C’était déjà la deuxième fois et elle envisageait déjà d’augmenter Sandra à son retour. Si préparer ses valises avaient quelque chose d’excitant, en vue du voyage à venir, les défaire, n’avait absolument rien d’enthousiasmant. La satisfaction de se voir rester s’était estompée il y a une dizaine de minutes lorsqu’il lui avait fallut remettre chacune de ses robes sur un cintre. Il ne lui restait plus que quelques chaussures mais aucune place pour les ranger. « Bonjour. » Machinalement, elle adressa une salutation à l’homme qui venait de pénétrer dans le dressing. Grand, brun, assez musclé. Un sourire charmeur glissa sur ses lèvres alors qu’elle en profitait pour augmenter son décolleté lorsqu’il détourna le regard. Un grand sourire, un grand décolleté, les hommes étaient faciles à contenter. « J’avais justement besoin d’un homme. » S’appuyant légèrement contre un mur, Inès l’observa discrètement. Il n’y avait pas à dire, c’était un beau spécimen masculin. Ses dents mordillaient sa lèvre inférieure tandis qu’elle ne le quittait pas des yeux. « Tu as tout du chevalier en armure blanche et je suis une princesse en détresse. » Elle s’avança vers lui, écarta les bras, se désignant, son sourire se fit plus avenant lorsqu’elle frôla sa silhouette pour rejoindre sa valise. « Vois tu, il me reste encore des chaussures mais plus un seul endroit où les entreposer. » Elle espérait qu’il ne soit pas un de ces métro sexuels qui semblaient collectionner les paires de chaussures. Sa main fit la navette entre sa valise et sa partie attitrée du meuble à chaussure. « Peut-être que tu pourrais me faire un petit peu de place ? » Une légère moue prit place sur ses lèvres et son regard devint plus doux. Elle n’avait aucun scrupule quant à user de ses charmes pour arriver à ses fins. Surtout lorsqu’il s’agissait de trouver de la place pour ses Louboutins.

Il aimait faire des listes. De tout et de rien. Aujourd'hui, il s'attaquerait à sa garde-robe dont le trois-quart était composé de costumes faits sur mesure et des basiques des plus minimalistes. Il n'avait ramené de chez lui que le strict nécessaire. Il n'aimait pas s'encombrer de bagages supplémentaires. Il préférait voyager léger, dirons-nous. Quand il entra dans la pièce, une voix s'éleva. - Bonjour., lui répondit-il distraitement, les yeux plongés sur son inventaire dans lequel il avait listé toutes ses affaires personnelles au cas où il n'oublierait rien lorsqu'il ferait ses bagages. Il ouvrit son armoire et vérifia que toutes ses costumes s'y trouvaient. Il fouilla certaines des poches intérieures pour y trouver des briquets qu'il avait volontairement déposé dedans. Il glissait parfois des boîtes d'allumettes qu'il subtilisait des hôtels où il séjournait. Il fut tiré de ses pensées par la voix suave de sa camarade qui s'était rapprochée de lui, se désignant telle une princesse en détresse. Selon ses dires, il serait le prince charmant. Un sourire ironique s'afficha sur son visage quand elle le frôla. Il feignait l'indifférence totale en sa présence, la regardant jouer de ses charmes pour l'amadouer. Or, le jeune homme n'était pas superficiel à ce point-là. Il avait affaire à coquette. Une vraie. Tout ce numéro de charme pour des chaussures, se dit-il en l'observant avec discrétion lorsqu'elle lui montra le compartiment à chaussures quasi vide du jeune homme. Elle lui demandait si il y avait une petite place pour y entreposer ses pairs d'escarpins. Il haussa un sourcil interrogateur et se tourna vers lui, un sourire en coin. - Bien sûre., soupira-t-il. Cela ne le gênait pas de partager. Elle n'avait pas besoin de jouer de ses charmes pour attirer son attention. Il se baissa et écarta légèrement ses chaussures pour lui faire un peu place. - Un sourire aurait suffi, tu sais., qu'il lui fit remarquer en parlant du décolleté qu'elle arborait présentement. Non pas qu'il trouvait cela indécent, il n'osait la reluquer par courtoisie. Elle avait un charme indéniable. Avec son sourire, elle illuminerait toute une pièce. Il se redressa et la gratifia d'un regard complice avant de retourner calmement à son occupation première. Le listing. - Orson. Il lâcha son nom, au cas où elle ne le connaîtrait pas. Il connaissait déjà le sien. Inès. Une française, sans aucun doute.