( Alcéo )

Il faisait nuit. Les étoiles brillaient dans le ciel noir, tandis que la plupart des habitants du Nid étaient profondément endormis. Betty avait finalement réussis à trouver le sommeil en cette douce nuit, et pourtant, comme toutes les nuits depuis trois semaines maintenant, elle se réveillait alors que son partenaire dormait profondément. Mais cette fois, lorsqu’elle se réveilla doucement, elle fut surprise de sentir une chaleur humaine contre son corps frêle. Alcéo s’était serré contre elle, une main sur sa taille, son visage endormis plus proche d’elle que jamais, son souffle chaud caressant ses lèvres. Betty se raidit. Ils n’avaient dormis qu’une seule fois serrés l’un contre l’autre, et c’était lors de la deuxième semaine, mais c’était amical. Depuis, ils ne s’étaient plus vraiment touchés, se contentant de discuter de temps à autre, Alcéo s’amusant à la taquiner et Betty l’appréciant tout en tentant de ne pas trop se rapprocher de lui. Cet homme était incroyablement attirant et c’était dangereux. Elle le détestait pour ça. Pour ses beau yeux et son regard profond, pour son visage si bien sculpté, pour son corps d’athlète, pour son attitude charismatique, pour son charme ténébreux, pour sa voix rauque.. Oui, elle n’était pas indifférente face à ce que dégageait Alcéo, et elle n’arrivait plus à le nier, mais elle ne comptait très certainement ne jamais lui en parler, et qu’importe si elle le réveillait, mais elle n’allait pas rester aussi proche de lui en pleine nuit. Ils étaient les seuls de la maison à pouvoir se toucher comme ils le souhaitaient cette semaine, mais ce n’était pas une raison. Betty se dégagea alors de l’étreinte du jeune homme, puis se tourna, cherchant à faire comme si ce geste était celui d’une femme endormie.

Fixant le mur en face d’elle, Betty restait éveillée, le dos tourné, tandis qu’Alcéo dormait paisiblement. Quoi que.. Dormait-il toujours ? Il semblait bouger légèrement, l’effleurant imperceptiblement, l’obligeant ainsi à s’empêcher de faire le moindre mouvement. Pendant un instant, elle eut peur qu’il se rapproche d’elle et la reprenne dans ses bras, mais il n’en fit rien et elle eut un léger soupir de soulagement. Cependant, son partenaire, sûrement encore endormi, bougea dans le lit, se retournant sans doute, et frôlant alors la jeune blonde. Sans arriver à se contrôler, Betty-Jayne sentait alors une chaleur qu’elle ne connaissait que trop s’installer en elle, la bloquant dans ses mouvements et l’empêchant ainsi de se rendormir. En plus de cette chaleur, c’est comme une tension sexuelle qu’elle sentit s’installer dans toute la chambre, et sans vraiment réfléchir, la jeune blonde se tourna vers Alcéo, tel le coupable de son désir. Elle le vit alors de profil, et entendit alors un léger bruit sourd de musique s’échapper de ce qui semblait être des écouteurs. Il était réveillé, aucun doute là-dessus. Et maintenant qu’elle était là, face à lui, les yeux ouverts et fixé sur lui, elle ne pouvait plus vraiment faire comme si elle dormait. Elle ne fit pourtant rien de plus, se contentant de le regarder dans le peu de luminosité que la fenêtre du plafond laissait entrer dans la chambre. La main de l’italien, qui tantôt l’avait effleuré, se retrouvait maintenant proche de ses cuisses découvertes, la touchant sans forcément le vouloir. Betty était figée, incapable de bouger, sentant cette chaleur agréable et perturbante à la fois, la travailler tout en elle. Elle ne pouvait se résoudre à le toucher. Non. Elle ne pouvait pas, elle ne devait pas.

