui anime le tien ? » d’amour évidemment. Je lui souffle doucement avant de m’installer en face d’elle, dans l’herbe.
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyJeu 11 Oct 2012 - 20:44

Acharné et violent. Il n'est beau que parce qu'acharné et violent. C'était drôle, car c'était un peu ainsi qu'elle voyait l'amour, le simple amour, dans la mesure où on pouvait imaginer qu'un amour puisse être simple. Il était acharné, car l'amour, s'il ne l'était pas, n'était rien. Il n'en valait peut-être même pas la peine. Se donner à moitié, juste un peu comme ça, c'était inutile, ridicule, c'était perdre son temps. Ou alors, on ne parlait pas d'Amour avec une majuscule. D'amourette, de profonde affection, mais lorsqu'on était capable de tout pour quelqu'un, on le sentait et le faisait sentir. Avec toute la violence dont l'esprit était capable, oui. La violence du désir. Pourtant, la musique avait toujours résonné comme belle et douce à ses oreilles. Douce car elle parvenait toujours à exprimer ce qu'elle ne parvenait à échapper, car elle atténuait sa peine, canalisait sa rage, embellissait encore plus sa joie, comme une meilleure amie présente en toute circonstance, qui avait toujours les mots justes, qui savait toujours comment réagir. La musique la sauvait souvent, l'aidait toujours. Pourtant, il était vrai que l'amour qu'elle lui portait était écharné, pareillement. Violent ? Non. Non, elle n'irait pas jusque là. Ses yeux se mettaient toujours à briller d'un regard attendri et reconnaissant, lorsqu'on l'évoquait. Ce n'était pas de la violence, c'était... c'était... de la beauté. Et c'était peut-être la différente entre elles deux. La relation qu'entretenait Ismay avec la musique était profonde, étroite. Avec Maddie, elle était intime. Profondément intime, comme provenant du plus profond et du plus secret recoin de son âme. C'en était presque intimidant. Alors lorsque, se glissant face à elle, Mads l'interrogea, elle eut un instant d'absence. « Tout » répondit-elle alors spontanément. Incapable de décrire mieux et plus précisément que par ce simple mot ce qui animait son amour pour la musique. « La colère, la joie, le chagrin, l'espoir, l'injustice, le beau, l'intriguant. La vie. » Elle se perdait dans ses sentiments, ses émotions, sa vie. C'était ça, la vie. Elle aimait la musique pour sa vie entière, la vie qu'elle lui offrait, la vie qu'elle lui rendait plus simple. « C'est ce qu'elle représente, pas vrai ? La vie. » qu'elle souffla enfin, avec la désagréable impression d'être incapable de mettre des mots sur des choses pourtant simplistes.
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptySam 13 Oct 2012 - 5:55

Violence, un mot qui me parle. Une définition qui me connait, qui me reconnait, qui m‘adopte et me berce. Je vis la violence. Je respire la violence. J’attise la violence. Je la réprime même parfois. Et, j’en viens même à la chercher, la rechercher, cette violence. Parce que cette violence est pulsion vitale, salve sauvage, décharge électrique. Le coup de fouet qui nous fait avancer, reculer, douter, s’effondrer, chavirer, pleurer, hurler, mais surtout recommencer… Recommencer encore et toujours. Notre existence est cyclique. Notre but est infini et indéfini. On tourne en rond, je tourne en rond. Et, présentement, assise dans l’herbe, j’arrache machinalement des brins d’herbes face à une inconnue que j’ai déjà surnommé Ismaylange. Une inconnue avec qui j’ai pu partager un peu plus que des banalités. Pas des mots, pas des phrases, mais des sensations. Des rires, de l’émotion, une larme, un frisson, une frayeur, une répulsion. Un son, une succession de notes. Tout est bruit chez moi. Tout est sujet à harmonie ou au contraire cacophonie. Il n’y’a pas de milieu dans ce domaine là parce que la musique est stricte. Parce que ce domaine ce doit d’être parfait pour plaire, pour satisfaire. Il se doit d’être parfait pour transporter, pour amener toutes ces âmes rêver, s’évader et se libérer. Aussi quand un bruit donné n’est pas consonance parfaite et céleste, il est dissonance abjecte. Seul clivage que j’admets. Seule fragmentation binaire que j’accepte. Le fil de ma pensée se voit rompu par la voix de la brune. Je relève alors la tête vers elle. Il me faut quelques secondes pour réintégrer notre espace-temps, notre conversation. Ismay me répond: tout. J’arque un sourcil. Comment peut-elle s’émouvoir de tout ? Comment est-ce que tout et n’importe quoi peuvent attiser son amour à elle ? Par ailleurs, cet amour qu’elle ressent pour tout est-il fort ? Violent ? Poignant ? A chaque fois, pour chacun, et pour tous ? Je la dévisage en quête de réponse. C’est alors qu’elle développe avant de tout recouvrir sous un seul couvercle. La vie. Je réagis pas. La vie ? « C’est tellement… vaste » je souffle pensive, perplexe. Principalement parce que je ne pense pas pouvoir aimer la vie dans son entièreté ou sa totalité. Pas violemment, pas comme pour la musique. La vie est violente. C’est un fait inéluctable. Mais c’est une violence subie, une violence dont on pourrait -éventuellement- se passer. Elle aurait pu être violence douce et délectable mais non elle est violence violente et dommageable. Mon avis est mitigé, mon avis reste indécis. Alors, lorsque la jeune femme me demande si son listing est représentatif de la vie ce sont mes lèvres qui s’entrouvrent sans pouvoir rien formuler dans un premier temps. Aucune pensée censée n’a eu le temps de se former et cheminer. « Je crois… » je lui réponds en vrillant mes prunelles vers les siennes. La vie c’est un mélange de l’ingrédient ’tout’ et celui ‘n’importe quoi’ n’est-ce pas ? « Mais… pourquoi aimer cela, tout cela ? » Le listing qu’elle me fait n’est pas tellement glorieux, aussi comment peut-elle chérir cet amas là, ce pack là. Pourquoi est-ce qu’une composante, une seule n’en ressort pas ? Qu’est-ce que ca peut lui apporter si ce n’est uniquement l’impression de vivre. Pas exister, ou peut être si, seulement exister et pas "vivre". Exister comme chaque être bassement humain que nous sommes ? Je sais que cette question ne détient pas forcément de réponse claire, que cela peut lui poser une colle, mais j’essaie tout de même.

