Il est fou de moi, je le sais. « Je ne crois pas non. J'suis un mec, un badboy en plus, j'peux pas être fou de toi, je t'utilise juste pour avoir ce que je veux... » Ah ouais carrément, il m’utilise. Si c’est pas beau ça. Non mais je sais qu’il plaisante, son sourire me le démontre bien. « Ah oui, ta réputation. » Monsieur veut rester un badboy, c’est bien vrai. Sauf qu’il parle de film de fille et de Titanic, c’est pas très bon pour sa réputation tout ça. Non mais ça me fait rire, de toute façon, on est mieux que tous les personnages de films nous. « On est un peu les Kate et William américains nous, exceptés que t'es la princesse et que je suis le pauvre roturier. » Encore eux ! Non mais c’est une belle comparaison, je ne vais certainement pas me plaindre, même si bon, il est sévère envers lui quand même. « Je suis une princesse... ! » Je répète, amusée, comme si c’était tout ce que je venais de retenir de sa phrase. Et là, ça devient un peu plus sérieux. Enfin, pas dans la conversation, mais plus sous la couette. Je me laisse entraîner par sa façon de m’embrasser, m’abandonnant de plus en plus dans ses bras. Je ne peux m’empêcher de le toucher, de le vouloir. Et alors qu’il m’embrasse le cou, la nuque, que je frissonne de désir pour lui et que je sens très bien que l’excitation est réciproque, je retrouve une conscience. Surement au mauvais moment et beaucoup trop tard. Mais voilà que ma conscience ne veut plus me laisser continuer. La petite voix dans ma tête me dit que c’est très mal, que les caméras nous fixent et que certaines personnes regardent l’émission assidument. Et je ne peux pas faire ça. Pourtant. Oui pourtant j’ai tellement envie qu’il continue. Mais la raison remporte le combat et je le fais comprendre à Cian. Aussitôt que les mots sortent de ma bouche, aussitôt j’en viens à le regretter. Je suis complètement folle. Il soupire, il ne semble franchement pas enchanté. Et moi, à la place de me séparer, voilà que je me colle encore plus contre lui, lui avouant que j’ai terriblement envie de lui. « Excuse-moi... j'ai besoin de.... » Je me mord la lèvre fortement alors qu’il se laisse tomber sur le dos, se séparant complètement de moi. Je ne bouge plus, ne sachant pas exactement ce que je dois faire à présent. Non mais je suis vraiment conne. Je l’ai allumé, et voilà que je lui dis que non, finalement, ça n’aura pas lieu. Évidement qu’il est frustré, à quoi je m’attendais. « Je comprends, vraiment, mais tu penses que j'aurais laissé tout le monde profiter du spectacle ? » Je regarde la caméra avant de baisser à nouveau mes yeux vers lui. « Non... je sais bien... je. » Je ne veux pas qu’il pense que je viens de le prendre pour un con, que je me moque de lui ou je ne sais quoi. Ce n’est pas ça. Je ne pensais simplement que les choses iraient aussi vites et que... En plus, il était parfait. Il était attentionnée et merde, j’ai un problème en fait. « Je me sens vraiment mal... J’ai vraiment joué l’allumeuse pour le coup et ce n’était pas mon intention... Et je... » Je ferme les yeux. Nicola, ferme la, laisse lui reprendre un peu ses esprits merde. « Je ferais mieux de te laisser tranquille... J’m’excuse... » Je me mord la lèvre encore plus fort alors que je suis sur le point de prendre la fuite. Je culpabilise beaucoup trop pour rester ici.

« Et ouais, à cause d'elle je ne peux pas sortir sans gel dans la rue, j'peux pas tomber amoureux, la vie est dure... » Non mais c’est carrément n’importe quoi cette histoire de réputation quand même. Je sais qu’il plaisante, c’est impossible d’être sérieux sur un sujet pareil. « Ah ouais, carrément, la vie est très dure. » Mais oui, je ne voudrais pas être à sa place moi. Un sourire se glisse sur mes lèvres lorsqu’il me dit que je suis une princesse, c’est tout ce que je retiens en fait. « La plus jolie des princesses, enfin c'est ce que j'dirais si j'étais amoureux de toi... » C’est quoi ce petit commentaire ? Je sais bien qu’il n’est pas sérieux, mais c’est juste curieux comme phrase. Et puis, ça veut dire quoi, que je ne suis pas la plus belle des princesses ? « Alors ne dis plus rien... » Je ne suis pas entrain de lui dire de se la fermer, non enfin peut-être, mais c’est juste parce qu’on se rapproche. Et ça dérape. En même temps, je ne sais pas à quoi je m’attendais, faut dire que je me suis montrée plus que réceptive à ses baisers, à ses caresses, poussant moi-même la plaisir en touchant son corps, en lui laissant comprendre que j’avais envie de lui. Terriblement. Sauf que finalement, c’est trop pour moi, mais ce n’est que maintenant que je l’ai repoussé, maintenant que je vois sa réaction qui me semble totalement normale, que je me dis que je n’ai peut-être pas prit la bonne décision. Pourquoi est-ce que je l’ai repoussé si j’ai à ce point envie de lui ? Parce que je suis consciencieuse de l’image que je projète et que je ne peux pas me permettre de faire des folies, bien que finalement, ça n’aurait peut-être pas été une si grosse folie. Et puis, nous ne sommes pas au milieu du salon, mais bien dans un lit, caché par les couvertures. Et Cian qui semble passablement énervé de la situation, ne répondant absolument rien à ce que je lui dis à l’exception de quelques soupirs. Il a besoin de respirer, de se calmer et je me dis que c’est surement mieux si je le laisse tranquille. Il n’a pas besoin de moi à côté qui culpabilise pour tout ça, pour l’avoir allumé de cette façon avant de le repousser. C’est horrible franchement de lui faire ça. J’indique donc que je vais le laisser, me glissant en dehors des couvertures pour prendre la fuite lorsqu’il attrape mon bras. « Mais non, c'est bon reste... » Mon coeur se contracte lorsqu’il m’attire vers lui. Ça me réconforte, il n’a pas idée. Déjà que je me sentais bien stupide. Il est juste trop gentil avec moi, ça n’a aucun sens. Silencieuse, je me glisse à nouveau à ses côtés, venant me coller contre son torse tranquillement. On est peut-être devenu trop proche trop rapidement. En fait, je ne sais pas trop ce qu’on est l’un face à l’autre, mais je me sens en sécurité lorsque je lui près de lui. Je crois qu’il est plus calme. Je lui souris, contente qu’il ne m’en veule pas vraiment. Je viens nicher mon visage au creux de son cou naturellement, ayant juste envie qu’il me sert contre lui. Je crois que la tension sexuelle est relâché, pour l’instant. Je viens déposer mes lèvres délicatement contre son cou, aucunement allumeuse cette fois-ci. Seulement tendrement. C’est un peu étrange, mais je ne me plains pas non plus de cette proximité. Je crois que j’ai envie de dormir comme ça, sans rien ajouter, on en reparlera s’il veut, mais pas ce soir. Et puis il est tard.