Le silence de la nuit entourait la chambre et la chaleur des deux corps présents réchauffait l’ambiance bien plus que d’ordinaire. La jeune blonde sentait son corps entier se réchauffer sans pouvoir le contrôler. Le désir montait, la tension devenant palpable entre Alcéo et elle lorsqu’il posa son regard sur elle. Liés par leur regard, aucun mot ne fut prononcé, et pourtant ils échangeaient. Les yeux de l’italien la dévoraient, lui montrant son désir, un désir qu’elle ne pouvait elle-même ni cacher ni contrôler. Il lui suffirait de peu pour l’avoir rien que pour lui. Elle était tellement faible près de lui. Incapable du moindre mouvement, Betty resta immobile tandis que l’italien se relevait et déposait délicatement un écouteur dans l’oreille de la jeune blonde. Des notes de musique arrivèrent alors jusqu’à elle, la transportant soudainement ailleurs. Cette chanson collait finalement bien à l’ambiance silencieuse, complice et ambigüe qui régnait dans la pièce en cet instant-même. Fermant les yeux, Betty frissonna tandis qu’Alcéo l’effleurait du bout des doigts, éveillant en elle un désir de plus en plus grand. Comment pouvait-il oser jouer ainsi avec elle..Comment pouvait-elle se laisser faire aussi facilement ? Il était si doux dans ces gestes que tout ceci semblait d’une innocence pleine de pureté, et pourtant le cœur de Betty manqua un battement lorsque l’italien déposa ses lèvres sur sa peau chaude. Aucun des gestes de son partenaire ne montrait qu’il la désirait, au fond, c’était tendre, agréable.. Amical ? Betty doutait. Elle restait là, telle une poupée fragile et incapable de faire le moindre mouvement, spectatrice de cette scène, ne comprenant plus rien. Les lèvres chaudes de l’italien la frôlait, la touchait, l’embrassait sur sa peau, lui donnant bien plus chaud que ce qu’un baiser amical aurait pus avoir comme effet. What goes around.. Comes around. La voix de Justin résonnait dans sa tête, dans son corps entier, son cœur battant de plus en plus fort, tandis qu’Alcéo soufflait sur sa peau, la mettant dans un état secondaire. Elle désirait tellement plus en cet instant. Sans réfléchir, sans briser ce silence, elle laissa glisser ses doigts le long de son bras musclé, fermant les yeux sous ce trop plein de sensation, et alors que ses doigts se déposait sur la joue brûlante de l’italien, elle se recula un peu, croisant son regard. La bouche entre-ouverte, son corps battant à la chamade, la jeune blonde regardait cet homme en face d’elle comme si elle l’admirait pour la première fois. Aucun mot ne pouvait décrire ce qu’elle ressentait en cet instant. Elle voulait, mais elle ne pouvait pas, et elle le désirait tellement pourtant, mais elle était incapable de faire plus, incapable de se lancer, incapable de l’arrêter, incapable de quoi que ce soit. Il la possédait.

Ce regard qu’elle lui lançait était rempli d’espoir, de désir et d’envie. Elle chercha l’espace de quelques secondes à savoir ce qui lui traversait l’esprit en cet instant, se demandant au fond d’elle s’il ne faisait que jouer comme il se plaisait a faire avec d’autres candidates ou si c’était différent. Mais jamais elle ne saurait, la question restant silencieuse, la réponse se perdant pour toujours dans les fin fonds des pensées de l’italien. Et déjà elle perdait son regard, car il se penchait sur elle, réduisant la distance qui les séparait tandis que ses lèvres effleuraient les siennes, lui provocant un frisson. A peine avait-elle le temps de réaliser que sa main chaude lui caressait sa jambe, remontant le long de sa cuisse, lui faisant accélérer sa respiration tant le désir se faisait sentir en elle. Tandis que sa main remontait sur son corps, le fin tissu de sa nuisette remontait aussi, la laissant à demie nue sous le drap, de plus en plus proche du corps de l’italien. Ce dernier l’embrassait alors avec une douceur que la jeune blonde apprécia énormément, laissant échapper un soupir d’aise entre ses lèvres, répondant légèrement à son baiser, presque timide. Bien sur qu’elle le désirait, mais elle n’oubliait pas Ethan, elle n’oubliait pas la situation, le jeu, les caméras, les téléspectateurs… Ethan. Le visage de son petit ami apparut alors à Betty, qui ouvrit immédiatement les yeux, prenant peur. Mais déjà Alcéo l’entrainait vers lui, rattrapant sa bouche en baiser bien plus intense, bien plus fort, déstabilisant complètement la jeune blonde, qui se perdit dans ses bras musclés, soudainement rassurée. Il la pressait contre lui, et Betty sentit alors leur corps brûlant se toucher, se caresser, s’entrechoquer, tandis que leur langue se mêlaient l’une et l’autre dans une danse sensuelle. L’italien ne semblait plus pouvoir se contrôler, laissant son désir le guider, mais Betty n’y arrivait pas, elle se sentait prisonnière de ce désir, de son petit ami, de ce jeu vicieux. Pourtant, les lèvres du beau brun ne perdaient pas leur goût délicieux, et l’envie qui habitait la jeune blonde restait là, encrée au fond d’elle, telle une flamme emprisonnée. Les doigts d’Alcéo semblaient descendre et remonter le long du corps de la jeune blonde, la caressant avec une telle légèreté que Betty restait sur sa faim. Il restait doux et respectueux alors qu’un autre l’aurait plaqué au matelas sans réfléchir, y allant sans ménagement. Non, l’italien semblait se contrôler un minimum, et la jeune femme se délectait de chaque geste, de chaque baiser, de chaque caresse. Leur lèvres ne semblaient plus vouloir se quitter, jouant tout deux avec leur langue, tandis que Betty-Jayne se décidait enfin à agir un peu, laissant glisser ses doigts dans la chevelure du jeune homme, et posant sa main libre sur son torse musclé. Elle sembla s’accrocher quelque peu à ses cheveux, le tirant vers elle, donnant alors une tendresse et une passion mélangée au baiser, s’appliquant à laisser sa main sur son torse. Elle profita de ses lèvres chaudes autant que possible, ne voulant plus les lâcher. Alcéo ne semblait pas avoir de mal à se lâcher, à laisser ses mains parcourir son corps, mais Betty de son côté avait plus de mal, elle ne savait pas ce qu’elle cherchait, c’est pourquoi elle n’arrivait pas à faire beaucoup plus que ce baiser là. Quoi qu’elle n’embrassait pas souvent quelqu’un avec autant de chaleur, mais ça, il n’y avait qu’elle qui le savait.