HJ. Déso, ma relance est affreuse
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MessageSujet: Re: The forgotten circus (10/10, 18h03)   The forgotten circus (10/10, 18h03) EmptyDim 14 Oct 2012 - 17:03

Vaste, elle l'était, sans aucun doute. La vie. La vie, c'était plus un concept qu'autre chose. Que quelque chose. Un mot finalement simple à résumer par l'état vivant d'un corps, mais mille fois plus complexe en réalité. Dans le fond. La seule différence entre la vie et l'existence ouvrait des centaines d’interprétations possibles, de tempêtes intérieures, d'élucubrations, de façons de voir l'existence. Et la vie. Car malgré leurs définitions très semblables dans un dictionnaire, Ismay voyait entre ces deux notions une différence capitale. Celle de la bonne volonté. Celle du bonheur. Celle de l'émotion, des sentiments, de sensations, d'effervescence. Chaque être humain dont le palpitant était toujours actif existait. C'était un fait, c'était indéniable. C'était biologique, chimique et physique. Vivre, a contrario d'exister, n'était pas une action systématique à chaque être vivant capable de différencier bonheur et indifférence. Non, vivre nécessitait la présence d'émotions intenses, qu'elles soient positives ou négatives, qu'il s'agisse d'une joie sans limite ou d'une horrible envie d'en finir. Il suffisait que l'émotion fasse remuer l'estomac, battre le coeur, trembler les doigts, torture l'esprit. Il suffisait qu'elle laisse cette trace indélébile et profonde qui fait qu'une journée est spéciale et ne s'inscrit pas dans la monotonie de l'existence. C'était ça. On pouvait exister tout en n'en ayant rien à faire de la vie. Et puis on pouvait vivre, faire en sorte que tout et n'importe quoi avait de l'importance, prendre les bonnes choses comme les mauvaises, apprendre. « Parce que c'est tout ce qu'on a » souffla-t-elle avec un léger sourire un peu mélancolique. Elle ne parvenait à déterminer si cette pensée la réjouissait ou au contraire, la démoralisait. On n'avait besoin de rien de plus qu'une vie, et c'était tout ce qu'on aurait jamais. Une vie rythmée d'un mélange hétéroclite de sentiments divers et étouffants. En attendre plus était-il raisonnable ? Justifié ? Justifiable ? Pourquoi se compliquer la vie ? N'était-ce pas déjà merveilleux de savoir qu'on en avait déjà beaucoup, énormément ? Et pourquoi se posait-elle ces questions, dont les réponses lui semblaient pourtant si évidentes ? Parce qu'au fond, elle se les posait quand même, malgré tout, malgré la touche d'optimisme permanente qu'elle avait le réflexe de poser sur une maturité qui ne la satisfaisait pas entièrement. Vrillant à nouveau son regard sur Maddie, l'anglaise constata qu'elle en faisait de même. Retenant un sourire, ses prunelles ne restèrent qu'une poignée de secondes sur sa compagne avant d'aller se perdre dans l'immensité du ciel. Le soir tombait. Étaient-elles restées là longtemps ? Il lui avait semblé que leur entretien n'avait duré que quelques secondes. Pourtant, elle finit par pousser un soupir imperceptible. « Et si on rentrait manger ? » proposa-t-elle alors à Mads. La main droite à plat sur le sol, elle se releva souplement, avant de tendre une main secourable à la rouquine pour l'aider à en faire de même.

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