lewis

Y’a parfois des trucs qui nous étonnent franchement. Dans le genre surprise, surprise, tu ne t’y attendais pas. Et bien je peux dire qu’aujourd’hui est un de ces jours. Genre, ce matin, lorsque je me suis levée, je ne m’attendais pas du tout à avoir une telle image devant moi. Je suis plutôt du genre à me laisser facilement surprendre en fait, faut croire que je suis beaucoup plus naïve que je n’aimerais l’être. Même si je ne sais pas si on peut associer ça à de la naïveté. Bref. J’entre dans la grange ayant la simple idée d’y faire un allé-retour pour prendre possession d’une jolie couleur de vernis à ongle. Ouais, je vais me la jouer fifille pour cette après-midi. J’aime ça être coquette. Sauf que voilà. J’entre et je vois Lewis. Techniquement, y’a rien d’étrange et de surprenant dans ce fait. Sauf que... Bah j’entre et je vois Lewis avec une perruque blonde qui semble galérer à se mettre du maquillage... Ouais. Ça. Je dois bien avoir les yeux qui sortent de leurs orbites en le voyant ainsi. Mais qu’est-ce qu’il fait ? Enfin, je juge pas hein, il fait ce qu’il veut, c’est juste que... « Lewis... » Je l’avertie de  ma présence parce que je crois qu’il ne m’a pas entendu venir. « Tout... va bien ? » Je demande, m’avançant en sa direction, pouvant admirer son accoutrement de plus près. « Je veux dire... T’as le droit han, je ne suis pas entrain de dire que tu n’es pas beau... Belle, belle comme ça. » Et merde, je dis un peu n’importe quoi en ce moment. « Je ne savais pas que c’était ton truc... » Bon, y’a un malaise là non ? Si je pouvais arrêter de parler aussi. Je lui souris maladroitement, comme pour essayer de faire oublier tout ce que je viens de dire.

Aujourd’hui le temps s’est gaté. On a pu profiter de deux merveilleuses journées, et là, en ce jeudi, les nuages ont pointé le bout de leur nez. Comme le vent qui souffle à l’extérieur, et les températures qui se sont rafraîchies. Plus question de se promener dehors en short et Tshirt. A moins de vouloir attraper la crève. Non il faut ressortir la veste. Et je sais pas, du coup je m’ennuie. Je n’ai trouvé personne avec qui passer le temps. Tous occupés avec leurs propres activités. Du coup bah, il se passe des choses bizarres. Quand je m’emmerde, je fais des trucs un peu fous… Je suis dans la grange, je traine, je tourne…Y a le salon de beauté là qui me fait de l’œil. Si si je vous jure il m’appelle, vous ne l’entendez pas ? En plus y a du maquillage qui traîne un peu partout, alors… Je m’installe face à une glace, et entreprend de me faire les yeux. Mascara, fard à paupières, blush, rouge à lèvres…Mon dieu ce que je suis belle. Mais il manque quelque chose quand même, ça va pas. La perruque ! J’enfile une blonde, aux cheveux longs. Je fais quelques petites retouches maquillage, quand une candidate entre dans la pièce. Nicola. Oups… ? Je crois que c’est le moment où je devrais être gené non ? Sauf que je ne le suis pas. Ça m’amuse. En même temps, si je n’étais pas à l’aise avec ma connerie, je ne le ferais pas alors que je sais pertinemment que c’est le risque qu’une personne débarque, et qu’en plus c’est filmé. Je trouve ça marrant que justement, c’est elle qui soit mal à l’aise. « Lewis ? Non s’teuplait, appelle moi Lewissa. » Que je dis en prenant une voix qui se veut plus aigu, et en faisait un petit mouvement de tête. Comme les femmes savent si bien le faire dans les pubs. « Je comprends ton trouble, je suis trop canon. Je me fais le même effet dès que je me regarde dans le miroir. » Non seulement la voix de fille, mais en mode exagéré de blondasse neuneu. Justement je me regarde dans le miroir. « Oh oui que t’es belle. » Et j’embrasse mon reflet, laissant une trace de rouge à lèvres. Je me reconcentre sur Nicola. « Tu venais pour quoi ma chérie ? Te refaire une beauté ? T’sais que tes cheveux sont MAAAA-GNI-FIQUEEES. T’utilies quoi ? » Que je lui demande en touchant ses cheveux. Bon. Faut pas croire mais en réalité je suis quelqu’un de parfaitement sain d’esprit, si si…

Y’a un certain malaise a retrouver Lewis avec une perruque blonde et du maquillage non ? Enfin, ce n’est pas que ça me dérange, il a bien le droit de faire ce qu’il veut, c’est juste que je suis surprise, je ne m’attendais pas à une telle chose. Et maintenant que je suis face à lui, je semble être incapable d’arrêter de dire n’importe quoi et de sérieusement empirer la situation. C’est gênant. Pas pour lui, mais plus pour moi. « Lewis ? Non s’teuplait, appelle moi Lewissa. » Il a une de ces voix aigüe. Mon dieu. Ok, sur le coup, je me retiens réellement pour ne pas éclater de rire. Au moins, il vient de me donner la confirmation qu’il ne se prend pas du tout au sérieux et c’est bien. J’aime ça les personnes comme ça. D’un seul coup, le petit malaise que j’avais au début vient de s’évanouir. « Oh, Lewissa, Pardon. » dis-je comme si je venais de faire la pire gaffe de la terre. « Je comprends ton trouble, je suis trop canon. Je me fais le même effet dès que je me regarde dans le miroir. » Mais oui, c’est qu’elle est vraiment très belle cette Lewissa. Mon sourire s’agrandit, je ne peux simplement pas rester neutre face à tout ça. « T’es éblouissante, c’est le cas de le dire... Ça m’a frappé en entrant dans la pièce. » J’hoche la tête alors qu’il ou plutôt elle s’embrasse dans le miroir. Lewis est à fond dans son rôle. « Tu venais pour quoi ma chérie ? Te refaire une beauté ? T’sais que tes cheveux sont MAAAA-GNI-FIQUEEES. T’utilies quoi ? » Je baisse les yeux vers tous les trucs de beauté, avec tout ça, j’en ai presque oublié ce que je venais faire ici. Ah oui, le vernis. Mais avant, je me passe la main dans les cheveux puisque je viens de recevoir un compliment sur ceux-ci. « Aaaah, merci ! Mais tu sais, je ne fais rien de particulier, ils sont comme ça naturellement. Enfin, un peu de teinture, pour donner un peu plus d’éclat, mais c’est tout ! » Je regarde une dernière fois une mèche de mes cheveux entre mes doigts avant de reporter mon attention sur Lewissa. « Je suis venu pour me trouver une jolie couleur de vernis. Mais tu sais, j’aurais bien besoin d’une petite métamorphose. T’as l’air si doué que tu pourrais bien me faire ça, non ? » Regardez la ! Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais en fait, je m’en fous complètement. Ça me fait bien rire. Et on a rien de mieux à faire.