Betty-Jayne avait beau se sentir bien dans les bras de l’italien, elle n’arrivait pas à se laisser complètement aller, et plus les caresses et les baisers s’intensifiaient, plus la jeune femme se demandait où tout ça allait les mener. Elle sentait le désir monter en eux, elle sentait la chaleur du corps du jeune homme, elle sentait également sa propre chaleur augmenter, mais elle ne pouvait pas. C’était bien trop tôt. Ethan. Non. Et pourtant elle se laissait emporter par le beau brun dans un désir incontrôlable. Il était si doux, si entreprenant et pourtant si méticuleux. Sa bouche glissait sur la peau de la jeune blonde, lui arrachant quelques soupirs incontrôlés, tandis qu’il commençait à la caresser de sa langue chaude sur son bras puis son poignet, jusqu’à ses doigts qu’il captura. Soumise, Betty le laissa prendre possession de sa main, fermant les yeux et soupirant de plaisir lorsqu’il suça son index, l’obligeant à se contrôler d’avantage pour ne pas craquer. Il fallait qu’elle résiste. Mais comment faire face à cet homme qui semblait prêt à tout pour la faire tomber ses bras pour de bon ? Il la désirait toute entière, elle le sentait, et son corps appelait celui de l’italien malgré sa raison qui la bloquait. A peine avait-il finis de s’occuper de ses doigts qu’il la faisait s’asseoir sur le lit, éveillant sa curiosité. Posant ses yeux clairs sur lui, son partenaire l’invita a la caresse, lui faisant passer ses mains sur son torse nu si bien sculpté. Suivant du regard ses doigts qui se baladaient sur sa peau chaude, elle se pinçait les lèvres pour se forcer à ne pas succomber à tout ça. Betty ne tarda pas à croiser le regard de l’italien, voyant son désir pour elle se dévoiler plus encore, tandis qu’il semblait vouloir lui inspirer confiance. Elle ne pouvait cependant céder au plaisir, malgré son envie de plus en plus grande, elle ne pouvait si résoudre. Elle se laissait donc faire, ses doigts parcourant à présent le visage d’Alcéo, glissant sur sa bouche si désirable. Il embrassait alors ses paumes, puis il la laissait caresser ses bras musclés, tandis que la respiration de la jeune blonde se faisait saccadée, alors qu’il laissa ses mains glisser sur son corps, la caressant finalement au visage. Fermant les yeux, elle entre-ouvrit les lèvres lorsqu’il y passa ses doigts si doux. Il déposait enfin ses lèvres sur les siennes, puis sur son visage, lui faisant comprendre qu’il cherchait d’avantage son plaisir à elle que le sien. Mais elle ne pouvait pas.. Grimaçant légèrement tant le combat entre la raison et l’envie était dur, elle luit prit les mains, reculant son visage du sien, et plongeant ses yeux clair dans son regard profond. La mine désolée et déchirée entre deux choses complètement différentes, Betty observait l’homme en face d’elle, cherchant ses mots. « Je ne peux pas.. » Ses propres mots, murmurés, furent comme un poids qu’elle se rajoutait sur elle-même, lui faisant baisser les yeux. « Je suis désolée..vraiment.. » Remontant doucement son regard vers lui, elle se mordit la lèvre inférieure violemment, se faisant mal pour s’empêcher de revenir sur sa décision. Elle lâcha l’une de ses mains pour caresser sa joue de ses doigts. « Crois-moi, j’en ai vraiment envie..Mais je ne peux pas..Pas maintenant.. Je dois d’abord régler les choses avec Ethan, je me dois de lui parler avant d’aller plus loin.. Comprends-moi, s’il te plait.. » Presque timidement, elle s’approcha de lui et déposa un léger baiser sur ses lèvres, telle une excuse. Elle se sentait gênée par rapport à lui, se disant qu’elle aurait peut-être du arrêter plus tôt, mais elle n’avait pas pus. Il était tellement… Non, elle n’avait pas pus. Se sentant mal vis-à-vis de son partenaire, elle se recula quelque peu, puis se rallongea doucement sur le dos, laissant glisser sa main en dehors de celle de l’italien, n’osant plus trop le toucher, de peur de le frustrer d’avantage. Fermant les yeux en douceur, elle se mordillait les lèvres, se sentant fautive. Il devait lui en vouloir, il allait peut-être l'insulter ou ne pas accepter et tenter de la prendre quand même, et au fond, elle ne savait pas si elle pourrait de nouveau résister et se contrôler.